(11-04-2012, 17:35)Raï96 a écrit : [ -> ]C'est quand même amusant de constater que certains reprochent à Sarko d'avoir divisé le pays et font aujourd'hui la promo du grand rassembleur Melenchon. A un moment il faut être cohérent quand même.
Euh, justement, ça l'est cohérent il me semble ?
Que Sarko' ait divisé le pays, c'est difficilement contestable.
Que Mélenchon veuille le rassembler, idem.
Après, qui a raison, qui a tort, l'avenir ne nous le dira même pas.
J'ai rarement vu un quinquennat aussi violent, et ce n'était pas la faute de la crise. Sauver un système à bout de souffle, c'est louable (pourquoi pas, les idéologies sont ce qu'elles sont), mais quand la solution proposée, c'est de lui adjoindre une perfusion avec un compte-goutte posé dans le porte-feuille de chacun, ça me pose un problème. Alors oui, la question sociétale ultime se pose : A quoi bon continuer à s'enfoncer en fermant les yeux ? Et si, par hasard, on regardant autour de soi, des solutions plausibles du "vivre ensemble" étaient crédibles ?
De voir Sarkozy remettre sur la table des propositions, et que de s'aperçevoir que le tiers de ces mêmes propositions étaient déjà dans son programme de 2007, ça pose le personnage et sa faculté à 1-faire ce qu'il veut 2-se ficher royalement de ses électeurs.
Pour l'instant, aucun projet proposé n'atteint ce que j'attends : faire le point, honnêtement, de 35 ans de dysfonctionnements, de leurres et d'abus. Proposer une voie alternative (et pas seulement celle du Larzac) dans une société globalisée dans laquelle on a érigé la mondialisation comme une évidence inéluctable. Ce n'est pas le cas et c'est peut-être mon parcours d'historien qui me pousse à l'assurer : Aucun système n'est définitif, aucun n'est parfait, mais quand il s'écroule, tout ne disparait pas et, en règle général, surtout à l'ère de la communication, ce qui en découle est souvent largement plus profitable au plus grand nombre.
Personnellement, je n'ai pas de problème. Tout va bien, merci. Et pourtant, je me sens mal à l'aise dans une société excluante (oui, ces putains de frissons quand tu croises le "punk à chien" qui te tape une clope et que, sincèrement, tu aimerais qu'il est d'autres choix que celui de se résigner, parce que c'est le cas), dans laquelle on pousse certaines franges contre les autres, sur des bases nauséabondes, dans laquelle on évalue la valeur d'une personne à son patrimoine, dans laquelle on estime que la télévision, c'est le bien, et que l'éducation passe par là, dans laquelle on a peur de son voisin parce qu'il est différent de soi ou du profil type qu'on définit comme étant normal.
Mon bulletin de vote est au chaud. Je le sortirai. Pour la mémoire de ceux qui ont réellement luttés à une certaine époque. Par certain que ce qu'on en fait aujourd'hui leur plairait beaucoup.