24-05-2005, 20:30
C’est l’avant dernier point presse de la saison!
C’est du premier degré. Ce fameux balancier marseillais qui va de droite à gauche, de gauche à droite on ne sait pas s’il va s’arrêter à droite ou à gauche. Conformément aux infos ou aux pseudo infos que nous avons au quotidien... Les pseudos infos, on les a eues la semaine dernière.
Permettez-moi de ne pas à rajouter à la confusion. Je vais m’en tenir à des propos plus conformes au rapprochement que j’ai par rapport à mon match. Moi je me rapproche plus du match.
Vous nous ferez une annonce d’ici dimanche avant de partir pour la Chine ?
Non parce que je suis en mission à l’Olympique de Marseille et j’ai la responsabilité d’assumer après le match de Bordeaux, une autre charge, de me rendre en Chine toujours par rapport à la responsabilité qui est la mienne. Pour ne pas en rajouter par rapport à cet effet de balancier où effectivement il y a beaucoup de choses qui se disent et qui ne sont souvent pas vérifiables, donc je ne vais pas en rajouter par rapport à cela. En ce qui me concerne ça se passera après la fin du championnat. On peut dire avant la fin juillet. Là on est dans les cordes… ce sont les propos d’un homme responsable. L’information du jour c’est…
Mais il faut répondre avant le 27 juin ?
L’information du jour : les entraîneurs c’est comme les cocus, ce sont les derniers informés.
Vous intervenez dans le choix de disputer ou non l’Intertoto ?
On ne peut pas imaginer ça. On est toujours dans la phase, même si on n’a pas les cartes en main, malgré la joie qui habite nos amis Rennais et l’euphorie qui les gagne, je pense que c’est prématuré de nous enterrer et c’est prématuré de les voir gagnant. La seule voie du succès pour nous c’est la victoire. On le sait. A l’image de cet état, on n’est pas euphorique bien évidemment, on a conscience qu’il ne suffit pas non plus seulement de penser à notre résultat, il faut aussi imaginer que les autres fassent une contre-performance, mais on ne peut pas non plus d’imaginer que le PSG va perdre ce match. On peut imaginer quand même que sur cette dernière journée tout est possible. Tous les ans, souvent, pour attribuer les prix, les premiers prix comme le second prix, on s’aperçoit que c’est toujours presque à la dernière journée. Les statistiques le prouvent. Lorsqu’on parle de dernière journée, on parle des cinq dernières minutes. Moi j’ai envie d’écouter dans les cinq dernières minutes… but ici, but… à Bordeaux.
Le dernier match, c’est les dernières minutes. Nous sommes dans cette configuration là. C’est pour ça que nous sommes dans cette situation de penser que nous avons la possibilité encore une fois d’être européen. C’est ça l’idée qu’on se fait de ce dernier match. On n’est plus maîtres de notre destin mais quand même la configuration de la situation, contre une équipe bordelaise qui, vous l’avez bien compris, n’est pas sauvée, mais on se demande si finalement ce n’est pas mieux d’aller jouer dans cette tension là. C’est un match pour eux qui est très important. On ne peut même imaginer que les joueurs auront plus de difficulté à s’exprimer. On est dans la situation de se dire que c’est dans cette configuration là qu’on peut presque sauver notre saison. Ça serait ça le terme sur ce match on peut transformer notre saison qui risque d’être très insatisfaisante si on est cinquième du championnat, ou sixième et qui peut se transformer par la magie le football en une saison finalement satisfaisante si on est Européen.
Vous étiez cinquième lorsque vous êtes arrivés. Vous êtes cinquième aujourd’hui. Vous avez un sentiment de gâchis ?
Il est trop tôt pour le dire. Il nous manque la clef de la dernière partie du championnat. C’est là que tout va s’afficher. Il sera assez temps pour faire cette analyse. Il y aura sûrement la possibilité d’utiliser éventuellement cette expression. Sûrement on trouvera la place de la mettre quelque part. Mais pour le moment on se doit de ne pas renoncer et de comprendre qu’un championnat c’est quand même sur l’ensemble des compétitions et que la 38e journée peut nous réserver une belle surprise. En plus on a les statistiques pour nous à l’extérieur. Je parle avant de jouer Bordeaux. La statistique peut nous permettre de couper court à la statistique qui appartient à la relation Bordeaux, Marseille, effectivement, j’ai appris que depuis 27 ans… vous vous rendez compte le challenge ?
Le premier qui marque va fermer le jeu ?
Je ne pense pas que nous sommes une équipe qui soit dans cet esprit à l’italienne. On a montré cette année, quand on mène au score, on ne gère pas dans l’esprit tactique, on le gère ou plus dans le caractère. On s’accroche. Si on mène au score on retrouvera sans aucun doute les capacités qui ont fait notre force justement sur la statistique de prendre des points à l’extérieur. On a toujours pris nos points à l’extérieur en affichant cette valeur psychologique, mentale. En tout cas cette statistique à l’extérieur nous va bien plus que la statistique qui nous montrait avant le match de Lyon, qu’on était l’équipe qui était première à l’extérieur. Ça montre qu’il y a un fossé entre le domicile et l’extérieur. Ça doit nous permettre d’analyser la situation, sûrement quelque part, la fragilité de cette équipe qui est plus forte hors de ses bases. Dans la mesure où on fait un match à l’extérieur, contre Bordeaux, un match important, on peut penser que nos statistiques sont à notre avantage aujourd’hui. À confirmer bien sûr contre Bordeaux. C’est une situation qui est quand même à notre avantage. C’est un élément à notre avantage contre une équipe qui ne sera pas libérée de toute façon parce que cette équipe n’est pas sauvée. Elle aura un poids important sur ses épaules.
Vous comptez aligner une équipe particulièrement offensive ?
Quand vous regardez la configuration de l’équipe marseillaise depuis quelques temps, on ne peut pas dire quelle est défensive. Je parle du style des joueurs.
Les Parisiens vont jouer le jeu ?
Je pense que c’est un club qui est un peu comme le nôtre c’est-à-dire devant son public, ils viennent d’essuyer une défaite à Metz, avec un nouveau président, c’est un club qui enclenche un processus d’avenir, je pense que terminer le dernier match à domicile, devant ses supporteurs, il y a quand même la pression de bien terminer. En tout cas de ne pas perdre. C’est une situation qui nous avantage aussi, en cas de victoire. Nous on va à Bordeaux pour gagner. Je crois que Paris aura cette contrainte de montrer la voie pour la prochaine saison. Il y a aussi la possibilité pour Paris d’accrocher l’Intertoto. On s’aperçoit à l’image de Lille que ça peut amener à des satisfactions. L’Intertoto, c’est aussi une façon de préparer l’équipe avant la saison même si ça nécessite sûrement une préparation un peu différente que pour le championnat. C’est une préparation comme une autre. Le joueur préfère faire un match que de se préparer en montagne.
L’équipe a souvent raté ses matchs décisifs ?
C’est vrai qu’on ne maîtrise pas tout. Il y a sûrement des raisons qui ont fait qu’on est passé de cycle de champion à un cycle de relégué. Il y a pleins d’explications. Il y a le syndrome du Vélodrome, de l’affaire de Casablanca, voire le calendrier allégé, on a perdu à Saint-Étienne un match clef qu’on aurait peut-être pas du jouer. On peut analyser les paramètres qui nous ont fait défaut pour analyser pourquoi on est passé d’un état à un autre. Mais pour avoir autant de fossé entre cette phase ascendante de champion et cette phase de relégué, on peut imaginer qu’il y a quelque chose qui a touché la confiance, le processus psychologique. Il y a sûrement des choses très profondes qui ont fait que, à domicile particulièrement, on sait que lorsqu’on gagne des matchs à domicile, on n’a pas besoin toujours d’être bon, surtout lorsqu’on dit domicile à Marseille avec tout ce que cela comprend comme public, la pression qu’on met sur l’adversaire. Puis là, finalement, on n’est pas passé. Donc il y a des éléments en profondeur qu’il va falloir étudier vraiment. La bête noire il va falloir bien l’étudier. Comment expliquer ? Franchement je n’ai pas toutes les données aujourd’hui, à chaud comme ça. Il y a peut-être des choses qui vont se délier après. Comment on peut imaginer d’être passé d’un état à l’extérieur à un état à domicile avec autant de déficit. Je suis incapable de vous dire ce qui peut aujourd’hui provoquer le déclic. Je ne sais pas. Il y a quand même une incertitude à ce niveau-là. Si j’avais la réponse, je n’hésiterais pas à la mettre en place. Donc il y a une incertitude qui peut se traduire par une image de dire, ça passe ou ça casse. C’est presque ça. C’est la pièce qu’on jette. On n’en est presque réduit à cette notion là. 50/50. On y va avec, je pense, cette image.
Vous êtes personnellement touché ?
Il y a encore trop tôt. L’échec ou la réussite ce n’est pas simplement le tableau d’affichage. Moi, je m’attache beaucoup plus à avoir fait passer des messages et à avoir eu la satisfaction d’avoir changé les comportements, les choses. On sait que la réussite c’est une association de processus. On sait très bien qu’on gagne des matchs qu’on ne mérite pas et qu’on perd des matchs qu’on mérite de gagner. Il est trop tôt pour pouvoir analyser si je considère cette année comme un gâchis ou comme une situation d’échec. S’il n’y a pas obtention d’Europe, vous comprendrez bien que moi je considère que c’est un échec par rapport aux attentes. Et que ces attentes étaient en relation directe avec la puissance du moteur ? Ça c’est une analyse qu’on pourra faire. Et par rapport au fait que le club était formaté Europe que les exigences des dirigeants étaient Europe, que le recrutement a été fait dans l’objectif d’atteindre Europe, c’est tenir compte des aléas de la saison, de ne pas y arriver, c’est un échec. Après, les responsabilités seront étudiées. Qu’il faudra voir où est-ce qu’il y a eu des manques. C’est comme ça qu’il va falloir analyser la saison. C’est une façon de se projeter sur la saison future et de corriger les paramètres qui ont fait défaut. Cette année il ne faut pas la mettre à la poubelle.
Pourquoi ne faites-vous pas remarquer que vous avez pris le train en marche ?
Je ne peux pas parler d’échec sportif tant que la saison n’est pas terminée. Si samedi soir on est quatrième du championnat, ça sera une saison largement satisfaisante compte tenu justement des péripéties. Si on est cinquième, l’analyse sera complètement différente.
Mais quatrième c’est un échec pour le club ?
Si c’est pour être un quatrième et juste se dire on est européen et que derrière tout ça il n’y a pas la volonté d’avoir analysé lucidement la saison, d’avoir renforcé ce qui n’a pas été. La place de quatrième c’est un ticket. C’est ce que dit Trappatoni. Il est champion avec Benfica mais il ne veut pas rester. Il se tire parce qu’il sait que l’année prochaine cette machine là ne va pas passer le premier tour. Avoir le ticket d’être quatrième et de ne pas avoir les moyens d’analyser cette saison, de renforcer l’équipe et de se dire, on a le ticket mais maintenant on se donne quoi comme plan ? A la marseillaise on va dire on veut gagner la coupe de l’UEFA. Non. C’est on espère gagner la coupe de l’UEFA. Dans notre esprit, on veut tous la gagner. On est 200 clubs. Il faut connaître le projet européen que Marseille se donne dans les cinq prochaines années. Il faut un lien entre la puissance de la machine, de l’équipe en rapport direct avec les objectifs à atteindre. Si vous nous promettez une fortune pour sauter 3 m 50 en hauteur, je veux dire donner moi cent francs et je saute la petite barre. Là je suis sûr de gagner.
Comme dit Pape, trois renforts suffisent ?
Ça dépend où ils sont. De toute façon la notion de stabilité et je n’ai passé cessé de la marteler. Penser que la stabilité c’est tenir compte de ceux qui seront présents, de renforcer cette équipe a des postes… quand il dit trois recrues, je pense qu’il a voulu dire trois recrues majeures, mais on sait très bien qu’il va nous falloir des compléments dans les postes mineurs. Il y a des postes à doubler. Il y a des joueurs qui reviennent de prêts, d’autres qui sont en fin de contrat. Il y a une donnée qu’il faut associer au recrutement, c’est la notion de complémentarité. Il ne faut pas aller chercher le meilleur attaquant. Il faut aussi penser à l’association et au partenariat. Le recrutement est réussi lorsqu’il y a cette notion d’adhésion et de partenariat. La notion de complémentarité est un élément aussi important que la notion de recrutement dans l’effectif. C’est comme ça qu’on prépare l’avenir. Etre cinquième c’est parfois mieux que d’être européen. Ça permet de préparer l’avenir. C’est cette valeur-là qu’il faut communiquer aux supporteurs. Etre quatrième ou troisième aujourd’hui, on saitt très bien que ce n’est pas rendre service au club. Sauf pour les égos de dire "je suis un bon entraîneur, j’ai réussi." Mais comme l’a dit Pape Diouf, c’est une place qu’on a occupée par défaut.
Mais on est piégé par l’attente ou par le passé du club. Le passé a été tellement fort, les gens ont tellement rêvé, à chaque rendez-vous il y avait du spectacle, de la réussite, la fête. Les supporteurs qui viennent nous supporter ont vécu ça il y a 10 ou 12 ans et qui aujourd’hui ne le connaissent pas. C’est une frustration liée au passé. On a l’impression que le passé on ne pourra plus le retrouver. Ça rend douloureux la réalité d’aujourd’hui. Moi je ne gère que la réalité. C’est une nouvelle génération, une nouvelle mentalité, des joueurs qui ne sont plus dans le patriotisme du maillot. La notion de l’ancien, du passé, de l’histoire sont des choses qui partent en fumée. Aujourd’hui de la cérémonie de donner le maillot à un joueur, comme on peut le faire au rugby, par un ancien, sont des choses qui n’appartiennent plus au football d’aujourd’hui. On le voit avec les clubs qui doivent se sauver. Nantes, Bordeaux doivent se sauver mais est-ce que le joueur en lui-même est investi du patrimoine du club. Non, c’est un joueur professionnel qui est là aujourd’hui et qui ne sera plus là demain. On ne sait pas jusqu’à quel point il y a un investissement pour sauver le club. Pas le club aujourd’hui, mais le club pour tout ce qu’il représente en terme de passer. C’est là, la force des Italiens. Tous les joueurs qui terminent sont mis en place dans un processus interne du club et on s’aperçoit qu’il y a toujours un joueur de 35 ans dans l’effectif. Le gars ne fait pas l’année de trop mais il a la charge de rappeler aux plus jeunes le chemin à parcourir. On a le sentiment qu’eux ne lâchent jamais la fibre. Ici on peut se retrouver demain avec des jeunes qui arrivent, dans un effectif complètement nouveau, qui découvrent et qui n’ont plus le lien avec le passé. C’est peut-être là qu’il y a eu un déficit. Il y a eu des changements dans l’équipe et on a peut-être fait sauter le maillon qui était chargé de dire aux joueurs, là tu es assis sur le siège de tel joueur, c’est lourd le maillot que tu vas porter. On a dilué ces valeurs là. Le poids du passé, je trouve qu’on le trouve plus dans les grandes entreprises et particulièrement en Italie voir au Real de Madrid. Lorsque le joueur vient ici, il sait qu’il a une charge. On doit lui rappeler sans cesse. Si on ne lui rappelle pas, les fantômes doivent lui rappeler. On a besoin de ces choses à Marseille.
Lorsque vous dites être quatrième ou troisième ce n’est pas rendre service au club, ce n’est pas en contradiction avec le fait de vouloir aller gagner à Bordeaux ?
Je dis troisième…
Non vous avez dit être quatrième ou troisième ce n’est pas rendre service au club
Non 3ème mais peu importe. Je lis des choses à droite et à gauche. Moi j’espère qu’il va y avoir un rapprochement. Mais si ce rapprochement c’est pour se mettre d’accord pour me virer, je trouve ça léger. Si c’est un rapprochement dans l’esprit que derrière tout ça, il y a un vrai projet sportif, une vraie analyse de ce qui s’est passé, alors je souhaite qu’il y ait ce rapprochement. D’un côté il y a là un qui a le message verbal, qui est à présent, serein. On a besoin de cette sagesse. Puis il y a là un autre qui incarne parfaitement les caractéristiques culturelles de cette ville.
Des noms ?
On saura tous deviner. Qu’il y ait cette adhésion, je considère que c’est delà stabilisé et on en a besoin, mais si c’est pour se mettre d’accord pour dire il faut virer l’entraîneur, moi je dis c’est léger. J’espère qu’ils ne dépensent pas trop d’énergie pour ça ! J’espère qu’ils perdent de l’énergie en mettant sur pied un vrai dossier costaud, au pire ils pourraient même se la jouer tranquille. Mais si c’est juste de l’énergie pour me virer, parce qu’à priori, ils sont d’accord là-dessus, je trouve ça léger. Je ne tiens pas compte de ce qui est écrit… La semaine dernière on a eu notre lot. Metsu, Drogba et maintenant les rapprochements, on ne sait plus ce qui est vrai ou faux. Le balancier il s’arrête ou ? Ces éléments là appartiennent à l’exposition médiatique du club. Je ne tiens pas compte mais je lis. Dans les grandes entreprises on recherche la notion de famille mais on la trouve plus à FR3 qu’à TF1. Je ne crois pas au fait de dire on s’aime, on va réussir. Ca peut être un plus. L’objectif de l’entraîneur, c’est de mettre tout le monde dans le même sens en sachant qu’il y a des différences et que l’objectif c’est que ces différences ne s’accroissent pas. L’objectif c’est rentabilité, l’efficacité.
Vous parlez des projets de cinq ans vous vous intégrez dans ce projet ?
Moi je ne rapproche du match de Bordeaux. Mon avenir sera décidé après la fin du championnat. Lorsque la mission qui m’a été confiée sera terminée. Que je puisse partager l’analyse de cette saison, parce que c’est quand même mon devoir d’apporter l’eau au moulin ou la pierre à l’édifice, je pense que ça se fera entre hommes de bonne volonté. L’importance ce n’est pas par rapport à moi. C’est d’avoir l’analyse intelligente sur ce qui a manqué et sur ce qui doit exister l’année prochaine.
Votre avenir dépend de vous, c’est vous qui allez dire je pars ?
C’est un montage juridique. Ça veut dire que c’est moi qui aurais le dernier mot. Je n’ai pas pris ma décision.
Vous n’avez plus de rapports avec ceux qui dirigent ?
Aujourd’hui j’ai toutes les conditions pour faire mon travail. Je suis en rapport avec les dirigeants. Je suis en relation sur la mission qui n’est pas terminée.
Vous voulez rester ?
Ce n’est pas comme ça qu’il faut poser la question. Ce n’est pas comme ça que ça se passe. Je ne suis pas dans une situation d’imposer le projet sportif. Je peux avoir des idées sur la façon de renforcer l’équipe, sur la façon de concevoir une nouvelle organisation technique. Et je le fais par rapport à la responsabilité qui est la mienne aujourd’hui. J’ai étudié mes propres paramètres et c’est vrai que, en cinq mois, on ne sait pas si on est en position d’observation ou en situation d’audit. Qu’on le veuille ou non lorsqu’on prend un train en marche, on est quand même dans une situation où on est obligé de s’adapter à la situation. Est-ce que moi j’estime que j’ai pu faire mon travail à tel pourcentage, ou bien est-ce que j’ai été obligé de quand même de m’adapter, d’accompagner certains secteurs et de toucher à certains autres ou d’amener les uns sur les pistes. On peut quand même imaginer que le fait de prendre le train en marche, je ne suis pas dans la même situation si je prends une saison au départ, que je fais un choix sur la façon de concevoir les choses, la façon dont je mets mes règles en place, il faut savoir que lorsque j’arrive les dés sont jetés. Il faut les jouer en tenant compte des réalités. On peut estimer quand même que j’ai été autant en phase d’observation, d’adaptation, de composer aussi en fonction d’un état qui était le mien. Ça c’est une réalité.
Vous avez rendez-vous ?
Pour l’instant il n’y a pas de rendez-vous qui est pris. Moi je suis dans une situation où je ne commande pas l’avenir.
Si vous partez ça sera à vos conditions ?
Si éventuellement on me faisait la proposition de continuer, vous comprenez bien que je pose des conditions. C’est mon devoir de mettre en place tout l’ensemble qui représentera mes nouvelles responsabilités en tenant compte de ce que j’ai vécu cette année. J’aurais des souhaits qui seront partagés avec ceux qui auront leur mot à dire en disant nous, le projet sportif, c’est comme ça qu’on le conçoit. Est-ce que vous, vous vous inscrivez dans cette tonalité ? C’est la première question à poser. Dans quelles conditions vous souhaiteriez éventuellement vous mettre d’accord ? Ca c’est la négociation.
Vous avez parlé de tout ça ?
Non. L’avenir ne m’appartient pas dans le sens où on verra comment ça va se passer.
Vous ne pensez pas jouer un peu contre les joueurs qui voudraient rapidement connaître le nom du futur entraîneur ?
Moi je crois à la notion de fin de cycle. Il y a un championnat à terminer. Je ne vois pas pourquoi, à la veille d’un match aussi important, on aurait des états d’âme sur notre avenir personnel. Tout le monde est payé. La plus belle délicatesse est de remplir son contrat. Moi je suis en mission. Tout ce qui est en dehors, c’est des spéculations. C’est l’avenir. Moi on ne m’a pas demandé de réfléchir à l’avenir. On m’a demandé de terminer la mission qui est la mienne.
C’est du premier degré. Ce fameux balancier marseillais qui va de droite à gauche, de gauche à droite on ne sait pas s’il va s’arrêter à droite ou à gauche. Conformément aux infos ou aux pseudo infos que nous avons au quotidien... Les pseudos infos, on les a eues la semaine dernière.
Permettez-moi de ne pas à rajouter à la confusion. Je vais m’en tenir à des propos plus conformes au rapprochement que j’ai par rapport à mon match. Moi je me rapproche plus du match.
Vous nous ferez une annonce d’ici dimanche avant de partir pour la Chine ?
Non parce que je suis en mission à l’Olympique de Marseille et j’ai la responsabilité d’assumer après le match de Bordeaux, une autre charge, de me rendre en Chine toujours par rapport à la responsabilité qui est la mienne. Pour ne pas en rajouter par rapport à cet effet de balancier où effectivement il y a beaucoup de choses qui se disent et qui ne sont souvent pas vérifiables, donc je ne vais pas en rajouter par rapport à cela. En ce qui me concerne ça se passera après la fin du championnat. On peut dire avant la fin juillet. Là on est dans les cordes… ce sont les propos d’un homme responsable. L’information du jour c’est…
Mais il faut répondre avant le 27 juin ?
L’information du jour : les entraîneurs c’est comme les cocus, ce sont les derniers informés.
Vous intervenez dans le choix de disputer ou non l’Intertoto ?
On ne peut pas imaginer ça. On est toujours dans la phase, même si on n’a pas les cartes en main, malgré la joie qui habite nos amis Rennais et l’euphorie qui les gagne, je pense que c’est prématuré de nous enterrer et c’est prématuré de les voir gagnant. La seule voie du succès pour nous c’est la victoire. On le sait. A l’image de cet état, on n’est pas euphorique bien évidemment, on a conscience qu’il ne suffit pas non plus seulement de penser à notre résultat, il faut aussi imaginer que les autres fassent une contre-performance, mais on ne peut pas non plus d’imaginer que le PSG va perdre ce match. On peut imaginer quand même que sur cette dernière journée tout est possible. Tous les ans, souvent, pour attribuer les prix, les premiers prix comme le second prix, on s’aperçoit que c’est toujours presque à la dernière journée. Les statistiques le prouvent. Lorsqu’on parle de dernière journée, on parle des cinq dernières minutes. Moi j’ai envie d’écouter dans les cinq dernières minutes… but ici, but… à Bordeaux.
Le dernier match, c’est les dernières minutes. Nous sommes dans cette configuration là. C’est pour ça que nous sommes dans cette situation de penser que nous avons la possibilité encore une fois d’être européen. C’est ça l’idée qu’on se fait de ce dernier match. On n’est plus maîtres de notre destin mais quand même la configuration de la situation, contre une équipe bordelaise qui, vous l’avez bien compris, n’est pas sauvée, mais on se demande si finalement ce n’est pas mieux d’aller jouer dans cette tension là. C’est un match pour eux qui est très important. On ne peut même imaginer que les joueurs auront plus de difficulté à s’exprimer. On est dans la situation de se dire que c’est dans cette configuration là qu’on peut presque sauver notre saison. Ça serait ça le terme sur ce match on peut transformer notre saison qui risque d’être très insatisfaisante si on est cinquième du championnat, ou sixième et qui peut se transformer par la magie le football en une saison finalement satisfaisante si on est Européen.
Vous étiez cinquième lorsque vous êtes arrivés. Vous êtes cinquième aujourd’hui. Vous avez un sentiment de gâchis ?
Il est trop tôt pour le dire. Il nous manque la clef de la dernière partie du championnat. C’est là que tout va s’afficher. Il sera assez temps pour faire cette analyse. Il y aura sûrement la possibilité d’utiliser éventuellement cette expression. Sûrement on trouvera la place de la mettre quelque part. Mais pour le moment on se doit de ne pas renoncer et de comprendre qu’un championnat c’est quand même sur l’ensemble des compétitions et que la 38e journée peut nous réserver une belle surprise. En plus on a les statistiques pour nous à l’extérieur. Je parle avant de jouer Bordeaux. La statistique peut nous permettre de couper court à la statistique qui appartient à la relation Bordeaux, Marseille, effectivement, j’ai appris que depuis 27 ans… vous vous rendez compte le challenge ?
Le premier qui marque va fermer le jeu ?
Je ne pense pas que nous sommes une équipe qui soit dans cet esprit à l’italienne. On a montré cette année, quand on mène au score, on ne gère pas dans l’esprit tactique, on le gère ou plus dans le caractère. On s’accroche. Si on mène au score on retrouvera sans aucun doute les capacités qui ont fait notre force justement sur la statistique de prendre des points à l’extérieur. On a toujours pris nos points à l’extérieur en affichant cette valeur psychologique, mentale. En tout cas cette statistique à l’extérieur nous va bien plus que la statistique qui nous montrait avant le match de Lyon, qu’on était l’équipe qui était première à l’extérieur. Ça montre qu’il y a un fossé entre le domicile et l’extérieur. Ça doit nous permettre d’analyser la situation, sûrement quelque part, la fragilité de cette équipe qui est plus forte hors de ses bases. Dans la mesure où on fait un match à l’extérieur, contre Bordeaux, un match important, on peut penser que nos statistiques sont à notre avantage aujourd’hui. À confirmer bien sûr contre Bordeaux. C’est une situation qui est quand même à notre avantage. C’est un élément à notre avantage contre une équipe qui ne sera pas libérée de toute façon parce que cette équipe n’est pas sauvée. Elle aura un poids important sur ses épaules.
Vous comptez aligner une équipe particulièrement offensive ?
Quand vous regardez la configuration de l’équipe marseillaise depuis quelques temps, on ne peut pas dire quelle est défensive. Je parle du style des joueurs.
Les Parisiens vont jouer le jeu ?
Je pense que c’est un club qui est un peu comme le nôtre c’est-à-dire devant son public, ils viennent d’essuyer une défaite à Metz, avec un nouveau président, c’est un club qui enclenche un processus d’avenir, je pense que terminer le dernier match à domicile, devant ses supporteurs, il y a quand même la pression de bien terminer. En tout cas de ne pas perdre. C’est une situation qui nous avantage aussi, en cas de victoire. Nous on va à Bordeaux pour gagner. Je crois que Paris aura cette contrainte de montrer la voie pour la prochaine saison. Il y a aussi la possibilité pour Paris d’accrocher l’Intertoto. On s’aperçoit à l’image de Lille que ça peut amener à des satisfactions. L’Intertoto, c’est aussi une façon de préparer l’équipe avant la saison même si ça nécessite sûrement une préparation un peu différente que pour le championnat. C’est une préparation comme une autre. Le joueur préfère faire un match que de se préparer en montagne.
L’équipe a souvent raté ses matchs décisifs ?
C’est vrai qu’on ne maîtrise pas tout. Il y a sûrement des raisons qui ont fait qu’on est passé de cycle de champion à un cycle de relégué. Il y a pleins d’explications. Il y a le syndrome du Vélodrome, de l’affaire de Casablanca, voire le calendrier allégé, on a perdu à Saint-Étienne un match clef qu’on aurait peut-être pas du jouer. On peut analyser les paramètres qui nous ont fait défaut pour analyser pourquoi on est passé d’un état à un autre. Mais pour avoir autant de fossé entre cette phase ascendante de champion et cette phase de relégué, on peut imaginer qu’il y a quelque chose qui a touché la confiance, le processus psychologique. Il y a sûrement des choses très profondes qui ont fait que, à domicile particulièrement, on sait que lorsqu’on gagne des matchs à domicile, on n’a pas besoin toujours d’être bon, surtout lorsqu’on dit domicile à Marseille avec tout ce que cela comprend comme public, la pression qu’on met sur l’adversaire. Puis là, finalement, on n’est pas passé. Donc il y a des éléments en profondeur qu’il va falloir étudier vraiment. La bête noire il va falloir bien l’étudier. Comment expliquer ? Franchement je n’ai pas toutes les données aujourd’hui, à chaud comme ça. Il y a peut-être des choses qui vont se délier après. Comment on peut imaginer d’être passé d’un état à l’extérieur à un état à domicile avec autant de déficit. Je suis incapable de vous dire ce qui peut aujourd’hui provoquer le déclic. Je ne sais pas. Il y a quand même une incertitude à ce niveau-là. Si j’avais la réponse, je n’hésiterais pas à la mettre en place. Donc il y a une incertitude qui peut se traduire par une image de dire, ça passe ou ça casse. C’est presque ça. C’est la pièce qu’on jette. On n’en est presque réduit à cette notion là. 50/50. On y va avec, je pense, cette image.
Vous êtes personnellement touché ?
Il y a encore trop tôt. L’échec ou la réussite ce n’est pas simplement le tableau d’affichage. Moi, je m’attache beaucoup plus à avoir fait passer des messages et à avoir eu la satisfaction d’avoir changé les comportements, les choses. On sait que la réussite c’est une association de processus. On sait très bien qu’on gagne des matchs qu’on ne mérite pas et qu’on perd des matchs qu’on mérite de gagner. Il est trop tôt pour pouvoir analyser si je considère cette année comme un gâchis ou comme une situation d’échec. S’il n’y a pas obtention d’Europe, vous comprendrez bien que moi je considère que c’est un échec par rapport aux attentes. Et que ces attentes étaient en relation directe avec la puissance du moteur ? Ça c’est une analyse qu’on pourra faire. Et par rapport au fait que le club était formaté Europe que les exigences des dirigeants étaient Europe, que le recrutement a été fait dans l’objectif d’atteindre Europe, c’est tenir compte des aléas de la saison, de ne pas y arriver, c’est un échec. Après, les responsabilités seront étudiées. Qu’il faudra voir où est-ce qu’il y a eu des manques. C’est comme ça qu’il va falloir analyser la saison. C’est une façon de se projeter sur la saison future et de corriger les paramètres qui ont fait défaut. Cette année il ne faut pas la mettre à la poubelle.
Pourquoi ne faites-vous pas remarquer que vous avez pris le train en marche ?
Je ne peux pas parler d’échec sportif tant que la saison n’est pas terminée. Si samedi soir on est quatrième du championnat, ça sera une saison largement satisfaisante compte tenu justement des péripéties. Si on est cinquième, l’analyse sera complètement différente.
Mais quatrième c’est un échec pour le club ?
Si c’est pour être un quatrième et juste se dire on est européen et que derrière tout ça il n’y a pas la volonté d’avoir analysé lucidement la saison, d’avoir renforcé ce qui n’a pas été. La place de quatrième c’est un ticket. C’est ce que dit Trappatoni. Il est champion avec Benfica mais il ne veut pas rester. Il se tire parce qu’il sait que l’année prochaine cette machine là ne va pas passer le premier tour. Avoir le ticket d’être quatrième et de ne pas avoir les moyens d’analyser cette saison, de renforcer l’équipe et de se dire, on a le ticket mais maintenant on se donne quoi comme plan ? A la marseillaise on va dire on veut gagner la coupe de l’UEFA. Non. C’est on espère gagner la coupe de l’UEFA. Dans notre esprit, on veut tous la gagner. On est 200 clubs. Il faut connaître le projet européen que Marseille se donne dans les cinq prochaines années. Il faut un lien entre la puissance de la machine, de l’équipe en rapport direct avec les objectifs à atteindre. Si vous nous promettez une fortune pour sauter 3 m 50 en hauteur, je veux dire donner moi cent francs et je saute la petite barre. Là je suis sûr de gagner.
Comme dit Pape, trois renforts suffisent ?
Ça dépend où ils sont. De toute façon la notion de stabilité et je n’ai passé cessé de la marteler. Penser que la stabilité c’est tenir compte de ceux qui seront présents, de renforcer cette équipe a des postes… quand il dit trois recrues, je pense qu’il a voulu dire trois recrues majeures, mais on sait très bien qu’il va nous falloir des compléments dans les postes mineurs. Il y a des postes à doubler. Il y a des joueurs qui reviennent de prêts, d’autres qui sont en fin de contrat. Il y a une donnée qu’il faut associer au recrutement, c’est la notion de complémentarité. Il ne faut pas aller chercher le meilleur attaquant. Il faut aussi penser à l’association et au partenariat. Le recrutement est réussi lorsqu’il y a cette notion d’adhésion et de partenariat. La notion de complémentarité est un élément aussi important que la notion de recrutement dans l’effectif. C’est comme ça qu’on prépare l’avenir. Etre cinquième c’est parfois mieux que d’être européen. Ça permet de préparer l’avenir. C’est cette valeur-là qu’il faut communiquer aux supporteurs. Etre quatrième ou troisième aujourd’hui, on saitt très bien que ce n’est pas rendre service au club. Sauf pour les égos de dire "je suis un bon entraîneur, j’ai réussi." Mais comme l’a dit Pape Diouf, c’est une place qu’on a occupée par défaut.
Mais on est piégé par l’attente ou par le passé du club. Le passé a été tellement fort, les gens ont tellement rêvé, à chaque rendez-vous il y avait du spectacle, de la réussite, la fête. Les supporteurs qui viennent nous supporter ont vécu ça il y a 10 ou 12 ans et qui aujourd’hui ne le connaissent pas. C’est une frustration liée au passé. On a l’impression que le passé on ne pourra plus le retrouver. Ça rend douloureux la réalité d’aujourd’hui. Moi je ne gère que la réalité. C’est une nouvelle génération, une nouvelle mentalité, des joueurs qui ne sont plus dans le patriotisme du maillot. La notion de l’ancien, du passé, de l’histoire sont des choses qui partent en fumée. Aujourd’hui de la cérémonie de donner le maillot à un joueur, comme on peut le faire au rugby, par un ancien, sont des choses qui n’appartiennent plus au football d’aujourd’hui. On le voit avec les clubs qui doivent se sauver. Nantes, Bordeaux doivent se sauver mais est-ce que le joueur en lui-même est investi du patrimoine du club. Non, c’est un joueur professionnel qui est là aujourd’hui et qui ne sera plus là demain. On ne sait pas jusqu’à quel point il y a un investissement pour sauver le club. Pas le club aujourd’hui, mais le club pour tout ce qu’il représente en terme de passer. C’est là, la force des Italiens. Tous les joueurs qui terminent sont mis en place dans un processus interne du club et on s’aperçoit qu’il y a toujours un joueur de 35 ans dans l’effectif. Le gars ne fait pas l’année de trop mais il a la charge de rappeler aux plus jeunes le chemin à parcourir. On a le sentiment qu’eux ne lâchent jamais la fibre. Ici on peut se retrouver demain avec des jeunes qui arrivent, dans un effectif complètement nouveau, qui découvrent et qui n’ont plus le lien avec le passé. C’est peut-être là qu’il y a eu un déficit. Il y a eu des changements dans l’équipe et on a peut-être fait sauter le maillon qui était chargé de dire aux joueurs, là tu es assis sur le siège de tel joueur, c’est lourd le maillot que tu vas porter. On a dilué ces valeurs là. Le poids du passé, je trouve qu’on le trouve plus dans les grandes entreprises et particulièrement en Italie voir au Real de Madrid. Lorsque le joueur vient ici, il sait qu’il a une charge. On doit lui rappeler sans cesse. Si on ne lui rappelle pas, les fantômes doivent lui rappeler. On a besoin de ces choses à Marseille.
Lorsque vous dites être quatrième ou troisième ce n’est pas rendre service au club, ce n’est pas en contradiction avec le fait de vouloir aller gagner à Bordeaux ?
Je dis troisième…
Non vous avez dit être quatrième ou troisième ce n’est pas rendre service au club
Non 3ème mais peu importe. Je lis des choses à droite et à gauche. Moi j’espère qu’il va y avoir un rapprochement. Mais si ce rapprochement c’est pour se mettre d’accord pour me virer, je trouve ça léger. Si c’est un rapprochement dans l’esprit que derrière tout ça, il y a un vrai projet sportif, une vraie analyse de ce qui s’est passé, alors je souhaite qu’il y ait ce rapprochement. D’un côté il y a là un qui a le message verbal, qui est à présent, serein. On a besoin de cette sagesse. Puis il y a là un autre qui incarne parfaitement les caractéristiques culturelles de cette ville.
Des noms ?
On saura tous deviner. Qu’il y ait cette adhésion, je considère que c’est delà stabilisé et on en a besoin, mais si c’est pour se mettre d’accord pour dire il faut virer l’entraîneur, moi je dis c’est léger. J’espère qu’ils ne dépensent pas trop d’énergie pour ça ! J’espère qu’ils perdent de l’énergie en mettant sur pied un vrai dossier costaud, au pire ils pourraient même se la jouer tranquille. Mais si c’est juste de l’énergie pour me virer, parce qu’à priori, ils sont d’accord là-dessus, je trouve ça léger. Je ne tiens pas compte de ce qui est écrit… La semaine dernière on a eu notre lot. Metsu, Drogba et maintenant les rapprochements, on ne sait plus ce qui est vrai ou faux. Le balancier il s’arrête ou ? Ces éléments là appartiennent à l’exposition médiatique du club. Je ne tiens pas compte mais je lis. Dans les grandes entreprises on recherche la notion de famille mais on la trouve plus à FR3 qu’à TF1. Je ne crois pas au fait de dire on s’aime, on va réussir. Ca peut être un plus. L’objectif de l’entraîneur, c’est de mettre tout le monde dans le même sens en sachant qu’il y a des différences et que l’objectif c’est que ces différences ne s’accroissent pas. L’objectif c’est rentabilité, l’efficacité.
Vous parlez des projets de cinq ans vous vous intégrez dans ce projet ?
Moi je ne rapproche du match de Bordeaux. Mon avenir sera décidé après la fin du championnat. Lorsque la mission qui m’a été confiée sera terminée. Que je puisse partager l’analyse de cette saison, parce que c’est quand même mon devoir d’apporter l’eau au moulin ou la pierre à l’édifice, je pense que ça se fera entre hommes de bonne volonté. L’importance ce n’est pas par rapport à moi. C’est d’avoir l’analyse intelligente sur ce qui a manqué et sur ce qui doit exister l’année prochaine.
Votre avenir dépend de vous, c’est vous qui allez dire je pars ?
C’est un montage juridique. Ça veut dire que c’est moi qui aurais le dernier mot. Je n’ai pas pris ma décision.
Vous n’avez plus de rapports avec ceux qui dirigent ?
Aujourd’hui j’ai toutes les conditions pour faire mon travail. Je suis en rapport avec les dirigeants. Je suis en relation sur la mission qui n’est pas terminée.
Vous voulez rester ?
Ce n’est pas comme ça qu’il faut poser la question. Ce n’est pas comme ça que ça se passe. Je ne suis pas dans une situation d’imposer le projet sportif. Je peux avoir des idées sur la façon de renforcer l’équipe, sur la façon de concevoir une nouvelle organisation technique. Et je le fais par rapport à la responsabilité qui est la mienne aujourd’hui. J’ai étudié mes propres paramètres et c’est vrai que, en cinq mois, on ne sait pas si on est en position d’observation ou en situation d’audit. Qu’on le veuille ou non lorsqu’on prend un train en marche, on est quand même dans une situation où on est obligé de s’adapter à la situation. Est-ce que moi j’estime que j’ai pu faire mon travail à tel pourcentage, ou bien est-ce que j’ai été obligé de quand même de m’adapter, d’accompagner certains secteurs et de toucher à certains autres ou d’amener les uns sur les pistes. On peut quand même imaginer que le fait de prendre le train en marche, je ne suis pas dans la même situation si je prends une saison au départ, que je fais un choix sur la façon de concevoir les choses, la façon dont je mets mes règles en place, il faut savoir que lorsque j’arrive les dés sont jetés. Il faut les jouer en tenant compte des réalités. On peut estimer quand même que j’ai été autant en phase d’observation, d’adaptation, de composer aussi en fonction d’un état qui était le mien. Ça c’est une réalité.
Vous avez rendez-vous ?
Pour l’instant il n’y a pas de rendez-vous qui est pris. Moi je suis dans une situation où je ne commande pas l’avenir.
Si vous partez ça sera à vos conditions ?
Si éventuellement on me faisait la proposition de continuer, vous comprenez bien que je pose des conditions. C’est mon devoir de mettre en place tout l’ensemble qui représentera mes nouvelles responsabilités en tenant compte de ce que j’ai vécu cette année. J’aurais des souhaits qui seront partagés avec ceux qui auront leur mot à dire en disant nous, le projet sportif, c’est comme ça qu’on le conçoit. Est-ce que vous, vous vous inscrivez dans cette tonalité ? C’est la première question à poser. Dans quelles conditions vous souhaiteriez éventuellement vous mettre d’accord ? Ca c’est la négociation.
Vous avez parlé de tout ça ?
Non. L’avenir ne m’appartient pas dans le sens où on verra comment ça va se passer.
Vous ne pensez pas jouer un peu contre les joueurs qui voudraient rapidement connaître le nom du futur entraîneur ?
Moi je crois à la notion de fin de cycle. Il y a un championnat à terminer. Je ne vois pas pourquoi, à la veille d’un match aussi important, on aurait des états d’âme sur notre avenir personnel. Tout le monde est payé. La plus belle délicatesse est de remplir son contrat. Moi je suis en mission. Tout ce qui est en dehors, c’est des spéculations. C’est l’avenir. Moi on ne m’a pas demandé de réfléchir à l’avenir. On m’a demandé de terminer la mission qui est la mienne.