Fanfarlo a écrit :Mais il ne faut pas incriminer le toit à chaque fois,
Pas question que de cela. Voici ce que j'écrivai le 28 février 2004.
Du 28 Mai 1935 date a laquelle le maire de Marseille le docteur Ribot pose symboliquement la première pierre, a nos jours, le stade vélodrome, a subit de multiples transformations. Hormis l’éclairage en 1970, les praticables en 1971 au bas de chaque tribune, la pelouse en 1984 et quelques barrières de sécurité…. Le vélodrome restera, du point de vue des gradins dans sa configuration initiale, jusqu'à l’arrivée de Bernard Tapie. Conscient de la passion qui anime les Marseillais pour le foot essaiera de « l’agrandir ». Et enfin la coupe du Monde en 1998.
Ce stade vélodrome municipal appartient comme son nom l’indique, à la ville de Marseille, il n’a jamais été aisé par conséquent pour les divers présidents qui se sont succédés à la tête de l’OM d’y apporter de véritables modifications, ou carrément d’en reconstruire un autre. Il a pourtant été question a un moment donné de l’époque magnifique du grand OM d’en bâtir un tout neuf, là ou se trouve actuellement le centre commercial grand Littoral. Le stade de la Nerthe ne verra jamais le jour, le projet ira à la corbeille.
Le stade vélodrome en plus du football a été et est encore le théâtre de nombreuses manifestations, telles que des concerts, des courses automobiles, des arrivées de tour de France cycliste, des combats de boxe, des compétitions d’athlétisme, de concours de boules, soit a pétanque soit au jeu provençal, des fêtes des écoles et même de meeting politique et autre réunion des témoins de Jéhovah. Et bien sur il était aussi avant les années 80,
le fief du Marseille XIII réalisant un doublé historique en 1949. Dans les années 1970 les matches de l’OM se jouait en diurne le dimanche après midi, en levé de rideau il y avait souvent des match de rugby à XII, qui se terminaient d’ailleurs la plupart du temps en baston.
J’aimai bien le projet GREGOTTI-ATTELIER 9, architecte Italien associé a un cabinet marseillais. Conservant la structure de l’ancien vélodrome ils rajoutait une couronne tout autour, ce qui nous donnais une arène ovale a l’Italienne avec deux étages. L’étage inférieur couvert par l’étage supérieur et du coté des tribunes Ganay et Jean Bouin couverte par une toiture. Le projet parisien ARCHITECTE STUDIO était aussi superbe avec deux étages et surtout une couverture totale des gradins. Les assistances étant sensiblement égales
Les projets FOUGEROLLE-PERRAULT , qui nous présentait un projet semblable au stade de la Mosson avec une immense tribune nue a part que contrairement au stade de la Paillade, le reste n’étant pas couvert. Les projets SLOAN, CALATRAVA, HUTTER, MISTRAL TRAVAUX-RCT , ne présentaient que peu d’intérêt.
Le projet BUFFI-AVEROUS a donc été retenu par la mairie et les instances du football français. Architecte Italien également (florentin) associé également a un Marseillais, c’est aux entreprises TRAVAUX DU MIDI et CHAGNAUD Que reviendra la tache de construire le nouveau vélodrome.
Et c’est de ce projet que je souhaiterai vous parlez, sans parler de politique ou d’argent. Vu par satellite ce stade semble superbe, mais à force de le pratiquer j’a i noté quelques fautes de goût.
La toiture évidemment, qui au moment du dévoilement du projet a fait bondir de rage les abonnées de Ganay. Mais commençons par les sous sols, pour ceux qui ne savent pas comment est l’intérieur de ce stade, je m’en vais vous en dire quelques mots.
Les vestiaires visiteurs :
Pas de carrelage, ni de placage, ou très peu seulement au dessus d’un évier en inox (qui doit servir a faire la vaisselle, pour les punis ?) de la peinture de sol….au sol, de la peinture de mur …aux murs et les couleurs sont bleu turquoise, crème ou blanc. Ça ne va pas chercher bien loin au niveau de la décoration. Pas de placards dans le vestiaire visiteur, juste une table au beau milieu du vestiaire, des crochets porte manteaux avec des étagères au dessus et des vulgaires bancs municipaux en pin, pour s’habiller et se déshabiller. Une petite salle de massage, ce qu’il y a de plus sommaire. Deux sèches cheveux que l’on trouve identique dans chaque piscine municipale. Une salle de douche identique a n’importe quel stade de quartier avec toutefois un système d’alimentation en eau qui a l’air de qualité. Sauf qu’à trois reprises lorsqu’on a voulu prendre des douches l’eau était froide. Un réfrigérateur, une plaque chauffante émaillés blancs, peut être de marque INDESIT pas de très bonne qualité donc. A confirmer néanmoins. Et enfin, un paper bord.
Les vestiaires Olympiens :
Identique aux vestiaires visiteurs, si ce n’est que ceux-là sont équipé de placards pour les olympiens, mais tout est posé a même le sol, sans fixations, de façon qu’il est possible de les bouger volontairement ou malencontreusement et chaque fois que je suis entré dans ses vestiaires ils étaient pour la plupart de travers ce qui fait pas très bon effet. Des placards ressemblant a ce que l’on peut trouver chez IKEA, de l’aggloméré, plaqué sans valeur, sans chaleur. Il ne me semble pas y avoir vu non plus de piscine ou bassin contrairement aux anciens vestiaires.
Les couloirs :
Ceux-là chacun peut les voir au travers des images de la télé, peinture de sol et de murs bleue, blanche ou crème, avec des posters collés au mur. Pas une décoration fine en brique, en bois, en céramique.
Les salons :
Des dizaines de tables rondes nappées de blanc pour les VIP, de la vulgaire moquette au sol, des écrans télé aux quatre coins, quelques plantes vertes fatiguées, un Îlot bar plaqué imitation merisier, ceinturé par des barres en laiton. Du commun, que l’on retrouve dans n’importe quel restaurant 1 étoile. Rien de cossu ou très confortable.
Les ascenseurs :
Ni moquette, ni miroir décoratif, ni cadre ou déco particulière, de l’Inox.
La salle de presse : Je crois que tout le monde la voit aussi a la télé, pas de fauteuil cuir, ni de fauteuil tout court d’ailleurs, une table avec de simples chaises pour les interviewés pas de décoration la non plus si ce n’est le panneau avec les divers sponsors derrière. Peinture bleue et crème du sol au plafond.
L’enceinte :
Du béton, vous m'en dirai tant, mais même pas peint, si ce n’est sous les virages ou les tags recouvrent le béton. Sinon couleur ciment partout, à l’extérieur, sous les gradins, sur les gradins sous les sièges.
Les gradins :
Les marseillais aiment bien cultiver le paradoxe, en effet dans les virages, lorsque les places étaient debout tout le monde y était assis et maintenant qu’elles sont assises tout le monde y est debout.
C’est pourquoi je vais en Ganay, mais en Ganay, il ne vaut mieux pas assister à un match…. l’été….. à 17 heures, auquel cas prévoyez des lunettes d’éclipse ou un masque a souder, le soleil pleine face vous empêche de voir quoi que ce soit. Sans cet équipement, vous rentrez chez vous avec un mal de tête incroyable. De plus, les quatre tribunes que sont Ganay, Jean Bouin dont Chevallier Rose, Ray Grassi (maintenant DP) sont tellement plates que la vision n’est plus la même. D’une part de l’ambiance et l’assistance que je me plaisais a mesurer (avant on pouvait s’apercevoir, s’interpeller) d’autre part du terrain ou dés qu’une action se déroule dans un coin de la pelouse, les premiers rangs se lèvent et ainsi de suite et ceux de derrière ne voient plus rien s’ils ne se lèvent pas et c’est alors que vous vous faites engueuler.
Les sièges :
Une honte, des vulgaires machins en plastique bleus ou blanc délavés, râpés, sales, sur lesquels les numéros ont disparu depuis 1998, parfois pas bien fixés. Lorsque vous rentrer chez vous une fois le match terminé, il faut un kilo de lessive pour faire partir les dépôts de plastique transformé en poussière qui vous restent collé aux fesses. Ces « sièges » sont trop serrés les uns contre les autres a tel point que vous ne pouvez d’un part pas garder les bras le long de votre corps mais les rabattre devant vous. Si une personne doit s’asseoir a coté de vous en vous passant devant, vous êtes obligé de vous lever pour lui laisser le passage un peu comme au cinéma, a part qu’au cinéma c’est plus confortable. En serrant encore un peu plus de 50cm les sièges les uns aux autres les architectes auraient pu gagner encore 5 000 places au moins.
La pelouse :
Sans parler des problèmes de cet été dû soit disant a ce champignon ou au concert des Stones je ne l’ai jamais trouvé superbe, j’y ai joué 4 fois dessus et l’ai foulé a plusieurs reprises. Les gazons du parc Borély, me semblent pas être très inférieur en qualité.
Les cages et les filets :
Les cages qui penchent en arrière depuis 10 ans surtout coté virage nord, a tel point que si une balle frappe la transversale et rebondit à la parfaite verticale, l’arbitre serait de mauvaise fois de ne pas accorder un but. Les filets verts on se croirait au vieux port, alors que des filets blancs éventuellement avec un sponsor me semblerait de meilleur effet.
En 1939, alors que le stade vélodrome est construit et que la première coupe du monde en France vient de s’y dérouler, les Marseillais sont enthousiastes à l’idée de voir la première fois en France un match de tennis sur un stade de foot. En effet c’est la revanche des championnats du monde de tennis qui va s’y dérouler avec rien de moins que les quatre meilleurs joueurs mondiaux.
«On va jouer à Marseille comme à Wimbledon et Forest Hill » Il y a 70 ans peut être. Mais aujourd’hui, Wimbledon et Forest Hill sont autre chose conceptuellement que le vélodrome. Si comme il a été dit et répété le Stade Vélodrome est un monument avec un grand M comme Mémoire, Modernité, Magie et Marseille, on le doit plus, surtout depuis 1998
à son public et ses joueurs qu’au stade lui-même ou à ses créateurs. Le vélodrome dans sa conception n’a rien de magique, ni de moderne, il me fait même peine. Il reste néanmoins la mémoire des évènements qui s’y sont déroulés et celle des marseillais qui y ont usés leur fond de culotte et maintenant leurs baskets.