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Version complète : Ovale, ovale masqué ohé ohé !!
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Bah quand même pas corse Eux c'est systématique !
Yankee a écrit :La france va jouer comme un caniche de vieille qui a chié sur le canapé Crylol Crylol

j'avais raison huhu Biggrin2
non ça venait des guignols de Laporte cette phrase, ça m'a fait marrer, j'ai hate de voir ce soir la reaction du coach :Pixie
erf, je viens de lire ça avec un peu de retard à l'allumage, pinaise, ça promet , j'espère que y'aura pas trop de rugby entre les pubs No

à défaut de L1

Et l'autre Berbize qui se met à allumer La porte bicôse on s'est fait un peu bouger Whistling par les Blacks, arf qu'on lui foute la paix au père fouettard et surtout qu'on lui file les moyens de faire aussi bien que les angliches.
Vivement le tournoi Cool
il a du pain sur La porte....le coup de massue ramassé derrière les oreilles va laisser des traces durablement :huh: et puis faut qu'il change plusieurs joueurs à commencer par Michalak :n:
durablement je sais pas, je me souviens d'une branlée mémorable en test match contre les Boks au parc ou sdf, je ne sais plus, c'était sous l'ére skrella, et on avait dit que le rugby Français avait touché le fond et ne s'en relèverait jamais, trop de différence de niveau, sauf qu'à l'époque les Boks étaient intouchables, même dans le tri nations ils estropiaient les Blacks et les Wallabies.

Finalement, j'ai pesté sur le coup de la roustasse et me suis régalé du fabuleux jeu des Blacks sur le dernier test match, mais je me dis que y'a pas péril en la demeure, quand je vois que même un guerrier comme Betsen s'est fait mettre à la rue sur ce match, c'est que les gars étaient tout simplement carbonisés.

On va pouvoir savoir où on en est durant ce tournoi et surtout voir où en sont les sujets de sa majesté.

Ben Michal il était mieux à la starac ou dans le calendrier des posts Gateux
Un texte énormissime, qui s'apprécie d'autant plus si vous avez déjà été dans un vestiaire de rugby avant tout gros match: un capitaine qui met un coup de boule à chaque joueur (j'ai vu des arcades explosées avant même de rentrer sur le pré), des gars qui boivent du Synthol, j'en passe et des meilleures...
Voilà, la suite ci-dessous:

[size=2]Dans les vestiaires de rugby...[/size]

Objet de multiples fantasmes, l'antre des rugbymen quelques instants avant le début du match, vaut le détour. Lieu clos interdit à toutes personnes étrangères à la tribu, cage où les fauves tournent en rond dans une atmosphère saturée de stress et de camphre, l'endroit, propice aux comportements les plus grégaires est aussi un formidable révélateur de personnalité. Immersion.

De l'élite professionnelle au plus petit niveau amateur, les vestiaires de
rugby se ressemblent. Petit palace pour stars de Stade de France ou Algecos minables, ils s'y passe souvent la même chose : une préparation de match, avec tout ce que cela suggère comme stress. Car le rugby a ceci de particulier qu'il est un rude combat physique, où chaque joueur doit s'attendre au contact direct avec l'adversaire et doit donc se préparer à prendre des coups, voire des grosses marmites, selon la tournure des événements. D'où la terrible pression qui s'abat sur les épaules soudain bien frêles des quinze joueurs s'apprêtant à rentrer dans l'arène. La question est donc de savoir comment chacun de ces individus tolère cette pesante atmosphère, qui dépasse, on l'a bien compris, le simple enjeu sportif.

Tout d'abord le facteur aggravant : la promiscuité des lieux, phénomène qui exacerbe tous les affects. Regroupés comme du bétail ruminant leur
anxiété, l'effet de groupe joue à fond.Reconstituons le déroulement type de l'heure précédant la libération des bêtes.


14h : Tout le monde rentre dans les vestiaires : joueurs, entraîneur, kiné, parfois dirigeants. Le rituel peut commencer. Chacun se dirige machinalement vers sa place habituelle pour y poser, ou plutôt y balancer son sac, signe indéniable d'une nervosité déjà palpable. On déconne encore pour évacuer le stress, on rit jaune, on commence à penser au match, bref un début de concentration s'installe. Le compte à rebours se déclenche.

14h10 : Après un moment d'errements collectifs, les choses sérieuses commencent, on sort ses affaires. Les plus méticuleux extraient de leur sac une paire de pompe superbement cirée de la veille, crampons en alu de 18 rutilants, short impeccable, un slip tout frais et des chaussettes propres, cela va sans dire. D'autres, un peu moins maniaques, sortent des godasses terreuses avec des crampons nazes, un short en haillon, des chaussettes qui fouettent à 3 km et un slip qui fleure bon la garrigue...

Vient alors dans
la foulée la remise plus ou moins solennelle des maillots. Parfois, quand le match est vraiment important, l'entraîneur appelle votre nom, vous apporte le maillot comme une offrande en vous lâchant un regard grave du genre "J'ai confiance en toi alors tu te déchires cet après-midi, ne me déçois pas!"
Mais en général, c'est un dirigeant qui vous jette votre pelure à travers la gueule en beuglant votre numéro.

14h20 : Un vestiaire de rugby, c'est aussi très scato. Et pour cause, vous connaissez tous certaines fâcheuses manifestations du stress. Or, le problème dramatique est l'effet d'entassement qui rend les conséquences de ces troubles digestifs et autres flux de ventre parfois à la limite du supportable. C'est en tous cas quand on commence à renifler des odeurs pas très catholiques qu'on comprend qu'un processus de concentration intense a démarré.
Imaginez-vous la scène : aux quatre coins de la pièce, les
premières vesses bien sournoises se mettent à fuser, d'autres caisses plus musicales mais néanmoins aussi putrides sont lâchées sans vergogne. Des protestations s'élèvent, mais le traditionnel "punaise, qui c'est qu'a chié?" reste sans effets.
Les plus résignés s'emmitouflent dans leur maillot
ou respirent par la bouche, puis de guerre lasse, apportent leur contribution au bouquet ambiant...
C'est à peu près à ce moment-là que les
dirigeants décident d'évacuer les lieux. On reste alors en famille, au milieu des effluves de jasmin et de violettes. Les plus ballonnés par le stress montant insidieusement s'en vont du côté des malheureuses latrines qui jouxtent les vestiaires et qui paraissent vite débordées par tant de fougue. Y aller en dernier, c'est un acte de bravoure ou de nécessité absolue.


Le camphre, baume universel

14 h 30 : Tout le monde est en tenue, et encore une fois il est question d'odeurs, mais douces et agréables, celles du baume universel, de
l'onguent magique de tous les rugbymen dignes de ce nom : le camphre. Ses effluves mentholées parfument ce qui reste d'atmosphère. Puis il s'étale sur les cuisse glabres et fuselées des trois-quarts ou sur les gros culs poilus des piliers, s'amasse sur les arcades proéminentes des deuxièmes barres. Bref, il prépare les corps à la terrible joute qui s'annonce.

Déjà, certains
commencent à tourner en rond avec leurs cuisses de poulet ébouillantés par les diverses crèmes chauffantes et cherchent du regard d'autres partenaires pour jauger mutuellement leurs dispositions d'avant-match.

Dernières
petites recommandations techniques individuelles dispensées par un coach dont on se demande si sa femme n'est pas entrain d'accoucher dans le vestiaire d'à côté. Tout le monde est en tenue, on sort pour l'échauffement (20mn) puis on revient pour une dizaine de minutes épiques...



14 h 50 : Cette fois, ça y'est, on ne rigole plus, faut commencer à lâcherla goupille et déposer les neurones dans le sac. L'instant est généralement un moment privilégié de la vie de groupe qui voit l'entraîneur et le capitaine se disputer un véritable concours d'éloquence. Car il faut les motiver tous ces garçons, la pression doit être à son paroxysme. Le coach prend la parole au milieu d'une assemblée silencieuse, prête à tressaillir aux mots qui feront mouche.
Exercice difficile pour l'orateur qui doit
vivre intensément son discours pour communiquer son influx. Le style guerrier est fréquemment de mise, objectif: transformer quinze jeunes gens bien sous tous rapports en serials killers. Dès lors, toutes les ficelles sont bonnes pour le coach qui après avoir rappelé les principes fondamentaux des vertus du combat, du courage et du sacrifice, peut jouer sur la fibre de l'orgueil, du genre : "Ils nous ont mis quarante grains au match aller, ils nous prennent pour des guignols, ils ont le sourire aux lèvres, on va les peler comme des rats!!!"

Discours ayant une certaine
emprise sur les esprits les plus réactifs: les "gros", c'est-à-dire les avants, plus exposés à la brutalité du jeu, trépignent et se tiennent par le maillot en tirant des gueules de pit-bulls. Parfois, certains joueurs galvanisés et un peu trop émotifs raquent en sanglotant comme des gamins à qui on aurait volé leur goûter.
D'autres vivent ces appels à la guerre
sainte de façon plus intérieure, il s'agit d'ordinaire des trois-quarts qui ont besoin de tout leur sang froid pour assurer sur le terrain. Mais quand même, aux expressions "va falloir avoir les coroñes", "on va leur marcher sur la gueule", "on est chez nous, bouse !", etc..., ils ont souvent tendance à pâlir, se replier dans leur coquille, bref à se caguer dessus.

Puis vient l'heure du capitaine, qui dans ces moments là n'est pas très
enclin à donner dans la grande pédagogie. Alors il en rajoute une couche du style "Pas de tricheurs sur le terrain, tous au mastic !!!", moins inspiré il arrive qu'il se fende d'un magistral: "Les mecs, si on perd aujourd'hui, c'est la défaite bouse!". Et là, il n'est pas rare qu'on entende un gros fou rire étouffé...
:y:
C'est exactement ca Happy
sans oublier la sortie du vestiaire avec en général la reserve qui prépare une petite haie juste avant l'entrée sur le terrain.
Pour les petites phrases on pourrai rajouter : " les gars, sur le coup d'envoi, ils doivent tous exploser, ils doivent prendre la foudre...Wicked".


vivement la reprise
Love2 et Whip

Citation :Ses effluves mentholées parfument ce qui reste d'atmosphère. Puis il s'étale sur les cuisse glabres et fuselées des trois-quarts ou sur les gros culs poilus des piliers, s'amasse sur les arcades proéminentes des deuxièmes barres. Bref, il prépare les corps à la terrible joute qui s'annonce.
Plus que vrai, sans compter la vaseline (voire, selon les récits des anciens pour les matches à l'anciennes, du "dolpic" -orthographe?- , détergent de son état, pour bien frotter les gueules à la première mêlée Crying et Wicked )

Citation :D'autres, un peu moins maniaques, sortent des godasses terreuses avec des crampons nazes, un short en haillon, des chaussettes qui fouettent à 3 km et un slip qui fleure bon la garrigue...
Sick, ça aussi, oui ... Le pire, ce sont les tournois organisés sur un week-end, où tu n'as bien sûr pas de blanchisserie à dispo, simplement ton sac dans lequel tu fourres ton uniforme encore fumant le soir, et tu le récupères tout autant fumant le lendemain matin. Seul avantage : l'odeur d'ammoniac te réveille de la grosse mule que tu t'es pris jusqu'à 6 heures du mat :punk1:
marchi Kala Wub
Excellent kala, merci pour nous avoir laissé pénétrer dans le vestaire :chinese:

Kalamáta a écrit :"Ils nous ont mis quarante grains au match aller, ils nous prennent pour des guignols, ils ont le sourire aux lèvres, on va les peler comme des rats!!!"

"va falloir avoir les coroñes", "on va leur marcher sur la gueule", "on est chez nous, bouse !"

C'est ce genre de discours que j'aimerais entendre dans nos vestiares olympiens, comme pendant la grande période Tapie.

En ce temps là, on savait ce que voulait dire le mot "guerrier" Rock
paddy a écrit :Excellent kala, merci pour nous avoir laissé pénétrer dans le vestaire :chinese:


C'est ce genre de discours que j'aimerais entendre dans nos vestiares olympiens, comme pendant la grande période Tapie.

En ce temps là, on savait ce que voulait dire le mot "guerrier" Rock

Je suppose que ce devait être grosso-modo le discours de Josélito, donc c'est pas forcément efficace... Sleep
Kalaaaaa !! :punk1:

Rien qu'à lire ça j'ai envie de coller un pain à quelqu'un. N'importe qui, faut que je cogne Ranting




oh tiens, mon chat ... corse
wiss17 a écrit :Je suppose que ce devait être grosso-modo le discours de Josélito, donc c'est pas forcément efficace... Sleep
Demande à Dimeco si c'était pas efficace comme discours d'avant match Bash
paddy a écrit :Demande à Dimeco si c'était pas efficace comme discours d'avant match Bash

Ah bah voui mais n'est pas Demeco qui veut...
Ouais bah de toute façon les rugueuxbiman c'est tous des fiofioles :paysan:
Au foot on a de vraies valeurs et des vestiaires qui sentent le....la....heu bon je sais plus mais c'est tous des fiofioles Kalamata y compris Sleep
Pixie a écrit :Ouais bah de toute façon les rugueuxbiman c'est tous des fiofioles :paysan:
Au foot on a de vraies valeurs et des vestiaires qui sentent le....la....heu bon je sais plus mais c'est tous des fiofioles Kalamata y compris Sleep

:nono1:

"le train de tes insultes roule sur les rails de notre indifference"@Georges Abitbol :happy2:
J'en dirai 2 mots à la causerie d'avant-match dimanche (et oui on joue dimanche 26 décembre, en plus ça va vraiment être le Boxing Day comme chez les anglais...:boxe: ). Je vais tous les traiter de fiofiolles pour les motiver, en plus j'aurai pas l'air con...:vod:

Je vois en tout cas que certains se cachent derrière leur clavier pour proférer ds insultes. Ca ne vous honore pas Môssieur Pixie...

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PS: j'ai une seconde fournée de textes, je vous la met dans la soirée. Je vais voir les autres fiofiolles, on va faire de la danse sur glace en tutu Doctor.

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Les Piliers

Etrange bipède dont la morphologie évoque nos lointains cousins quadrumanes, le pilier se nourrit exclusivement de saucisson. Figure inénarrable du rugby, le spécimen prête volontiers le flanc à la caricature. Quand on veut dépeindre le rugbyman sous les traits grossiers d'une brute épaisse dont l'essentielle faculté est de s'incliner pour pousser en mêlée, c'est bien sûr au pilier que l'on pense. Le cliché est un peu éculé me direz-vous...

De nos jours, les piliers dits "modernes" sont des athlètes affûtés sans un gramme de graisse, galopant aux quatre coins du pré, capables de vous envoyer des passes vissées de 30 mètres.
Heureusement pour le folklore de notre sport, ce tableau idyllique ne concerne qu'une poignée de joueurs professionnels composant le gratin de l'élite nationale. Les autres sont bien souvent à cataloguer dans la série "à l'ancienne". Dépassant allègrement le quintal, un cou de taureau, tout dans le jarret et dans les reins, rien dans les abdos (hormis la Kro), le pilard traditionnel est voué aux tâches obscures de ce jeu : tordre son alter ego en mêlée, arracher des ballons dans les mauls et c'est à peu près tout.

Jamais vous ne verrez un n° 1 ou un n° 3 porter le cuir dans une course folle et chaloupée pour prendre des intervalles au milieu des gazelles. Cela lui est généralement formellement interdit par son coach, et d'ailleurs, ce serait contre-nature...

Les hommes de l'ombre

Quand on joue à la pile, on va au charbon, on fait sa sale besogne et surtout on se tait. Et pour cause, le pilier est certes un homme fort, roué et vicelard, sa mobilité est limitée et ne peut donc jouer les stars en tortillant du cul. On les voit parfois tenter quelques foulées courageuses en début de partie, histoire de montrer qu'ils sont eux aussi des sportifs, et puis après, harassés par les travaux de force auxquels ils se bornent, marchent péniblement d'un regroupement à un autre, les mains appuyées sur les reins, cherchant l'oxygène comme des grosses carpes sorties de la rivière.

Néanmoins, tous les rugbymen vous le diront, un bon pilier, solide comme un roc, vaillant comme une mule, est une denrée ô combien précieuse. Deux piliers défaillants et c'est souvent la maison qui s'écroule, par contre s'ils sont conquérants, on peut voyager tranquille. Même les vieux adages ovaliens le disent : "Le rugby, ça commence devant", et comme devant ça commence avec eux, mieux vaut être bien armés en première ligne.

Il faut en effet être un gaillard de la meilleure moelle pour affronter toutes les avanies de ce sport.
-Qui ramasse les poires en premier quand une mêlée se relève? Le pilier.
-Qui sort du terrain la gueule en vrac? Le pilier...
-Qui est condamné à l'anonymat éternel? Le pilier...
-Qui se couvre de ridicule en se tartinant la fiole de vaseline et en se passant un bandeau d'élasto autour de la tête? Le pilier...
-Qui a les oreilles en choux-fleurs?
-Qui ne trouvent pas de shorts à sa taille?
-Qui fait peur aux enfants? Etc, etc...

Alors vraiment, à tous les piliers de la terre, je rends un hommage à la bravoure, à l'abnégation et à l'humilité. Et oui, finalement , on les aime bien nos bons vieux pilards, ils amènent un peu de sel dans une vie de groupe.

On les brocarde gentiment, on les taquine parce qu'on sait que c'est facile et qu'ils n'ont pas toujours une répartie foudroyante. Faut dire qu'ils cherchent aussi? Quand quelqu'un lâche une caisse abominable et enfume un car entier, c'est toujours sur les piliers que les soupçons s'abattent, quand, juste avant un match, un chiotte est "nutellisé"* sans vergogne, on voit souvent en sortir une bourrique, fière de son forfait, arborant un 1 dans le dos. Et puis, qui mange tout le saucisson dans les collations d'après-match ?

* Nutelliser : formidable néologisme construit sur la racine étymologique de "Nutella". Imaginez-donc une cuvette ressemblant à un pot de Nutella en fin de vie?
Les ailiers

Ils étaient sveltes, chaloupaient leurs courses et décrivaient des arabesques sur le pré. Ils sont aujourd'hui de grosses marmules peu enclins à faire dans la dentelle. Le rugby évolue, n'en déplaise aux nostalgiques.

Jadis, ils étaient les "danseuses", ceux qu'on brocardait pour leur gabarit de criquet et leur aversion pour le contact. On a souvenir de ces caricatures d'ailiers qu'étaient ces Philippe Estève ou ces Patrice Lagisquet...
Mais mieux encore, le spécimen, celui qui peuple encore l'imaginaire de générations de joueurs, c'est cet homme aux cheveux longs, à la moustache épaisse, aux chaussettes qui tombent, mollets de coq obligent, au short en grosse toile bouffant qui découvrait des cuisses de mygales et moulait un petit cul de patineuse.
Bref, cet ailier des seventies capable de vitrifier un adversaire sur un simple coup de rein, celui qui ajustait des cadrages débordements d'école distillés grand champ, celui qui donnait du crochet à angle droit et du coup de pied de recentrage maintenant désuet mais qui faisait partie de la panoplie des trois-quarts aile à l'ancienne. On les aimait bien ces ailiers là, ces rugbymen qui volaient comme fétu de paille au premier impact, plaquaient aux cheveux et se gelaient les miches sur le bord de touche quand on écartait pas le ballon.

Oui mais voilà, l'ère moderne est passée par là et le cliché de l'ailier à papa a volé en éclats. Aujourd'hui l'examen de la toise et de la balance relègue nos arbalètes dévoreuses d'espace au rang d'articles de brocante. Adieu Bernat-Salles, bonjour Lomu ! Le rugby actuel, dans sa quête d'absolu, a choisi son camp. Les trois-quarts aile ne sont plus des demies-portions à l'apparence inoffensive, petit oisillon perdu au milieu d'un troupeau de boeufs.

L'ailier mammouth écrase tout

Le nec plus ultra des années 2000, c'est un 11 ou un 14 qui fait craquer les coutures de son maillot et préfère à la stratégie du contournement celle du bélier. Les courses sont maintenant rectilignes, et le défi physique, jadis une aberration, est l'une des armes indispensables des golgoths de bout de ligne qui à l'occasion adorent se frotter aux bestiaux du pack.

Alors que reste-t-il des ancêtres à jambes fines ? Pas grand chose, si ce n'est la rapidité, car les déménageurs actuels ne se contentent pas de se pulvériser mutuellement et de brasser de la viande, ils sont dans l'idéal supersonique, ce qui complique bien évidemment la tâche du défenseur en cas de choc frontal, on imagine.

Symboles d'un rugby qui se "modernise" ou plutôt qui s'uniformise, l'ailier-mammouth écrase tout, surtout le romantisme. On se souvient ainsi de l'improbable duel de la coupe du monde 99 opposant le monstrueux Lomu au filiforme Bernat-Salles. Et qui n' a pas frissonné quand la grignette paloise, soufflée par la bourrasque, avait déposé magistralement son vis-à-vis soudain apparu bien pataud, sur un cad'deb' académique?

Le temps n'est hélas plus à la fragilité. Le titane a brisé la porcelaine. Snif.
jolis textes kala, faudrait faire venir l'auteur dans la fumerie !:mf_bluesb
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