28-09-2004, 22:12
Istres-OM : Terrain nimé, ciel en émoi...
Puisque le violet et noir s’est fait quelque peu discret depuis son accession à l’élite, arrivé sur la pointe des pieds, en catimini, et n’ayant su glaner jusqu’alors qu’un modeste lot de quatre points. La souris ne paye pas de mine, et ne saurait vraisemblablement nous en offrir non plus. D’autant plus que si les Olympiens ne joueront pas à domicile, ce sera d’autant plus vrai pour des Istréens en errance recueillis dans un refuge gardois le temps de quelques matchs. Alors même si pour une fois peut-être elles sauront s’animer d’un semblant de vie, les Costières ne sont l’antre de personne, et ne ressemblent que de loin à l’idée que l’on pourrait se faire d’un tombeau. Alors quoi ? De quoi faut il avoir peur ? De rien… A moins que ce bon vieux Florian Moise en arrive à faire s’écarter les eaux, et à faire tomber onze plaies Istréennes sur le dos de quelques besogneux paysans…
L’obstacle n’est donc pas à proprement parler très élevé, mais déjà les blancs du ciel semblent porter tout le poids des cieux sur leurs frêles épaules. C’est que ce cru promptement loué est d’un caractère terrien, le regard définitivement baissé, encore appliqué à scruter le sol à la recherche de trous qu’ils auront eux-mêmes creusé. Certains sont même parfois pris à errer sans but sur la pelouse accidentée. On pourrait citer ce gentil lionceau, fraîchement débarqué de la ménagerie, qui cette fois-ci ne sera pas de la partie. Tant pis. On comptera sur Lolo et Salomon peut-être, les mines çà les connaît. De toutes façons aucun de ceux du champ ne semble encore irremplaçable, puisqu’ils n’ont pas fini de labourer. A la recherche du bon sillon, chacun contemple ses petits souliers, tête basse, mais pas vraiment dans le guidon.
Pourtant les hordes n’ont de cesse de leur enjoindre de scruter l’horizon. Mais ce bon vieux rêve de vol, la psychologie ascensionnelle si chère au regretté Bachelard ne semble pas encore avoir contaminé notre élevage de piafs aux ailes bien lourdes. Alors il ne faudrait pas que José, éleveur d’autruches depuis 2004, en vienne à s’enterrer la boule au fond d’un bac à sable. Il va prendre sa pelle et son seau et nous façonner une de ces constructions indestructibles dont il a le secret, des fondations en béton désarmé, des murs façon château fort en ruine et un toit en coquillage où l’on verra sûrement plus de coques que de moules. Il ne fera pas le fier, l’océan, face à tant de malice et de savoir faire. Et si çà ne suffit pas il y aura encore la gouaille du couillu, toujours prêt à s’époumoner dans les flots, pour brandir l’étendard de la passion à la tête d’un Neptune vraisemblablement médusé et confus...
Le fil des matchs ne servant plus à couper le beurre, c’est alors le temps qui fond, fond, fond et file en attendant qu’un typhon se profile. Il est loin d’être trop tard, mais il faudrait mieux voir à ne pas prendre trop de retard. Alors avant que le vent se lève et que les voix s’élèvent, souhaitons que ce soit l’équipe qui s’envole vers les hauteurs.