@ Xigh : Bravo, maintenant tu m'as mis cette chanson en tête !
(02-08-2011, 18:38)Mr.Grieves a écrit : [ -> ]il y aura des arrangements, si j’ai bien pigé, avec la possibilité d'abandonner des comptes courants (c'est à dire des dettes du club envers l'actionnaire notamment, c‘est bon j‘ai juste Madinho ? Enfin je l‘ai compris comme ca
),
Question du boulet d’ailleurs byzeway
Madinho ou les apprentis comptables du site, faites nous profiter de ton (votre) savoir.
Pourquoi, si j’ai bien lu, les critères du fair-play financier reposent sur le compte de résultat, et pas seulement sur le bilan ? Pour que ca soit plus contraignant ?
La question est peut-être
j’avais prévenu, je capte pas tout
Alors pour les comptes courant, oui c'est ça. D'ailleurs c'est pas "notamment" l'actionnaire mais exclusivement l'actionnaire (ou les actionnaires d'ailleurs dans le cas très fréquent ou il y en a plusieurs).
Pour le fairplay financier, j'en ai aucune idée de comment que ça fonctionne, j'ai simplement supputé.
Comme l'à dit Raï neuf - six, le bilan et le compte de résultat sont deux documents différents. Dans les deux cas, il s'agit d'une "photographie" à un moment donné (généralement le 31 décembre de chaque année, mais pas obligatoirement. Ainsi, pour les clubs de foot, c'est le plus souvent 30 juin)
Le bilan, c'est tout ce que tu possèdes (actif) et comment tu le finances (passif)
A l'actif, tu vas donc retrouver toutes tes immobilisations, considérées comme du long terme (LT), (usine, bureau, mais aussi actions dans d'autres sociétés ...) et ton "actif circulant", considéré comme du court terme (CT) (trésorerie, créances clients ...)
Au passif, tu vas avoir le même principe LT / CT, avec en LT les capitaux propres (donc le capital social, soit l'argent que tu as apporté lors de la création de la société, plus l'argent que tu as "mis de côté", notamment les résultats des années précédentes que tu n'as pas distribué en dividendes, mais aussi des réserves obligatoires constituées la encore sur la base des bénéfices passés) et en CT les dettes (comptes courant, dettes bancaires, crédits fournisseurs ...)
La notion de CT et LT est très importante, et souvent mise de côté. Pour faire très simple, si tu as des dettes CT, ça veut dire qu'à la fin du mois, tu vas devoir sortir de l'argent. Sauf que si tu n'as pas d'actif CT (du cash ou du quasi cash, c'est à dire quelque chose que tu peux vendre très facilement en cas de besoin, l'équivalent d'un PEA pour un particulier par exemple), bah tu pourras avoir tous les bureaux du monde, à moins de payer ta dette en chaise, bah tu seras en défaut de paiement.
Bref petite parenthèse qui n'avait pas grand chose à voir avec le sujet initial
Le compte de résultat, c'est ton activité sur la période (généralement 1 an). Tu as trois grands "secteurs". L'opérationnel, le financier, l'exceptionnel.
L'opérationnel, c'est le chiffre d'affaires et les autres produits d'exploitation (en gros tout l'argent que t'as gagné) - toutes les charges (salaires, dépenses courantes ...), ce qui donne le résultat opérationnel.
Et c'est la ou rentre en considération une donnée fondamentale en compta : l'amortissement. Comment intégrer dans une activité annuelle une immobilisation qui sera utilisée sur plusieurs années (une machine, un joueur de foot) ?
Ben en compta, c'est au travers de l'amortissement. On estime de manière arbitraire qu'une machine, par exemple, aura une durée de vie de 5 ans.
Bah chaque année, on va mettre 20% du prix d'achat en charges d'exploitation, car l'on considère que t'en as "consommé" 1/5.
Donc un très gros actif va mécaniquement faire baisser ton résultat d'exploitation (tout en considérant que si tu as un très gros actif, tu auras de très gros revenus, donc ça va s'équilibrer)
Ainsi, la valeur comptable d'un actif, c'est son prix d'achat - les sommes préalablement amorties. Une machine achetée 100 le 1er janvier, ben dans ton compte de résultat du 31 décembre tu auras 20 d'amortissements, et dans ton actif tu auras comme valorisation de l'immobilisation : 80.
La deuxième année, 20 d'amortissement, et 60 de valorisation, et ainsi de suite.
C'est pour ca qu'il est "rentable" de céder un joueur qui avait signé un contrat de 4 ans pour 10M€, deux ans plus tard pour 7 M€.
Après, tu as le résultat financier, qui, comme son nom l'indique, reprend les charges financières (grosso modo le cout des emprunts / affacturage) et les produits financiers (ce que t'as rapporté tes placements)
Et le résultat exceptionnel, qui, pour ce qui nous interesse, va reprendre en charge les Valeur Nette Comptable de chaque actif cédé (dans le cas de mon joueur à 10M€, deux ans plus tard sa VNC sera de 5M€, en charge car c'est un actif qui disparaît) et en produit le montant de la vente (car c'est un actif qui apparaît)
Donc résultat exceptionnel : +2M€.
Et le résultat net, c'est la somme des trois (+ la fiscalité)
C'est pour ça que beaucoup de clubs, surtout français, ont des résultats d'exploitation négatifs (la billetterie et les produits dérivés du FCSM ou de l'OGCN, c'est pas top moumoute) mais des résultats net cohérents (parce que le Ziani ou le Koné, ça fait péter le résultat exceptionnel)
Tout ça pour expliquer que bilan et compte de résultat, ça n'a aucun rapport, et que le compte de résultat va plus se cibler sur l'activité annuelle.
Une arrivée massive de fonds sortis de nulle part ne se verra pas dans le compte de résultat, et il sera largement négatif.
Ce n'est pas grave en soit, car le document primordial, c'est le bilan (enfin, si demain tu montes ta boite, fait y quand même gaffe au compte de résultat hein, si c'est négatif c'est mauvais signe

)
Au bilan, tu vas avoir au passif le résultat net (largement négatif) mais dans ce cas précis, ça sera compensé par des comptes courant.
Donc ton bilan, lui sera neutre.
C'est pour ça que c'est plus judicieux de se baser sur le compte de résultat.
Voilà voilà, désolé pour le pavé, c'est tellement long que même moi j'ai la flemme de me relire