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Version complète : Beye : « On ne peut pas être satisfait du bilan comptable »
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On manque d’efficacité contre des équipes groupées comme Nantes hier, il faut absolument concrétiser les occasions qu’on a. C’est vrai qu’on est tombé sur un grand Fabien Barthez mais on savait que c’était un grand gardien qui serait prêt pour ce rendez-vous. Il a fait beaucoup de bien à Nantes sur ce match et nous, malheureusement, à l’image du match contre Bordeaux, on n’a pas su faire le break quand il fallait. Après on sait que plus le temps passe et plus ça devient difficile. Mais il va falloir continuer à travailler, se remettre en question parce que le bilan comptable aujourd’hui c’est deux points sur douze et ce n’est pas bon. C’est bien de bien jouer, c’est important d’avoir de la qualité de jeu, la réussite qui nous fuit va revenir mais le problème, c’est qu’en ce moment on ne prend pas de points et le déplacement à Toulouse devient capital.

Inquiet ?
Non parce qu’on a quand même de la qualité de jeu. On produit du jeu, on a des occasions. Le match d’hier n’est pas l’image du match contre Lorient où on a été très mauvais. Bordeaux, on les a surclassé pendant une mi-temps, hier on a eu la main-mise sur le jeu, on a une grosse puissance offensive et maintenant il faut le concrétiser. Depuis quelques matchs, on n’arrive pas à le faire et c’est ce qui nous faut défaut.

Il y a une prise de risque importante ?
On essaye d’y mettre du poids offensif, on essaye d’y mettre la pression dès le début, on l’a bien fait, mais ça n’a pas souri. On a eu une barre, des arrêts de Fabien Barthez et forcément après on se découvre mais on est obligé de jouer comme ça à domicile parce qu’on savait que Nantes était dans une position délicate et que la seule façon de les mettre en danger, c’était de leur mettre une grosse pression. C’est ce qu’on a fait mais malheureusement on n’a pas réussi à concrétiser nos occasions.

Le problème, c’est que les autres avancent ?
Le problème, c’est surtout que chaque fois qu’on a l’opportunité de monter sur le podium, on ne le fait pas. Le problème c’est qu’à la fin de la saison, on va compter les points qui nous manquent et j’espère qu’on ne s’en mordra pas les doigts. Quand le championnat ou la journée vous offrent des opportunités, il faut les saisir et les saisir comme une grande équipe. Hier je ne dis pas réagir comme une grande équipe mais il a manqué un petit quelque chose pour faire la différence. C’est ce que fait Lens, ce que fait Toulouse. Ils ne lâchent pas de points. Nous on les lâche en ce moment et il faudra vite faire le plein parce que là on arrive sur trois matchs qui sont super importants. On va à Toulouse, on reçoit Lens et on va à Lyon. Concrètement, on sait ce qu’il nous reste à faire.

L’OM est très offensif mais ne marque pas comment expliquer ça ?
À un moment donné, on a joué Bordeaux, on est tombé sur un grand Ramé. Contre Nantes, on tombe contre un grand Barthez, ce sont de bons gardiens, mais il y a aussi un manque de réussite. Hier Mamadou sur son face à face met le ballon entre les jambes de Barthez, il arrive à la sortir, Franck est contré, il arrive à mettre la main… C’est malheureux, on peut voir que contre Bordeaux la balle frapper le poteau, elle sort. Ce sont des petits détails qui font que… Malheureusement, en ce moment, on n’a pas de réussite…

Toulouse, match à 6 points ?
Oui, c’est une équipe qui a beaucoup de qualité, comme Sochaux qu’on n'attendait pas, ces équipes sont là. Elles ont 38 points, nous aussi. Une contre-performance à Toulouse nous ferait décrocher et ça ne serait pas une bonne chose. Il est important pour nous de gagner ce match et gagner ce match c’est surtout important avant la réception de Lens. Des fois, dans des saisons il y a des tournants, hier soir c’en était un et les trois matchs qui arrivent, c’est un grand virage. Je ne sais pas si c’est un match à 6 points, en tout cas c’est un match capital.

Vous auriez envie de jouer moins bien ?
Moi demain si on joue comme contre Valenciennes et qu’on gagne un à zéro, je signe. Aucun souci. Après, c’est sûr que la qualité de jeu nous apporte de la certitude. En jouant comme contre Valenciennes, on gagne une fois sur dix. Contre Valenciennes, on a été très mauvais, on a eu beaucoup de réussite et on a gagné. Contre Lorient, on a été mauvais et on n’a pas gagné. Aujourd’hui, la réalité dans le football c’est que quand on joue bien, on a plus de chances de gagner. Aujourd’hui, on joue bien, on n’a pas de réussite, mais je pense qu’il n’y a pas beaucoup d’équipes qui jouent mal et qui gagnent.

Le jeu de l’OM est assez stéréotypé. Pourquoi ne pas essayer de mettre Taiwo en position de frappe ?
C’est compliqué de mettre Taye en position de frappe dans le jeu. Hier, le dispositif Nantais était clair. Nous les latéraux, on avait un garde du corps chacun. Capoue a défendu comme un latéral. C’était la même chose de l’autre. Ils ont bien bloqué les côtés hier, après on a essayé de frapper de l’extérieur, Samir et Franck ont tenté mais quand c’est fermé dans l’axe c’est difficile. On essaye de passer sur les côtés mais quand on tombe sur une équipe comme Nantes qui a joué 90 minutes derrière et qui a procédé en contre, c’est compliqué.

Les attaquants sont nerveux ?
Il faut leur poser la question. On connaît les caractères de Djibril et de Mika. C’est ce qui fait leur force aussi. Après c’est sûr que c’est difficile de ne pas marquer pour un attaquant, c’est difficile à vivre, mais je pense qu’il faut qu’il travaille pour de nouveau marquer des buts. Un attaquant est plus serein quand il marque mais la nervosité fait partie du caractère des gens. C’est difficile de juger telle ou telle personne sur sa nervosité. Des fois, ça se voit sur des gestes et tout mais je ne pense pas que ça parte d’un mauvais sentiment. Ce n’est pas simple pour un attaquant de ne pas marquer. C’est leur job, leur but suprême, leur plaisir aussi. Ne pas marquer pour un attaquant c’est comme un défenseur qui n’est pas compétitif, pas bon défensivement. C’est difficile à vivre. C’est peut-être pour ça qu’ils sont nerveux.

Ils marquent aux entraînements ?
C’est différent aux entraînements. On ne peut pas se référer à ça par rapport à un match. On sait qu’ils ont de la qualité. On connaît les qualités de Mika, de Filou, de Mamad', de Franck, de Djibril, de Samir, mais c’est vrai que dans les petits jeux, on marque beaucoup mais faire une liaison entre ces petits jeux et le match c’est compliqué. Mais ces joueurs s’investissent beaucoup.

La concurrence...
Ce qui est logique, c’est qu’on ne peut pas demander à quelqu’un d’être content quand il est sur le banc. J’ai connu ça. On est tous irrité quand on est sur le banc. C’est humain. On ne peut pas en vouloir à quelqu’un d’être sur le banc. Après, c’est la concurrence. On dit toujours quand la concurrence est saine, c’est bien. Mais on n’est jamais content d’être sur le banc. Moi-même j’ai dit ça, quand la concurrence est saine… Mais je ne suis jamais content d’être sur le banc. Comme n’importe quel joueur de foot. On est là pour jouer des matchs, pas pour regarder jouer les autres.
Maintenant, il y a des choix qui sont faits, on doit les respecter et, à partir de là, tout le monde doit tirer dans le même sens même si je sais que ce n’est pas facile quand on est remplaçant. Mais il faut s’investir à fond. Mais la concurrence doit servir à essayer de faire le maximum que ce soit pour les attaquants, les milieux ou les défenseurs. Celui qui joue doit donner le maximum pour rester et celui qui rentre doit essayer de donner le maximum pour être titulaire. Malheureusement, il n’y a que 11 joueurs qui doivent jouer…

Franck doute ?
Non je ne le pense pas. Il est dans une période un peu difficile. Il ne faut pas oublier qu’il sort d’une pubalgie, dès qu’il est revenu, il a fait de gros matchs, peut-être que là il est un peu moins bien physiquement parce qu’il a fait de gros efforts pour revenir et on sait que revenir d‘une blessure plus ou moins longue, c’est pas facile. Franck est quelqu’un qui s’investit énormément, après on peut le trouver moins bon, mais pour moi c’est quelqu’un qui en tant que joueur s’investit pour l’équipe et ça c’est le plus important. Il fait les efforts, il ne rechigne pas à la tâche, il s’investit pour le groupe…

Le bilan actuel fait gamberger ?
Ça pèse oui. Actuellement on ne peut pas être satisfait du bilan comptable. Forcément, on sait que maintenant il va falloir faire une grosse série pour pouvoir rattraper tout ça, et de la qualité. On sait très bien qu’à un moment donné il va falloir concrétiser cette qualité de jeu. Si on jouait mal et qu’on ne gagnait pas ça serait peut-être plus compliqué, on gambergerait plus, mais la réalité c’est qu’on joue mal et qu’on ne gagne pas et qu’on joue bien et qu’on ne gagne pas, à l’arrivée c’est la même chose. Ça nous donne plus de certitudes mais maintenant il faut concrétiser tout ça parce que ça ne suffit pas. Les ambitions du club sont claires, c’est les trois premières places et aujourd’hui on n’y est pas. Une belle qualité de jeu ne suffit pas. Il faut l’élever si on veut faire la différence. Ça veut dire que ce n’est pas suffisant.

C’est comme la saison dernière lorsque vous aviez l’occasion de revenir dans les trois premiers ?
Comme j’ai dit, les points perdus, on va les compter en fin d’année. Pour moi, l’année dernière, la Ligue des Champions, on ne la perd pas à Bordeaux mais bien avant en lâchant des points à domicile. Aujourd’hui, les points qu’on lâche, j’espère qu’on ne s’en mordra pas les doigts. Il va falloir faire des « perfs » à l’extérieur parce que les autres avancent. On a 38 points et le 9ème ou le 10ème à 36 points. Il y a Toulouse, Sochaux, Bordeaux, Lens, Lille, il y aura du monde mais il faudra que l’OM y soit. Pour entamer un sprint final il ne faut pas être 10e sinon, on va courir après les autres et courir après les autres on sait que c’est compliqué.
Quel boulot encore le Gio ! Merci Bowdown
C’est curieux ce soupçon, cette façon de se justifier qu’ils ont, entraîneur et joueurs, à l’égard de la qualité actuelle du jeu, comme si c’était un pêché. Quand l’équipe perdait en jouant mal, personne ne blâmait la mauvaise qualité du jeu. Signe que la beauté est désormais suspecte pour ceux qui ne voient dans le football qu’un graphique de banque.