08-03-2004, 20:02
Aujourd'hui, lendemain de déroute, gueule de bois et morosité dans la fumerie... je vous propose de nous changer les idées avec ce grand moment de bonheur proposé par le JDD de dimanche et trouvé sur le forum des Cahiers du Foot : une interview de celui qui restera à tout jamais dans nos coeurs comme THE joker... Un beau moment d'émotion...
PASCAL NOUMA, CE DOUX-DINGUE
A 32 ans, l'ancien Parisien mène une fin de carrière paisible au Qatar. Il ne lui manque la folle agitation de la Turquie...
On le croise parfois vêtu d'un tee-shirt bordeaux aux couleurs du Qatar, dans le hall de l'hôtel Ritz Carlton de Doha. On le salue au bar aussi, où il vient déguster une bière sans crainte des photographes. Les journées sont parfois longues pour Pascal Nouma, émigré dans le Golfe et attaquant du club anonyme d'AlKhor. A 32 ans, l'ancien Parisien poursuit une carrière cabossée au sein d'un championnat argenté où il fréquente Gabriel Batistuta, Stefan Effenberg ou encore Frank Leboeuf et son impayable maillot floqué... n°1. « On a joué il y a un mois l'un contre l’autre, c'était le match où il fallait se montrer. » Résultat: partie interrompue à 2-2 après huit expulsions, une anecdote de plus dans la vie mouvementée de Pascal Nouma.
Reparlez-nous de ce match complètement fou...
Il a fallu qu'on vienne au Qatar pour vivre ça avec Frank ! A la pause, on menait 2-1 et puis tout a explosé. Moi, je me. suis fait pourrir par mon entraîneur, il m'a insulté et voulait me faire sortir en deuxième période. C'est le manager du club qui m'a dit de retourner sur le terrain. Après, on a fini à six, l'arbitre a dû arrêter le jeu et ensuite, mes coéquipiers se sont battus entré eux dans le vestiaire !
A part l'argent, qu'êtes-vous venu chercher au Qatar ?
La tranquillité. Après ma suspension avec Besiktas (sept mois pour avoir fêté un but la main dans le short, le 20 avril 2003, une décision cassée par la Fifa fin octobre), j'ai eu la possibilité d'évoluer dans d'autres clubs. Mais je n'avais rien fait pendant cinq mois. Ici, je me refais une condition physique.
De la fureur de Besiktas au calme de Doha, quel contraste !
Les dirigeants sont obligés de faire des tombolas pour faire venir le public. Il nous arrive de jouer dans des stades de 35.000 places avec dix supporters. En Turquie, j'étais le numéro 1 dans mon club. J'étais le roi. Si vous demandez aux gens quel est le meilleur joueur étranger de toute l'histoire du championnat turc, on va vous dire Nouma. Une fois, j'ai traîné un mec sur le capot de mon Range Rover pendant un kilomètre. Il voulait juste m'embrasser. Je me suis arrêté, je lui ai tendu la joue, il m' a pris par la main et l’a baisé. Il m'a dit que c'était le plus beau jour de sa vie.
Vous avez aussi fait de la garde à vue à Istanbul, après une bagarre avec quatre journalistes en août 2000.
J'étais aussi aimé pour ça. J'étais fou, comme les Turcs. C'était la première fois qu'un subissait des pressions pareilles. Celles de la police, des médias... J'étais en cellule avec un mec, on était deux pour un lit en béton. Comme il était arrivé avant moi, il m'a fait comprendre que je devais dormir par terre. Je me suis dit: "Si je veux dormir tranquillement, il faut que je le frappe." Je l'ai frappé. Après, je lui ai proposé de venir s'asseoir. Il m'a répondu : "Non. Le lit, c'est le tien." Le lendemain, je suis chez le juge, pour la confrontation. A un moment, il fait sortir tout le monde et me lance : "Ecoute, je suis fan du Besiktas, mais la procédure est lancée, je ne peux rien faire. Voilà ce que je te propose: si tu marques au prochain match, l'affaire est classée. Sinon..." On part jouer à Adanaspor, on prend un but après deux minutes. J'ai regardé le ciel, je me suis dit: "Après le match, je pars en prison." Et là j’ai marqué à la 94ème minute! Dans le vestiaire, le manager a reçu un coup de fil du Juge. L’affaire était classée. Voilà comment Ça se passe en Turquie. Sinon, on m'aurait emmené à la prison de Bayram Pacha ! Je préférais me tuer.
Etes-vous toujours aussi amoureux de ce pays?
J'étais prêt à y vivre jusqu'au bout de ma carrière. Des sponsors m’appellent encore aujourd'hui pour tourner des spots de pub. Pour eux, je représente la Turquie. J’ai été rayé de la carte car j’étais devenu gênant pour la popularité de mon président. C’est le chef de la police d’Istanbul qui a demandé que je parte (près sa suspension de sept mois). Il m’a envoyé deux flics chez moi : ils se sont excusés en ma passant les menottes. On a même pris une photo ensemble (il montre le cliché archivé sur son portable). On a résilié mon contrat, et on m’a expulsé du pays.
Vous voudriez revenir au Besiktas ?
Oui, comme président. Ou manager général. Je veux y retourner par vengeance personnelle. Avec les gens de mon "parti", on s’arrangerait pour me mettre dans un bureau tranquille. Manager général en Turquie, c’est pas dur : aller au bureau, passer trois coups de fil, s’asseoir sur le banc et parler à l’arbitre, ça, je peux le faire pendant 25 ans.
PASCAL NOUMA, CE DOUX-DINGUE
A 32 ans, l'ancien Parisien mène une fin de carrière paisible au Qatar. Il ne lui manque la folle agitation de la Turquie...
On le croise parfois vêtu d'un tee-shirt bordeaux aux couleurs du Qatar, dans le hall de l'hôtel Ritz Carlton de Doha. On le salue au bar aussi, où il vient déguster une bière sans crainte des photographes. Les journées sont parfois longues pour Pascal Nouma, émigré dans le Golfe et attaquant du club anonyme d'AlKhor. A 32 ans, l'ancien Parisien poursuit une carrière cabossée au sein d'un championnat argenté où il fréquente Gabriel Batistuta, Stefan Effenberg ou encore Frank Leboeuf et son impayable maillot floqué... n°1. « On a joué il y a un mois l'un contre l’autre, c'était le match où il fallait se montrer. » Résultat: partie interrompue à 2-2 après huit expulsions, une anecdote de plus dans la vie mouvementée de Pascal Nouma.
Reparlez-nous de ce match complètement fou...
Il a fallu qu'on vienne au Qatar pour vivre ça avec Frank ! A la pause, on menait 2-1 et puis tout a explosé. Moi, je me. suis fait pourrir par mon entraîneur, il m'a insulté et voulait me faire sortir en deuxième période. C'est le manager du club qui m'a dit de retourner sur le terrain. Après, on a fini à six, l'arbitre a dû arrêter le jeu et ensuite, mes coéquipiers se sont battus entré eux dans le vestiaire !
A part l'argent, qu'êtes-vous venu chercher au Qatar ?
La tranquillité. Après ma suspension avec Besiktas (sept mois pour avoir fêté un but la main dans le short, le 20 avril 2003, une décision cassée par la Fifa fin octobre), j'ai eu la possibilité d'évoluer dans d'autres clubs. Mais je n'avais rien fait pendant cinq mois. Ici, je me refais une condition physique.
De la fureur de Besiktas au calme de Doha, quel contraste !
Les dirigeants sont obligés de faire des tombolas pour faire venir le public. Il nous arrive de jouer dans des stades de 35.000 places avec dix supporters. En Turquie, j'étais le numéro 1 dans mon club. J'étais le roi. Si vous demandez aux gens quel est le meilleur joueur étranger de toute l'histoire du championnat turc, on va vous dire Nouma. Une fois, j'ai traîné un mec sur le capot de mon Range Rover pendant un kilomètre. Il voulait juste m'embrasser. Je me suis arrêté, je lui ai tendu la joue, il m' a pris par la main et l’a baisé. Il m'a dit que c'était le plus beau jour de sa vie.
Vous avez aussi fait de la garde à vue à Istanbul, après une bagarre avec quatre journalistes en août 2000.
J'étais aussi aimé pour ça. J'étais fou, comme les Turcs. C'était la première fois qu'un subissait des pressions pareilles. Celles de la police, des médias... J'étais en cellule avec un mec, on était deux pour un lit en béton. Comme il était arrivé avant moi, il m'a fait comprendre que je devais dormir par terre. Je me suis dit: "Si je veux dormir tranquillement, il faut que je le frappe." Je l'ai frappé. Après, je lui ai proposé de venir s'asseoir. Il m'a répondu : "Non. Le lit, c'est le tien." Le lendemain, je suis chez le juge, pour la confrontation. A un moment, il fait sortir tout le monde et me lance : "Ecoute, je suis fan du Besiktas, mais la procédure est lancée, je ne peux rien faire. Voilà ce que je te propose: si tu marques au prochain match, l'affaire est classée. Sinon..." On part jouer à Adanaspor, on prend un but après deux minutes. J'ai regardé le ciel, je me suis dit: "Après le match, je pars en prison." Et là j’ai marqué à la 94ème minute! Dans le vestiaire, le manager a reçu un coup de fil du Juge. L’affaire était classée. Voilà comment Ça se passe en Turquie. Sinon, on m'aurait emmené à la prison de Bayram Pacha ! Je préférais me tuer.
Etes-vous toujours aussi amoureux de ce pays?
J'étais prêt à y vivre jusqu'au bout de ma carrière. Des sponsors m’appellent encore aujourd'hui pour tourner des spots de pub. Pour eux, je représente la Turquie. J’ai été rayé de la carte car j’étais devenu gênant pour la popularité de mon président. C’est le chef de la police d’Istanbul qui a demandé que je parte (près sa suspension de sept mois). Il m’a envoyé deux flics chez moi : ils se sont excusés en ma passant les menottes. On a même pris une photo ensemble (il montre le cliché archivé sur son portable). On a résilié mon contrat, et on m’a expulsé du pays.
Vous voudriez revenir au Besiktas ?
Oui, comme président. Ou manager général. Je veux y retourner par vengeance personnelle. Avec les gens de mon "parti", on s’arrangerait pour me mettre dans un bureau tranquille. Manager général en Turquie, c’est pas dur : aller au bureau, passer trois coups de fil, s’asseoir sur le banc et parler à l’arbitre, ça, je peux le faire pendant 25 ans.