14-09-2006, 01:06
Je me permets d'ouvrir un sujet sur un phénomène assez sensationnel ces derniers temps : la chasse à l'étudiant sans papier. Outre les familles ayant déposé des dossiers de demande de régularisation (avec leur adresse au cas où il faudrait vite les expulsés ces dangereux non-français), un grand nombre d'étudiants, lycéens, collégiens sont actuellement mis en demeure de quitter le territoire, bien que scolarisés (le droit à une scolarité est fondamental, une inscription scolaire ne nécessite pas de visa pour être validée).
Plusieurs réseaux associatifs se sont mis en place un peu partout en France pour leurs éviter un retour expéditif dans leur pays d'origine, dans lequel, pour la plupart, soit ils ne connaissent personne, soit ils y sont en danger. Ils n'ont rien de dangereux pour notre chère société, ils bénéficient d'un droit à l'éducation qui leurs apportera des bagages primordiaux pour s'épanouir.
J'écris ce message comme un gentil mais virulent coup de gueule, les stratagèmes mis en place sont [SIZE="5"]absolument dégueulasses[/SIZE], de filatures en délations du personnel de l'éducation nationale (une circulaire de la rentrée demande aux enseignants de "dénoncer" les enfants n'ayant pas de papier), de fichiers absolument illégaux comme ceux demandés aux proviseurs de France et Navarre dans lequel un item obligatoire demande la nationalité de l'enfant scolarisé, et sa date d'entrée sur le territoire, des chasses aux sorcières aux suppressions des bourses à critères sociaux ou à l'annulation des demandes de logements CROUS (ils sont donc sans-abris ces chers étudiants).
Là où j'habite, à Caen, en France, dans un bel endroit bien tranquille, sans mettre en avant les 83 demandes de régularisations refusées (malgré les dossiers valides à l'appui et les recours administratifs), depuis une semaine, 13 étudiants étrangers se sont vu refuser un logement CROUS (qu'ils avaient l'année dernière), ils sont hébergés à droite et à gauche, voire dorment à la rue (punaise ça me fait mal d'écrire ça, mais c'est le cas :( ). Depuis hier, deux jeunes sans-papiers, l'un apprenti et scolarisé et l'autre étudiant, ont été arrêté, l'un en descendant du tramway (et oui, sans papier, pas de justificatif, et pas de titre de transport valide, et de toute façon, ils n'ont plus aucun revenu, n'étant plus boursier ...), l'autre pris en filature après avoir voulu demander à la Mairie de Caen comment se passait la déclaration de paternité dans son cas précis (bouh, le méchant délinquant potentiel terroriste qui va jusqu'à demander aux institutions un simple renseignement). Ces deux jeunes sont actuellement à Paris, en instance de départ pour leur pays d'origine, le premier au Nigéria où son frère a été assassiné pour opinion politique contraire au pouvoir en place (il parait que ça existe encore ce genre de chose), l'autre pour l'Algérie où il n'a pas de famille, en laissant ici sa compagne et son futur enfant.
J'aime mon pays, sincèrement, j'aime ses idées, j'aime ce qu'on peut y faire librement, mais [SIZE="5"]je hais ce qui s'y passe aujourd'hui[/SIZE].
J'ai honte de rencontrer ces jeunes à des réunions où des parrains civils ou politiques décident de faire des cérémonies de parrainage considérées comme illégales par les décisions gouvernementales actuelles, mais légitimes aux yeux de personnes ayant un minimum de sens moral. J'ai honte de croiser leur regard, d'y voir ce qu'ils ont vécu, souffert et enduré, pour les replonger dans un flou existentiel complet quant à leur avenir.
Ces jeunes, ils ont mon âge, ils n'ont rien à se reprocher, ils sont scolarisés, sérieux, et tout à fait capable de devenir des adultes responsables et intégrés. J'en ai ras le bol de cette hypocrisie ambiante où on tolère des propos comme "immigration choisie". Leur émigration à eux, c'est pour sauver leur peau, ou juste pour trouver à bouffer. Jamais personne ne se risquera à monter dans les pirogues qui partent du Sénégal ou de Mauritanie pour faire le périple qu'ils tentent. Ce n'est pas vers un Eldorado qu'ils vont, c'est de l'enfer qu'ils partent. Tant que nos chères têtes électorales ne se mettront pas dans la tête qu'on ne vit pas sur une planète éloignée du reste du monde, mais qu'on en fait parti à part entière, pour le pire (qu'on a fait durant des siècles), et le meilleur, je continuerai à avoir honte.
Demain, c'est manif', pétitions, tracts, et sittings. Rien de transcendant, et d'aucun diront rien d'utile. Tant pis. J'aurais bougé mon petit cul, plus que beaucoup et certainement beaucoup plus que mes élus actuels.
Pendant ce temps, Sarkozy fanfaronne à New-york en short sur Wall-Street. Cherchez l'erreur, et cherchez où se situe la réalité de la politique fiction.
Honteux et lamentable
Plusieurs réseaux associatifs se sont mis en place un peu partout en France pour leurs éviter un retour expéditif dans leur pays d'origine, dans lequel, pour la plupart, soit ils ne connaissent personne, soit ils y sont en danger. Ils n'ont rien de dangereux pour notre chère société, ils bénéficient d'un droit à l'éducation qui leurs apportera des bagages primordiaux pour s'épanouir.
J'écris ce message comme un gentil mais virulent coup de gueule, les stratagèmes mis en place sont [SIZE="5"]absolument dégueulasses[/SIZE], de filatures en délations du personnel de l'éducation nationale (une circulaire de la rentrée demande aux enseignants de "dénoncer" les enfants n'ayant pas de papier), de fichiers absolument illégaux comme ceux demandés aux proviseurs de France et Navarre dans lequel un item obligatoire demande la nationalité de l'enfant scolarisé, et sa date d'entrée sur le territoire, des chasses aux sorcières aux suppressions des bourses à critères sociaux ou à l'annulation des demandes de logements CROUS (ils sont donc sans-abris ces chers étudiants).
Là où j'habite, à Caen, en France, dans un bel endroit bien tranquille, sans mettre en avant les 83 demandes de régularisations refusées (malgré les dossiers valides à l'appui et les recours administratifs), depuis une semaine, 13 étudiants étrangers se sont vu refuser un logement CROUS (qu'ils avaient l'année dernière), ils sont hébergés à droite et à gauche, voire dorment à la rue (punaise ça me fait mal d'écrire ça, mais c'est le cas :( ). Depuis hier, deux jeunes sans-papiers, l'un apprenti et scolarisé et l'autre étudiant, ont été arrêté, l'un en descendant du tramway (et oui, sans papier, pas de justificatif, et pas de titre de transport valide, et de toute façon, ils n'ont plus aucun revenu, n'étant plus boursier ...), l'autre pris en filature après avoir voulu demander à la Mairie de Caen comment se passait la déclaration de paternité dans son cas précis (bouh, le méchant délinquant potentiel terroriste qui va jusqu'à demander aux institutions un simple renseignement). Ces deux jeunes sont actuellement à Paris, en instance de départ pour leur pays d'origine, le premier au Nigéria où son frère a été assassiné pour opinion politique contraire au pouvoir en place (il parait que ça existe encore ce genre de chose), l'autre pour l'Algérie où il n'a pas de famille, en laissant ici sa compagne et son futur enfant.
J'aime mon pays, sincèrement, j'aime ses idées, j'aime ce qu'on peut y faire librement, mais [SIZE="5"]je hais ce qui s'y passe aujourd'hui[/SIZE].
J'ai honte de rencontrer ces jeunes à des réunions où des parrains civils ou politiques décident de faire des cérémonies de parrainage considérées comme illégales par les décisions gouvernementales actuelles, mais légitimes aux yeux de personnes ayant un minimum de sens moral. J'ai honte de croiser leur regard, d'y voir ce qu'ils ont vécu, souffert et enduré, pour les replonger dans un flou existentiel complet quant à leur avenir.
Ces jeunes, ils ont mon âge, ils n'ont rien à se reprocher, ils sont scolarisés, sérieux, et tout à fait capable de devenir des adultes responsables et intégrés. J'en ai ras le bol de cette hypocrisie ambiante où on tolère des propos comme "immigration choisie". Leur émigration à eux, c'est pour sauver leur peau, ou juste pour trouver à bouffer. Jamais personne ne se risquera à monter dans les pirogues qui partent du Sénégal ou de Mauritanie pour faire le périple qu'ils tentent. Ce n'est pas vers un Eldorado qu'ils vont, c'est de l'enfer qu'ils partent. Tant que nos chères têtes électorales ne se mettront pas dans la tête qu'on ne vit pas sur une planète éloignée du reste du monde, mais qu'on en fait parti à part entière, pour le pire (qu'on a fait durant des siècles), et le meilleur, je continuerai à avoir honte.
Demain, c'est manif', pétitions, tracts, et sittings. Rien de transcendant, et d'aucun diront rien d'utile. Tant pis. J'aurais bougé mon petit cul, plus que beaucoup et certainement beaucoup plus que mes élus actuels.
Pendant ce temps, Sarkozy fanfaronne à New-york en short sur Wall-Street. Cherchez l'erreur, et cherchez où se situe la réalité de la politique fiction.
Honteux et lamentable