15-09-2004, 18:45
Spécialement dédié à celles que l’on aurait aimé croiser dans l’ascenseur, ainsi confiné, pour notre plus grand bonheur. Celles pour qui l’on aurait tenu toutes les portes, même celle de l’enfer…ne serait-ce pour se laisser happer par le parfum capiteux de leur être.
Ce sujet est une dédicace…à l’avenir de l’homme.
Allez-y de bon c½ur bien sur…mais aussi avec tout votre c½ur
A grand Monsieur
Grande Dame
L' amour avec Gueule d'amour, pendant la guerre, à Hollywood Marlène Dietrich voulut y croire pour deux. La Prussienne parlait l'argot pour lui et préparait des petits plats servis en tablier garni de diamants. La paix revenue, il tenta vainement de lui ménager une carrière française. Trente ans après leur séparation, Dietrich continuait à voir en lui un être surnaturel sorti d'une légende.
Dans la vie de Marlène, les histoires d’amour au masculin comme au féminin se sont succédé ou superposées sans relâche. Si ses amants hollywoodiens, de Gary Cooper à Yul Brunner en passant par James Stewart ou John Wayne, n’ont été que des aventures fugaces, trois hommes ont marqué plus que d’autres la vie tumultueuse de " l’ange bleu " : le metteur en scène juif viennois Josef von Sternberg, l’écrivain pacifiste allemand Erich Maria Remarque et Jean Gabin, le ténébreux militaire français de Gueule d’amour.
Lorsqu’un soir de juillet 1941, Pépé le Moko, alias Jean Gabin, entre au cabaret new-yorkais La Vie parisienne, Marlène Dietrich y est attablée au côté d’Ernest Hemingway. " C’est pas vrai ! Jean ! Comme je suis heureuse de vous revoir ! Venez vous asseoir à mes côtés ", s’exclame la diva en se précipitant sur l’acteur français qui a l’air un peu perdu dans cette terre d’exil.
Quatre ans auparavant, au Lido de Venise, Erich Maria Remarque, l’auteur du best-seller A l’Ouest rien de nouveau, était ainsi entré dans la vie de la star qui y déjeunait avec Josef von Sternberg. Leur liaison passionnée vient de se terminer, lorsque Jean Gabin, le grand dur au cour tendre, entre dans la vie de Marlène en entrant dans La Vie parisienne. La " Prussienne " et le Français ont des choses en commun. Tous deux sont des exilés haïssant la dictature hitlérienne. Marlène, que Goebbels rêvait d’enrôler dans la propagande nazie, se démène pour aider ses compatriotes fuyant l’Europe. Gabin, l’apolitique à la gouaille populaire, a lui aussi refusé de céder aux avances de l’occupant nazi. La carrière des deux stars est à un tournant, ils ne sont plus de jeunes premiers. Elle a quarante ans, lui trois ans de moins. Hollywood ne leur ouvre pas vraiment les portes. Depuis trois ans, les films de Marlène peinent à faire recette. On n’hésite pas à affirmer que pour le box-office, elle est un poison mortel. Alors elle s’est trouvé une autre occupation. L’Allemande antinazie joue le rôle de guide pour les exilés d’Europe. Elle fait engager ses amis allemands à la Fox, et soutient également les acteurs et metteurs en scène français comme Jean-Pierre Aumont, Jean Renoir, René Clair, Julien Duvivier.
Entraînant Jean à sa table, Marlène le présente à son ami Hemingway. Elle lui parle de sa rencontre avec l’auteur de Pour qui sonne le glas, lui confie que leur amour est " pur et platonique ". Elle lui dit aussi qu’elle est la première lectrice de ses manuscrits. Et Hemingway de confirmer : " J’estime plus son opinion que celle des professeurs, car je crois que Marlène en sait davantage sur l’amour que quiconque. " Jean s’étonne de son maniement parfait de la langue de Molière. Marlène lui explique qu’elle avait une gouvernante française et que, plus tard, son institutrice, dont d’ailleurs elle était tombée amoureuse, était également d’origine française. Pour l’apprentissage de l’anglais, elle est passée par la dure école de Josef von Sternberg, le perfectionniste. Aussitôt elle propose à Jean de lui apprendre l’accent américain et de l’initier à la vie hollywoodienne, comme elle l’a fait pour René Clair auparavant. " J’ai besoin de me rendre utile ", lui dit-elle simplement.
C’est ainsi que Jean Gabin entre dans le clan de la Dietrich, toujours entourée de plusieurs hommes ou de femmes. Rudi Sieber, son mari en titre, et Josef von Sternberg, son metteur en scène, en sont les membres les plus fidèles. Erich Maria Remarque vient de céder sa place à la milliardaire américaine Jo Castairs, remplacée à son tour par James Stewart. Mais Jean ne l’entend pas de cette oreille. Il veut un chez-lui ou, mieux, un chez-eux. Et Marlène, amoureuse, leur trouve une maison à Brentwood, à quelques centaines de mètres des studios hollywoodiens de Sunset Boulevard. Mieux encore, l’ancienne propriétaire de cette maison de rêve est son éternelle rivale Greta Garbo. Pour son " homme ", Marlène se met à la cuisine campagnarde, mijotant des pot-au feu et des choux farcis. Elle apprend aussi à imiter les expressions argotiques de Jean, telle que " pose ton popotin là ", qu’elle emploie par exemple en invitant quelqu’un à passer à table.
Dès l’attaque japonaise sur Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, Marlène se met au service de l’armée américaine. Elle se consacrera au divertissement des soldats qui s’entraînent dans les camps avant de partir au combat. Jean, de son côté, ne supporte plus l’idée que ses copains français vont à la riflette, alors que lui " fait le guignol " devant les caméras à Hollywood. Le représentant des Forces françaises libres à New York lui propose alors de tourner dans l’Imposteur, un film de propagande en faveur de la France libre, dont son ami Julien Duvivier a écrit le scénario. Mais il s’impatiente et veut s’engager dans le combat réel contre les nazis. En avril 1943, il reçoit enfin l’ordre de s’embarquer pour Alger. D’abord capitaine d’armes à bord du navire de guerre Elorn, il est ensuite affecté comme instructeur à l’école des fusiliers marins. Marlène, elle, s’est débrouillée pour être également en service à Alger, où à l’Opéra elle chante devant cinq mille GI. Le soir, Jean la voit en cachette. Mais bientôt elle doit repartir pour l’Italie. C’est là que, le 6 juin 1944, elle interrompt son spectacle pour annoncer aux GI le débarquement réussi en Normandie.
En juillet 1945, Jean est démobilisé. Il prend une chambre au Claridge à Paris, où Marlène le rejoindra quelques semaines plus tard. Il rêve de paix, de tranquillité et de mariage. Depuis qu’il a obtenu son divorce en 1943 de Doriane, l’ex-danseuse nue au Casino de Paris, il est libre. Mais certaines rumeurs l’inquiètent. · Hollywood, le couple Dietrich-Gabin avait choqué la puritaine Amérique, à Paris, il soulève l’ironie : " Vous vous rendez compte, notre Gabin national avec cette chleuh ", dit-on dans son dos.
Jean fait en sorte que Marlène soit sa partenaire dans Martin Roumagnac. Mais le film est rejeté autant par les critiques que par le public. Confrontée à des problèmes financiers, Marlène cherche à décrocher un contrat à Hollywood et veut persuader Jean d’en faire autant. Lui, qui déteste l’Amérique, campe sur ses positions : " Ou tu restes avec moi, ou c’est fini entre nous ", lui dit-il. Le couple se fissure. Pendant que Marlène tourne dans Golden Earring à Hollywood, Gabin ronge son frein à Paris. Il ne croit plus que sa " grande " divorcera un jour de Rudi Sieber, épousé en 1923 à Berlin, père de sa fille Maria, et qui par ailleurs mène une vie aussi libre qu’elle. Jean n’ignore rien des extravagances libertines de Marlène à Hollywood. De son côté, il a une aventure avec Martine Carol relatée par la presse à sensation. Lorsque Marlène revient à Paris, Jean multiplie les ruses pour ne pas la rencontrer. C’est l’été 1947. Marlène est toujours amoureuse. Pendant longtemps encore, elle essaiera en vain de voir son amant. Ainsi demande-t-elle à Jean Marais de s’asseoir avec elle à la terrasse d’un café en face de l’immeuble, rue François-Ier, où habite son " Jean ". Elle y reste des heures et des journées entières dans l’espoir de l’apercevoir, même lorsqu’elle apprend qu’il s’est remarié le 28 mars 1949.
Un soir de mai 1949, Marlène se rend à La Vie parisienne, au 12, rue Sainte-Anne, à Paris. Par hasard, Jean Gabin et son épouse s’y trouvent aussi. Jean le bourru n’a ni un regard ni un mot pour sa " Prussienne ". Ulcérée, elle quitte le restaurant en passant derrière la chaise de Jean qui ne bouge pas. C’est la fin de leur histoire d’amour, commencée un soir de juillet 1941 au cabaret de La Vie parisienne à New York. Née dans la guerre, l’union des deux monstres sacrés ne survivra pas à la paix.
Ce sujet est une dédicace…à l’avenir de l’homme.
Allez-y de bon c½ur bien sur…mais aussi avec tout votre c½ur
A grand Monsieur
Grande Dame
L' amour avec Gueule d'amour, pendant la guerre, à Hollywood Marlène Dietrich voulut y croire pour deux. La Prussienne parlait l'argot pour lui et préparait des petits plats servis en tablier garni de diamants. La paix revenue, il tenta vainement de lui ménager une carrière française. Trente ans après leur séparation, Dietrich continuait à voir en lui un être surnaturel sorti d'une légende.
Dans la vie de Marlène, les histoires d’amour au masculin comme au féminin se sont succédé ou superposées sans relâche. Si ses amants hollywoodiens, de Gary Cooper à Yul Brunner en passant par James Stewart ou John Wayne, n’ont été que des aventures fugaces, trois hommes ont marqué plus que d’autres la vie tumultueuse de " l’ange bleu " : le metteur en scène juif viennois Josef von Sternberg, l’écrivain pacifiste allemand Erich Maria Remarque et Jean Gabin, le ténébreux militaire français de Gueule d’amour.
Lorsqu’un soir de juillet 1941, Pépé le Moko, alias Jean Gabin, entre au cabaret new-yorkais La Vie parisienne, Marlène Dietrich y est attablée au côté d’Ernest Hemingway. " C’est pas vrai ! Jean ! Comme je suis heureuse de vous revoir ! Venez vous asseoir à mes côtés ", s’exclame la diva en se précipitant sur l’acteur français qui a l’air un peu perdu dans cette terre d’exil.
Quatre ans auparavant, au Lido de Venise, Erich Maria Remarque, l’auteur du best-seller A l’Ouest rien de nouveau, était ainsi entré dans la vie de la star qui y déjeunait avec Josef von Sternberg. Leur liaison passionnée vient de se terminer, lorsque Jean Gabin, le grand dur au cour tendre, entre dans la vie de Marlène en entrant dans La Vie parisienne. La " Prussienne " et le Français ont des choses en commun. Tous deux sont des exilés haïssant la dictature hitlérienne. Marlène, que Goebbels rêvait d’enrôler dans la propagande nazie, se démène pour aider ses compatriotes fuyant l’Europe. Gabin, l’apolitique à la gouaille populaire, a lui aussi refusé de céder aux avances de l’occupant nazi. La carrière des deux stars est à un tournant, ils ne sont plus de jeunes premiers. Elle a quarante ans, lui trois ans de moins. Hollywood ne leur ouvre pas vraiment les portes. Depuis trois ans, les films de Marlène peinent à faire recette. On n’hésite pas à affirmer que pour le box-office, elle est un poison mortel. Alors elle s’est trouvé une autre occupation. L’Allemande antinazie joue le rôle de guide pour les exilés d’Europe. Elle fait engager ses amis allemands à la Fox, et soutient également les acteurs et metteurs en scène français comme Jean-Pierre Aumont, Jean Renoir, René Clair, Julien Duvivier.
Entraînant Jean à sa table, Marlène le présente à son ami Hemingway. Elle lui parle de sa rencontre avec l’auteur de Pour qui sonne le glas, lui confie que leur amour est " pur et platonique ". Elle lui dit aussi qu’elle est la première lectrice de ses manuscrits. Et Hemingway de confirmer : " J’estime plus son opinion que celle des professeurs, car je crois que Marlène en sait davantage sur l’amour que quiconque. " Jean s’étonne de son maniement parfait de la langue de Molière. Marlène lui explique qu’elle avait une gouvernante française et que, plus tard, son institutrice, dont d’ailleurs elle était tombée amoureuse, était également d’origine française. Pour l’apprentissage de l’anglais, elle est passée par la dure école de Josef von Sternberg, le perfectionniste. Aussitôt elle propose à Jean de lui apprendre l’accent américain et de l’initier à la vie hollywoodienne, comme elle l’a fait pour René Clair auparavant. " J’ai besoin de me rendre utile ", lui dit-elle simplement.
C’est ainsi que Jean Gabin entre dans le clan de la Dietrich, toujours entourée de plusieurs hommes ou de femmes. Rudi Sieber, son mari en titre, et Josef von Sternberg, son metteur en scène, en sont les membres les plus fidèles. Erich Maria Remarque vient de céder sa place à la milliardaire américaine Jo Castairs, remplacée à son tour par James Stewart. Mais Jean ne l’entend pas de cette oreille. Il veut un chez-lui ou, mieux, un chez-eux. Et Marlène, amoureuse, leur trouve une maison à Brentwood, à quelques centaines de mètres des studios hollywoodiens de Sunset Boulevard. Mieux encore, l’ancienne propriétaire de cette maison de rêve est son éternelle rivale Greta Garbo. Pour son " homme ", Marlène se met à la cuisine campagnarde, mijotant des pot-au feu et des choux farcis. Elle apprend aussi à imiter les expressions argotiques de Jean, telle que " pose ton popotin là ", qu’elle emploie par exemple en invitant quelqu’un à passer à table.
Dès l’attaque japonaise sur Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, Marlène se met au service de l’armée américaine. Elle se consacrera au divertissement des soldats qui s’entraînent dans les camps avant de partir au combat. Jean, de son côté, ne supporte plus l’idée que ses copains français vont à la riflette, alors que lui " fait le guignol " devant les caméras à Hollywood. Le représentant des Forces françaises libres à New York lui propose alors de tourner dans l’Imposteur, un film de propagande en faveur de la France libre, dont son ami Julien Duvivier a écrit le scénario. Mais il s’impatiente et veut s’engager dans le combat réel contre les nazis. En avril 1943, il reçoit enfin l’ordre de s’embarquer pour Alger. D’abord capitaine d’armes à bord du navire de guerre Elorn, il est ensuite affecté comme instructeur à l’école des fusiliers marins. Marlène, elle, s’est débrouillée pour être également en service à Alger, où à l’Opéra elle chante devant cinq mille GI. Le soir, Jean la voit en cachette. Mais bientôt elle doit repartir pour l’Italie. C’est là que, le 6 juin 1944, elle interrompt son spectacle pour annoncer aux GI le débarquement réussi en Normandie.
En juillet 1945, Jean est démobilisé. Il prend une chambre au Claridge à Paris, où Marlène le rejoindra quelques semaines plus tard. Il rêve de paix, de tranquillité et de mariage. Depuis qu’il a obtenu son divorce en 1943 de Doriane, l’ex-danseuse nue au Casino de Paris, il est libre. Mais certaines rumeurs l’inquiètent. · Hollywood, le couple Dietrich-Gabin avait choqué la puritaine Amérique, à Paris, il soulève l’ironie : " Vous vous rendez compte, notre Gabin national avec cette chleuh ", dit-on dans son dos.
Jean fait en sorte que Marlène soit sa partenaire dans Martin Roumagnac. Mais le film est rejeté autant par les critiques que par le public. Confrontée à des problèmes financiers, Marlène cherche à décrocher un contrat à Hollywood et veut persuader Jean d’en faire autant. Lui, qui déteste l’Amérique, campe sur ses positions : " Ou tu restes avec moi, ou c’est fini entre nous ", lui dit-il. Le couple se fissure. Pendant que Marlène tourne dans Golden Earring à Hollywood, Gabin ronge son frein à Paris. Il ne croit plus que sa " grande " divorcera un jour de Rudi Sieber, épousé en 1923 à Berlin, père de sa fille Maria, et qui par ailleurs mène une vie aussi libre qu’elle. Jean n’ignore rien des extravagances libertines de Marlène à Hollywood. De son côté, il a une aventure avec Martine Carol relatée par la presse à sensation. Lorsque Marlène revient à Paris, Jean multiplie les ruses pour ne pas la rencontrer. C’est l’été 1947. Marlène est toujours amoureuse. Pendant longtemps encore, elle essaiera en vain de voir son amant. Ainsi demande-t-elle à Jean Marais de s’asseoir avec elle à la terrasse d’un café en face de l’immeuble, rue François-Ier, où habite son " Jean ". Elle y reste des heures et des journées entières dans l’espoir de l’apercevoir, même lorsqu’elle apprend qu’il s’est remarié le 28 mars 1949.
Un soir de mai 1949, Marlène se rend à La Vie parisienne, au 12, rue Sainte-Anne, à Paris. Par hasard, Jean Gabin et son épouse s’y trouvent aussi. Jean le bourru n’a ni un regard ni un mot pour sa " Prussienne ". Ulcérée, elle quitte le restaurant en passant derrière la chaise de Jean qui ne bouge pas. C’est la fin de leur histoire d’amour, commencée un soir de juillet 1941 au cabaret de La Vie parisienne à New York. Née dans la guerre, l’union des deux monstres sacrés ne survivra pas à la paix.
Cum igitur Massilis et fama rerum gestarum et abundantia opum et uirium gloria uirente floreret, repente finitimi populi ad nomen Massiliensium delendum uelut ad commune extinguendum incendium concurrunt.
Trogue Pompée.
Trogue Pompée.