19-12-2006, 13:06
http://www.lesenfantsdedonquichotte.com/
Nuits sous tente pour des «SDF volontaires»
A Paris, des citoyens choisissent de camper avec les sans-abri pour dénoncer l'exclusion.
Par Tonino SERAFINI
QUOTIDIEN : lundi 18 décembre 2006
«J 'habite Paris. Sauf à avoir des oeillères, on ne peut pas échapper au constat qu'il y a des gens qui vivent dans la rue.» Pendant longtemps, Marie Calosci, 22 ans, s'est demandé ce qu'elle «pouvait faire». Depuis samedi matin, cette élève infirmière fait partie de ces citoyens qui s'autodésignent «bien logés» ayant décidé de camper avec des SDF, dans une centaine de tentes rouges, installées à la hâte de part et d'autre du canal Saint-Martin (Paris Xe). Arnaud, 32 ans, salarié dans une association, a aussi dormi avec les sans-abri et s'apprêtait hier soir à coucher encore sous une tente. «Demain matin, je vais me lever pour aller au boulot. Je n'ai jamais connu la précarité. Je lutte pour détruire cette misère.»
Comme de nombreux autres campeurs, il est arrivé là en lisant des témoignages de SDF sur site des Enfants de Don Quichotte (www.lesenfantsdedonquichotte.com). Créée il y a un mois, cette association veut bâtir une passerelle entre les «bien logés» et les «dizaines de milliers d'hommes et de femmes vivant dans des tentes ou dans des cartons», résume Augustin Legrand, à l'origine du mouvement. Ce comédien de 31 ans, père d'une petite fille de 2 ans, est volontairement à la rue depuis sept semaines pour partager leur quotidien. «Les Don Quichotte sont des gens qui se mettent de leur plein gré en danger pour combattre l'injustice», souligne-t-il. Déjà 170 personnes se sont portées volontaires pour camper. Parmi eux, Pascal Busquets, syndicaliste CGT employé aux services sociaux de la ville de Paris. Il dit que la question SDF «est jusqu'à présent restée confinée dans le champ de l'action caritative dans une sorte de bonne conscience générale». Compte tenu de l'ampleur de l'exclusion, il considère qu'il convient ­ en cette période électorale ­ de faire émerger les sans-abri «dans le champ politique». Ce soir, Cécile Duflot, élue secrétaire nationale des Verts (lire page 12), et son prédécesseur, Yann Wehrling, vont passer la nuit sous les tentes avec les Don Quichotte et les SDF
http://www.liberation.fr/actualite/socie...890.FR.php
http://www.lemonde.fr/web/video/0,47-0,54-846823,0.html
AFP, 18/12/2006 10:59 a écrit:
La police évacue une vingtaine de SDF abrités dans des tentes à Paris
A trois jours de l'hiver, la police a évacué tôt lundi une vingtaine de SDF abrités dans des tentes sur le quai de la Gare, près de la Gare d'Austerlitz à Paris (XIIIe).
Selon la préfecture de police, ces évacuations ont été menées sur réquisition du Port Autonome de Paris.
Ces SDF regroupés en "village de tentes" se sont fait réveiller vers 7H00. "La police a démonté notre village et nous a confisqué les tentes en nous disant +si vous voulez les garder, vous devez sortir de Paris+", a expliqué Jean-Pierre, un des occupants des lieux.
"Je suis indignée", réagit Graciela Robert, chef de la mission SDF de Médecins du Monde (MDM) qui avait commencé à distribuer des tentes le 21 décembre 2005 au grand dam des pouvoirs publics. "On chasse ces gens sous prétexte de travaux qui doivent finir en 2008 sans aucune solution de relogement durable à leur proposer".
Mme Robert, qui s'est rendu sur place, a obtenu que les SDF conservent leurs tentes et qu'elles ne soient pas détruites ou confisquées comme cela avait été le cas lors de la récente évacuation place de la République. Trois tentes de MDM avaient été saisies la semaine dernière dans le XIVe.
Les SDF de gare d'Austerlitz se sont ensuite réfugiés sous le pont Charles-de-Gaulle où ils se trouvaient toujours à 11H00, exigeant des solutions adaptées de relogement et refusant de bouger malgré les menaces de nouvelles évacuations. "On ne nous a rien proposé", assure Jean-Pierre, "on nous chasse au petit matin dans le froid, on pourrait au moins y avoir pensé avant non?".
Ces SDF s'étaient installées là au début de l'été après s'être regroupés "par affinité" lorsqu'ils ont fait connaissance sur la péniche Le Fleuron, géré par l'Ordre de Malte. Ils refusaient de fréquenter tout autre foyer, synonyme pour eux "d'alcoolisme, de promiscuité, de vol".
Des membres de l'association la Halte de Lyon, gérant plusieurs foyers, étaient régulièrement passé depuis octobre pour les informer des menaces d'évacuation qui pesaient sur eux et les convaincre de rejoindre des foyers de nuit sans qu'ils en aient jamais été informés officiellement, selon eux.
Votez Augustin!:meuh