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Version complète : La Dimension psychologique du football de haut Niveau !
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La Dimension psychologique du football de haut Niveau.

Je vais essayer de traiter l’importance de la psychologie dans le football de haut niveau à travers plusieurs posts. Avant de parler de l’entraîneur qui va exercer un rôle central dans se domaine, je vais d’abord aborder très succinctement l’environnement du footballeur pro et le réseau relationnel du joueur.

Le joueur de haut niveau est prisonnier d’un système où sa seule finalité est de gagner. C’est son seul but, sa première motivation. A cela se juxtapose le souci de proposer un spectacle, de plaire, de bien jouer, car l’évolution socio-économique guide et entraîne tous dans son sillage. L’impact médiatique dont dépend le sponsoring est proportionnel au classement de l’équipe.

Soumis à des obligations et des pressions, le joueur doit évoluer dans un climat de confiance qui facilite son accomplissement.

Le réseau de relation du joueur peut se résumer de la façon suivante :

- Les dirigeants : Ils doivent considérer les joueurs comme des individus à part entière.
- Le public et les médias : le joueur pro représente un symbole social et culturel. Tous recherchent dans le public ou les médias une gratification, une compensation narcissique.
- Les adversaires : Il s’établit une interaction relationnelle de respect et souvent de loyauté dans l’engagement physique.
- L’entraîneur : Celui-ci peut être le confident, dans tous les cas, il rassure le joueur et le groupe.

C’est sur ce dernier que je vais plus développer. Boris Vian a écrit une très belle fable : « Un seul être vous manque et tous est dépeuplé. Moralité : Concentrique ! ». Si tous les lubriques déçus de ne pas entre apercevoir leur actrice fétiche le premier samedi du mois se reconnaîtront dans cette situation, cette fable est complètement transposable à notre sport favori. Que deviendrait le jeu sans son chef d’orchestre.

Si l’aspect physiologique est important, c’est souvent sur l’aspect psychologique que se construisent les succès.

Quel est le rôle de l’entraîneur ?

Primo, développer la confiance. Le rôle de l’équipe technique et de l’entraîneur en particulier est de créer un climat de confiance en valorisant les performances individuelles et collectives. L’entraîneur est au service des joueurs. Aucun entraîneur ne peut faire l’économie de l’interrogation sur la valeur de son entraînement. La pertinence de ces informations permet d’anticiper sur les problèmes inhérents à la vie du groupe. Ils e doit d’être efficace en orientant l’activité du joueur, en construisant des situations problèmes adaptées et en évaluant la qualité et la quantité du travail réellement effectué. Il doit aussi identifier des objectifs précis et renseigner le joueur, le groupe sur les buts poursuivis.

La confiance en soi et concentration

Pendant le jeu, le joueur doit être totalement disponible, son attention doit être sélective. Il doit être concerné par toutes les actions offensives et défensives proches ou lointaines et donc contrôler en permanence ses placements et déplacements. Cette remise en cause permanente du joueur isolé passe par son attention mentale, visuelle, auditive :

Ø Langage personnel intérieur :
o « Il y a un espace libre la bas »
o « Je ne dois pas anticiper l’appel de mon adversaire »

Ø Communication aux partenaires
o « Je te couvre »
o « Harcèles le »
o « Mords le », Je déconne

Ø Encouragements positifs
o « C’est bien d’avoir tiré », je sais cela écorche parfois la bouche de le dire surtout quand il s’agit de Taye ou Bamogo qui arrose au dessus du but et décapite le stadier au dernier rang. Favoriser l’aspect positif et encourager les en plaçant des leurres de gabians dans les filets.
o « Prends le »

Ainsi naissent la confiance en soi, le désir d’agir, le désir de créer en rapport avec les principes les principes d’entraînement. Le projet permet de définir clairement les rôles suivant les situations. Toute l’équipe se sent concernée avec ou sans le ballon. La confiance naît et croît avec le désir de construire dans le cadre d’un collectif structuré. On arrive ainsi à annihiler la peur d’entreprendre qui empêche le joueur d’évoluer à son meilleur niveau.

Penser constamment à gagner en évaluant le rapport de force, à s’affirmer dans le jeu, à se libérer dans le projet collectif, permet au joueur de s’accomplir pleinement.

L’initiation du joueur à la concentration détendue, 4 étapes :
- Etre attentifs (discipline personnelle pour se fixer sur un objet présent)
- Etre actif (porter un intérêt à l’objet)
- Etre absorbé (ne pas se laisser distraire)
- « Fusionner » avec l’évènement : C’est vivre le mouvement du ballon (voir, sentir, entendre la balle) et avoir une concentration diffuse sur tout les éléments du jeu (adversaires, partenaires, etc.)


Confiance envers les partenaires

Avec les partenaires, le joueur établit un système relationnel dont l’intensité affective est plus ou moins élevée. Il est source de motivation, de plaisir et de progrès mais aussi d’autonomie. Tous le groupes doit être orienté vers les tâches à accomplir (gagner en compétition).

Segundo, Maintenir et développer la motivation. La motivation peut se définir comme l’ensemble des facteurs qui amènent une personne à accomplir certaines actions.

Il convient de distinguer la motivation intrinsèque (besoin de réalisation de soi) de la motivation extrinsèque (renforçateurs tel que l’argent, le public, l’influence des médias, etc.). L’entraîneur doit éviter l’installation d’un déséquilibre entre ces deux types de motivation. Le plaisir de faire, de se perfectionner, de jouer doit être supérieur à la recherche effrénée de résultats et de récompenses. Francky a encore un peu de mal avec cette partie mais il s’accroche.

Chez le footballeur pro, on trouve un certains nombres de comportements types et de modes de fonctionnement psychologiques :

- L’attrait du jeu et de l’esprit de compétition. Le joueur pro est avant out un joueur qui participe activement à la dimension festive du sport.
- Le statut dans l’équipe. Il existe un statut lié au poste indépendamment du joueur qui l’occupe. Les joueurs qui occupent des postes clés se sentent investis de responsabilités, ce qui contribue à accroître leur motivation. Tout joueur à sa manière, éprouve des satisfactions selon des critères personnels. L’entraîneur doit valoriser la signification du rôle de chaque joueur spécialement les rôles des joueurs périphériques. De ce fait, il renforce le processus d’identification du joueur vis-à-vis du poste qu’il occupe.
- Les leaders dans l’équipe (Dans un prochain post, je reviendrai plus longuement sur la détermination de ceux-ci). Une équipe bien structurée nécessite plusieurs types de leaders (tactique, moral, technique). Il appartient à l’entraîneur de veiller à confier les rôles de leader à des joueurs capables d’assumer ces responsabilités.
- L’adversaire. Certaines rencontres, notamment à domicile, constituent des évènements qui mobilisent au plus haut degré les joueurs. La participation active de l’environnement (média, public) renforce également le processus de motivation. Dans certain cas, l’entraîneur doit veiller à tempérer la tension initiale.
- Le classement de l’équipe. Le maintien d’un bon classement motive fortement les joueurs. Le système de prime est souvent en adéquation avec le classement de l’équipe. De plus l’obtention de performances développe la confiance en soi, nourrit l’ambition et décuple la motivation.
- L’adhésion à un système de jeu. Le bon système de jeu n’est pas celui que l’entraîneur impose au joueur. C’est le système qui permet d’obtenir les résultats en jouant bien. La définition, le respect des tâches et consignes deviennent la notion centrale et c’est un véritable contrat qui est scellé entre les joueurs et l’entraîneur.
- L’esprit club et la mentalité professionnelle. Posséder dans l’équipe plusieurs joueurs formés au club constitue un avantage. Ils assurent la pérennité des valeurs développées dans le club, de telle sorte que le supporter se reconnaisse dans son équipe.

L’entraîneur doit être le garant de la conscience professionnelle de ses joueurs, conscience de participer à un spectacle sportif, de faire de la compétition, ce qui implique le respect du public et du contrat signé avec le club employeur.

Tertio, l’équilibre entre l’agressivité et la performance. L’agressivité ou la non agressivité est une raison souvent avancée pour expliquer l’issue d’un match.

Toutefois, cette agressivité doit être canalisée pour rester dans les limites imposées par les règles du jeu et non pas se transformer en agression.

Si l’entraîneur ne doit pas refuser les ardeurs combatives de ses joueurs, la solution réside dans une préparation individuelle afin que chacun arrive à un optimum d’agressivité qui ne parasite pas les gestes techniques et permette de s’impliquer totalement dans les duels pour reconquérir le ballon.

Chaque joueur exprime son agressivité en fonction de normes qui lui sont propres. L’entraînement peut servir à les modifier pour arriver à un meilleur équilibre de la balance maîtrise technique-tactique et engagement physique.

En compétition, le joueur en situation d’échec, sentant que le gain du match lui échappe peut se laisser aller à une conduite agressive.
Tous les compétiteurs n’apportent pas la même réponse face à une situation identique. Un joueur extraverti peut extérioriser ses émotions en parlant plus fort, il dirige son agressivité vers l’extérieur, vers les adversaires, les arbitres, voire même ses partenaires. On parle alors d’agressivité hétéro punitive (Je sais ça le fait). Par contre un joueur introverti intériorise ses émotions. Cela se traduit par des gestes désabusés, une perte de l’estime de soi et une prise de risque moindre. L’agressivité est alors dite auto punitive (ça le fait aussi non ?).

L’entraîneur qui a une bonne connaissance de ses joueurs se rend vite compte de tels phénomènes. Il peut alors et doit exercer une influence régulatrice permettant au joueur de retrouver son efficacité. Si celui-ci n’arrive pas à revenir dans la partie, l’entraîneur doit le remplacer avant que son comportement ne nuise à la performance de son équipe.

Quatro, l’entraîneur responsable des résultats. Le foot pro est un système de production où la notion de rendement est capitale, la pérennité même d’un club est conditionnée par l’obtention de résultats sportifs. Pour aboutir à une situation de libération chez le joueur et développer en lui le plaisir de faire, l’entraîneur doit assumer une grande partie la responsabilité et la pression des résultats.

Cinquo, La relation entraîneur-joueur. Elle est basée sur le respect de la fonction et le respect de l’homme joueur. Ce mode de relation doit s’efforcer de mettre le joueur dans l’attitude qui lui permet d’accepter les remarques ou conseils qui lui sont prodigués. Or, cette relation oscille à tout moment entre la dépendance et l’égalité. Cette relation d’égalité, souhait idéal de toute relation, se révèle souvent difficile de par le contexte culturel dans lequel vit le joueur.

Lors d’un prochain post, j’aborderai les bases du collectif et l’adéquation entre le profil du joueur et l’attribution du rôle toujours dans cette dimension psychologique du football de haut niveau.
Il nous manquait déjà le petit bougre ! Wub
:y: Kodiak!
J'ai tout lu Vghgbg
Elephant Bird a écrit :J'ai tout lu Vghgbg

pas moi :blondblush1:
Dis donc Kodiak, tu fais pas les choses à moitié au moins... :mf_popean

Maintenant au lieu de dire: "Mais qu'est-ce qu'il a ce con à gueuler sur l'arbitre et à insulter les gabians?" On pourra se dire que cet abruti est clairement hétéro-punitif. Doctor
Tiens un excellent article sur l'agressivité dans le foot entre autre. Ce soir j'essaie de vous mettre la suite sur les bases du collectif et comment on choisit les joueurs par rapport aux postes.

Entretien avec Luc Collard

Le 05/10/2006 à 12:32
Luc Collard est maître de conférences en Sciences de Sport à la faculté Jules Vernes de Picardie, auteur de "Sport et Agressivité".
[Image: luccollardsportetagressivite.jpg]Vous affirmez que le sport forme à la violence... Le sportif chercher à impressionner et à dominer. On a un point de vue très naïf sur le sport. Malgré les belles émotions, le sport ce n'est pas le dimanche matin avec les copains et toutes les notions de fraternité etc...Même chez les amateurs ça castagne. Dans l'arène du sport, le but est d'écraser l'autre. Il n'y a pas de place pour les seconds et les ratés.

Peut-on dire que le football connaît un accroissement de violence ? Il n'y a pas de plus en plus de violence. Seulement, maintenant, on filme, on voit. Mais depuis la nuit des temps, il y a ce genre de manifestations. Aujourd'hui on nous fait croire que c'est quelque chose qui salit le sport, alors que cela existe depuis son origine. C'était bien pire avant. Au début du 20ème siècle, on a interdit le sport à l'école. C'est pour ça qu'à l'école l'EPS est si différente du sport en club, car il y avait énormément de dérives. Le sport, aujourd'hui, est édulcoré. Les sportifs contemporains sont des fillettes à côté de ceux qu'on voyait il y a des siècles, ou même au début du 20ème siècle. Il y avait beaucoup plus de morts et d'accidents. Il y a bien pire que le coup de tête de Zidane qui ne touche même pas le visage ! C'est notre seuil de tolérance à l'agressivité qui a changé. Maintenant on ne supporte plus rien. C'est notre sensibilité à la violence qui évolue.

Un exemple ? Dans les règles du rugby, on avait le droit de donner des coups de pied dans les tibias au début du 20ème siècle ! Imaginez quelque chose comme ça aujourd'hui, ce serait perçu comme un acte terrible.

Comment se justifie l'agressivité sur un terrain de foot ? Le foot, comme tout sport, c'est une histoire de domination. Pour gagner il ne faut pas être gentil. Il y a un très bon film des années 70 qui s'appelait "Rollerball", où les équipes s'entretuent jusqu'à la fin. La logique du sport, c'est la destruction symbolique de l'adversaire. Évidemment il y a plein de règles, c'est de plus en plus édulcoré : plus le droit de tacler par derrière et tout ça. Pourtant le but c'est quand même de prendre l'ascendant. Et les footballeurs vous le diront, l'important, et c'est ce qui a manqué aux Français en finale de Coupe du Monde, c'est de prendre l'ascendant physique sur les adversaires dans les cinq premières minutes. C'est presque animal.

Et comment se manifeste-t-elle ? Il y a deux types d'agressivité. Légale : par exemple, tacler un joueur, c'est une forme d'agressivité motrice, prévue dans le code du jeu. Et l'agressivité illégale et illicite comme le coup de boule de Zidane ou la course de Ben Thatcher qui renvoie à du "pétage de plombs", c'est à dire une perte d'auto-contrôle. Dans ces moments là ils ont tout perdu, car le principe du football c'est d'être agressif dans les limites du système de jeu. Zidane a une excellente agressivité motrice mais dès qu'il sort un peu des règles, il devient impardonnable. La pression, l'enjeu, la difficulté, la fatigue, sont autant d'éléments qui amènent cette perte de contrôle. Lizarazu disait qu'un match de foot ce n'est pas de la danse classique.

Donc le terrain serait une sorte de défouloir, d'exutoire pour ces agressivités ? Finalement, dans le sport, on autorise quelques personnes, dans un lieu et un cadre précis, à faire des choses qu'on interdit dans la vie sociale. On n'a plus du tout le droit de se comporter comme ça avec son voisin. Pour tout problème de voisinage il faut recourir à la loi, vous ne pouvez plus réagir de façon affective. Donc le sport permet, dans un contexte bien calibré, d'autoriser ce type de manifestations, mais dans des limites réglées, naturellement.

Mais en dehors de ces règles, quels éléments peuvent faire "péter un plomb" à un joueur ? L'agressivité en dehors des règles relève d'une faiblesse de quelqu'un qui n'arrive plus à se contrôler. Lorsqu'un joueur effectue un geste violent, ce sont des mécanismes psychologiques de frustration, de blocages accumulés et de catharsis qui interviennent pour expulser son agressivité. Mais il suffit de se mettre dans un stade pour sentir cette pression palpable, et on ne souligne pas assez chez les sportifs, et notamment les footballeurs, à quel point ils gardent leur autocontrôle. Ils arrivent à maintenir cette pression, puis parfois ils outrepassent les règles pour redevenir des gens normaux.

Quelles sont les limites tolérées par le public par rapport à la violence dans le sport ? Les règles du sport s'adaptent à notre tolérance. Par rapport à la violence qu'on voit à la télé, le sport garde sa morale. Il ne heurte pas le sens commun. Mais par exemple l' "Ultimate Fighting" ne percera jamais en Europe, c'est un sport trop barbare pour nos esprits civilisés et éduqués.

Les amateurs de foot courent-ils vraiment après le "fair-play" et un jeu sans violence ? La vie quotidienne ne permettant aux spectateurs de libérer leur agressivité, ils aiment à voir ce genre de manifestations physiques. Le fair-play n'existe pas, c'est un discours de bonnes intentions. Pierre de Coubertin n'a jamais dit que l'important c'était de participer ! Sa vraie définition du sport, c'est « la liberté allant jusqu'à l'excès ». Presque un plaidoyer pour le dopage ! Dans les écritures en 36-37 de Coubertin, mort en 1938, le régime nazi était le plus près des idéaux de l'olympisme. Il a demandé à ce que ces écrits soient transférés à Berlin. C'est pour ça que je suis toujours étonné de l'apologie que l'on fait de Coubertin. Il a interdit le sport aux femmes, et détestait d'ailleurs la natation qui a fait entrer les femmes aux JO. Pour lui le sport c'était la race des seigneurs et l'écrasement du plus faible.

Des équipes, des sélections, au jeu agressif peuvent-elles être récupérées à des fins politiques ? Beaucoup d'auteurs ont prétendu qu'on peut instrumentaliser la violence politiquement, que ça permettait de privilégier sa nation. En 1936 lors des jeux de Berlin, ce fut un marchepied pour le nazisme. Cela permettait de vanter les qualités de sa "race".

Qu'est ce qui attire le public dans la combativité ou l'agressivité ? Les spectateurs apprécient les personnalités fortes, parce qu'"ils en ont" en quelque sorte !

Propos recueillis par Pierre Maturana

Cet entretien vient en complément du dossier consacré aux "12 Salopards" dans So Foot n°37.
KodiaK a écrit :Entretien avec Luc Collard

Heu, il me fait un peu peur ce gars ! Blink
Entretien avec Sébastien Guttirez

Le 03/10/2006 à 19:30 Sébastien Guttirez est responsable du réseau "Écoute Sport Violence" et psychologue social, spécialisé dans le domaine sportif.
[Image: ecoutesportviolence.jpg]Dans quelle mesure le football est-il un sport violent ? Le foot, comme le sport en général, reflète la société. Les joueurs sont soumis à un environnement particulier. Il y a parfois, en plus de la pression de la performance ou du résultat, la pression de la reconnaissance. C'était le cas de McEnroe au tennis, qui avait fait de ses coups de gueule et intimidations sa marque de fabrique.

Qu'est-ce qui différencie le joueur combatif du joueur agressif ? Il y a une frontière assez floue entre la combativité et l'agressivité. La combativité se fait dans l'esprit du jeu et dans son respect, alors que l'agressivité peut pallier certaines frustrations, comme par exemple une technique inférieure à l'adversaire. Le footballeur a une carrière relativement courte. Un comportement agressif peut être motivé par une rivalité certes avec l'adversaire mais aussi avec ses coéquipiers, pour s'imposer dans son propre groupe. La violence peut être instrumentalisée également : un entraîneur, à un moment donné, peut privilégier des joueurs agressifs. La violence est donc instinctive ou instrumentale, pour prendre le dessus sur l'autre.

A quoi pense le joueur qui va, consciemment ou pas, passer à l'acte et se rendre coupable d'une agression ! Entre le moment où le joueur court vers un autre pour l'agresser, il ne pense plus à la sanction, l'autre devient une cible, on ne joue pas avec mais contre. Ce qu'il a dans la tête, lui seul peut le dire. Un joueur qui fait un geste violent est déconnecté, il est pris par le jeu, l'enjeu et la situation. Son instinct de survie intervient, il veut marquer son territoire et défendre son groupe. Son comportement peut être motivé par le ressentiment d'une injustice et un besoin de ralliement au groupe. Mais la frustration joue aussi un grand rôle. A un moment donné, entre en compte une frustration, c'est à dire tout ce qui est négatif sur le terrain, parfois de la jalousie. Un joueur peut devenir violent à partir du moment où il sent son estime trop diminuée. Selon les limites intégrées dans l'enfance, le joueur a acquis un certain seuil de tolérance à la frustration. S'il se sent trop rabaissé, il peut péter les plombs.

Où ces joueurs peuvent-ils puiser cette violence ? Les origines de ce comportement peuvent être liés à l'environnement, ou à des raisons personnelles et individuelles. Sans y voir de relations de causes à effets forcément, l'enfance du joueur peut influer. Selon l'espace d'expression que ses parents lui ont laissé. La mère est la base de la sécurité, le père représente le cadre des lois. L'enfant intègre certaines limites selon la permissivité dont font preuve ces parents.

Finalement, les spectateurs et téléspectateurs n'ont-ils pas envie, voire besoin, de voir ce genre de gestes ? Le stade devient un lieu de décharge. Les supporters présents déchargent une forme d'agressivité par rapport à ce qu'ils ont chacun accumulé dans la semaine par exemple. Les supporters et les joueurs représentent le club. Un joueur qui va au-delà des limites donne une représentation du club. Pour le supporter c'est une projection au travers du joueur.

Propos recueillis par Pierre Maturana

Cet entretien vient en complément du dossier consacré aux "12 Salopards", dans So Foot n°37.
Missa aussi j'étais à la faculté Jules Vernes de Picardie, bon pas en fac de sport...mais j'avoue que cette fac ne sort au mieux que des profs de sport...pas un sportifs de haut niveau ou d'entraineur ou de technicien...bref une fac de sport qui fait son travail de former des profs bidons...

C'est intéressant ce que dit le meussieu, maître Collard :

la société est violente c'est pour cela que l'on est violent, si on ne l'est pas on est forcement un perdant, un deuxième, une baltringue...
Et c'est parce que la société est violente que l'on aime le sport, pour se défouler et évacuer ce que l'on ne peut évacuer dans la vie...

J'en déduit, à tort ou à raison, mais je veux pas lui faire dire, que si je suis passionné de sport je suis une sorte d'ultra violent qui s'ignore et quand j'ai envie de jeter des fumi sur l'arbitre je suis dans le bon droit de ma logique de compétiteur !!!

J'ai lu la semaine dernière un article de presse qui faisait le rapport entre le nombre d' heures de sport par semaine et le nombre d'actes de vandalisme et de violence...comme quoi les jeunes sportifs se préparent à la violence...un truc du genre étude et sondage commandé par Zarkozi...

Sinon pour finir pour Coubertin on savait déjà que le baron...cachait les coroñes de la baronne etc...
et une pitite citation de Félix Castan : "Mais qu'est-ce qu'un gagnant sinon un fabriquant de perdant ?"

Sinon ça ressemble à un joli livre bien en place avec la politique de son époque et de sa région...

Vive la Picardie qu'il disait !!!
Chose promise chose due, je vais vous parler des bases du collectif.

Pour affronter un adversaire en compétition, il est nécessaire de se doter d'une organisation collective où chaque joueur va avoir un rôle bien déterminé, ceci aboutissant à la construction d'un collectif structuré.

Dans cette perspective, il faut cerner le profil de chaque joueur pour lui attribuer un rôle.

L'attribution d'un rôle doit tenir compte :

- De la compétence tactique et technique, c'est à dire des capacités que possède le joueur pour remplir ce rôle par rapport aux exigences de celui-ci.

- De la personnalité du joueur, le rôle doit correspondre aux motivations de chacun et constituer l'expression de ses tendances intimes et profondes; d'où les difficultés qui surgissent souvent dans le cas d'un rôle imposé mais non choisi.

- L'entraîneur doit faire prendre conscience qu'en assumant un rôle, le joueur a des devoirs, qu'il doit remplir certaines tâches. Les autres membres de l'équipe attendent du joueur qu'il ait les comportements spécifiques de ce rôle.

Mais l'attribution d'un rôle confère aussi des droits : innovation, prise d'initiative, prise de décisions personnelles.

D'autre part, le joueur doit prendre conscience qu'il doit masquer ses intentions (théatralisation des actions). Un des critères communément admis comme évaluation d'un joueur de haut niveau (moins d'action sur le ballon, plus de jeu sans ballon), fait énormément appel à ce repère de disponibilité et théatralisation du corps : " faux appels, feintes".

La mise en adéquation du profil du joueur et l'attribution du rôle.

Il est important de mieux connaître la personnalité sportive du joueur. Il faut accorder une place prépondérante à l'observation sur le terrain et dans le jeu, mais des moyens complémentaires d'observation et d'analyse des individus peuvent être utilisés.

Le questionnaire de personnalité sportive (QPS) permet de définir le profil physchologique du joueur. Il précise le relief de la personnalité en mettant l'accent sur les aptitudes, les limites, les carences éventuelles des 13 traits de personnalité suivants:

- le désir de réussite

Cette variable entre dans le domaine générale de la motivation, qui est la relation existant entre un acte et ce que l'on appelle son motif, c'est à dire toute cause qui détermine une action consciente chez l'individu.

On distingue habituellement deux types de motifs :
Primo les motifs dits intrinsèques, parce qu'ils naissent de la personne elle-même, et sont liés à sa vie affective ou à sa vie de relation. Par exemple un besoin physique, un sentiment, le désir de se valoriser par le dépassement des autreset, à la limite de soi-même.

Deuxio, les motifs extrinsèques qui , à l'inverse des précédents, proviennent de tout ce qui constitue l'environnement du sujet. D'une part les éléments du milieu physique, qui agissant en tant que provocation, pour l'homme, à s'y mesurer : le ciel, le vent, la terre et l'eau... D'autre part l'ensemble de son milieu social, privé ou professionnel, dont il se sert tantôt comme repoussoir pour se faire valoir ou s'affirmer, tantôt comme champ d'expression de ses intérêts, de son affectivité, de son besoin de communication et de solidarité.

Chez le footballeur, le motif initial est intrinsèque. Car ce qui détermine avant tout sa vocation, c'est l'attrait pour le jeu lui mêm, puis le plaisir de s'y livrer qui, très vite devient sa passion.

C'est plus tard que les autres motifs viendront prendre le relai, lorsque le niveau des capacités acquises va permettre d'envisager une carrière de joueur pro.

Le besoin d'accomplissement personnel, qui s'était jusque là exercé par rapport à des adversaires, va alors s'élargir en un désir d'élévation dans l'échelle sociale, par le biais du prestige et de la notoriété acquis aux yeux du public et dans l'esprit des foules. Et c'est là seulement qu'intervient la motivation de l'argent, de la même façon que pour n'importe quel métier. Mais il est certain que le poids pris aujourd'hui par le football dans le secteur économique a conduit à une inflation des rétributions, des contrats et des primes de transfert, tout au moins pour les joueurs les plus en vue. C'est pourquoi la recherche du profit est un motif qui tend à devenir prépondérant, et d'une façon de plus en plus précoce, dans le choix de beaucoup de jeunes recrues des centres de formations.

- L'endurance psychologique

On appelle ainsi la capacité de maintenir sans relâche une activité où les efforts physiques se conjuguent à des astreintes physchologique régulières.
Dans le cas du joueur de foot, cette capacité est particulièrement sollicitée par la féquence, l'intensité et la durée des matches, qui sont les plus longs de tous les sports collectifs, et se succèdent à un rythme qui tend à devenir bi hebdomadaire.

-La vitesse-intensité

C'est l'aptitude motrice qui apparaît comme la plus caractéristique du joueur de foot en action. Elle exige une extrème rapidité de réaction, aussi bien dans l'exécution des gestes techniques que dans la conduite du jeu.

- La compétitivité

Elle constitue une exigence fondamentale dans les contextes d'indécision, lorsque le résultat de la partie demeure longtemps incertain. Car c'est alors vers l'équipe qui se montre la plus volontaire, la plus capable d'atteindre les limites de ses potentialités dans tous les domaines que la victoire finit toujours par basculer.

-Le contrôle de l'activité.

C'est l'aptitude à résister aux différentes formes de stress, pour les canaliser vers un comprtement spécifique, c'est à dire répondant aux besoins de l'action où l'on se trouve impliqué.

Elle suppose, en plus d'une parfaite maîtrise de tous les gestes techniques, un sens tactique très aigu, permettant d'effectuer rapidement le choix qui s'impose entres diverses possibilités.

-La prise de risque
C'est le fait de s'exposer délibéremment à un danger, dans le but d'en tirer avantage. Non par ce qu'il est convenu d'appeler le goût du risque, mais par une sorte de décision tactique, un risque calculé.

Cela vaut aussi bien sur le plan physique que sur le plan intellectuel, car on peut tout aussi bien engager l'intégrité physique de sa personne que sa propre réputation vis à vis du public ou de la presse.

- Le contrôle émotionnel
Il intervient dans le courant d'un match, sous la forme d'une maîtrise que le joueur doit être capable d'exercer sur ces propres sentiments, afin de pouvoir agir selon sa volonté en toutes circonstances.

C'est ce qui lui permet notamment de conserver l'équilibre psychique indispensable au contrôle de son activité motrice.

- La résistance psychologique.

Elle s'exerce face à ce que l'on pourrait appeler les impondérables du jeu et de la compétition, parmi lesquels on retrouve les aléas du tirage au sort, l'importance des enjeux, l'obligation de faire des résultats, l'arbitraire de l'arbitrage, où l'erreur tient parfois à une fraction de mètre ou de minute, et, par dessus tout, les réactions toujours imprévisibles du public.

- Extraversion, introversion

L' extraversion est la disposition naturelle à rechercher les relations humaines, à vivre et collaborer avec ses semblables. Elle conduit à donner priorité à l'acte sur la pensée, et se manifeste par une sensibilité marquée aux influences extérieures, une confiance dans l'autre, et une façon spontannée de réagir aux diverses formes de sollicitation.

Il en résulte un goût pour l'expression et la communication, suceptible de favoriser la liquidation des tensions émotives génératrices de stress.

L'introversion tend au contraire à donner la priorité à la pensée sur l'acte, à privilégier le monde intérieur. Elle porte à l'introspection aux réactions primaires.

C'est la tendance qui incite à chercher en soi, plutôt que dans le groupe, la solution à ses problèmes.

- La dominance.

C'est un trait de caractère qui se manifeste dans l'ensemble des rapports d'un sujet avec autrui ou dans sa façon d'agir en général. Il traduit à la fois une maîtrise et une sûreté de soi, qui pousse à assumer avec autorité la responsabilité d'une fonction, et à s'affirmer par ses capacités. Au sein de l'équipe, elle favorise l'investissement dans la conduite du jeu, ainsi que dans des rôles de rayonnement comme celui de capitaine.

-L'agressivité.

C'est une forme d'énergie élémentaire, irrationnelle et non spécifique, commune à toutes les espèces animales, pour lesquelles elle joue le rôle d'un instinct aidant à leur survie.

En football, on peut distinguer 2 types de circonstances où l'agrssivité s'exprime plus particulièrement :

* L'exécution de plusieurs gestes techniques comme le tir au but en force et le dribble, où elle apparaît dans une certaine façon de frapper, de conduire ou de disputer le ballon.

Dans le premier cas, l'agressivité se manifeste en liaison avec d'autres traits de caractère : volonté, persévérance, ténacité.
* L'action dirigée contre la personne même de l'adversaire lors d'une charge, d'un tacle ou d'une lutte aérienne pour une balle.

Dans le second cas, par contre, elle risque de se trouver realyée par des tendances négatives comme une surestimation du Moi, la rancune, ou le désir de se venger. Et elle réapparaît alors sous sa forme primitive de comportement non spécifique, puisqu'elle aboutit à faire dériver sur l'homme une attention qui devrait demeurer concentrée sur le ballon et l'action sur le jeu.

- La sociabilité

C'est un trait général de la personnalité, représenté par une aisance, une facilité à s'intégrer presque spontanément dans une collectivité, en respectant ses activités, ses coutumes et ses lois. Avec tout ce que cela suppose de disponibilité et de tolérance... Pour le joueur de foot pro, cette collectivité, c'est avant tout l'équipe qu'il forme avec ses camarades de terrain.

- La coopération

Elle est à la fois un goût marqué pour la tâche réalisée en équipe, et l'esprit qui pousse à y apporter le meilleur de soi. Avec comme limites, une tendance à préférer la solution ou le succès collectif, à la solution individuelle ou à l'exploit personnel.

Une étude d'Henri Michel a confirmé une évolution des traits de personnalité suivant le niveau de compétence. Il a mis en évidence une spécificité des profils psychologique par poste.

Plus le niveau augmente, plus certains traits de personnalité s'affirment :
Compétitivité
Contrôle émotionnel
Résistance psychologique
Dominance
Introversion
Coopération
Désir de réussite
Endurance psychologique
Agressivité
Sociabilité

Le profil type du joueur pro le caractérise comme étant un compétiteur dont les traits marquants sont le contrôle émotionnel et la résistance psychologique.

L'international est un super compétiteur dont les capacités vitesse-intensité et de contrôle de l'activité est accentuées.

Au niveau des lignes de jeux, la motivation baisse des défenseurs vers les attaquants, comme si le fait d'attaquer accentuait le plaisir de jouer et la motivation de surcroît.

Spécificité des profils par postes :

Gardien : Vitesse-intensité, Compétitivité, contrôle activité, coopération
Défenseur : Contrôle émotionnel, résistance psychologique, coopération, agressivité
Milieu : endurance psychologique, contrôle émotionnel, dominance, agressivité
Attaquant : désir de réussite, vitesse-intensité, prise de risque, dominance.

Le profil psychologique du joueur moderne va dans le sens d'une accentuation des traits de coopération, de vitesse-intensité, de contrôle émotionnel et de compétitivité.

L'ensembl de cette démarche doit aboutir à faire adhérer de manière inconditionnelle les joueurs à un système de jeu, à une philosophie de jeu.

La définition et le respect des tâches individuelles deviennent ainsi la notion centrale et c'est un véritable contrat qui est passé entre les joueurs et l'entraîneur.

Au niveau des conséquences pédagogique les entraînements veillent à center l'attention du joueur sur la pertinence et la coordination de ses déplacements. De plus ils doivent inciter à :
- une recherche de l'anticipation de toute action comportementale
- un encouragement au dialogue en ayant toujours en tête les 3 composantes : occupation du terrain, circulation mouvement des joueurs et circulation du ballon, une recherche des enchaînements quasi instantannée dans les tâches attaques-défenses.

La prochaine fois je vous parlerai de la dynamique de groupe.
les leçons de prof KodiaK... essentiel!

et quel suspence :
KodiaK a écrit :La prochaine fois je vous parlerai de la dynamique de groupe.
La suite au prochain épisode? on dirait LOST
KodiaK a écrit :Pour affronter un adversaire en compétition, il est nécessaire de se doter d'une organisation collective où chaque joueur va avoir un rôle bien déterminé, ceci aboutissant à la construction d'un collectif structuré.

Dans cette perspective, il faut cerner le profil de chaque joueur pour lui attribuer un rôle.

L'attribution d'un rôle doit tenir compte :


- De la personnalité du joueur, le rôle doit correspondre aux motivations de chacun et constituer l'expression de ses tendances intimes et profondes; d'où les difficultés qui surgissent souvent dans le cas d'un rôle imposé mais non choisi.
Tu évoques là le marquage à la culotte ? Doctor

Trés intéressante analyse Kodiak qui peut s'adapter à tous les types de groupes, pas uniquement les sportifs.
Sigmund Kodiak, une bien belle analyse que voilà.
La Dynamique de groupe

L’observation de l’équipe permet de dresser un premier bilan de la structure socio-affective dans sa vie hors du terrain (Déplacements, mise au vert, stage, etc.).

Afin de compéter ce bilan, il existe une technique sociométrique, développé par Moreno, qui se caractérise par la possibilité de mathématiser les relations socio affectives à un moment précis de la vie du groupe.

La sociométrie se propose d’apprécier l’ordre de sélection des sujets au sein d’un groupe. Mais à aucun moment elle ne peut avoir la prétention de déterminer l’intensité qualitative des sentiments interpersonnels vécus. La passation d’un test sociométrique se compose d’un questionnaire dans lequel chaque joueur doit désigner le ou les joueurs qu’il préfère et celui ou ceux qu’il rejette sur le plan des relations amicales ou d’hostilité.

Les résultats donnent la possibilité de connaître :

Le degré de cohésion du groupe
L’existence ou non de sous groupe
La position conflictuelle (ou non) dans laquelle évolue l’équipe.
L’existence ou non de leaders.

Toutefois la sociométrie présente des limites, elle ne reste qu’un test artificiel qui décrit un moment bien précis de la vie du groupe. Elle constate au sein du groupe la présence de certains phénomènes, mais elle ne les explique pas.

L’équipe se révèle comme un petit groupe d’individus avec les 2 caractéristiques fondamentales de tout groupe : stabilité et structuration.

Cette stabilité ne se situe pas seulement au niveau des individus qui la composent mais incorpore également les relations affectives vécues par les membres du groupe.

Il reste que l’équipe sportive est un groupe de tâches dont les joueurs sont supposés mettre entre parenthèses au départ du match les oppositions vécues afin de se centrer sur l’objectif fonctionnel, il n’en demeure pas moins vrai que les processus d’origine affective subsistent de façon permanente et exercent une influence continuelle sur la vie du groupe.

Ce sont des phénomènes dont l’entraîneur et les joueurs doivent prendre conscience malgré leur complexité. Car à un moment ou à un autre de la vie du groupe et de la dynamique de l’équipe surgissent des conflits plus ou moins profonds.

Pour les mettre en évidence et essayer de les maîtriser il faut savoir quand ils apparaissent et comment ils se manifestent.

Des moments précis se révèlent propices pour la résurgence et la mise à jour des problèmes internes de l’équipe en particulier les oppositions entre joueurs.

- La défaite surtout si elle se renouvelle trop souvent où chacun reproche à l’autre l’insuccès collectif et surtout ses conséquences. Le joueur pro est prisonnier d’un engrenage, gagner est sa seule finalité, celle qui légitime son existence et qui constitue sa première motivation de groupe. La défaite entraîne souvent la remise en cause du système de jeu employé et de la sélection des joueurs.
- La présence d’un antagonisme entre 2 joueurs, rivalité qui s’exerce pour influencer les membres du groupe dans une lutte dont le but s’avère la prise de pouvoir. Le groupe se scinde en sous groupes (formation de clans) qui polarisés autour de leur leader, s’opposent.

Sur le terrain ces réactions interpersonnelles d’hostilité ou de manque de coopération se manifestent de façon variées mais spécifiques.

- Le désengagement, le découragement qui peut être total, momentané ou passager. Le joueur abandonne son rôle et révèle une manière de jouer caractérisée par une discontinuité dans l’activité. Il subit les évènements au lieu de s’imposer. Ce type de comportement peut contaminer les partenaires.

- L’absence de solidarité et le retour aux conduites individualistes représentent une autre façon de vivre cette anxiété intra groupale. Chaque joueur élimine de son référentiel le partenaire comme complément indispensable de son action et revient à un mode de conduite égocentrique.1

- L’attitude agressive ouverte vis-à-vis de partenaire qui peut apparaître sur un mode superficiel (plaisanterie, chambrage), sur un mode verbal plus profond (enculé) et à la limite sous des formes gestuelles caractéristiques (la mandale).

Face à ces problèmes conflictuels qu’il ne peut ignorer et passer sous silence, l’entraîneur possède plusieurs possibilités d’actions.

1-Par une attitude autoritaire et répressive, étouffer les tensions internes. Certes pendant un certain temps il y aura un affaiblissement de l’intensité des sentiments affectifs mais ceux-ci ne seront que refoulés et à la première occasion ils risquent de resurgir avec plus de vigueur.

2- provoquer une décharge de tension qui amène un calme relatif et momentané mais qui ne résoud pas l’essence même des problèmes et des difficultés affectives vécues.

3- Plus efficace semble être la prise de conscience par tous les joueurs des conflits internes et des sentiments vécus. Il s’agit de faire émerger au niveau de la conscience afin qu’ils soient acceptés par le groupe. Cette prise de conscience doit amener chacun à mieux accepter voire connaître l’autre et à réfléchir vis-à-vis d’autrui sur ses attitudes pour, une meilleure compréhension. L’équipe est un groupe de tâche où la coopération (jouer avec c’est aussi vivre avec) est la caractéristique fondamentale.
La modification du comportement du joueur

Après 2 défaites conséquentes, Albert Emon va devoir faire réagir ces joueurs. C'est la routine. L'entraîneur intervient auprès du joueur, soit pour modifier, maintenir ou changer son comportement.

Pour ce faire, il devra tenir compte de principes qui résument certaines stratégies d'intervention auprès du joueur.

Pour modifier le comportement du joueur, l'entraîneur dispose de 9 possibilités.

- le principe de renforcement positif.

L'entraîneur désirant améliorer la performance de tel joueur doit centrer son attention sur les comportements efficaces tout en ignorant ceux qui sont peu efficaces, et présenter positivement un renforçateur à la fois technique et social.

Ex renforçateut technique: "tu as bien placé tes appuis pour frappée ce ballon de volée"

Ex renforçateur social : " Félicitations, tu dois continuer dans cette voie"

-Le principe des approximations successives :

Afin de préparer le joueur à réaliser un geste technique défini, l'entraîneur peut changer graduellement le critère de renforcement du comportement présenté par le joueur jusqu'à ce que le critère définissant le comportement final soit atteint.

- Le principe de modeling

Afin de montrer au joueur un nouveau comportement, l'entraîneur peut inviter ce dernier à observer (vidéo) le comportement technique ou tactique du joueur pris en modèle.

- Le principe du signal

Afin que le joueur puisse commencer un comportement déterminé au moment voulu, l'entraîneur peut répertorié certaines situations qui inciteront le joueur à exécuter le comportement souhaité.

- Le principe de discrimination

Afin d'enseigner au joueur à se comporter d'une façon particulière dans certaines circonstances et non dans d'autres, l'entraîneur doit lui enseigner la technique de l'attention sélective, c'est à dire orienter son attention sur les comportements désirés dans des situations précises, et le renforcer seulement lorsque cela se produit.

ex: le joueur placé dans une situation de 2*1 s'efforcera de mettre l'adversaire défenseur en mouvement latéral (fixation active).

- Le principe de subsitution

L'entraîneur doit se rappeler que pour favoriser le maintien d'un comportement athlétique, une activité jugée moins motivante devra être imposée au joueur avant celle qui l'est davantage.

- Le principe de comportement incompatible

Pour empêcher le joueur de se comporter d'une certaine façon, l'entraîneur peut valoriser une action différente, incompatible avec la première ou ne pouvant être accomplie avec en même temps.

ex : L'entraîneur félicite le joueur d'être à l'heure à la séance, même si ce dernier a oublié autre chose.

- Le principe du renforcement négatif

Pour valoriser la non émission de tel comportement, l'entraîneur organise l'entraînement de manière qu'un renforcement négatif intervienne dès l'apparition de ce comportement indésirable.

ex: l'entraîneur empêche le joueur de participer au jeu d'entraînement de fin de séance chaque fois qu'il arrive en retard.

-Le principe de l'isolement:

Afin de s'assurer que l'athlète ne reçoive aucun renforçateur social ou technique à la suite d'un comportement non approprié.

Ex: un joueur discutant de manière agressive avec l'arbitre, suite à une décision prise par ce dernier, l'entraîneur peut retirer le joueur de la situation sportive (remplacement).

il est inutile de rappeler que le but de toute modification de comportement est d'entraîner le joueur à contrôler son propre comportement et à réaliser ses objectifs préalablement déterminés.
Rha pitain c'est à l'IUFM du foot qu'on apprend ça ?
Spoton
a partir de maintenant je suis en grève Préavis d'une semaine.
Je prépare actuellement la fin de ce travail pour exposer pour la dernière ligne droite la dynamique de victoire et la préparation psychologique d'avant match.

Ainsi on aura fait le tour des points principaux dans ce domaine si important pour atteindre l'excellence sportive et tirer le meilleur du groupe.
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