Platini: la France n'a "rien à faire au Mondial si elle perd en Suisse"
mer 05 oct, 14h53
[url="http://fr.sports.yahoo.com/05102005/1/photo/les-anciennes-stars-du-football-michel-platini-et-ivan-curkovic.html"]
agrandir la photo[/url]
PARIS (AFP) - "Si on perd en
Suisse, on n'a rien à faire à la Coupe du monde": Michel Platini, qui a joué lors des trois campagnes réussies de qualification de 1978, 1982 et 1986, estime, avant le Suisse-
France décisif de samedi, que les Bleus ont les moyens de se qualifier pour le Mondial-2006 de football.
Q: Quels souvenirs gardez-vous des victoires contre la
Bulgarie (3-1), les
Pays-Bas (2-0) et la Yougoslavie (2-0), qui ont permis aux Bleus de disputer les Mondiaux 1978, 1982 et 1986 ?
(publicité)
[/url]
R: "C'étaient des moments importants. Il y avait de la pression. Mais ce sont trois matches complètements différents. En 1977, on sent qu'il ne peut rien nous arriver. On s'est fait voler en [url=http://fr.sports.yahoo.com/fo/bulgaria/index.html]Bulgarie (2-2 à l'aller). Il y a de la revanche, de l'électricité dans l'air. On sent que les Bulgares ne peuvent pas gagner."
Q: En 1981, il faut battre les
Pays-Bas, de nouveau au Parc des Princes...
R: "On est dans une année sans gagner un match, on ne joue pas bien. On a vraiment la pression contre les
Pays-Bas qui ont rappelé Neeskens. La préparation de ce match est horrible. Il y a une pression énorme. Depuis un mois, tout le monde ne nous parle que de ce match. C'est le moment ou jamais pour ma génération. Certains, comme Marius Trésor, ont plus de 30 ans. Si tu ne gagnes pas, c'est fini."
Q: Un match référence ?
R: "Cela a été le tournant de notre génération avec l'
Allemagne en demi-finale du Mondial-82, qui nous permet de prendre conscience de nos qualités. On devient favoris pour l'Euro-84 et le Mondial-86."
Q: A quoi tient ce tournant ?
R: "Contre les
Pays-Bas, (le sélectionneur) Michel Hidalgo invente un football différent avec trois N.10 (Giresse, Genghini, Platini). Il fallait prendre ce gros risque. C'est l'inspiration de quelqu'un qui aime le beau jeu. On n'avait pas les attaquants qui faisaient la différence comme Papin, Cantona ou Henry, qui te permettent de mal jouer et gagner. Nous, on était obligés de bien jouer pour gagner. C'est formidable puisque aujourd'hui encore les gens se souviennent de cette équipe dans le monde entier alors que je ne suis pas sûr qu'on parle beaucoup dans les dîners du Brésil-94 et de l'
Allemagne-90..."
Q: Qu'est-ce qui est différent en 1985 contre la Yougoslavie ?
R: "Ce n'est pas la même approche qu'en 1977. Henri Michel n'avait qu'à laisser faire. On avait huit ans de plus, plus de maturité. On était forts, sûrs de gagner."
Q: A chaque fois, vous avez marqué. Qu'est-ce qui fait la différence dans de tels matches ?
R: "On n'aime jamais les matches décisifs. La préparation de ces matches n'est pas facile. Mais, ma modestie doit-elle en souffrir,
ce qui fait basculer ce genre de matches, ce sont les grands joueurs..." Jurietti
Q: Quel regard portez-vous sur le parcours actuel des Bleus ?
R: "Au tirage au sort, je me souviens qu'on était content de tomber dans ce groupe. J'ai beaucoup de respect pour la
Suisse, mais, en principe, on doit être meilleurs. Si on perd en Suisse, on n'a rien à faire à la Coupe du monde."
Q: "N'est-ce pas un mal pour un bien que la
France se construise dans la difficulté ?
R: "On a rappelé les anciens, on ne construit rien. On s'est aperçus qu'on ne pouvait pas aller au Mondial avec une équipe de reconstruction. On fait un coup avec trois anciens qui, de toute façon, vont arrêter après la Coupe du monde. C'est quasiment la même équipe qui a joué l'Euro-2004. On ne construit plus pour l'avenir, on joue la qualification. Il faudra recommencer après et cela sera peut-être encore un peu plus dur."
Q: La reconstruction était donc plus importante que la qualification ?
R: "Si on se qualifie pour la Coupe du monde, c'est +vachement+ bien. Si on ne se qualifie pas, tant pis, on préparera une autre équipe. Le foot ne s'est jamais arrêté aux non-qualifications. L'élimination de 1993, par exemple, ne nous a pas empêchés de gagner en 1998. Mais aujourd'hui, on n'a plus la meilleure équipe du monde. Il n'y a pas photo entre Brésil et
France. Je ne sais pas si les Brésiliens sont aussi forts qu'en 1970, mais ils sont très forts. Quand (le président de la FIFA) Joseph Blatter est descendu leur remettre le trophée à la Coupe des Confédérations