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Le journal de Robert Loin Desfesses

Le 5-10-2005

Ce soir je suis venu voir mon jouet qui s'est déplacé aux Mans, J'ai aussi vu le gros rigolo qui s'occupe de lui en semaine. Moi je joue avec qu'une ou deux fois par mois mais lui il est accro, il joue tous les jours avec Fernando, ils appellent ça le Nikendo de l'Ohm . Par contre comme il ne gagne pas souvent le rigolo chauve de la A Team devient triste parfois mais moi il me fait bien rigoler quand même avec son assent et ses phrases philosophiques du genre si on gagne pas c'est passque Noel est toujours un 25 Décembre et que l'arbitre est un parigot qu'on n'a pas encore acheté.
De toute façon le gros rigolo m'a dit, cette année Boss (il m'appelle toujours comme ça, il est très respectueux le p'tit gros) on n'a pas d'objectif et vous verrez qu'on va l'obtenir cet objectif recherché. Encore une de ses phrases, qui me plie en deux. J'lui ai dit, "D'ac et puis je te donne pas d'argent de poche non plus tant que tu l'as pas retrouvé, ok?" Lui il m'a répondu aussi sec: "Ok, je vais pas me mouiller en disant que ça sera facile, Boss. L'objectif on l'dira fin Mai et on laissera l'ami D'Aouf chercher dans les trous des poches et de Bâle pour nous trouver des soldats de plomb. Il en a déjá ramener un: Il est beau, il ressemble á un Gaucho plutôt gauche que droit d'ailleurs."
Enfin on l'a mis dans la machine Nikendo, mais il ne marche pas, il ne court pas non plus bien sur avec tout le plomb qu'il a des semelles au front. Le pooooooovre, faut pas exagérer. Le Gros Rigolo a dit: "Non il est lá passqu'il est joli, et c'est le petit chouchou de Fernando, et puis nous deux on sait qu'il faut l'appeler RRRRRRimenez alors on étale notre culture. D'ailleurs l'ami D'Aouf il a dit qu'il fallait qu'on l'étalasse comme de la confiture passque la confiture on en a pas beaucoup. On a pas trop compris de quoi y parlait mais bon pas plus pas moins que d'habitude et depuis on petalasse pour lui faire plaisir. L'an passé je croyais qu'il voulait me piquer la place et que je pourrais pas jouer au Nikendo de l'Ohm, mais non ca le dérange pas au fond, pourvu que le jouet soit bien propre et désinfecté á l'ammoniaque et que la caisse lui verse des billets verts il est heureux. Il est couillon quand meme! Alors c'est MOAAAAAAAAA qui est les mains sur la manette… et je fais c'que je VEUX! C'est vraiment bandant comme on dit ici au Panier. "

Enfin voilá comme il est le gros rigolo. Tiens je vois que le match est fini, l'ami D'Aouf me souffle que Le Mans a gagné 3-0, je lui demande "et mon jouet qu'est-ce qu'il a fait? " Il dit on sait pas trop faut attendre que Fernando et le gros rigolo nous explique en détail. Alors la j'attends avec impatience parce que je sais que ca va me faire rigoler de toute façon. C'est quand même super bien d'avoir un jouet comme ca. C'est beaucoup plus amusant qu'un vibrateur, un vibrateur tu le contrôle et ca te fait vibrer quand tu veux alors que la, c'est la magie du hasard et pour être sur que ce ne peut être que du hasard j'ai mis le gros rigolo devant le jouet. Ca marche EXTRA, je vais d'ailleurs le dire a mes copines, "laissez tomber le vibrateur, venez jouer avec nous au Nikendo"

Autre nouvelle, gros rigolo a demandé a l'ami D'Aouf d'aller chercher un autre soldat de plomb á Bordel en passant par la lande. Il a dit je veux mon chouchou aussi comme Fernando et si Fernando joue pas avec le mien je vais lui casser le sien. Na!"
L'ami D'Aouf voit deja des billets verts dans sa poche et il est prêt. Mais j'hésite: "est-ce que ce sera plus rigolo avec ce truc qui vient du Bordel? Moi je connais deja a peu pres tout ce qui vient de la. Enfin si les deux dodos se chamaillent ca peut être amusant on verra pour Noel."

Signé
RLD
Espigoulien a écrit :En fait ça va mieux ici.

http://www.opiom.net/forums/showpost.php...tcount=177

Non. L'idée c'etait d'avoir un journal ou n'importe qui puisse ecrire (et parodier RLD) donc plusieurs mains sous les pseudonyme de Robert Loin desfesses et en se moquant de la direction du club sous un angle ou un autre.
Donc un exercice d'ecriture et non pas simplement un message sur RLD ou sur un match particulier.

S'il y a des volontaires allez-y. Qu'on rigole un peu en ces temps moroses.
Je viens de recevoir cette lette signée par Zou La et je commence a me poser des question sur mon bon ami le daudet.
Je vous laisse juge mes amis

Président RobertLoinDesfesses


J'ACCUSE de Zou La

Monsieur le Président,

Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous ne m'avez jamais fait, d'avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si malheureuse jusqu'ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches?

Vous êtes sorti sain et sauf des basses calomnies, vous avez conquis les soeurs. Vous apparaissez rayonnant dans l'apothéose de cette fête patriotique que notre expédition russe a été pour l'OM, et vous vous préparez à présider au solennel triomphe de notre Mercato d'Hiver, qui couronnera notre grand siècle de travail, de vérité et de liberté. Mais quelle tache de boue sur votre nom -j'allais dire sur votre règne-que cette abominable affaire Dreyfus! Un conseil de guerre vient, par ordre, d'oser acquitter un Arsenal, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c'est fini, la France a sur la joue cette souillure, l'histoire écrira que c'est sous votre présidence qu'un tel crime social a pu être commis.

Puisqu'ils ont osé, j'oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l'innocent qui expie là-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu'il n'a pas commis.

Et c'est à vous, monsieur le Président, que je la crierai, cette vérité, de toute la force de ma révolte d'honnête homme. Pour votre honneur, je suis convaincu que vous l'ignorez. Et à qui donc dénoncerai-je la tourbe malfaisante des vrais coupables, si ce n'est à vous, le premier magistrat de l'OM?

La vérité d'abord sur le procès et sur le foutage de gueule de Dreyfus.

Un homme néfaste a tout mené, a tout fait, à la suite du Tapie de Clamart, alors simple commandant. la caution Marseillaise est l'affaire Dreyfus tout entière; on ne la connaîtra que lorsqu'une enquête loyale aura établi nettement ses actes et ses responsabilités. Il apparaît comme l'esprit le plus fumeux, le plus compliqué, hanté d'intrigues romanesques, se complaisant aux moyens des romans-feuilletons, les papiers volés, les lettres anonymes, les rendez-vous dans les endroits déserts, les femmes mystérieuses qu'il vous porte la nuit. Preuves accablantes. C'est lui qui imagina d'ériger ce bordel à la Dreyfus; c'est lui qui rêva de l'étudier dans une pièce entièrement revêtue de glaces; c'est lui que le commandant Diouf nous représente armé d'une lanterne sourde, voulant se faire introduire près des accusés endormis, pour projeter sur son visage un brusque flot de lumière et cacher ainsi ses crimes, sans l'émoi d'un réveil. Et je n'ai pas à tout dire, qu'on cherche, on trouvera. Je déclare simplement que la commanderie d'la caution Marseillaise au Diouf, chargé d'instruire l'affaire Dreyfus, comme officier recruteur, est, dans l'ordre des dates et des responsabilités, la première coupable de l'effroyable mercato qui va être commis.

Le bordel était depuis quelque temps déjà entre les mains du colonel Biancherie, directeur du bureau des renseignements, mort depuis de paralysie générale. Des <censuré> avaient lieu, des papiers disparaissaient, comme il en disparaît aujourd'hui encore; et l'auteur du bordel était recherché, lorsqu'un a priori se fit peu à peu que cet auteur ne pouvait être qu'un ex-officiel de l'état-major, et un ex-officiel de la commanderie: double erreur manifeste, qui montre avec quel esprit superficiel on avait étudié ce bordel, car un examen raisonné démontre qu'il ne pouvait s'agir que d'un officier actuel des croupes.

On cherchait donc dans la maison, on examinait les écritures, c'était comme une affaire de famille, un traître à surprendre dans les bureaux mêmes, pour l'en expulser. Et, sans que je veuille refaire ici une histoire connue en partie, l'ex commandant du Tapie et Bouchet (la caution Marseillaise) entre en scène, dès qu'un premier soupçon tombe sur Dreyfus. A partir de ce moment, c'est lui qui a inventé le Grand Dreyfus, l'affaire devient son affaire, il se fait fort de confondre le traître (Perrin), de l'amener à des aveux complets. Il y a bien le ministre de la Guerre, le général Fernando, dont l'intelligence semble médiocre; il y a bien le chef de l'état-major, le général DeLabrosse, qui paraît avoir cédé à sa passion cléricale, et le sous-chef de l'état-major, le général Eymon, dont la conscience a pu s'accommoder de beaucoup de choses. Mais, au fond, il n'y a d'abord que le commandant du Parti et Diouf qui les mène tous, qui les hypnotise, car il s'occupe aussi de spiritisme, d'occultisme, il converse avec les esprits. On ne saurait concevoir les expériences auxquelles il vous a soumis, malheureux Dreyfus, les pièges dans lesquels il a voulu vous faire tomber, les enquêtes folles, les imaginations monstrueuses, toute une démence torturante.

Ah! cette première affaire, elle est un cauchemar, pour qui la connaît dans ses détails vrais! Le commandant du Parti des Censeurs trompe Dreyfus, et dans le secret. Il court chez madame Dreyfus, la terrorise, lui dit que, si elle parle, son mari est perdu. Pendant ce temps, le malheureux arrachait sa chair pendant qu'il hurlait son innocence. Et l'instruction sera faite ainsi, comme dans une chronique du XVe siècle, au milieu du mystère, avec une complication d'expédients farouches, tout cela basé sur une seule charge enfantine, ce bordel imbécile, qui n'était pas seulement une trahison vulgaire, qui était aussi la plus impudente des escroqueries, car les fameux secrets livrés se trouvaient presque tous sans valeur. Si j'insiste, c'est que l'oeuf est ici, d'où va sortir plus tard le vrai crime, l'épouvantable déni de justice dont Marseille est malade. Je voudrais faire toucher du doigt comment l'erreur judiciaire va être possible, comment elle est née des machinations du commandant la caution Marseillaise, comment le général Diouf, les généraux deLabrosse et Biancherie ont pu s'y laisser prendre, engager peu à peu leur responsabilité dans cette erreur, qu'ils ont cru devoir, plus tard, imposer comme la vérité sainte, une vérité qui ne se discute même pas. Au début, il n'y a donc, de leur part, que de l'incurie et de l'inintelligence. Tout au plus, les sent-on céder aux passions religieuses du milieu et aux préjugés de l'esprit de corps. Ils ont laissé faire la sottise.

Mais vous voici M. Dreyfus devant le conseil de guerre. Le huis clos le plus absolu sera exigé. Un traître, comme vous, aurait ouvert la frontière à l'ennemi pour conduire Chelsea et Tottenham jusqu'à Notre-Dame de la garde, qu'on ne prendrait pas des mesures de silence et de mystère plus étroites. La nation marseillaise est frappée de stupeur, on chuchote des faits terribles, de ces trahisons monstrueuses qui indignent l'Histoire; et naturellement la nation s'incline. Il n'y a pas de châtiment assez sévère, elle applaudira à la dégradation publique, elle voudra que le coupable reste sur son rocher d'infamie, dévoré par le remords. Est-ce donc vrai, les choses indicibles, les choses dangereuses, capables de mettre Marseille en flammes, qu'on devra enterrer soigneusement derrière ce huis clos? Non! il n'y a, derrière, que les imaginations romanesques et démentes du commandant la caution Marseillaise. Tout cela n'a été fait que pour cacher le plus saugrenu des romans-feuilletons. Et il suffit, pour s'en assurer, d'étudier attentivement l'acte d'accusation, lu devant le conseil de guerre.

Ah! le néant de cet acte d'accusation! Qu'un homme puisse être condamné sur cet acte, c'est un prodige d'iniquité. Je défie les honnêtes gens de le lire, sans que leur coeur bondisse d'indignation et crie leur révolte, en pensant à l'expiation démesurée, là-bas, à l'île du Diable. Dreyfus sait plusieurs langues, crime; on n'a trouvé chez lui aucun papier compromettant, crime; il va parfois dans son pays d'origine, crime; il est laborieux, il a le souci de tout savoir, crime; il ne se trouble pas, crime; il se trouble, crime. Et les naïvetés de rédaction, les formelles assertions dans le vide! On nous avait parlé de quatorze chefs d'accusation: nous n'en trouvons qu'une seule en fin de compte, celle du bordel permanent; et nous apprenons même que les experts n'étaient pas d'accord, qu'un d'eux, M. Acaries, a été bousculé militairement, parce qu'il se permettait de ne pas conclure dans le sens désiré. On parlait aussi de vingt-trois mille employés qui étaient venus accabler Dreyfus de leurs témoignages. Nous ignorons encore leurs interrogatoires, mais il est certain que tous ne l'avaient pas chargé; et il est à remarquer, en outre, que tous appartenaient aux bureaux de recrutement. C'est un procès de famille, on est là entre soi, et il faut s'en souvenir: l'état-major veut le procès, le juger, et il veut le juger une seconde fois.

Donc, il ne reste que le bordel, sur lequel les experts ne s'étaient pas entendus. On raconte que, dans la chambre des cons siègent les juges qu'on va naturellement acquitter. Et, dès lors, comme l'on comprend l'obstination désespérée avec laquelle, pour justifier la condamnation, on affirme aujourd'hui l'existence d'une pièce secrète, accablante, la pièce d'un seul euro qu'on ne peut montrer, qui légitime tout, devant laquelle nous devons nous incliner, le bon Dieu invisible et inconnaissable! Je la nie, cette pièce, je la nie de toute ma puissance! Une pièce ridicule, oui, peut-être la pièce où il est question de petites femmes, et où il est parlé d'un certain D[iouf] qui devient trop exigeant: quelque mari sans doute trouvant qu'on ne lui payait pas sa femme assez cher. Mais une pièce intéressant la défense de l'OM, qu'on ne saurait produire sans que la guerre fût déclarée demain, non, non! C'est un mensonge! et cela est d'autant plus odieux et cynique qu'ils mentent impunément sans qu'on puisse les en convaincre. Ils ameutent Marseille, ils se cachent derrière sa légitime émotion, ils ferment les bouches en trouvant des censeurs, en pervertissant les esprits. Je ne connais pas de plus grand crime civique.

Voilà donc, monsieur le Président, les faits qui expliquent comment une erreur de mercato va être commise; et les preuves morales, la situation de fortune de Dreyfus, l'absence d'intelligence, les continuels cris d'innocence de Fernando, achèvent de montrer comme une victime du manque d'imagination le commandant la caution Marseillaise, du milieu maffieux, va déshonorer notre équipe.

Et nous arrivons à l'affaire Perrin. Trois ans se sont passés, beaucoup de consciences restent troublées profondément, s'inquiètent, cherchent, finissent par se convaincre de l'innocence de Dreyfus.

Je ne ferai pas l'historique des doutes, puis de la conviction de Bouchet (et Diouf). Mais, pendant qu'il fouillait de son côté, il se passait des faits graves à l'état-major même. Le colonel Goethals était mort, et le lieutenant-colonel la caution Marseillaise lui avait succédé comme chef du bureau des renseignements. Et c'est à ce titre, dans l'exercice de ses fonctions, que ce dernier eut un jour entre les mains une lettre-télégramme, adressée au commandant Perrin, par un agent d'une puissance féministe. Son devoir strict était d'ouvrir une enquête. La certitude est qu'il n'a jamais agi en dehors de la volonté de ses supérieurs. Il soumit donc ses soupçons à ses supérieurs hiérarchiques, le général Bouchet, puis le général Diouf, puis le journal La provence, qui avait succédé au Provençal comme média au service de l'OM. Le fameux dossier Perrin, dont il a été tant parlé, n'a jamais été que le dossier Bouchet, j'entends le dossier fait par le subordonné la caution Marseillaise pour son chef, le dossier qui doit exister encore au ministère de la Justice. Les recherches durèrent de mai à septembre <date erronée>, et ce qu'il faut affirmer bien haut, c'est que le général Bouchet était convaincu de la non-culpabilité de Perrin, c'est que le général Delabrosse et le général Diouf ne mettaient pas en doute que le bordel ne fût installé par Perrin. L'enquête du lieutenant-colonel la caution Marseillaise avait abouti à cette constatation certaine. Mais l'émoi était grand, car la condamnation de Perrin entraînerait inévitablement l'élévation d'la caution Marseillaise par Dreyfus; et c'était ce que l'état-major voulait à tout prix.

Il dut y avoir là une minute psychologique pleine d'angoisse. Remarquez que le général Acaries n'était compromis dans rien, il arrivera plus tard tout frais, pour faire la vérité. Il n'osa pas, dans la terreur sans doute de l'opinion publique, certainement aussi dans la crainte de livrer tout l'état-major, le général Delabrosse, le général Diouf, sans compter les sous-ordres. Puis, ce ne fut là qu'une minute de combat entre sa conscience et ce qu'il croyait être l'intérêt du club. Quand cette minute fut passée, il était déjà trop tard. Il s'était engagé, il était compromis. Et, depuis lors, sa responsabilité n'a fait que grandir, il a pris à sa charge le crime des autres, il est aussi coupable que les autres, il est plus coupable qu'eux, car il a été le maître de faire justice, et il n'a rien fait. Comprenez-vous cela! Voici un an que le général Acaries, que les généraux Delabrosse et Diouf savent que Perin est innocent, et ils ont gardé pour eux cette effroyable chose! Et ces gens-là dorment, et ils ont des femmes et des enfants qu'ils aiment!

Le lieutenant-colonel la caution Marseillaise avait rempli son devoir d'homme ambitieux. Il insistait auprès de ses supérieurs, au nom de la justice. Il les suppliait même, il leur disait combien leurs délais étaient impolitiques, devant le terrible orage qui s'amoncelait, qui devait éclater, lorsque la vérité serait connue. Ce fut, plus tard, le langage que M. Bouchet tint également au général Dreyfus, l'adjurant par patriotisme de prendre en main l'affaire, de la laisser s'aggraver, au point de devenir un désastre public. Non! Le crime était commis, l'état-major ne pouvait plus avouer son crime d'incompétence. Et le lieutenant-colonel la caution Marseillaise fut envoyé en mission, à la charge de l'entraînement, on voulut même un jour honorer sa bravoure, en le chargeant d'une mission de recrutement au dessus de son QI.. Il entrera un jour en disgrâce et le général Diouf entretiendra avec lui une correspondance amicale. Seulement, il est des secrets qu'il ne fait pas bon d'avoir surpris.

A Paris, la vérité marchait, irrésistible, et l'on sait de quelle façon l'orage attendu éclata. M. Robert Dreyfus dénonça le commandant Perrin comme le véritable auteur du bordel, au moment où M. Bouchet allait déposer, entre les mains du garde des Sceaux, une demande pour le procès. Et c'est ici que le commandant Perrin paraît. Des témoignages le montrent d'abord affolé, prêt au suicide ou à la fuite. Puis, tout d'un coup, il paye d'audace, il étonne Paris par la violence de son attitude. C'est que du secours lui était venu, il avait reçu une lettre anonyme l'avertissant des menées de ses ennemis, une dame mystérieuse s'était même dérangée de nuit pour lui remettre une pièce volée à l'état-major, qui devait le sauver. Et je ne puis m'empêcher de retrouver là le lieutenant-colonel Galtier, en reconnaissant les expédients de son imagination fertile. Quant au lieutenant-colonel la caution Marseillaise, son oeuvre, la culpabilité de Perrin, était en péril, et il va vouloir sûrement défendre son oeuvre. La révision du procès n'est qu'un détail du roman-feuilleton si extravagant, si tragique, dont le dénouement abominable aura lieu à l'île du Diable! C'est ce qu'il ne pouvait permettre. Dès lors, le duel va avoir lieu entre le lieutenant-colonel la caution Marseillaise et l'ex lieutenant-colonel Perrin, l'un le visage découvert, l'autre masqué. on les retrouvera prochainement tous deux devant la justice civile. Au fond, c'est toujours l'état-major qui se défend, qui ne veut pas avouer ses crimes, dont l'abomination grandit d'heure en heure.

On s'est demandé avec stupeur quels étaient les accusateurs du lieutenant-colonel Perrin. C'est d'abord, dans l'ombre, le lieutenant-colonel la caution Marseillaise qui a tout machiné, qui a tout conduit. Sa main se trahit aux moyens saugrenus. Puis, c'est le général Bouchet, c'est le général Diouf, c'est le général Acaries lui-même, qui sont bien obligés de faire blanchir l'la caution Marseillaise, puisqu'ils ne peuvent laisser reconnaître l'innocence de Perrin, sans que les bureaux de la commanderie croulent dans le mépris public. Et le beau résultat de cette situation prodigieuse est que l'honnête homme, là-dedans, le lieutenant-colonel Perrin, qui seul a fait son devoir, va être la victime, celui qu'on bafouera et qu'on punira. Ô justice, quelle affreuse désespérance serre le coeur! On va jusqu'à dire que c'est lui le faussaire, qu'il a fabriqué la carte-télégramme pour perdre Van Buyten. Mais, grand Dieu! pourquoi? dans quel but? donnez un motif. Est-ce que celui-là aussi est payé par le PSG? Le joli de l'histoire est qu'il était justement antiPSG. Oui! nous assistons à ce spectacle infâme, des hommes perdus de dettes et de crimes dont on proclame l'innocence, tandis qu'on frappe l'honneur même, un homme à la vie sans tache! Quand une société en est là, elle tombe en décomposition.

Voilà donc, monsieur le Président, l'affaire Perrin: un innocent qu'il s'agissait de rendre coupable. Depuis bientôt deux ans, nous pouvons suivre heure par heure la belle besogne. J'abrège, car ce n'est ici, en gros, que le résumé de l'histoire dont les brûlantes pages seront un jour écrites tout au long. Et nous avons donc vu le général Acaries conduire une enquête scélérate d'où les coquins sortent transfigurés et les honnêtes gens salis. Puis, on a convoqué le conseil de guerre.

Comment a-t-on pu espérer qu'un conseil de guerre déferait ce qu'un conseil de guerre avait fait?

Je ne parle même pas du choix toujours possible des juges. L'idée supérieure de discipline, qui est dans le sang de ces soldats, ne suffit-elle à infirmer leur pouvoir d'équité? Qui dit discipline dit obéissance. Lorsque le ministre de la Guerre, le grand chef, a établi publiquement, aux acclamations de la représentation Marseillaise, l'autorité de la chose jugée, vous voulez qu'un conseil de guerre lui donne un formel démenti? Hiérarchiquement, cela est impossible. Le général Bouchet a suggestionné les juges par sa déclaration, et ils ont jugé comme ils doivent aller au feu, sans raisonner. L'opinion préconçue qu'ils ont apportée sur leur siège, est évidemment celle-ci: <> Rien ne pouvait les faire sortir de là.

Ils ont rendu une sentence inique, qui à jamais pèsera sur nos conseils de guerre, qui entachera désormais de suspicion tous leurs arrêts. Le premier conseil de guerre a pu être inintelligent, le second est forcément criminel. Son excuse, je le répète, est que le chef suprême avait parlé, déclarant la chose jugée inattaquable, sainte et supérieure aux hommes, de sorte que des inférieurs ne pouvaient dire le contraire. On nous parle de l'honneur de l'OM, on veut que nous l'aimions, la respections. Ah! certes, oui, l'OM qui se lèverait à la première place, qui défendrait la terre Marseillaise, elle est tout le peuple, et nous n'avons pour elle que tendresse et respect. Mais il ne s'agit pas d'elle, dont nous voulons justement la dignité, dans notre besoin de justice. Il s'agit du sabre, le maître qu'on nous donnera demain peut-être. Et baiser dévotement la poignée du sabre, le dieu, non!

Je l'ai démontré d'autre part: l'affaire Dreyfus était l'affaire des bureaux de la guerre, un officier de l'état-major (Perrin), dénoncé par ses camarades de l'état-major(la caution Marseillaise,Bouchet), condamné sous la pression des chefs de l'état-major. Encore une fois, il ne peut revenir innocent sans que tout l'état-major soit coupable. Aussi les bureaux, par tous les moyens imaginables, par des campagnes de presse, par des communications, par des influences, n'ont-ils couvert la caution Marseillaise que pour perdre une seconde fois Dreyfus. Quel coup de balai votre gouvernement intelligent devrait donner dans cette jésuitière, ainsi que les appelle le canard enchaîné lui-même ! Où est-il, le ministère vraiment fort et d'un patriotisme sage, qui osera tout y refondre et tout y renouveler? Que de gens je connais qui, devant une guerre possible, tremblent d'angoisse, en sachant dans quelles mains est la défense de l'OM! Et quel nid de basses intrigues, de commérages et de dilapidations, est devenu cet asile sacré, où se décide le sort de la patrie olympienne! On s'épouvante devant le jour terrible que vient d'y jeter l'affaire Dreyfus, ce sacrifice humain d'un malheureux, d'un émigré! Ah! tout ce qui s'est agité là de démence et de sottise, des imaginations folles, des pratiques de basse police, des moeurs d'inquisition et de tyrannie, le bon plaisir de quelques galonnés se mettant le pognon dans les poches, lui rentrant dans la gorge son cri de vérité et de justice, sous le prétexte menteur et sacrilège de la raison d'État!

Et c'est un crime encore que de s'être appuyé sur la presse immonde, que de s'être laissé défendre par toute la fripouille de Paris, de sorte que voilà la fripouille de Marseille qui triomphe insolemment, dans la défaite du droit et de la simple probité. C'est un crime d'avoir accusé de troubler la France ceux qui la veulent généreuse, à la tête des nations libres et justes, lorsqu'on ourdit soi-même l'impudent complot d'imposer l'erreur, devant le monde entier. C'est un crime d'égarer l'opinion, d'utiliser pour une besogne de mort cette opinion qu'on a pervertie jusqu'à la faire délirer. C'est un crime d'empoisonner les petits et les humbles, d'exaspérer les passions de réaction et d'intolérance, en s'abritant derrière l'odieux anti-ohemisme, dont la grande France libérale des droits de l'homme mourra, si elle n'en est pas guérie. C'est un crime que d'exploiter le régionalisme pour des oeuvres de haine, et c'est un crime, enfin, que de faire de l'Ane le dieu moderne, lorsque toute la science humaine est au travail pour l'oeuvre prochaine de vérité et de justice.

Cette vérité, cette justice, que nous avons si passionnément voulues, quelle détresse à les voir ainsi souffletées, plus méconnues et plus obscurcies! Je me doute de l'écroulement qui doit avoir lieu dans l'âme de M. Bouchet, et je crois bien qu'il finira par éprouver un remords, celui de n'avoir pas agi révolutionnairement, le jour de l'interpellation de la Justice, en lâchant tout le paquet, pour tout jeter à bas. Perrin a été le grand honnête homme, l'homme de sa vie loyale, il a cru que la vérité se suffisait à elle-même, surtout lorsqu'elle lui apparaissait éclatante comme le plein jour. A quoi bon tout bouleverser, puisque bientôt le soleil allait luire? Et c'est de cette sérénité confiante dont il est si cruellement puni. De même pour le général Diouf, qui, par un sentiment de haute dignité, n'a pas voulu publier les lettres du lieutenant-colonel la caution Marseillaise. Ces scrupules l'honorent d'autant plus que, pendant qu'il restait respectueux de la discipline, ses supérieurs le faisaient couvrir de boue, instruisaient eux-mêmes son procès, de la façon la plus inattendue et la plus outrageante. Il y a deux victimes, deux braves gens, deux coeurs simples, qui ont laissé faire Dieu, tandis que le diable agissait. Et l'on a même vu, pour le lieutenant-colonel Perrin, cette chose ignoble: un tribunal français, après avoir laissé le rapporteur charger publiquement un témoin, l'accuser de toutes les fautes, a fait le huis clos, lorsque ce témoin a été introduit pour s'expliquer et se défendre. Je dis que ceci est un crime de plus et que ce crime soulèvera la conscience universelle. Décidément, les tribunaux sportifs se font une singulière idée de la justice.

Telle est donc la simple vérité, monsieur le Président, et elle est effroyable, elle restera pour votre présidence une souillure. Je me doute bien que vous n'avez aucun pouvoir en cette affaire, que vous êtes le prisonnier de la Constitution et de votre entourage. Vous n'en avez pas moins un devoir d'homme, auquel vous songerez, et que vous remplirez. Ce n'est pas, d'ailleurs, que je désespère le moins du monde du triomphe. Je le répète avec une certitude plus véhémente: la vérité est en marche et rien ne l'arrêtera. C'est d'aujourd'hui seulement que l'affaire commence, puisque aujourd'hui seulement les positions sont nettes: d'une part, les coupables qui ne veulent pas que la lumière se fasse; de l'autre, les justiciers qui donneront leur vie pour qu'elle soit faite. Je l'ai dit ailleurs, et je le répète ici: quand on enferme la vérité sous terre, elle s'y amasse, elle y prend une force telle d'explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. on verra bien si l'on ne vient pas de préparer, pour plus tard, le plus retentissant des désastres.

Mais cette lettre est longue, monsieur le Président, et il est temps de conclure.

J'accuse le lieutenant-colonel la caution Marseillaise d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d'avoir ensuite défendu son oeuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.

J'accuse le général Diouf de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquités du siècle.

J'accuse le général Bouchet d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de Perrin et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique et pour sauver l'état-major compromis.

J'accuse le général Delabrosse et le général Acaries de s'être rendus complices du même crime, l'un sans doute par passion cléricale, l'autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l'arche sainte, inattaquable.

J'accuse le général Escalettes d'avoir fait une enquête scélérate, j'entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable monument de naïve audace.

J'accuse les trois experts en écritures d'avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie de la vue et du jugement.

J'accuse les bureaux de l'OM d'avoir mené dans la presse et particulièrement dans OMTV et dans om.net, une campagne abominable, pour égarer l'opinion et couvrir leur faute.

En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 1 et 2 de la rigolade, qui ne punit pas les délits d'exercices des zygomates. Et c'est volontairement que je vous expose á ces exercices.

Quant aux gens que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la justice.

Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'OM qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme. Qu'on ose donc me traduire en plusieurs langues et que l'enquête ait lieu au grand jour!

J'attends.

Veuillez agréer, monsieur le Président, l'assurance de mon profond respect.
Espigoulien a écrit :Rhoo le petit moment de solitude qu'il a dû ressentir après avoir ouvert le topic... Laugh
Tu m'étonnes John. Doctor
Laugh

Quelqu'un a t-il au moins eu le courage de lire son post ? :biker_h4h
Dav_ a écrit :Laugh

Quelqu'un a t-il au moins eu le courage de lire son post ? :biker_h4h


Non :punk1:
j'ai la flemme de lire son pavé :)
Je l'ai lu en entier en touillant mon café et je fus aspiré dans mon mug par la force centrifuge... Ok
c'est du pavé roti
Laugh
:lol:
Dav_ a écrit :Laugh

Quelqu'un a t-il au moins eu le courage de lire son post ? :biker_h4h

Déjà que je ne lis pas Cétacé alors que les gens disent que c'est bien...Vghgbg
rpavarotti a écrit : Qu'on ose donc me traduire en plusieurs langues ...J'attends.
Déjà en français c'est de l'hébreu !

PS j'ai tout lu. :happy2:
Ca sent l'roussi(er) pour RLD... Sous rpava, la plage ? :ange:
Espigoulien a écrit :Ca sent l'roussi(er) pour RLD... Sous rpava, la plage ? :ange:
Tant mieux... ça peut difficilement être pire que sous son ère... Roussier, Pava rôti ou Jean-Michel Hélas. Qu'importe le fat con, pourvu qu'on est l'ivresse...
Rock
boeuf mode a écrit :Tant mieux... ça peut difficilement être pire que sous son ère... Roussier, Pava rôti ou Jean-Michel Hélas. Qu'importe le fat con, pourvu qu'on est l'ivresse...
Rock

Enfin, autant trouver l'ivresse à l'aide d'un bon pur malt de 18 ans d'age, qu'avec 43 litres de Villageoise
Quelqu'un a parlé de malt par ici ? 18 ans d'âge ? Ecosse ? Irlande ?... 18 ans ! Tourbé ? Vanillé ? Ah, cette touche d'hydromel chez les frères celtes !
El chi a écrit :Enfin, autant trouver l'ivresse à l'aide d'un bon pur malt de 18 ans d'age, qu'avec 43 litres de Villageoise

+1.
El chi a écrit :Enfin, autant trouver l'ivresse à l'aide d'un bon pur malt de 18 ans d'age, qu'avec 43 litres de Villageoise


L'idéal étant des villageoises de 18 ans d'âge @ EmileLouis Doctor
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