07-01-2006, 00:33
Le Havre Athletic Club est au football français ce que notre cher Georges Profond est à la Fumerie,un vénérable doyen mais si notre ancêtre placardisé bénéficie dun plan média de premier ordre, il en va différemment du HAC dont la notoriété repose sur cette historique antériorité que lui dispute son voisin Rouennais.
En 1872, donc bien avant la naissance de notre Georges, quelques ouvriers anglais en quête dun travail outre manche se détendaient en poussant la vessie de porc dans un curieux mélange de football et de rugby, la balle était ronde les règles acceptaient la prise de la balle à la main comme au pied.
Le Havre Athletic Club était né et, pour rendre hommage à ses origines tout en ménageant la chèvre et le choux, le choix des couleurs sorienta vers un coloris « statu quo » le ciel de lUniversité de Cambridge et le marine de celle dOxford.
Depuis ces temps immémoriaux et malgré quelques sporadiques succès le HAC na jamais suscité un réel engouement, club formateur il a vu certaines de ses jeunes pousses faire le chemin inverse des pionniers et se retrouver en quête dun fructueux labeur en Angleterre, Anthony Le Tallec, Simana Pongolle, Jean Alain Boumsong, Pascal Chimbonda en attendant peut-être un jour Alou Diarra...
Le centre de formation est performant mais le budget annuel ne peut résister aux chants des sirènes!
Ce chant résonne dans tous les ports annonçant les arrivées et les départs et les badauds contemplatifs et rêveurs guettent le long du quai dimprobables arrivées. On espère quune vedette va venir séchouer sur les rives du Lacydon, on feint dignorer les épaves et les vieux rafiots...
Le scrutateur est souvent déboussolé par ce trafic marchand;
Il vit au bord de lamer depuis trop longtemps
Doit-il pour autant piquer un phare?
Il ny a pas de quoi mouiller ni même de jeter lancre, surtout au milieu de lédito! Cette rupture de vaisseaux met le supporter en état dhypertension, les palpitations se transforment en tachycardie chronique, depuis1993 lan Boli a cédé la place à lembolie.
Grâce à dieu, ou du moins à son représentant papal ( et pas pâle ) nous avons Ribery!
Lui, cest notre gentil pirate, il na heureusement pas perdu une jambe à cause dun boulet, il sen préserve malgré la forte concentration qui lentoure, comme signe de reconnaissance une cicatrice de corsaire et une propension à chambrer ses camarades qui se fendent la gueule dans un convivial mimétisme.
Manque plus que lara au beau plumage, à défaut convions-le à un apéro opiomane, il verra là que le père Oc est bavard!
Hélas le boulonnais est lun des seuls à partir à labordage, il manque singulièrement dappui et devant ce manque de grinta lami râle !
Cest bien pour cette raison que la personne chargée de cet entourage se doit dêtre irréprochable mais notre grand timonier ignore le proverbe :« On ne met pas le manche avant lacconier! »
Cest donc démuni dune partie de nos forces vives que nous allons affronter le HAC un club de ligue 2 mal classé, sans grandes ambitions dans son championnat et très excité à lidée daffronter logre marseillais sur ses terres.
A première vue un frêle esquif prêt à tirer ses fusées de détresse mais on se souvient tous du navire angevin qui coula en trois coups de canon ( dont celui de Gourvennec qui hante encore les nuits de Fabien) le navire battant pavillon marseillais.
Celui-ci nest pas à proprement parlé rempli décumeurs des mers, léquipage est restreint guère belliqueux et nous sommes de surcroît privé dun fort banc!
Cest surtout à la proue que labsence de notre tire ailleurs sénégalais va se faire sentir, le Condor sétant volatilisé et létroit Koke ( je ne trouve pas ça trimaran!) étant sur le point de mettre les voiles, le flibustier en chef sera
Gimenez un attaquant de fort tonnage, pas que beau mais supertanker!
Derrière, un Bonnissel qui a bien bourlingué viendra compenser en vivacité labsence deTaïwo.
Il importera de ne pas prendre cet affrontement à la légère, déviter les écueils et le naufrage qui ferait chavirer les coeurs, mettons le grappin sur le bateau normand et pour une fois évitons de nous retrouver prématurément en cale sèche dans cette épreuve qui ne nous sourit plus!
Gardons le cap, profitons de laccalmie avant que le printemps et la déferlante judiciaire tente la submersion et nous abandonne à la dérive.
Mais comme aurait pu lécrire Raymond Queneau, illustre havrais:
« Le HAC cest le hic !
Cetace et son journal de bord