(04-02-2012, 12:00)John LOc! a écrit : [ -> ]Faire une crise d'épilepsie et réussir à courir ne serait-ce que 5 mètres dans la même journée me semble absolument impossible au vu des douleurs musculaires que les convulsions provoquent ainsi que de l'état flagada total qui s'en suit. Je connais bien le sujet...
Après une crise, je ne sais pas marcher pendant au moins 24 heures et je commence à peine à récupérer au bout de 48 heures.
Justement ce n'était pas une crise d'épilepsie, mais un syncope d'origine cardiaque
Bha justement, je ne vois pas comment un médecin aurait pu affirmer (ou confirmer) qu'il s'agissait bien d'une épilepsie alors que Ronaldo a effectivement couru le soir même (A 2 à l'heure mais il a couru quand même).
Le version officielle est pour moi tout aussi bancale que son jeu ce soir là.
ça ne s'est pas passé le soir même, il a plutôt joué la finale avec un anti-épileptique, c'est ce qui explique sa tête et sa performance ce jour là
... aller au travail ce matin, rigolant des plaques de verglas ridicules, et des pseudo-flocons de neige, entamer ma journée joyeusement en déconnant avec les collègues et accueillir dans ma bibliothèque un visage connu et terriblement marqué d'une maman. Hier soir, un adolescent de 18 ans, que je suis tant dans son parcours scolaire que dans son parcours de vie, depuis plus de 10 ans, qui me racontait ses déboires avec les filles et ses envies futiles, que j'ai accompagné dans ses recherches d'emploi, qui a traversé des situations personnelles et familiales proches de la misère humaine, qui s'est donné les moyens de se battre, qui s'est battu, qui a abattu des murs en béton armé pour se laisser une chance de sortir du ghetto dans lequel il a grandi. Cet enfant (j'ai du mal à le voir autrement), s'est pendu. Pour rien, juste parce qu'après avoir traversé tant d'épreuves, il s'est rendu compte que la société ne lui laissait aucune place, qu'il ne s'épanouirait potentiellement jamais.
J'emmerde cette société qui place l'être humain au rang de pion.
Forcément ça fait relativiser les problèmes de chauffe-eau...
Cheer up l'ami !
Courage Usual, à toi et sa maman
C'est quand tu lis ça que tu te dis que, ma fois les problèmes de gonzesse qui laissent leur pass au fond du sac ou les gars qui appelent l'assenceur bah c'est pas la vrai vie
(04-02-2012, 13:39)Usual a écrit : [ -> ]... aller au travail ce matin, rigolant des plaques de verglas ridicules, et des pseudo-flocons de neige, entamer ma journée joyeusement en déconnant avec les collègues et accueillir dans ma bibliothèque un visage connu et terriblement marqué d'une maman. Hier soir, un adolescent de 18 ans, que je suis tant dans son parcours scolaire que dans son parcours de vie, depuis plus de 10 ans, qui me racontait ses déboires avec les filles et ses envies futiles, que j'ai accompagné dans ses recherches d'emploi, qui a traversé des situations personnelles et familiales proches de la misère humaine, qui s'est donné les moyens de se battre, qui s'est battu, qui a abattu des murs en béton armé pour se laisser une chance de sortir du ghetto dans lequel il a grandi. Cet enfant (j'ai du mal à le voir autrement), s'est pendu. Pour rien, juste parce qu'après avoir traversé tant d'épreuves, il s'est rendu compte que la société ne lui laissait aucune place, qu'il ne s'épanouirait potentiellement jamais.
J'emmerde cette société qui place l'être humain au rang de pion.
Le suicide des jeunes, notamment dans les quartiers est un sujet bizarrement jamais abordé.
(04-02-2012, 13:39)Usual a écrit : [ -> ]... aller au travail ce matin, rigolant des plaques de verglas ridicules, et des pseudo-flocons de neige, entamer ma journée joyeusement en déconnant avec les collègues et accueillir dans ma bibliothèque un visage connu et terriblement marqué d'une maman. Hier soir, un adolescent de 18 ans, que je suis tant dans son parcours scolaire que dans son parcours de vie, depuis plus de 10 ans, qui me racontait ses déboires avec les filles et ses envies futiles, que j'ai accompagné dans ses recherches d'emploi, qui a traversé des situations personnelles et familiales proches de la misère humaine, qui s'est donné les moyens de se battre, qui s'est battu, qui a abattu des murs en béton armé pour se laisser une chance de sortir du ghetto dans lequel il a grandi. Cet enfant (j'ai du mal à le voir autrement), s'est pendu. Pour rien, juste parce qu'après avoir traversé tant d'épreuves, il s'est rendu compte que la société ne lui laissait aucune place, qu'il ne s'épanouirait potentiellement jamais.
Plus je vieillis, plus j’ai l’impression que l’enfer est sur Terre. Le paradis aussi mais il est souvent en congés le traître .
(04-02-2012, 13:39)Usual a écrit : [ -> ]J'emmerde cette société qui place l'être humain au rang de pion.
A nous avec nos faibles moyens de changer les règles du jeu ou de mettre un coup de pied dans l’échiquier.
Je sais que je rêve Usual, plus personne n’y croit. Et c’est cela le pire.
(04-02-2012, 22:50)Nil Sanyas a écrit : [ -> ]Le suicide des jeunes, notamment dans les quartiers est un sujet bizarrement jamais abordé.
à ce qu'on m'a dit et à ce que je crois savoir, à part si tu exerces une fonction libérale, tes chances de réussir en France sont moindres si tu es issu de l'immigration
Très cher Usual,
Je m'associe à ta peine et même à ta colère que je partage.
Si tu me le permets, je voudrais juste ajouter que ce que tu as fait pour ce jeune est admirable et que ça n'a pas été vain.
Je t'encourage à continuer ton combat pour d'autres 'enfants' qui ont besoin de l'amour que tu leur portes. Voilà ce que je crois être infiniment plus important qu'un bulletin de vote (dont je ne réfute pas pour autant l'utilité).
Mes condoléances à sa famille.
Bien d'accord avec mon camarade du dessus...
J'aime beaucoup cette citation attribuée à Charles le Téméraire ou à Guillaume le Taciturne :
"Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. "
Je tente de l'appliquer à toutes les circonstances de ma vie lorsque parfois la lassitude m'envahit...elle constitue un bon moteur à l'existence.
Merci à tous, j'ai choisi mon métier et l'endroit où je l'exerce pour ces mêmes raisons, apporter des chances supplémentaires par le biais de mon activité, à savoir l'accès à la Culture, à ceux qui ne disposent au démarrage de leur vie que d'un horizon bouché, au propre comme au figuré.
Le plus triste dans cette issue reste une phrase d'un de ses amis, venus épancher sa peine sur ma petite carcasse de bibliothécaire : "Au moins, ça, il l'aura réussi".
J'ai peur pour eux ...
(05-02-2012, 16:36)Usual a écrit : [ -> ]Merci à tous, j'ai choisi mon métier et l'endroit où je l'exerce pour ces mêmes raisons, apporter des chances supplémentaires par le biais de mon activité, à savoir l'accès à la Culture, à ceux qui ne disposent au démarrage de leur vie que d'un horizon bouché, au propre comme au figuré.
J'ai personnellement toujours pensé que réussir sa vie, c'était par rapport aux autres.... Mais pas par rapport à ta personne, par rapport à ce que tu pouvais leur amener.
C'est pour ça que j'ai choisi mon métier.
Tu as fait ce que tu pensais devoir faire, ce que tu voulais faire, pour le bien de ce petit. Mais des évènements plus grave autres que ta présence en ont décidé autrement....
quoiqu'il en soit n'abandonnes pas..... pour ceux qui restent !
Avec retard mais non sans compassion, je me joins à ton indignation et à ta tristesse Usual.
