13/01/06 -
Revue de presse : France Football : «Dantin met de l’huile à l’OM»
L’hebdomadaire France Football dresse ce vendredi, sous la plume d’Hélène Foxonet, le portrait de Pierre Dantin, secrétaire général de l’OM. Morceaux choisis.
Pierre Dantin, secrétaire général olympien, allie amour de la ville et savoir universitaire. Homme de passion, mais aussi de sang-froid, il s’impose comme un élément clé du nouveau Marseille.
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«Pierre Dantin est exactement à sa place. Sa fonction va très bien avec ses compétences. Donner une culture d’entreprise, il excelle là-dedans», explique Laurent Grelot, doyen de la faculté des sports de Luminy. Dantin a d’ailleurs choisi de ne pas quitter ses fonctions universitaires, son poste de vice-doyen et son master de management classé dans de les meilleurs en France. D’origine modeste, il revendique tout autant son accent que sa réussite sociale de garçon mûri avant l’âge. Alors qu’il est enfant, son père, ouvrier, est déjà malade et il grandit au rythme des scanners et marqueurs tumoraux. Pierre Dantin comprend très tôt qu’il s’en sortira par la connaissance. «C’était un brave petit, se souvient son ami d’enfance Jean-Louis Sainati, un bon vivant mais qui a toujours travaillé sérieusement avec la volonté d’avancer».
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Le jeune Marseillais enchaîne les formations et collectionne les diplômes. Il commence par un lycée agricole puis accroche une licence de gestion informatique. Il finit par obtenir un master en stratégie d’entreprise. Ses compétences se forgent au gré de sa curiosité en fonction des évolutions de son époque. Très vite, on lui propose la direction de grosses boîtes dans des secteurs divers et variés, promotion immobilière, marketing, etc.
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Sa femme joue dans l’équipe féminine, avec celle de Jackson Richardson, qui évolue alors à l’OM Vitrolles. Le handballeur lui demande de s’occuper de «choses qui le gonflent». Et Dantin met en place autour de lui une structure pour le décharger. Ce modèle de gestion du haut niveau plaît à la Fédération de hand. Adidas lui demande de reproduire cet accompagnement global dans la préparation olympique pour son équipe composée, entre autres, de Laura Flessel, Florian Rousseau et des judokas. Elle fonctionne en 1996 aux JO d’Atlanta. Dans la foulée, il crée un master de management du sport et l’année suivante celui de la haute performance. Il lance aussi sa propre boîte de conseils, Nat Sport Management, avec RLD comme partenaire, ce qui lui vaut d’être appelé par de grosses entreprises soucieuses d’améliorer leur technique managériale. C’est ainsi que Pierre Dantin est appelé pour la première fois à l’OM pour régler une situation tendue au centre de formation.
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«Quand je suis à l’envers, avoue la caution Marseillaise, j’écoute ses remarques. Je n’arrivais pas toujours à peser les conséquences de ce que je disais. Avec lui, je me suis bonifié». Dantin aurait encore une grande influence sur le groupe sportif.
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«C’est quelqu’un qui est marseillais, qui connaît l’OM et le haut niveau, il a plus de recul par rapport à nous, assure Fernandez. Quand il sent que tu as la tête dans le guidon, sa réflexion permet de te faire relativiser les choses, ses exemples du haut niveau te font réfléchir ». Aujourd’hui, sa fonction a pris une autre dimension.
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«J’apprécie son recul, assure Thierry de la Brosse. Son analyse est souvent pertinente et j’aime sa formule : «Je ne suis pas la tranche de jambon que l’on met dans un mauvais sandwich», qu’il rappelle souvent. Il possède un accès au sportif que je n’ai pas. Il permet d’apporter un raisonnement économique dans le sportif». Dantin est maintenant de fait attaché aux relations avec le sportif, à la communication et aux relations humaines. «Je dois rassembler le plus de munitions possibles et les mettre à la disposition du sportif, discuter ensuite avec eux de l’organisation. Je suis un prestataire pour le sportif et un moteur pour le management du club. Pape préside, Thierry gère, je manage. Et ça fonctionne très bien comme ça». En restant directeur de son master – il reçoit ses élèves en tutorat à 7 h 30 le matin – il garde un pied à l’université et…la tête sur les épaules.
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Voilà donc un personnage singulier, bien loin des clichés autour du Marseillais supporter de l’OM, chargé d’apporter un peu d’huile dans les rouages en utilisant le savoir universitaire appliqué à l’entreprise. Sa compétence fait l’unanimité, y compris chez les joueurs. «Pierre est très discret et très intelligent, confirme Barthez. Ce qu’il apporte, c’est la connaissance du haut niveau. Nous sommes sur la même longueur d’onde. Il peut apporter au club le professionnalisme et la rigueur qui font défaut, en prenant en compte le moindre détail. C’est ce qui nous manque pour être au niveau des grands clubs européens.»
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Le Marseillais qu’il est, passionné par l’OM, sait très bien qu’on peut devenir fou à un tel poste. «Mais même s’il va vite, trop vite parfois pour le milieu universitaire, il est tout sauf fou», rétorque Laurent Grelot.
Extraits de l’article «Dantin met de l’huile à l’OM»,
signé Hélène Foxonet, et publié le vendredi 13 janvier dans France Football.