18-07-2007, 23:23
Médecins[SIZE=2] : Docteur Christophe Baudot, Sylvain Blanchard son adjoint et Jean-Georges Cellier [/SIZE]
(Nathalie Paoli présente le staff)
Christophe Baudot. Médecins : Cest important quon se connaisse, mais moins on vous verra, mieux ça sera... Le but, cest que vous nous voyez le moins possible !
Samir paraissait très optimiste, il doit parler sous contrôle médical, quel votre avis à vous ?
Baudot : Oui, il parle sous contrôle médical parce quon se voit tous les jours, on tient le joueur informé en permanence de son évolution. Lui le sent bien. On tient aussi le staff sportif informé de lévolution et du travail quon lui fait faire parce quen fait, on fait à la fois un travail sur la cicatrisation de ses lésions mais aussi un travail physique, qui est fait en collaboration avec le préparateur physique, donc on sait exactement où il en est, et effectivement il évolue très bien. Il y avait une lésion qui nous embêtait sur les péronis latéraux, cest un peu technique... mais cette lésion cicatrise bien et ça nous permet dêtre optimistes dans les délais quon sétait fixés au départ. Quand on donne des délais, généralement, cest quon a réfléchi dune façon collégiale à ces délais, 4 à 5 reprises, cest généralement des temps de reprise pour jouer au football. Il y a 48h, on a vu Samir marcher sur la pelouse, cest pas une reprise dentraînement, ça fait partie dun protocole de rééducation, cest un schéma de marche. Jean-Georges pourra vous en parler, mais effectivement pour des lésions de la cheville, il ne faut pas être trop pressé parce quautant il y a des blessures une fois quelles sont consolidées, elles nentraînent pas de risques de récidives... mais la lésion dune cheville, ça peut être chez un footballeur quelque chose de handicapant. Cest pour ça quavec Samir, avec lensemble du staff médical et les entraîneurs, on a décidé de faire reprendre Samir quand il sera à 100% au niveau de la cicatrisation des lésions et au niveau de la sensation. Il faut toujours être prudent quand on donne des délais. On naime pas donner des pronostics parce que vous pouvez avoir limpression quon vous donne des délais un peu masqués... je nouvre pas le parapluie, cest que dans la lésion comme celle-ci, cest notre expérience qui nous fait parler de 4 à 5 semaines. Cest aussi de lévolution au quotidien, mais quand on donnera des pronostics, cest toujours avec laccord du joueur, vous savez que le secret médical doit être conservé mais vous savez que quand on fait du sport de haut niveau, les choses se savent et ça permet de rassurer le joueur lui-même.
Il peut rester des séquelles ?
[SIZE=2]Daudot : Le but de lintervention sur léquiper, cest aussi de faire de la prévention, et tous les exercices quon fait actuellement sont faits pour cicatriser mais aussi pour faire travailler le joueur dans un secteur de mobilité protégée. Il nest pas question de lui faire faire des choses qui pourraient nuire à la cicatrisation. Notre objectif cest quon arrive à un taux de récidive qui soit le plus faible possible. Zéro, ça nexiste pas, vous pourriez me prendre en défaut dici deux mois. Je touche du bois, mais on pense que véritablement, on le fera reprendre quand le pourcentage de récidive sera le plus simple possible et pratiquement nul. Jean-Georges peut vous parler des exercices quil fait faire au quotidien. Ils permettent de faire cicatriser mais aussi danticiper déventuelles récidives parce que la cheville, ça mérite un travail particulier de proprioception, surtout à du très haut niveau comme ça, ce nest pas de la rééducation très particulière et très adaptée.[/SIZE]
Le fait quil soit jeune est un avantage pour gagner du temps ?
[SIZE=2]Baudot : plein de choses entrent en ligne de compte. Il y a la prise en charge de la blessure de façon générale, comment on manage les premiers instants de la blessure, comment est fait le diagnostic... Un staff, cest très solidaire. Si on part sur un diagnostic qui nest pas bien établi, derrière, les kinésithérapeutes ont du mal à avoir une action optimale. Si avec Sylvain on donne des diagnostics qui ne sont pas le plus précis possibles, cest très difficile pour Jean-Georges derrière de pouvoir adapter la rééducation sur le terrain. Donc chacun dentre nous doit apporter le maximum de ses connaissances. Et même les diagnostics, on les fait de façon, daspiration collégiales. Il nest pas question de dire "moi je fais ça parce que" Moi je viens dun milieu sportif dans lequel il y a beaucoup de traumatologies, donc qui donne beaucoup dexpérience sur la traumatologie, mais chacun dentre nous a sa propre expérience qui doit être mise véritablement au service de léquipe. [/SIZE]
Lâge entre donc en ligne de compte ?
[SIZE=2]Daudot : Cest clair parce que cest une cheville qui nest pas traumatisée encore. Le but pour nous : que Samir névolue pas avec une cheville qui soit traumatisée. Le préserver, cest préserver son état de santé. On est là pour préserver la santé du joueur.[/SIZE]
Son état de forme au moment où il se blesse lui permet de retrouver son plus haut niveau ?
[SIZE=2]Baudot : Georges Gacon, le préparateur, avait annoncé quil était dans une grande forme physique. Samir avait suivi son programme dentraînement que lui avait proposé son préparateur pendant les vacances. Jean-Georges peut dire comment il le trouve physiquement dans son travail quotidien. Je peux dire quil ne se ménage pas. Jean-Georges a dailleurs perdu 5 kilos depuis deux semaines ![/SIZE]
[SIZE=2]Cellier : Cest clair, cest un autre challenge. Il faut lemmener à la guérison tout en veillant qu'il perde le moins de ses qualités physiques. Il avait bien travaillé et lévolution nous permet de continuer dans cette voie et de construire autre chose, de faire beaucoup de prévention et des choses quil naurait peut-être pas eu le temps de travailler. Samir se prête très bien à la chose. Il adhère et on fait un travail avec lui qui est assez intéressant. On tient compte de son poste, mais on a un objectif de résultat le plus complet, on regarde certaine perfection dans notre travail avec Samir, qui est un garçon qui a une très très grande finesse corporelle. On va développer un sens articulaire, musculaire, de gestion de son corps dans lespace, et cette période nous permet de développer ça et pas que sur le membre blessé. Sur les temps de repos, on travaille lautre côté. Cest un travail intéressant. Le fait de travailler en équipe et davoir du temps à leur consacrer, ça nous permet de peaufiner ça dans les meilleures conditions.
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Docteur Baudot : "des miracles, il ny en a pas à la Commanderie. Les miracles cest pas ici"
Vous parlez avec le médecin de léquipe de France ?
[SIZE=2]Baudot : Ca fait partie du travail confraternel entre médecins et effectivement, Samir étant joueur international, jai appelé le médecin de léquipe de France pour le tenir au courrant. Il se trouve que je connais bien ce médecin. Outre nos relations professionnelles, cest une personne que japprécie beaucoup, on a participé à des congrès ensemble, il a bien compris la lésion. Nous, on manage Samir ici et on lui enverra, ça fait partie de la confraternité, mais au-delà il y a linformation du médecin de léquipe de France de football qui doit être au courrant de lévolution du joueur. Une fois par semaine, on fait le point avec le docteur Paclet.[/SIZE]
Samir pourrait jouer le 21 en match amical ?
[SIZE=2]Baudot : Je pourrais vous faire une réponse qui est une réponse logique. Cest-à-dire que sil joue avec lOM dans de bonnes conditions, je ne vois pas pourquoi il ne jouerait pas avec léquipe de France dans de bonnes conditions. Tout dépend de son état de forme. Moi je réponds dun point de vue uniquement médical.[/SIZE]
Dans le temps, ça paraît médicalement faisable ?
[SIZE=2]Baudot : Si on prend les données évolutives à ce jour. Il pourrait être apte à jouer le 21. Il y a des examens de contrôle à pratiquer en fin de semaine et dans 10 jours. On peut raisonnable penser queffectivement il pourrait être médicalement apte, mais il reste encore du chemin à parcourir. [/SIZE]
Il pourrait y avoir plus de préparations personnalisées. Ça peut aider pour soigner ce genre de blessures ?
[SIZE=2]Cellier : On travaille en totale collaboration avec Georges Gacon et cest lintérêt de travailler en équipe. Nous on va gérer la cicatrisation, en fonction des possibilités que nous offre lévolution, on greffe là-dessus un travail physique. Jusquà maintenant on na quà se louer de ce travail par équipe. Georges est très pointu et nous donne des conseils très pointus.[/SIZE]
[SIZE=3]Samir va plus travailler sur le plan musculaire ?[/SIZE]
[SIZE=2]Cellier : On a un protocole de travail et dans ce protocole, si on met la cheville de côté, quand on prend le reste du corps de Samir, on a des objectifs de prévention et dans ces objectifs on va équilibrer certains groupes musculaires quon naurait peut-être pas fait ou peut-être plus progressivement. Là, on a plus de temps à consacrer à cette chose-là, c'est aussi ce qui fait dire quaprès une blessure, on ressort parfois plus fort. Cest un peu vrai dans la mesure où on se donne un temps de travail, on a un peu dexpérience de la chose et on est assez précis dans le travail et justement, avec un garçon comme Samir, qui est jeune, en formation complète, on lessaye de laider. Dans le travail de musculation, il faut être très prudent, cest un sujet jeune, il a de très grandes qualités, on peut-être amené à faire des choses pas très adaptées, donc on est prudent. Peut-être que, dans quelques temps, il dira "cette blessure ma un peu aidé".
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BAUDOT: "Faire un miracle, ça serait que Samir reprenne le jeu dans 15 jours en serrant les dents, en faisant des injections, cest pas notre façon de travailler"
Avec ce que vous avez fait avec Cissé, on attend presque un miracle pour Samir ! Cest différent de soigner un joueur vedette quun inconnu ?
[SIZE=2]Cellier : Absolument pas. Une cheville reste une cheville. Quand on sait soigner une cheville, que ce soit celle de Samir ou la vôtre, il ny a pas de particularité. Les objectifs seront différents et ce quon met autour cest bien différent, un objectif dune certaine perfection, mais pour la cheville, elle na pas de caractéristiques particulières. On a en effet une certaine expérience et on la met au service de notre fonction ici. On est très heureux de travailler à lOM, mais les délais de cicatrisation, sont des protocoles quon a [/SIZE]déjà expérimenté depuis bien longtemps.
Vous parlez de Djibril, ça me gêne un peu. Cest laboutissement de beaucoup dannées de travail. Des miracles, il ny en a pas à la Commanderie. Les miracles cest pas ici. Là, cest le fruit dun travail, dune réflexion, dune construction méthodique des choses. Là, on a une grande chance cest de sentendre et de travailler dans les meilleures conditions. On a ici un outil de travail très performant, à nous de loptimiser. Le matériel nest rien, cest ce quon en fait... Là, on a vraiment tout ce quil nous faut pour bien travailler.
Mais vous avez moins de temps pour un sportif que pour Monsieur tout le monde ?
[SIZE=2]Cellier : On ne gagne pas de temps pour un sportif de haut niveau. Notre fonction, cest déviter den perdre. Sur une blessure normale, on va gérer le temps dune certaine façon. Nous, notre rôle cest de gérer le temps au mieux et doptimiser ce temps. Dans un délai de cicatrisation, on va mettre beaucoup de choses qui vont sûrement contribuer à améliorer les choses. Samir, cest une cheville... Ca peut paraître simple, mais cest assez compliqué. Le travail quon va faire va améliorer sa cheville et dautres choses aussi pour le reste de sa saison.[/SIZE]
[SIZE=2]Baudot : Je comprends votre question, cest : doit-on se donner des délais plus courts parce que cest un athlète de haut niveau ?
On a des objectifs différents, et on les prend en considération. On prend notre temps pour la cicatrisation. On ne peut pas déroger à ça. Cest pas possible. Faire un miracle, ça serait que Samir reprenne le jeu dans 15 jours en serrant les dents, en faisant des injections, cest pas notre façon de travailler. Par contre, nous, ce quon sait faire et ce quon veut faire, cest pour ça quon travaille en équipe, cest de faire en sorte que quand le joueur reprenne, il a fait tout le travail physique qui lui permet dêtre au point le jour où il a obtenu la cicatrisation. En fait, cicatrisation et travail physique se réunissent pour quon joueur soit bien sur le terrain. Ça, cest très difficile à évaluer pour quelquun qui regarde. On peut reprendre à 6 semaines en nétant pas bien ou reprendre en 6 semaines en étant bien. Le joueur sait faire la différence entre 4 semaines où vraiment, il revient sur le terrain il a de bonnes sensations... et un joueur qui reprend à 4 semaines, il marche sur des ufs, il sera en forme au bout de trois mois. Le but, cest de ne pas galvauder la cicatrisation, ça cest mettre en péril lavenir du joueur. Nous notre devoir, cest dincorporer dans ce programme des méthodes de travail qui nous permettent dobtenir en même temps que la cicatrisation que le joueur soit en forme. Ça demande une analyse biomécanique importante. Ce quon fait avec Jean-Georges, ce nest pas une entorse classique qua eu Samir... cest de lanalyse au jour le jour qui demande des notions danatomie, de biomécanique pour ne pas dire "le joueur se repose et après il va attendre 4 à 6 semaines après on verra". Avec humilité, on essaye de faire ça pour rendre un joueur physique apte à son coach et au préparateur physique. [/SIZE]
Le mental du joueur compte ?
[SIZE=2]Baudot ? Beaucoup. Le mental rentre dans la relation avec nous. Lorsquil est confiant et quil voit que les pronostics quon lui a fait sont réalisables, il en foi en ça. Un joueur comme Samir a envie de jouer, cest sa raison dêtre, nous on doit lui expliquer que son envie de jouer est compatible avec sa cicatrisation. Le mental joue énormément. Cest comme, dans une performance, on doit prendre en considération la dimension psychologique et mentale du joueur. On ne peut pas ouvrir le parapluie en annonçant trois mois darrêt. Le joueur se calque sur ces trois mois darrêt. Si on lui donne un délai trop court, il ne comprend pas. Il na pas son adéquation entre son envie et son mental et ce quil ressent au niveau physique. Là, cest toute la communication qui entre en jeu entre le staff et le joueur. On échange beaucoup. Là, on vient pour échanger des choses avec vous, mais je vous dis, vous ne me verrez pas beaucoup cette année parce que je crois que le rôle du médical cest dêtre discret. On doit travailler, être là, on doit avoir une basse solide, apporter beaucoup dinformations, rassurer lensemble des joueurs mais ce nest pas à nous de venir au devant des médias. On a voulu que vous nous connaissiez, mais lannonce des pronostics ou des diagnostics on ne doit pas les faire de façon systématique par le médecin ni le kiné... nous, on doit rester à notre place. On doit travailler pour remettre des joueurs en bon état. Je suis venu pour vous dire notre façon de faire au niveau des pronostics, des diagnostics, quand on annoncera des pronostics, il y aura toujours de délais de 7 ou 8 jours. On ne donnera pas des délais de 30 jours, on nouvre pas le parapluie, mais, sur un délai de six mois, ça peut varier sur deux ou trois semaines, mais on ne donnera pas de faux pronostics. On se mouille. Notre qualité, cest de dire ce quon pense avec notre expérience.
[/SIZE]
Avec un match tous les trois jours comment vous travaillez ?
Dans lenchaînement des matchs, la récupération est primordiale. On a beaucoup de chance parce que, vous connaissiez Jean-Georges. Sylvain et moi, on arrive de Bordeaux, dun milieu sportif professionnel. La moitié de ma famille vit à Marseille, mais cest évident que le fait davoir été bien accueillis fait que franchement, la relation quon a avec le staff, les entraîneurs, le préparateur physique, a été tout de suite très, très bonne et on ne peut envisager cette série de matchs quavec une collaboration sereine entre le préparateur physique et le médical. Nous on va mettre en place des procédures dévaluation de la fatigue, de récupération ça vous le verrez avec des bilans sanguins des tests physiques particuliers, quon retrouve dans le sport de haut niveau, qui étaient déjà faits à lOM, et que nous on veut faire de façon beaucoup plus rapprochée.
Le dopage, vous allez être vigilants ?
[SIZE=2]Baudot : Les joueurs avaient déjà été éduqués par tous les staffs présents à lOM. Nous, on sinscrit dans le même cadre. On a des fonctions auprès du ministère. Mais il y a un devoir dinformation qui ne doit pas se relâcher. Mais cest un état desprit. Il est très saint. Le climat nest pas de vouloir cacher des choses de la part des joueurs ; mais on sera vigilant.[/SIZE]
Djibril ne sera pas en retard par rapport à cette préparation [SIZE=2][SIZE=3]décalée ?[/SIZE][/SIZE] [SIZE=2]
Cellier : Je peux répondre non parce quil a une préparation physique. Georges est très attentif aux joueurs qui sont arrivés après les autres. Ils suivent un programme étudié. Djibril aura bien travaillé lors de la reprise. Il sera prêt. Il a travaillé pendant les vacances et il répond à ses obligations de joueur de haut niveau. La reprise en décembre a été précédée dun très gros travail, on va remplacer le mot miracle par travail et un énorme courage, je suis daccord. Il a été très courageux, il a beaucoup travaillé et à un moment, ça reste un être humain... mais il y a un petit relâchement. Etait-il moins bien ou avait-il moins en réussite ? Quel joueur na pas un trou dans une saison La saison dernière a été différente pour lui, mais complète. [/SIZE]
Il n'a plus dappréhension, il ne doute pas, il a avancé, progressé, il a une grande confiance en lui, le ciseau dhier il va nous en mettre souvent et sa jambe, cest du passé. Il a relevé un challenge énorme. Sil doit quelque chose à quelquun, cest à sa personnalité, à son talent et voilà.
(Nathalie Paoli présente le staff)
Christophe Baudot. Médecins : Cest important quon se connaisse, mais moins on vous verra, mieux ça sera... Le but, cest que vous nous voyez le moins possible !
Samir paraissait très optimiste, il doit parler sous contrôle médical, quel votre avis à vous ?
Baudot : Oui, il parle sous contrôle médical parce quon se voit tous les jours, on tient le joueur informé en permanence de son évolution. Lui le sent bien. On tient aussi le staff sportif informé de lévolution et du travail quon lui fait faire parce quen fait, on fait à la fois un travail sur la cicatrisation de ses lésions mais aussi un travail physique, qui est fait en collaboration avec le préparateur physique, donc on sait exactement où il en est, et effectivement il évolue très bien. Il y avait une lésion qui nous embêtait sur les péronis latéraux, cest un peu technique... mais cette lésion cicatrise bien et ça nous permet dêtre optimistes dans les délais quon sétait fixés au départ. Quand on donne des délais, généralement, cest quon a réfléchi dune façon collégiale à ces délais, 4 à 5 reprises, cest généralement des temps de reprise pour jouer au football. Il y a 48h, on a vu Samir marcher sur la pelouse, cest pas une reprise dentraînement, ça fait partie dun protocole de rééducation, cest un schéma de marche. Jean-Georges pourra vous en parler, mais effectivement pour des lésions de la cheville, il ne faut pas être trop pressé parce quautant il y a des blessures une fois quelles sont consolidées, elles nentraînent pas de risques de récidives... mais la lésion dune cheville, ça peut être chez un footballeur quelque chose de handicapant. Cest pour ça quavec Samir, avec lensemble du staff médical et les entraîneurs, on a décidé de faire reprendre Samir quand il sera à 100% au niveau de la cicatrisation des lésions et au niveau de la sensation. Il faut toujours être prudent quand on donne des délais. On naime pas donner des pronostics parce que vous pouvez avoir limpression quon vous donne des délais un peu masqués... je nouvre pas le parapluie, cest que dans la lésion comme celle-ci, cest notre expérience qui nous fait parler de 4 à 5 semaines. Cest aussi de lévolution au quotidien, mais quand on donnera des pronostics, cest toujours avec laccord du joueur, vous savez que le secret médical doit être conservé mais vous savez que quand on fait du sport de haut niveau, les choses se savent et ça permet de rassurer le joueur lui-même.
Il peut rester des séquelles ?
[SIZE=2]Daudot : Le but de lintervention sur léquiper, cest aussi de faire de la prévention, et tous les exercices quon fait actuellement sont faits pour cicatriser mais aussi pour faire travailler le joueur dans un secteur de mobilité protégée. Il nest pas question de lui faire faire des choses qui pourraient nuire à la cicatrisation. Notre objectif cest quon arrive à un taux de récidive qui soit le plus faible possible. Zéro, ça nexiste pas, vous pourriez me prendre en défaut dici deux mois. Je touche du bois, mais on pense que véritablement, on le fera reprendre quand le pourcentage de récidive sera le plus simple possible et pratiquement nul. Jean-Georges peut vous parler des exercices quil fait faire au quotidien. Ils permettent de faire cicatriser mais aussi danticiper déventuelles récidives parce que la cheville, ça mérite un travail particulier de proprioception, surtout à du très haut niveau comme ça, ce nest pas de la rééducation très particulière et très adaptée.[/SIZE]
Le fait quil soit jeune est un avantage pour gagner du temps ?
[SIZE=2]Baudot : plein de choses entrent en ligne de compte. Il y a la prise en charge de la blessure de façon générale, comment on manage les premiers instants de la blessure, comment est fait le diagnostic... Un staff, cest très solidaire. Si on part sur un diagnostic qui nest pas bien établi, derrière, les kinésithérapeutes ont du mal à avoir une action optimale. Si avec Sylvain on donne des diagnostics qui ne sont pas le plus précis possibles, cest très difficile pour Jean-Georges derrière de pouvoir adapter la rééducation sur le terrain. Donc chacun dentre nous doit apporter le maximum de ses connaissances. Et même les diagnostics, on les fait de façon, daspiration collégiales. Il nest pas question de dire "moi je fais ça parce que" Moi je viens dun milieu sportif dans lequel il y a beaucoup de traumatologies, donc qui donne beaucoup dexpérience sur la traumatologie, mais chacun dentre nous a sa propre expérience qui doit être mise véritablement au service de léquipe. [/SIZE]
Lâge entre donc en ligne de compte ?
[SIZE=2]Daudot : Cest clair parce que cest une cheville qui nest pas traumatisée encore. Le but pour nous : que Samir névolue pas avec une cheville qui soit traumatisée. Le préserver, cest préserver son état de santé. On est là pour préserver la santé du joueur.[/SIZE]
Son état de forme au moment où il se blesse lui permet de retrouver son plus haut niveau ?
[SIZE=2]Baudot : Georges Gacon, le préparateur, avait annoncé quil était dans une grande forme physique. Samir avait suivi son programme dentraînement que lui avait proposé son préparateur pendant les vacances. Jean-Georges peut dire comment il le trouve physiquement dans son travail quotidien. Je peux dire quil ne se ménage pas. Jean-Georges a dailleurs perdu 5 kilos depuis deux semaines ![/SIZE]
[SIZE=2]Cellier : Cest clair, cest un autre challenge. Il faut lemmener à la guérison tout en veillant qu'il perde le moins de ses qualités physiques. Il avait bien travaillé et lévolution nous permet de continuer dans cette voie et de construire autre chose, de faire beaucoup de prévention et des choses quil naurait peut-être pas eu le temps de travailler. Samir se prête très bien à la chose. Il adhère et on fait un travail avec lui qui est assez intéressant. On tient compte de son poste, mais on a un objectif de résultat le plus complet, on regarde certaine perfection dans notre travail avec Samir, qui est un garçon qui a une très très grande finesse corporelle. On va développer un sens articulaire, musculaire, de gestion de son corps dans lespace, et cette période nous permet de développer ça et pas que sur le membre blessé. Sur les temps de repos, on travaille lautre côté. Cest un travail intéressant. Le fait de travailler en équipe et davoir du temps à leur consacrer, ça nous permet de peaufiner ça dans les meilleures conditions.
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Docteur Baudot : "des miracles, il ny en a pas à la Commanderie. Les miracles cest pas ici"
Vous parlez avec le médecin de léquipe de France ?
[SIZE=2]Baudot : Ca fait partie du travail confraternel entre médecins et effectivement, Samir étant joueur international, jai appelé le médecin de léquipe de France pour le tenir au courrant. Il se trouve que je connais bien ce médecin. Outre nos relations professionnelles, cest une personne que japprécie beaucoup, on a participé à des congrès ensemble, il a bien compris la lésion. Nous, on manage Samir ici et on lui enverra, ça fait partie de la confraternité, mais au-delà il y a linformation du médecin de léquipe de France de football qui doit être au courrant de lévolution du joueur. Une fois par semaine, on fait le point avec le docteur Paclet.[/SIZE]
Samir pourrait jouer le 21 en match amical ?
[SIZE=2]Baudot : Je pourrais vous faire une réponse qui est une réponse logique. Cest-à-dire que sil joue avec lOM dans de bonnes conditions, je ne vois pas pourquoi il ne jouerait pas avec léquipe de France dans de bonnes conditions. Tout dépend de son état de forme. Moi je réponds dun point de vue uniquement médical.[/SIZE]
Dans le temps, ça paraît médicalement faisable ?
[SIZE=2]Baudot : Si on prend les données évolutives à ce jour. Il pourrait être apte à jouer le 21. Il y a des examens de contrôle à pratiquer en fin de semaine et dans 10 jours. On peut raisonnable penser queffectivement il pourrait être médicalement apte, mais il reste encore du chemin à parcourir. [/SIZE]
Il pourrait y avoir plus de préparations personnalisées. Ça peut aider pour soigner ce genre de blessures ?
[SIZE=2]Cellier : On travaille en totale collaboration avec Georges Gacon et cest lintérêt de travailler en équipe. Nous on va gérer la cicatrisation, en fonction des possibilités que nous offre lévolution, on greffe là-dessus un travail physique. Jusquà maintenant on na quà se louer de ce travail par équipe. Georges est très pointu et nous donne des conseils très pointus.[/SIZE]
[SIZE=3]Samir va plus travailler sur le plan musculaire ?[/SIZE]
[SIZE=2]Cellier : On a un protocole de travail et dans ce protocole, si on met la cheville de côté, quand on prend le reste du corps de Samir, on a des objectifs de prévention et dans ces objectifs on va équilibrer certains groupes musculaires quon naurait peut-être pas fait ou peut-être plus progressivement. Là, on a plus de temps à consacrer à cette chose-là, c'est aussi ce qui fait dire quaprès une blessure, on ressort parfois plus fort. Cest un peu vrai dans la mesure où on se donne un temps de travail, on a un peu dexpérience de la chose et on est assez précis dans le travail et justement, avec un garçon comme Samir, qui est jeune, en formation complète, on lessaye de laider. Dans le travail de musculation, il faut être très prudent, cest un sujet jeune, il a de très grandes qualités, on peut-être amené à faire des choses pas très adaptées, donc on est prudent. Peut-être que, dans quelques temps, il dira "cette blessure ma un peu aidé".
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BAUDOT: "Faire un miracle, ça serait que Samir reprenne le jeu dans 15 jours en serrant les dents, en faisant des injections, cest pas notre façon de travailler"
Avec ce que vous avez fait avec Cissé, on attend presque un miracle pour Samir ! Cest différent de soigner un joueur vedette quun inconnu ?
[SIZE=2]Cellier : Absolument pas. Une cheville reste une cheville. Quand on sait soigner une cheville, que ce soit celle de Samir ou la vôtre, il ny a pas de particularité. Les objectifs seront différents et ce quon met autour cest bien différent, un objectif dune certaine perfection, mais pour la cheville, elle na pas de caractéristiques particulières. On a en effet une certaine expérience et on la met au service de notre fonction ici. On est très heureux de travailler à lOM, mais les délais de cicatrisation, sont des protocoles quon a [/SIZE]déjà expérimenté depuis bien longtemps.
Vous parlez de Djibril, ça me gêne un peu. Cest laboutissement de beaucoup dannées de travail. Des miracles, il ny en a pas à la Commanderie. Les miracles cest pas ici. Là, cest le fruit dun travail, dune réflexion, dune construction méthodique des choses. Là, on a une grande chance cest de sentendre et de travailler dans les meilleures conditions. On a ici un outil de travail très performant, à nous de loptimiser. Le matériel nest rien, cest ce quon en fait... Là, on a vraiment tout ce quil nous faut pour bien travailler.
Mais vous avez moins de temps pour un sportif que pour Monsieur tout le monde ?
[SIZE=2]Cellier : On ne gagne pas de temps pour un sportif de haut niveau. Notre fonction, cest déviter den perdre. Sur une blessure normale, on va gérer le temps dune certaine façon. Nous, notre rôle cest de gérer le temps au mieux et doptimiser ce temps. Dans un délai de cicatrisation, on va mettre beaucoup de choses qui vont sûrement contribuer à améliorer les choses. Samir, cest une cheville... Ca peut paraître simple, mais cest assez compliqué. Le travail quon va faire va améliorer sa cheville et dautres choses aussi pour le reste de sa saison.[/SIZE]
[SIZE=2]Baudot : Je comprends votre question, cest : doit-on se donner des délais plus courts parce que cest un athlète de haut niveau ?
On a des objectifs différents, et on les prend en considération. On prend notre temps pour la cicatrisation. On ne peut pas déroger à ça. Cest pas possible. Faire un miracle, ça serait que Samir reprenne le jeu dans 15 jours en serrant les dents, en faisant des injections, cest pas notre façon de travailler. Par contre, nous, ce quon sait faire et ce quon veut faire, cest pour ça quon travaille en équipe, cest de faire en sorte que quand le joueur reprenne, il a fait tout le travail physique qui lui permet dêtre au point le jour où il a obtenu la cicatrisation. En fait, cicatrisation et travail physique se réunissent pour quon joueur soit bien sur le terrain. Ça, cest très difficile à évaluer pour quelquun qui regarde. On peut reprendre à 6 semaines en nétant pas bien ou reprendre en 6 semaines en étant bien. Le joueur sait faire la différence entre 4 semaines où vraiment, il revient sur le terrain il a de bonnes sensations... et un joueur qui reprend à 4 semaines, il marche sur des ufs, il sera en forme au bout de trois mois. Le but, cest de ne pas galvauder la cicatrisation, ça cest mettre en péril lavenir du joueur. Nous notre devoir, cest dincorporer dans ce programme des méthodes de travail qui nous permettent dobtenir en même temps que la cicatrisation que le joueur soit en forme. Ça demande une analyse biomécanique importante. Ce quon fait avec Jean-Georges, ce nest pas une entorse classique qua eu Samir... cest de lanalyse au jour le jour qui demande des notions danatomie, de biomécanique pour ne pas dire "le joueur se repose et après il va attendre 4 à 6 semaines après on verra". Avec humilité, on essaye de faire ça pour rendre un joueur physique apte à son coach et au préparateur physique. [/SIZE]
Le mental du joueur compte ?
[SIZE=2]Baudot ? Beaucoup. Le mental rentre dans la relation avec nous. Lorsquil est confiant et quil voit que les pronostics quon lui a fait sont réalisables, il en foi en ça. Un joueur comme Samir a envie de jouer, cest sa raison dêtre, nous on doit lui expliquer que son envie de jouer est compatible avec sa cicatrisation. Le mental joue énormément. Cest comme, dans une performance, on doit prendre en considération la dimension psychologique et mentale du joueur. On ne peut pas ouvrir le parapluie en annonçant trois mois darrêt. Le joueur se calque sur ces trois mois darrêt. Si on lui donne un délai trop court, il ne comprend pas. Il na pas son adéquation entre son envie et son mental et ce quil ressent au niveau physique. Là, cest toute la communication qui entre en jeu entre le staff et le joueur. On échange beaucoup. Là, on vient pour échanger des choses avec vous, mais je vous dis, vous ne me verrez pas beaucoup cette année parce que je crois que le rôle du médical cest dêtre discret. On doit travailler, être là, on doit avoir une basse solide, apporter beaucoup dinformations, rassurer lensemble des joueurs mais ce nest pas à nous de venir au devant des médias. On a voulu que vous nous connaissiez, mais lannonce des pronostics ou des diagnostics on ne doit pas les faire de façon systématique par le médecin ni le kiné... nous, on doit rester à notre place. On doit travailler pour remettre des joueurs en bon état. Je suis venu pour vous dire notre façon de faire au niveau des pronostics, des diagnostics, quand on annoncera des pronostics, il y aura toujours de délais de 7 ou 8 jours. On ne donnera pas des délais de 30 jours, on nouvre pas le parapluie, mais, sur un délai de six mois, ça peut varier sur deux ou trois semaines, mais on ne donnera pas de faux pronostics. On se mouille. Notre qualité, cest de dire ce quon pense avec notre expérience.
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Avec un match tous les trois jours comment vous travaillez ?
Dans lenchaînement des matchs, la récupération est primordiale. On a beaucoup de chance parce que, vous connaissiez Jean-Georges. Sylvain et moi, on arrive de Bordeaux, dun milieu sportif professionnel. La moitié de ma famille vit à Marseille, mais cest évident que le fait davoir été bien accueillis fait que franchement, la relation quon a avec le staff, les entraîneurs, le préparateur physique, a été tout de suite très, très bonne et on ne peut envisager cette série de matchs quavec une collaboration sereine entre le préparateur physique et le médical. Nous on va mettre en place des procédures dévaluation de la fatigue, de récupération ça vous le verrez avec des bilans sanguins des tests physiques particuliers, quon retrouve dans le sport de haut niveau, qui étaient déjà faits à lOM, et que nous on veut faire de façon beaucoup plus rapprochée.
Le dopage, vous allez être vigilants ?
[SIZE=2]Baudot : Les joueurs avaient déjà été éduqués par tous les staffs présents à lOM. Nous, on sinscrit dans le même cadre. On a des fonctions auprès du ministère. Mais il y a un devoir dinformation qui ne doit pas se relâcher. Mais cest un état desprit. Il est très saint. Le climat nest pas de vouloir cacher des choses de la part des joueurs ; mais on sera vigilant.[/SIZE]
Djibril ne sera pas en retard par rapport à cette préparation [SIZE=2][SIZE=3]décalée ?[/SIZE][/SIZE] [SIZE=2]
Cellier : Je peux répondre non parce quil a une préparation physique. Georges est très attentif aux joueurs qui sont arrivés après les autres. Ils suivent un programme étudié. Djibril aura bien travaillé lors de la reprise. Il sera prêt. Il a travaillé pendant les vacances et il répond à ses obligations de joueur de haut niveau. La reprise en décembre a été précédée dun très gros travail, on va remplacer le mot miracle par travail et un énorme courage, je suis daccord. Il a été très courageux, il a beaucoup travaillé et à un moment, ça reste un être humain... mais il y a un petit relâchement. Etait-il moins bien ou avait-il moins en réussite ? Quel joueur na pas un trou dans une saison La saison dernière a été différente pour lui, mais complète. [/SIZE]
Il n'a plus dappréhension, il ne doute pas, il a avancé, progressé, il a une grande confiance en lui, le ciseau dhier il va nous en mettre souvent et sa jambe, cest du passé. Il a relevé un challenge énorme. Sil doit quelque chose à quelquun, cest à sa personnalité, à son talent et voilà.