Pleine lune majestueuse aidant, je ressors mes vieilles gloires brésiliennes et vais vous conter un brin sur un joueur que ma vie durant je garderai au pinacle du grand football…Un autre ailier gauche, le digne successeur du grand Pepe et comme lui compagnon de route du Roi Pelé. L’immense, le splendide, le grandiose Rivelino dont le nom ne fut repris par quiconque tellement il serait lourd à porter
![[Image: rivelino.jpg]](http://www.ansa.it/mondiali2002/html/archivio_storico/foto/images/1970/rivelino.jpg)
![[Image: rivelino.jpg]](http://www.slebrafut.hpg.ig.com.br/imagem/rivelino.jpg)
Roberto Rivelino, le joueur qui a définitivement façonné la pâte encore malléable que j’étais quand je l’ai découvert en noir et blanc, en un lointain printemps vauclusien, le premier Mundial mexicain battant son plein de beau football. A l’époque il faisait jeune homme, et même jeune premier…corps mince au rebours de sa moustache, le maillot 11 de la seleçao le moulant comme un gant. Un ailier comme en verra sans doute plus jamais, le pied gauche magique et d’une vivacité absolue, parfait instrument de mort pour des latéraux droits mais rapidement pliés par l’inventeur du ‘drible élastique’ dont une pâle vidéo ne donne qu’un petit aperçu (
http://www.canal100.com.br/futebol (page 6)). Au Mexique, il marque trois buts dont un imparable et mémorable coup-franc en poule contre la Tchécoslovaquie

Son surnom aux Corinthians (65-74) était ‘patada atomica’ pour les pralines extra-terrestres qu’il égrenait dans le championnat pauliste et avec la seleçao (121 sélections, 43 pions).
Le Mundial mexicain va marquer un tournant dans le jeu el la carrière du bonhomme …Rivelino hérite du numéro 10, chiffre marqué à l’Or du Roi. Il recule d’un cran et devient le capitaine et patron de l’équipe. En 74, malgré 3 buts dont une paire de coups francs et sans fioritures, il ne peut empêcher le Brésil de se faire battre par la Pologne et de finir 4ème. Les autres géants de la grande équipe de 70 n’avaient pas été remplacés et l’héritage mexicain était trop lourd pour un Brésil décevant.
Il termine avec l’équipe nationale en 78 (3ème coupe du Monde), l’année où se termine aussi sa grande période avec 'la maquina tricolor’, le club aristocrate de Rio alors au plus fort (champion régional en 75 et 76) .
J'ai eu cette chance énorme de le voir au sommet de son art, deux soirs magiques de tournoi de Paris en 76. Roberto me paraît alors si beau avec le maillot de Fluminense sur les épaules. C’est le maestro de l’équipe, à ses côtés se trouvent Carlos Alberto Torres le latéral droit qui crucifia l’Italie au stade Aztèque, un peu vieillissant mais toujours ce touché magique et ses déboulés ‘carlossiens’, un peu devant lui mon autre idole de l‘époque, notre Paulo César à nous, gueule de boxeur mais pied de velours, enfin, Dirceu qui me fila un de ses maillots à l’hôtel de l’équipe, petit ailier gauche vif argent et technique à souhait, lui aussi longtemps titulaire en seleçao (malheureusement décédé en 1995).
Madre mia quelle belle équipe ce Flu cuvée de l’époque! Impossible de décrire ce que mes yeux ont vu ces deux soirs là…en demi finale, Rivelino pine le PSG à lui tout seul (2-0, 2 buts), le clou du spectable sera servi en finale où Fluminense gagne ce tournoi si prestigieux en étourdissant une sélection européenne totalement dépassée par les tours de passe-passe des magiciens cariocas. Paulo César me donne mon premier orgasme de la soirée en marquant un but dans un angle mort que seul un intérieur pied droit démesurément lifté pouvait vaincre…il le fit, je ne sais toujours pas comment !!! Après le deuxième but (Dorval, autre gloire 'tricolor'), ils lâchèrent les chiens, un football divin emplit le Parc en cette chaude soirée de printemps sécheresse. Carlos Alberto servit le digestif avec un troisième pion, après un service trois pièces-cinq étoiles du maestro. Je me souviens d’un Rivelino hallucinant de précisions dans des ouvertures de 40 m, ballon déposé sur l’orteil gauche de Paulo. Le dribble élastique n’est alors plus au menu mais d’autres tout aussi extraordinaires le remplacent. Quand il entre dans la zone des 35 m, il lève l’½il et n’hésite jamais à placer des frappes d’une rectitude géométrique, la précision du tir ne faisant jamais défaut….
RIVELINO à jamais dans mon coeur !!!
Il sera l’un premier brésiliens à s’exiler dans le Golfe (El Halal, 78-82), arrondissant une retraite qui ne méritait pas moins que la dorure. Aujourd’hui, il dirige une école de foot et n’hésite jamais à commenter des matchs à la télé.
...au fait, Roberto Rivelino fut la grande idole du seul argentin surnommable ici bas, el Pibe de Oro.