07-08-2009, 15:20
Allez hop, je me présente puisque ce mois ci les mots collent parfaitement avec l'histoire que j'avais prévu d'évoquer ici même.
Je suis devenu olympien environ 15 secondes après être né ... Au moment où j'ai vu mon père en fait.
Quelqu'un de bien et respectable dans la vie de tous les jours (un comptable, c'est dire) bien que capable de faire le bouffon pour amuser la galerie, mais ceci est un autre débat.
J'ai connu l'époque Tapie, et notamment le sacré privilège accordé aux abonnés de pouvoir amener leurs enfants au vélodrome avec eux, et ce gratuitement.
J'ai donc assisté à mon premier match vers l'age de 8 ans, pour un 6-1 contre sochaux. "C'est pas toujours comme ça" m'avait dit mon père ... Effectivement, le deuxième match ou il m'amène, on en plante (dans mes lointains souvenirs) 7 à Nantes.
De quoi faire le bouffon à la cour de récré "hey les gars, hier je suis allé au matcheuh, j'ai vu pleins de buteuh, nananeureuh"
Bref j'étais né sous le signe du but.
Bien des années plus tard, cela allait se confirmer.
Du haut de nos 15 ans, des amis et moi avions décidé de nous abonner au Vélodrome, Virage Sud, chez les frappeurs de supporters qui sont des gagnants.
L'époque était lointaine, les guignols ne gagnaient pas tous les titres, et l'espoir d'être champion était bien présent, surtout au vu du recrutement effectué en grandes pompes.
J'avais raté le premier match à domicile contre Sedan (victoire 3-0 je crois), et m'apprêtait donc à découvrir le virage pour un petit match sans trop d'importance contre le voisin montpellierain.
Les vrais supporters : présents deux heures avant à s'échauffer la voix avec les quelques gugusses à côté de nous eux aussi très motivés, à refaire l'équipe en long en large et en travers, à parler du mercato, de la coupe d'europe "kon va la gagner et kon sera encore les plus fort" bref on était à fond.
Le match commence, et l'équipe que l'on venait d'encenser ressemblait à une bande de clowns.
1-0, 2-0, 3-0, 4-0, mais quel pitre ce Porato ! C'est donc lui qui a volé la place à Koepke ?? Et ce Bakayoko là, il est pas mauvais, du haut de ses 19 ans ...
Bref à la mi-temps, bronca, sifflements, hurlements, et 60.000 personnes qui crient en coeur "je m'en vais j'en ai marre !" (c'est ce jour là que j'ai compris qu'en fait le vélodrome faisait en réalité 120.000 places, car avec 60.000 promesses de départs, il restait à la fin 60.000 personnes ...).
Mais Rolland avait décidé de ne pas se laisser faire. Rentrée de notre saucisse à nous, C. Dugarry (le même qui disait en février de cette année qu'il faudrait être fou pour croire à un podium de l'OM cette année, ou que Brandao n'était pas meilleur que Samossa ...) qui avait fait ce soir là un match majestueux.
Et ce que tous les marseillais espéraient arriva : La remontée fantastique. Inutile de vous raconter l'histoire en détail, vous la connaissez tous.
4-1 à la 61ème je crois, puis 4-2 à la 63ème.
Si ces deux buts ne sont pas marqués coup sur coup, je reste persuadé qu'on ne gagne jamais. Mais arriver à passer 2 buts en 2 minutes, ça redonne l'espoir.
A 4-3, on sait qu'il se passe un truc.
A 4-4, sur un but plein de rage de Eric Roy qui constraste avec la passivité des héraultais, on sait ce que match est à nous.
C'est la folie dans le virage, on embrasse des gens qu'on connait même pas, mon voisin du haut est subitement devenu mon meilleur ami.
Et lorsqu'à la fin du match, Pires déborde sur le côté droit et se fait faucher, la destinée est écrite : Le vénérable Laurent Blanc, le Président, le capitaine, va offrir la victoire à toute une ville.
Au final, ce ne sont que 3 points qui sont pris par un but d'écart. Une victoire 1-0 aurait eu le même impact comptable, à part à la limite au challenge de l'offensive, qui n'existait pas à l'époque.
Mais cette victoire est gravée à jamais dans ma mémoire. Quand on me demande pourquoi, moi d'habitude si cartesien, si terre à terre, je vous une passion démesurée à l'OM, je reparle de ce match.
Il a duré même pas 2 heures en comptant la mitemps, et pourtant j'ai eu le temps de vivre tout un tas d'émotions : l'assurance, la surprise, la tristesse, la colère, la resignation, l'espoir, l'impatience, la joie, la folie ...
Alors oui, ce ne sont que 11 clampins surpayés (et dopés, tant qu'à être mauvaise langue, soyons le jusqu'au bout) qui cavalent après un ballon qui s'en foutent de l'OM et qui embrassent l'écusson que pour mieux partir dans un club anglais de seconde zone.
Oui, quand bien même on serait champion de france d'europe du monde, ça changera rien au cours de ma vie.
Et oui, c'est absurde de se mettre dans des états pareils, de décommander une soirée après une défaite 3-2 contre Lorient après avoir mené 2-0, et d'avoir comme seul argument "punaise mais on vient de perdre le titre et toi tu veux aller au ciné ?" (au moins sur ce point là j'avais raison ), ou de pas dormir de la nuit après une défaite trop amère ...
Mais c'est comme ça, ça changera pas, j'ai ça dans la peau jusqu'à la fin de ma vie. Et puis c'pas ma faute, c'est celle à mon père d'abord ...
Je suis devenu olympien environ 15 secondes après être né ... Au moment où j'ai vu mon père en fait.
Quelqu'un de bien et respectable dans la vie de tous les jours (un comptable, c'est dire) bien que capable de faire le bouffon pour amuser la galerie, mais ceci est un autre débat.
J'ai connu l'époque Tapie, et notamment le sacré privilège accordé aux abonnés de pouvoir amener leurs enfants au vélodrome avec eux, et ce gratuitement.
J'ai donc assisté à mon premier match vers l'age de 8 ans, pour un 6-1 contre sochaux. "C'est pas toujours comme ça" m'avait dit mon père ... Effectivement, le deuxième match ou il m'amène, on en plante (dans mes lointains souvenirs) 7 à Nantes.
De quoi faire le bouffon à la cour de récré "hey les gars, hier je suis allé au matcheuh, j'ai vu pleins de buteuh, nananeureuh"
Bref j'étais né sous le signe du but.
Bien des années plus tard, cela allait se confirmer.
Du haut de nos 15 ans, des amis et moi avions décidé de nous abonner au Vélodrome, Virage Sud, chez les frappeurs de supporters qui sont des gagnants.
L'époque était lointaine, les guignols ne gagnaient pas tous les titres, et l'espoir d'être champion était bien présent, surtout au vu du recrutement effectué en grandes pompes.
J'avais raté le premier match à domicile contre Sedan (victoire 3-0 je crois), et m'apprêtait donc à découvrir le virage pour un petit match sans trop d'importance contre le voisin montpellierain.
Les vrais supporters : présents deux heures avant à s'échauffer la voix avec les quelques gugusses à côté de nous eux aussi très motivés, à refaire l'équipe en long en large et en travers, à parler du mercato, de la coupe d'europe "kon va la gagner et kon sera encore les plus fort" bref on était à fond.
Le match commence, et l'équipe que l'on venait d'encenser ressemblait à une bande de clowns.
1-0, 2-0, 3-0, 4-0, mais quel pitre ce Porato ! C'est donc lui qui a volé la place à Koepke ?? Et ce Bakayoko là, il est pas mauvais, du haut de ses 19 ans ...
Bref à la mi-temps, bronca, sifflements, hurlements, et 60.000 personnes qui crient en coeur "je m'en vais j'en ai marre !" (c'est ce jour là que j'ai compris qu'en fait le vélodrome faisait en réalité 120.000 places, car avec 60.000 promesses de départs, il restait à la fin 60.000 personnes ...).
Mais Rolland avait décidé de ne pas se laisser faire. Rentrée de notre saucisse à nous, C. Dugarry (le même qui disait en février de cette année qu'il faudrait être fou pour croire à un podium de l'OM cette année, ou que Brandao n'était pas meilleur que Samossa ...) qui avait fait ce soir là un match majestueux.
Et ce que tous les marseillais espéraient arriva : La remontée fantastique. Inutile de vous raconter l'histoire en détail, vous la connaissez tous.
4-1 à la 61ème je crois, puis 4-2 à la 63ème.
Si ces deux buts ne sont pas marqués coup sur coup, je reste persuadé qu'on ne gagne jamais. Mais arriver à passer 2 buts en 2 minutes, ça redonne l'espoir.
A 4-3, on sait qu'il se passe un truc.
A 4-4, sur un but plein de rage de Eric Roy qui constraste avec la passivité des héraultais, on sait ce que match est à nous.
C'est la folie dans le virage, on embrasse des gens qu'on connait même pas, mon voisin du haut est subitement devenu mon meilleur ami.
Et lorsqu'à la fin du match, Pires déborde sur le côté droit et se fait faucher, la destinée est écrite : Le vénérable Laurent Blanc, le Président, le capitaine, va offrir la victoire à toute une ville.
Au final, ce ne sont que 3 points qui sont pris par un but d'écart. Une victoire 1-0 aurait eu le même impact comptable, à part à la limite au challenge de l'offensive, qui n'existait pas à l'époque.
Mais cette victoire est gravée à jamais dans ma mémoire. Quand on me demande pourquoi, moi d'habitude si cartesien, si terre à terre, je vous une passion démesurée à l'OM, je reparle de ce match.
Il a duré même pas 2 heures en comptant la mitemps, et pourtant j'ai eu le temps de vivre tout un tas d'émotions : l'assurance, la surprise, la tristesse, la colère, la resignation, l'espoir, l'impatience, la joie, la folie ...
Alors oui, ce ne sont que 11 clampins surpayés (et dopés, tant qu'à être mauvaise langue, soyons le jusqu'au bout) qui cavalent après un ballon qui s'en foutent de l'OM et qui embrassent l'écusson que pour mieux partir dans un club anglais de seconde zone.
Oui, quand bien même on serait champion de france d'europe du monde, ça changera rien au cours de ma vie.
Et oui, c'est absurde de se mettre dans des états pareils, de décommander une soirée après une défaite 3-2 contre Lorient après avoir mené 2-0, et d'avoir comme seul argument "punaise mais on vient de perdre le titre et toi tu veux aller au ciné ?" (au moins sur ce point là j'avais raison ), ou de pas dormir de la nuit après une défaite trop amère ...
Mais c'est comme ça, ça changera pas, j'ai ça dans la peau jusqu'à la fin de ma vie. Et puis c'pas ma faute, c'est celle à mon père d'abord ...