L'OM a egalement des soucis avec la justice, mais il n'existe rien de concret alors que là les directions successives sont accablées
Ils vont bien finir par ce casser la gueule, ça semble inévitable un poids de plus dans la compta parisienne
http://www.liberation.fr/page.php?Article=345959
Contournant impôt et législation du travail, Nike a payé une partie des salaires des joueurs.
Au PSG, il y a foot et usages du foot
par Renaud LECADRE
QUOTIDIEN : lundi 19 décembre 2005
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L'affaire PSG-Nike (le club et l'équipemen- tier sont soupçonnés d'avoir payé des joueurs en contournant les charges sociales ou l'impôt sur le revenu) prend de l'ampleur. Pierre Frelot, ancien directeur financier du Paris-Saint-Germain, a été mis en examen jeudi. Francis Graille pourrait y passer à son tour : président jusqu'au printemps 2005, il va regretter d'avoir ouvert la boîte de Pandore en portant plainte, sans les nommer, contre ses prédécesseurs. Le PSG risque aussi une mise en examen en tant que personne morale. Les dessous de l'affaire.
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«Le PSG n'étant pas en mesure d'assumer vos exigences financières, nous avons sollicité notre partenaire, Nike, qui accepte de conclure directement avec vous un contrat de droits d'image individuel par lequel vous percevrez une rémunération d'un montant de 300 000 euros, payable en début de chaque saison.» Cette lettre type est envoyée par la direction du PSG à ses nouvelles recrues. Elle acte la politique du club consistant à leur proposer une rémunération indirecte, d'où l'information judiciaire pour
«travail dissimulé et usage de faux». Ces courriers ont été signés Pierre Frelot, puis Francis Graille.
«Enveloppe». Tout commence en 1998. Deux recrues, l'entraîneur portugais Arthur Jorge et l'attaquant nigérien Jay-Jay Okocha, sont particulièrement gourmandes. En plus, elles négocient en net (de charges sociales et d'impôt sur le revenu). Nike est mis à contribution pour fournir aux Pays-Bas une rémunération
«in the pocket» (expression tirée d'un e-mail, en «franglais» dans le texte). La même année, Nike enfonçait le monopole d'Adidas sur le foot français. Après saisine du Conseil de la concurrence, la charte du joueur professionnel est modifiée : chaque footballeur est désormais libre de porter les chaussures de son choix. Aux contrats collectifs, où toute l'équipe est chaussée par le même équipementier (souvent Adidas), succèdent des contrats individuels. Nike se rue dans la brèche dans l'intérêt bien compris du PSG : de 1998 à 2003, il va verser à 24 joueurs parisiens plus de 15 millions d'euros.
En 2003, Nike et le PSG renégocient leur contrat. Le sponsoring collectif (pub maillot, produits dérivés) ne pose pas de problème, mais faut-il inclure les contrats individuels dans le budget annuel de 6,7 millions d'euros ? Les signataires conviennent qu'une partie (1,2 million) sera dédiée aux rémunérations individuelles. N'ayant pas peur des mots, ils la baptisent «
enveloppe joueurs». Devant les enquêteurs, Jean-Baptiste Mayer, directeur financier de Nike, avance pudiquement qu'il
«s'agissait peut-être pour le PSG, à un moment de grandes difficultés financières, d'optimiser ses charges fiscales et sociales»... Un audit interne de Vivendi l'admet sans fard :
«Nike a accepté de supporter une partie des prétentions salariales des joueurs, pour permettre d'alléger les charges du club.» Les patrons de Nike mis en examen insistent sur un point : le PSG était demandeur.
L'enveloppe est rapidement insuffisante pour satisfaire l'appétit des joueurs. Elle gonfle à plus de 5 millions d'euros.
«Le PSG a utilisé le contrat à outrance afin de compenser un budget (de recrutement, ndlr)
qu'il n'avait pas», dénonce un dirigeant de Nike. L'équipementier réclame remboursement, comptabilisé par le PSG sous une étrange rubrique amendes. Elle a un fondement légal, puisqu'il est prévu une pénalité de 15 000 euros en cas de non-port de chaussures. Mais c'est le joueur qui doit théoriquement la payer, pas le club. La mauvaise foi du PSG est attestée dans son budget prévisionnel, qui tient compte plusieurs années à l'avance d'un colossal «poste amendes» inclus dans les charges salariales.
«Fictivement». En plus du système Nike, le PSG a usé d'autres stratagèmes pour rémunérer ses joueurs
«in the pocket». L'imagination est au pouvoir, selon le témoignage de Rodolphe Albert, ancien dirigeant du club. Pour le transfert d'Okocha, qui réclamait 2 millions d'euros net, le PSG aurait versé la même somme à un club belge au nom d'une option d'achat d'un autre joueur nigérien
«inconnu». En 2001, lors de l'arrivée de Pochettino, le montant du transfert aurait été
«surévalué fictivement», le surplus permettant à son ancien club espagnol de continuer à lui verser des salaires
«qui auraient dû être pris en charge par le PSG en France».
Ariane Cessenat, actuelle directrice financière du PSG, y va aussi de son anecdote : en 2004, à l'arrivée de Pauleta, le buteur portugais pensait avoir négocié en net, Francis Graille en brut. Pour dénouer le quiproquo, une somme équivalente aux charges patronales aurait été versée,
«non pas à Pauleta, mais à un intermédiaire», un petit club portugais. Les enquêteurs sont relativement cléments avec les joueurs, bénéficiaires finaux de l'usine à gaz :
«Le PSG a mis en place tout une chaîne de faux documents visant à masquer le prix réel d'acquisition et/ou la vraie rémunération. Le dénominateur commun à tous ces montages est la nécessaire complicité entre les dirigeants de clubs acheteurs et vendeurs, des agents, des sponsors, et au final des joueurs, même si ces derniers n'ont pas toujours conscience de leurs actes.»