Dav_ a écrit :Ah oui ok merci, je m'en rapellais pas. Je croyais que c'etait Borloo, son alibi..
Perquisition chez Bernard Tapie-Finance
8 juillet 1993.
Alors que Jean-Pierre Bernès était toujours gardé à la prison de Loos, on apprenait hier que le juge chargé du dossier Valenciennes-OM avait effectué un transport de justice au siège parisien du groupe Bernard Tapie-Finance, où il y a entendu le président de l’OM.
PREMIERE nuit sous conditions hospitalières à la prison de Loos, hier, pour le directeur général de l’OM, Jean-Pierre Bernès. Le procureur de la République de Valenciennes, Eric de Montgolfier, estimait d’ailleurs, hier matin, que Jean-Pierre Bernès « a agi pour corrompre ». « De mon point de vue, a ajouté le magistrat, il a corrompu. »
Evoquant son dossier sur une radio périphérique, M. de Montgolfier a estimé ensuite que le directeur de l’OM « a été l’un des acteurs d’une affaire dans laquelle de l’argent a été remis à des joueurs de Valenciennes lors du match du 20 mai dernier, pour éviter que Valenciennes ne gagne contre Marseille ». Pour le procureur, « les éléments du dossier montrent que Jean-Pierre Bernès n’a pas agi seul. Le dossier ne sera pas refermé avant que tout soit su », a-t-il affirmé.
Le procureur a, d’autre part, indiqué que le président de l’OM, Bernard Tapie, ainsi que le président de l’USVA, Michel Coencas, allaient être entendus « le plus tôt possible ». Pour Eric de Montgolfier, « les éléments du dossier ne permettent pas de dire que Bernard Tapie est un corrupteur. S’il était clair pour moi que le président de l’OM fût un corrupteur, a-t-il conclu, je crois que nous aurions utilisé la procédure en vigueur dans la Constitution, c’est-à-dire une demande de levée de l’immunité parlementaire ».
Concernant les déclarations de l’arbitre du match Jean-Marie Veniel sur le déroulement du match VA-OM, M. de Montgolfier a « regretté ces témoignages de dernière minute ». « Ce retard les rend suspects », a-t-il estimé.
C’est aussi hier dans la journée qu’était rendu public le transport de justice dans les locaux parisiens de la société Bernard Tapie-Finance. Transport effectué par le juge valenciennois Bernard Beffy, chargé du dossier de corruption OM-VA, qui devait entendre le président de l’OM à cette occasion. Le juge a effectué ce déplacement à la suite d’un témoignage de l’ancien entraîneur de Valenciennes Boro Primorac.
Primorac avait en effet affirmé avoir été contacté à la mi-juin par un certain M. Noël, se présentant comme dirigeant du Sporting-Club de Bastia et ami de Bernard Tapie. Il se serait rendu au siège parisien de Bernard Tapie-Finance, où le président de l’OM lui aurait proposé « de porter le chapeau » dans l’affaire OM-VA, moyennant finances et avantages de carrière.
Lors de son audition par le juge, M. Tapie a démenti avoir rencontré l’ancien entraîneur de Valenciennes. « Je n’ai plus vu Primorac depuis le match de Valenciennes le 20 mai dernier, a-t-il déclaré à l’AFP. D’ailleurs, devant le juge d’instruction, a-t-il ajouté, et en ma présence, à aucun moment Primorac n’a prétendu que je lui ai demandé quoi que ce soit. » Puis, Bernard Tapie contre-attaquant assurait que son emploi du temps prouvera qu’il n’a pas pu rencontrer l’ancien entraîneur de Valenciennes Boro Primorac aux dates qu’il évoque pour une éventuelle tentative de « subornation de témoin » de la part du président de l’OM.
« Je communiquerai au juge mes emplois du temps, et les noms des personnes rencontrées, qui montreront sans aucun doute que les accusations de Primorac sont sans fondement », a souligné le président de l’OM.
Selon Bernard Tapie, Boro Primorac aurait situé cette rencontre le 16 ou le 17 juin entre 14 h 30 et 15 h 30. Or, selon le président de l’OM, « le 16 entre 14 h 30 et 15 h 30 je suis à l’Assemblée devant tous les ministres, devant Balladur. Je ne vous dis pas pour le 17, afin de garder la surprise ».