11-04-2006, 02:51 (Modification du message : 11-04-2006, 02:55 par Kr1Deg1.)
Un match nul qui rend l’Italie pratiquement ingouvernable
ITALIE La plus totale confusion régnait hier soir alors que le dépouillement des élections législatives était en cours. Donnée d’abord gagnante, la gauche était ensuite donnée perdante devant la formation de Berlusconi, avant de repasser en tête. DOMINIQUE DUNGLAS ROME Publié le 11 avril 2006
EPA- L’UNION: Après l’euphorie qui a suivi une première annonce de victoire pour le centre gauche de Romano Prodi, l’angoisse se lit sur le visage de ces supporters romains qui réalisent que la victoire est loin d’être assurée.
Sept heures après la fermeture des urnes et à l'heure ou nous bouclons, les Italiens ne savent toujours pas qui a gagné les élections. Une journée folle qui a ridiculisé les instituts de sondage et joué avec les nerfs des responsables politiques. En effet, à 15 heures, les jeux semblaient faits. Les sondages au sortir des urnes donnaient une confortable majorité à l'Union de Romano Prodi: de 50 à 54% pour la gauche et de 45 à 49% pour la droite. La foule commençait alors à se rassembler sous le siège de l'Union pour célébrer la victoire de Romano Prodi. Mais au fil du temps, la «fourchette» s'amenuisait. Et sur les plateaux de télévision, les sourires des leaders de la gauche se figeaient lorsque vers 20 heures, les chiffres semblaient indiquer la victoire de l'Union au parlement et celle de la Maison des libertés au sénat. Un match nul qui rend le pays ingouvernable. Mais désormais l'incertitude était trop grande et plus personne ne faisait hier soir de prévisions.
La différence entre la chambre et le sénat est due aux différences de la loi électorale pour les deux scrutins. Pour la chambre, on vote à partir de 18 ans et à partir de 25 ans pour le sénat. Un mécanisme qui devrait favoriser la gauche. A la chambre, un prix de majorité garanti 340 députés à la coalition vainqueur et 277 à l'opposition, même si une seule voix sépare les deux camps. Le même mécanisme n'existe pas au sénat.
Résultat de cette loi électorale que tous les spécialistes jugeaient suicidaire: le pays a devant lui quatre scénarios.
Quatre scénarios
La gauche peut l'emporter tout de même. Dans ce cas, elle n'aura qu'une très faible majorité au sénat. Romano Prodi aura d'autant plus de mal à gouverner que les chiffres partiels indiquent des très bons résultats des partis d'extrême gauche. Son projet de fédérer les Démocrates de gauche et la Marguerite dans une grande formation semblable au Parti Démocrate américain ne pourra pas s'avérer. C'est l'impasse.
La droite peut démentir les pronostics et s'imposer. Elle aussi aurait une très faible majorité. Berlusconi, sur le seuil des 70 ans, aurait une légitimité limitée alors que dans son camp plusieurs alliés ont demandé un «renouvellement générationnel». La ligue du Nord reprendrait son indépendance. L'expérience semble condamnée.
Le sénat est à droite et la chambre à gauche. Ce scénario avait déjà été envisagé en fonction des défauts de la loi électorale. Les deux camps avaient averti que dans ce cas il faudrait revoter. Mais le calendrier se heurte à la fin du mandat du président de la République. Le scrutin ne pourrait pas avoir lieu avant l'automne. L'Italie, avec la grave crise économique qu'elle connaît peut-elle vivre six mois avec un gouvernement à durée limitée? Cela paraît difficile.
Dernière hypothèse: former un gouvernement d'alliance une grosse coalition à l'Allemande. Les leaders avaient rejeté ce projet, considérant que cela reviendrait à trahir le vote des Italiens.
Mais aujourd'hui, cela pourrait représenter le moindre mal.
Ya la famille à Lorenzin' qui fait de la résistance...
11 avril 2006 - 02:45
Législatives: Prodi remporte la Campanie et mènerait au Sénat
L'union de gauche dirigée par Romano Prodi a remporté l'élection sénatoriale en Campanie, la région de Naples, attribuée par de précédentes projections à la droite, selon des chiffres officiels du ministère de l'Intérieur. Elle ménerait ainsi au Sénat italien.
La coalition de M. Prodi a obtenu 49,58% des suffrages contre 49,07% à celle de M. Berlusconi, selon les résultats complets pour cette région diffusés par le ministère. Cette victoire devrait lui permettre d'obtenir 155 élus au Sénat contre 154 pour la coalition de Silvio Berlusconi, selon les dernières projections, vers 01h00, de l'institut Nexus.
Les précédentes projections attribuaient 158 sièges à la droite et 151 à la gauche, mais situaient la Campanie dans le giron de la droite. Cette région ayant été finalement remportée par la gauche, la prime de quatre sénateurs au vainqueur revient à la coalition de M. Prodi et non à celle de M. Berlusconi.
Les résultats d'une trentaine de bureaux de vote, sur près de 60'000 pour l'ensemble de l'Italie, sont attendus pour avoir les chiffres définitifs et officiels pour l'ensemble de la péninsule. Le résultat définitif des élections au Sénat ne sera connue qu'à partir de mardi dans la matinée à l'issue du dépouillement des votes des Italiens de l'étranger qui élisent six sénateurs.
Les deux coalitions en lice pour les élections législatives italiennes sont à parfaite égalité à la chambre des députés. "Selon nos projections, les deux coalitions sont a égalité à la chambre des députés avec 49,8% des suffrages exprimés", a expliqué Fabrizio Masia à 00h30 sur la première chaîne de la Rai, le service public audiovisuel.