04-12-2006, 19:57
Lundi
L'appétît bête qui montE...
L'un dit et l'autre m'a redit : que fais-tu, mercredi ?
Et je dis : Je fais ce que mon ventre dit. Et sam'démange.
Olé toro mi corazon !
Mardi
Good Morning São PaulO
Cela fait maintenant un mois que Cousin Machin a rejoint le Brésil. Ce branlo de la claire fontaine, où il se baignait tout nu, s'est rapidement acclimaté à sa nouvelle patrie. Après deux mois d'angoisse dans les tourments de la parano aigüe, il s'est enfin convaincu qu'il n'allait pas mourir dans un crash d'avion. Pendant tout ce temps, j'inventais des faits divers relatifs à la Lufthansa pour le faire flipper. Ca a marché.
Mais il vait préparé le coup. quitte à mourir, autant mourir dans la joie. Cousin Machin s'est acheté une PSP et a racheté tous les jeux qu'il avait déjà sur sa PS2. Pour rien au monde, il n'aurait lâché sa partie de Football Manager, dans laquelle il avait assis Belenenses sur le toit de l'Europe.
Il est parti retrouver sa dulcinée. Il la retrouve donc, mais par intermittence car son métier commande qu'elle ne soit chez elle qu'un jour sur quatre. Alors Cousin Machin s'est adapté. En bas de son appart', il y a un kébab qui s'appelle "Chez Habib". Oui, on est bien à SãoPaulo... Il se fait livrer tous les jours chez lui, ne compromettant en rien son avenir sur la scène du football virtuel. Les kébabs d'Habib sont très bons. Mais le reste est à caguer . Cousin Machin est heureux comme un coq s'empâte. A la télé, il n'y a que du foot. Il a vu tous les matches. sauf la L1, qui n'est pas diffusée. Au passage, il en profite pour m'envoyer un mail. " Ils peuvent parler... le championnat brésilien est vraiment un championnat de bouse". Le premier mythe tombe.
Et Rio, c'était comment ? "Y a que des grosses". Il m'a fait une surprise. J'abrège ses souffrances digitales en lui demandant par MSN quel maillot il m'avait acheté. Celui de Tévez, époque Corinthians. Pour 70 , Cousin Machin a fait l'acquisition de 8 maillots de foot. Et cet après-midi, il veut aller voir le prix des jeux de PSP. Ah l'âme des grands vagabonds n'est plus ce qu'elle était. Mais Cousin Machin veut rester encore unmois au moins. Car il ne veut pas ranger sa chambre en vue du déménagement qui doit avoir lieu à Noël, à 8000 km de là. Moi j'dis chapeau !
Mercredi
Fernandão dans ma daubE
Avant, il y avait toujours un bon film le mardi soir. Ce n'est plus le cas. Alors on s'organise. Je retrouve quelques opiOManes dans la rue des Trois Rois. Quand j'arrive vers 19h30, ils sont déjà presque tous là. Oc! est très en beauté. Et comme je mange beaucoup, on nous a mis à côté. Kokopelli devait être arrivé depuis quinze bonnes minutes déjà. J'écoute toujours ses récits avec beaucoup d'attention, même si son polo bleu-roi de type Pierre Mondien me déconcentre quelque peu. Je ne suis jamais pervenu à en fermer un jusqu'en haut. Lui, si. Et ça ne le gène pas pour manger, ni pour lever le coude. Royal, le Koko. Il nous assassinera en fin de repas à l'aide d'une bouteille de rouge. Cétacé est là. Il a dû déjà faire au moins quatre-cents jeux de mots avant que j'arrive. Et Pixie, qui comprend rarement les contrepétries sans nom de joueur de foot dedans, a pu bénéficier de mon ingéniosité pour pouvoir rire avec tout le monde. Je lui ai fait passer des papiers sous la table, avec la notice pour les bons mots qui fusaient. Il avait la crève, le pauvre. Le trajet depuis son village l'avait déjà entâmé. Toute la soirée, il m'a appelé Dune. Sans doute à cause de mon ténia, réveillé par les potées grasses de l'hiver. MacBoulette a pu se libérer entre deux femmes deux chambres. Il nous avoue son rejet pour son propre pseudo. Moi j'aime bien, mais bon... je ne suis pas toujours une caution au bon goût. LedZep' arrive. Le Machafroi n'empiète pas le moins du monde sur sa vie privée : la preuve, il a commandé des plats chauds. J'avais oublié mes médicaments, mais le rouge a quand même fait son travail. Je peste contre l'entoure-les-poules : le fois gras et la mousse de canard, c'est pas pareil. Ma daube arrive. Je défends Fernandão devant l'éternel. Pixie se fout de ma gueule car j'oublie vite que toute la salle m'entends disserter. Je la mets en sourdine pour calmer le tumulte, mais j'ai deux mots à dire sur Sytchev...
Jeudi
Salle détentE
Dans les salles d'attente médicales, flotte toujours la même odeur. Elles sentent le microbe comme les gymnases empestent le pied moîte. Et le propre du patient, c'est d'être impatient. J'ai rendez-vous à 15h30 au centre d'imagerie médicale. J'arrive pile-poil 15 minutes à l'avance, avec une envie de pisser à faire pleurer un enfant. Je me retiens. Pour rien d'ailleurs, car les radios, contrairement aux échographies, n'exigent pas la vessie pleine. J'ai chaud aux joues, le vin qu'avait commandé mon père associé aux antibiotiques a des effets hilarants. Il y a un vieux d'au moins 80 balais qui fait semblant de lire Gala. Il le feuillette rapidement. Seules les publicités de lingerie féminine retiennent son attention. Dans ma tête je me gausse, mais je ne peux m'empêcher de m'imaginer au même âge. Qu'est-ce que ça doit faire de voir des pépées quand on a la grande aiguille bloquée sur 6 heures depuis tant d'années ?
Avant d'avoir eu le temps de répondre à cette interrogation existentielle, le pépé se lève avec son Gala à la main et part aux cagoins. En face de moi, une dame qui ressemblait à s'y méprendre à Juninho, me jète un regard qui dissimulait mal son amusement. Je profite de l'ambiance guillerette pour lui dire le fond de ma pensée : "Vous ressemblez à Juninho", lui dis-je, comme si j'avais pensé trop fort. Un jeune, qui attendait une encephallographie, explose de rire. Je suis mal à l'aise. Elle ne connaissait vraisemblablement pas Juninho. Je lui dis que c'est un Brésilien aux yeux très clairs, bel homme de son état. Je crois que j'aurais inventé n'importe quoi pour faire passer la pillule. Mais plus j'argumente, plus je m'enfonce. Et la brave femme a l'air vexée pour de bon. On m'appelle pour l'IRM. Je me lève et remercie le ciel de m'avoir extirpé de ce moment de solitude. Mais un mec, qui ne devait certainement pas non-plus connaître le géant vert de l'OL, veut absolument passer avant moi. Je lui dis que j'ai rendez-vous à 15h30 avec le docteur X. Lui aussi apparemment... mais le lendemain. Il faudra revenir demain, lui annonce le docteur. Comme Cissé, réponds-je, en quittant la salle d'attente. :biker_h4h
vendredi
Arrêt décO
Les rues du centre-ville marseillais font trop pitié. Non c'est vrai quoi... A part les Galleries Lafayette, aucun commerce n'enjolive ses vitrines. Les quelques guirlandes argentées posées ça et là ne sauraient sauver une morosité patente. C'est la Ville qui orne elle-même ses rues. Et encore, pas pour tout le monde. Les colliers d'ampoules colorées encâblent les trottoirs nantis de la rue Paradis. La rue Saint-Fé est un peu plus avenante. La Canebière fait de la peine. Heureusement que les kébabs sont là pour illuminer sa chaussée morne. On ne le devra jamais assez. Côté rue Breteuil, c'est glauquissime. Même le Vieux-Port ne semble pas honorer la beauté qui lui est promise. Les baraques à santons sont déjà posées depuis des semaines, à l'angle Paradis/Canebière, à côté du vire-vire. Ce manège n'a pas changé. Mais c'est en cette période qu'il sait jouer de sa féérie. en fait, il faut se la créer soi-même, au gré des fragrances : celle des marrons chauds grillé dans les petites locomotives rouges, celle des cahuètes à la praline ou celle des sapins de Noël. Et tout le monde y va de son petit commerce. Il y a même le connard qui vend des bonbons à la sève des pins en gazant ses biquettes au diesel. Je cherche les chanteurs de rues. "Rien qu'une larme dans tes yeux", entends-je tonner dans un air faux et strident. C'est cette bonne vieille dame, qui chante depuis des années dans la rue Saint-Fé. Maintenant, elle chante à Castellane, avec cette même fausseté touchante dans la voix. Dire qu'à une époque, des morceaux de merdes humaines l'avait rouée de coups. Moi la larme, c'est là qu'elle monte. Je repense à mon grand-père, qui frabriquait des crèches et jouait la Pastorale à l'oeuvre Timon-David. Cette magie a disparu avec mes aïeux. C'est mon père qui romp la pompe, désormais. Chacun a avancé d'un cran et mes souliers dépassent du pied de l'arbre. M'enfin je ferai la crèche. Le simple plaisir de sortir lou pistachié de ses sopalins usés suffit à mon bonheur. J'irai chercher la mousse comme tous les ans, en me convaincant d'année en année, que la magie de Noël est avant tout dans les foyers. La gaité est à la rue. Dans un sens seulement...
Samedi
Quand on arrive en villE
A la veille d'un match contre une équipe coachée par Alain Perrin, je pars toujours en ville conjurer le destin. Je me suis réveillé, relevé en angle droit d'un coup d'un seul, par cette petite voix qui me dit : " Pars t'acheter des habits de barbeau ". Ca fait bizzare, comme réveil. Moi, je ne voulais pas d'histoires et j'ai obéi. J'avale un café et des Smarties. Direction le centre-ville.
Il est bondé comme un nightclub lors d'une soirée mousse en été. Les Katchia et les Sabrina sont de sortie, toutes bottines dehors, devant les vitrines "trop méchintes". Les manteaux blancs aque la fourrure sur le col, c'est "le coeur du poulet". Tous les mobistores sont pleins à craquer. Les gens semblent heureux de se faire escroquer. Le Polak dresseur de chats, peinturluré de blanc, est de retour. J'en oublie ma mission. J'écoute Batty White chez Springfield et m'achète un polo marron. J'avais déjà les chaussettes idoines. Voilà une bonne chose de faite. Le défaite passera mieux ainsi. Déjà marron avant le coup d'envoi.
Dimanche
Un seul hêtre vous manquE...
L'arbre de Noël ne cachera pas longtemps la forêt. Le temps des cadeaux est bien révolu. On a retrouvé notre OM en bois, celui qui se plait à se noyer dans un verre d'eau. Carrasso se demande où est passé la cage, où ? Même en pente douce, l'OM frêne. Y a encore du bouleau avant de mériter le respect de Patrick Chêne.
L'appétît bête qui montE...
L'un dit et l'autre m'a redit : que fais-tu, mercredi ?
Et je dis : Je fais ce que mon ventre dit. Et sam'démange.
Olé toro mi corazon !
Mardi
Good Morning São PaulO
Cela fait maintenant un mois que Cousin Machin a rejoint le Brésil. Ce branlo de la claire fontaine, où il se baignait tout nu, s'est rapidement acclimaté à sa nouvelle patrie. Après deux mois d'angoisse dans les tourments de la parano aigüe, il s'est enfin convaincu qu'il n'allait pas mourir dans un crash d'avion. Pendant tout ce temps, j'inventais des faits divers relatifs à la Lufthansa pour le faire flipper. Ca a marché.
Mais il vait préparé le coup. quitte à mourir, autant mourir dans la joie. Cousin Machin s'est acheté une PSP et a racheté tous les jeux qu'il avait déjà sur sa PS2. Pour rien au monde, il n'aurait lâché sa partie de Football Manager, dans laquelle il avait assis Belenenses sur le toit de l'Europe.
Il est parti retrouver sa dulcinée. Il la retrouve donc, mais par intermittence car son métier commande qu'elle ne soit chez elle qu'un jour sur quatre. Alors Cousin Machin s'est adapté. En bas de son appart', il y a un kébab qui s'appelle "Chez Habib". Oui, on est bien à SãoPaulo... Il se fait livrer tous les jours chez lui, ne compromettant en rien son avenir sur la scène du football virtuel. Les kébabs d'Habib sont très bons. Mais le reste est à caguer . Cousin Machin est heureux comme un coq s'empâte. A la télé, il n'y a que du foot. Il a vu tous les matches. sauf la L1, qui n'est pas diffusée. Au passage, il en profite pour m'envoyer un mail. " Ils peuvent parler... le championnat brésilien est vraiment un championnat de bouse". Le premier mythe tombe.
Et Rio, c'était comment ? "Y a que des grosses". Il m'a fait une surprise. J'abrège ses souffrances digitales en lui demandant par MSN quel maillot il m'avait acheté. Celui de Tévez, époque Corinthians. Pour 70 , Cousin Machin a fait l'acquisition de 8 maillots de foot. Et cet après-midi, il veut aller voir le prix des jeux de PSP. Ah l'âme des grands vagabonds n'est plus ce qu'elle était. Mais Cousin Machin veut rester encore unmois au moins. Car il ne veut pas ranger sa chambre en vue du déménagement qui doit avoir lieu à Noël, à 8000 km de là. Moi j'dis chapeau !
Mercredi
Fernandão dans ma daubE
Avant, il y avait toujours un bon film le mardi soir. Ce n'est plus le cas. Alors on s'organise. Je retrouve quelques opiOManes dans la rue des Trois Rois. Quand j'arrive vers 19h30, ils sont déjà presque tous là. Oc! est très en beauté. Et comme je mange beaucoup, on nous a mis à côté. Kokopelli devait être arrivé depuis quinze bonnes minutes déjà. J'écoute toujours ses récits avec beaucoup d'attention, même si son polo bleu-roi de type Pierre Mondien me déconcentre quelque peu. Je ne suis jamais pervenu à en fermer un jusqu'en haut. Lui, si. Et ça ne le gène pas pour manger, ni pour lever le coude. Royal, le Koko. Il nous assassinera en fin de repas à l'aide d'une bouteille de rouge. Cétacé est là. Il a dû déjà faire au moins quatre-cents jeux de mots avant que j'arrive. Et Pixie, qui comprend rarement les contrepétries sans nom de joueur de foot dedans, a pu bénéficier de mon ingéniosité pour pouvoir rire avec tout le monde. Je lui ai fait passer des papiers sous la table, avec la notice pour les bons mots qui fusaient. Il avait la crève, le pauvre. Le trajet depuis son village l'avait déjà entâmé. Toute la soirée, il m'a appelé Dune. Sans doute à cause de mon ténia, réveillé par les potées grasses de l'hiver. MacBoulette a pu se libérer entre deux femmes deux chambres. Il nous avoue son rejet pour son propre pseudo. Moi j'aime bien, mais bon... je ne suis pas toujours une caution au bon goût. LedZep' arrive. Le Machafroi n'empiète pas le moins du monde sur sa vie privée : la preuve, il a commandé des plats chauds. J'avais oublié mes médicaments, mais le rouge a quand même fait son travail. Je peste contre l'entoure-les-poules : le fois gras et la mousse de canard, c'est pas pareil. Ma daube arrive. Je défends Fernandão devant l'éternel. Pixie se fout de ma gueule car j'oublie vite que toute la salle m'entends disserter. Je la mets en sourdine pour calmer le tumulte, mais j'ai deux mots à dire sur Sytchev...
Jeudi
Salle détentE
Dans les salles d'attente médicales, flotte toujours la même odeur. Elles sentent le microbe comme les gymnases empestent le pied moîte. Et le propre du patient, c'est d'être impatient. J'ai rendez-vous à 15h30 au centre d'imagerie médicale. J'arrive pile-poil 15 minutes à l'avance, avec une envie de pisser à faire pleurer un enfant. Je me retiens. Pour rien d'ailleurs, car les radios, contrairement aux échographies, n'exigent pas la vessie pleine. J'ai chaud aux joues, le vin qu'avait commandé mon père associé aux antibiotiques a des effets hilarants. Il y a un vieux d'au moins 80 balais qui fait semblant de lire Gala. Il le feuillette rapidement. Seules les publicités de lingerie féminine retiennent son attention. Dans ma tête je me gausse, mais je ne peux m'empêcher de m'imaginer au même âge. Qu'est-ce que ça doit faire de voir des pépées quand on a la grande aiguille bloquée sur 6 heures depuis tant d'années ?
Avant d'avoir eu le temps de répondre à cette interrogation existentielle, le pépé se lève avec son Gala à la main et part aux cagoins. En face de moi, une dame qui ressemblait à s'y méprendre à Juninho, me jète un regard qui dissimulait mal son amusement. Je profite de l'ambiance guillerette pour lui dire le fond de ma pensée : "Vous ressemblez à Juninho", lui dis-je, comme si j'avais pensé trop fort. Un jeune, qui attendait une encephallographie, explose de rire. Je suis mal à l'aise. Elle ne connaissait vraisemblablement pas Juninho. Je lui dis que c'est un Brésilien aux yeux très clairs, bel homme de son état. Je crois que j'aurais inventé n'importe quoi pour faire passer la pillule. Mais plus j'argumente, plus je m'enfonce. Et la brave femme a l'air vexée pour de bon. On m'appelle pour l'IRM. Je me lève et remercie le ciel de m'avoir extirpé de ce moment de solitude. Mais un mec, qui ne devait certainement pas non-plus connaître le géant vert de l'OL, veut absolument passer avant moi. Je lui dis que j'ai rendez-vous à 15h30 avec le docteur X. Lui aussi apparemment... mais le lendemain. Il faudra revenir demain, lui annonce le docteur. Comme Cissé, réponds-je, en quittant la salle d'attente. :biker_h4h
vendredi
Arrêt décO
Les rues du centre-ville marseillais font trop pitié. Non c'est vrai quoi... A part les Galleries Lafayette, aucun commerce n'enjolive ses vitrines. Les quelques guirlandes argentées posées ça et là ne sauraient sauver une morosité patente. C'est la Ville qui orne elle-même ses rues. Et encore, pas pour tout le monde. Les colliers d'ampoules colorées encâblent les trottoirs nantis de la rue Paradis. La rue Saint-Fé est un peu plus avenante. La Canebière fait de la peine. Heureusement que les kébabs sont là pour illuminer sa chaussée morne. On ne le devra jamais assez. Côté rue Breteuil, c'est glauquissime. Même le Vieux-Port ne semble pas honorer la beauté qui lui est promise. Les baraques à santons sont déjà posées depuis des semaines, à l'angle Paradis/Canebière, à côté du vire-vire. Ce manège n'a pas changé. Mais c'est en cette période qu'il sait jouer de sa féérie. en fait, il faut se la créer soi-même, au gré des fragrances : celle des marrons chauds grillé dans les petites locomotives rouges, celle des cahuètes à la praline ou celle des sapins de Noël. Et tout le monde y va de son petit commerce. Il y a même le connard qui vend des bonbons à la sève des pins en gazant ses biquettes au diesel. Je cherche les chanteurs de rues. "Rien qu'une larme dans tes yeux", entends-je tonner dans un air faux et strident. C'est cette bonne vieille dame, qui chante depuis des années dans la rue Saint-Fé. Maintenant, elle chante à Castellane, avec cette même fausseté touchante dans la voix. Dire qu'à une époque, des morceaux de merdes humaines l'avait rouée de coups. Moi la larme, c'est là qu'elle monte. Je repense à mon grand-père, qui frabriquait des crèches et jouait la Pastorale à l'oeuvre Timon-David. Cette magie a disparu avec mes aïeux. C'est mon père qui romp la pompe, désormais. Chacun a avancé d'un cran et mes souliers dépassent du pied de l'arbre. M'enfin je ferai la crèche. Le simple plaisir de sortir lou pistachié de ses sopalins usés suffit à mon bonheur. J'irai chercher la mousse comme tous les ans, en me convaincant d'année en année, que la magie de Noël est avant tout dans les foyers. La gaité est à la rue. Dans un sens seulement...
Samedi
Quand on arrive en villE
A la veille d'un match contre une équipe coachée par Alain Perrin, je pars toujours en ville conjurer le destin. Je me suis réveillé, relevé en angle droit d'un coup d'un seul, par cette petite voix qui me dit : " Pars t'acheter des habits de barbeau ". Ca fait bizzare, comme réveil. Moi, je ne voulais pas d'histoires et j'ai obéi. J'avale un café et des Smarties. Direction le centre-ville.
Il est bondé comme un nightclub lors d'une soirée mousse en été. Les Katchia et les Sabrina sont de sortie, toutes bottines dehors, devant les vitrines "trop méchintes". Les manteaux blancs aque la fourrure sur le col, c'est "le coeur du poulet". Tous les mobistores sont pleins à craquer. Les gens semblent heureux de se faire escroquer. Le Polak dresseur de chats, peinturluré de blanc, est de retour. J'en oublie ma mission. J'écoute Batty White chez Springfield et m'achète un polo marron. J'avais déjà les chaussettes idoines. Voilà une bonne chose de faite. Le défaite passera mieux ainsi. Déjà marron avant le coup d'envoi.
Dimanche
Un seul hêtre vous manquE...
L'arbre de Noël ne cachera pas longtemps la forêt. Le temps des cadeaux est bien révolu. On a retrouvé notre OM en bois, celui qui se plait à se noyer dans un verre d'eau. Carrasso se demande où est passé la cage, où ? Même en pente douce, l'OM frêne. Y a encore du bouleau avant de mériter le respect de Patrick Chêne.