11-12-2004, 01:46
Je tiens à m’excuser pour mon quart d’heure de retard et mon extinction de voix liée à un coup de froid ou à une communication un peu forcée. (Il a la voix très enrouée). Vous venez d’avoir le groupe. Je pensais qu’on allait vous le donner après mais ce n’est pas grave c’est ce qui a été décidé.
Avant cela je voudrais revenir sur le match de Caen pour vous expliquer que sur ce que j’ai pu voir à Caen et rappelez vous mardi lors de la conférence de presse lorsque j’avais dit que j’avais donné 10 sur 20 à mon équipe c’était une façon de montrer que nous avions beaucoup de choses à faire sur le plan collectif dans les phases offensives et défensives. Je n’avais pas encore bien vu tous les aspects de compacité de communication qui peuvent nous sécuriser dans notre jeu offensif et évidement défensif. C’est pour vous dire tout simplement que cette semaine mon travail a été axè déjà sur le renfort de la communication qui avait déjà débuté il y a une semaine à Granville et que j’ai insisté sur l’organisation, le rôle des joueurs dans leur spécificités leurs mouvement, leurs déplacements et leurs replacements.
Ca a été l’essentiel de mon travail cette semaine même si vous comprenez qu’à l’intérieur de ce travail il y a toute l’intégration du travail physique. J’ai une réponse encore qui est très positive, les joueurs sont dans une logique d’écoute d’adaptation dans leur détermination, leur volonté de rester concentrés de faire bien leur travail. Même si au cours de cette semaine il y a deux joueurs qui ont été mis à l’écart pour des raisons de santé. Ca concernait le joueur Ferreira et le joueur Fiorese qui souffraient d’un excès de température et donc ça a nécessité pour un trois jours de repos et il n’est toujours pas rétabli, c’est le cas de Fabrice Fiorese, par contre en ce qui concerne Ferreira qui lui a joué tout le match à Caen, qui a fait un entraînement normal mardi il a été arrêté simplement mercredi et bien sur les deux étaient en traitement, ce matin il a donné de grands signes de guérison sur le plan de sa santé.
Ce qui m’amène à vous donner un groupe de 20 joueurs. Au départ on est une trentaine de joueurs qui ont travaillé avec moi toute la semaine donc il y a déjà eu un premier groupe qui a été fait. Les exclus de ce groupe je n’ai pas les noms en tête, si j’avais pu les prendre tous, ils seraient venus tous pour vous montrer cette homogénéité qui existe actuellement chez tous les joueurs. D’abord parce qu’ils ont le sentiment qu’il y a un nouvel élan de dynamisme qui est installé. Que ceux qui pour différentes raisons ont été mis à l’écart se sentent repositivés, se sentent pousser des ailes et me le montrent et la façon dont moi je conçois mon travail, c’est à dire mettre tout le monde sur la même ligne cette fameuse remise à zéro, permet à chacun d’être en éveil.
Ce qui veut dire que le groupe est bon. Là je parle des 35. Pas 50… J’ai entendu quelqu’un dire qu’il y avait 50 noms sur la feuille… Ensuite il y a mise au vert ce soir et je suis toujours moi, dans la mise en place de mon travail. Il n’y a que 8 jours que je suis là. C’est mon deuxième entraînement à la Commanderie aujourd’hui. Mon travail n’est pas axès uniquement sur l’équipe. Il est axès sur cet ensemble. Je ne parle pas des gens qui sont autour des joueurs
C'est-à-dire les staffs, pas simplement les staffs techniques, les staffs administratifs, médicaux, para médicaux, équipements, sécurités etc…donc c’est tout cet ensemble qui est actuellement en mouvement. Nous discutons beaucoup et nous essayons de mettre en place d’autres équipes. Lorsque je disais que les habitudes rassurent et que les changement bouleversent, perturbent, j’en suis conscient.
Mais en même temps il est nécessaire d’apporter des changements pour que ça s’inscrive dans une dynamique de relance. Ces changements vont devenir de nouvelles habitudes demain. Donc souhaiter qu’il y ait un groupe assez important premièrement pour la raison de me conforter, de familiariser un maximum de joueurs dans la façon dont je conçois ma relation, ma technique de management, ensuite pour palier à toute absence ou forfait qui peut se produire entre aujourd’hui et demain.
En 24 ou 48 heures, on l’a vu cette semaine, on est capables de passer d’un état à un autre état. Et en même temps faire comprendre à tous ces joueurs qu’ils doivent rêver à la possibilité d’appartenir à la feuille de match qui sera demain déclarée 3h avant le match. Les 16 joueurs qui vont être responsabilisés demain parmi les 20 seront donnés 3h avant le match. Encore une fois pour reconfirmer de faire croire à tout le monde qu’ils ont une chance. C’est un élément important et nécessaire en tout cas que je conçois dans ma façon de manager mon groupe.
Nous allons jouer un match contre Auxerre. Une équipe qui se situe à notre niveau au classement, une équipe de tête, solide à l’extérieure composée de joueurs chevronnés qui restent sur trois résultats moyens et qui viennent à Marseille contre une équipe complètement en confiance lié aux résultats que nous venons de faire contre Nantes et contre Caen. Nous allons aussi retrouver l’ensemble de nos supporters, ça c’est un élément clef et tous les élément sont réunis véritablement pour qu’on puisse confirmer et conforter les bonnes choses que nous avons vu depuis deux semaines.
Nous nous sommes préparés dans ces conditions et les joueurs seront armés demain pour répondre aux exigences de cette compétition, en sachant que c’est un match qui va s’écrire en direct, que le scénario nous allons le découvrir en direct et que nous devrons agir ou réagir devant telle ou telle situation. Voilà ce que je voulais dire en introduction et ensuite répondre à vos questions si vous le voulez bien. Maintenant si vous ne le voulez pas, on met un terme à cette conférence et je m’en vais.
En tête vous avez une base de votre équipe ?
Si je vous dis non, vous n’allez pas me croire. Sur ce groupe là je peux sortir 5 équipes différentes qui seront aussi fortes. Bien évidement j’ai une idée de base comment l’équipe va s’asseoir sur ce bloc parce que je sais qu’on va être bons dans certains secteurs lorsqu’on ne sera pas bons dans certains secteurs, je sais que c’est peut-être là que se fera la différence. Donc il y a des secteurs qui doivent être rassurés mais en même temps je ne veux pas paniquer si demain il y a un joueur blessé ou malade. Je veux avoir le sentiment qu’on peut palier à cette absence. Donc j’ai effectivement une idée deux ou trois idées, parce que ça se joue à un ou deux joueurs près, pour le moment j’ai ma petite idée en tête à 80% bien sur mais j’aime bien aussi vivre dans le fait que ces 20% je veux me les garder en réserve.
Vous avez un choix agréable ?
Non désagréable. Je pars du principe que, en tout cas sur le contenu du travail, je vous assure je demande exactement le même contenu. C’est dommage qu’on vous empêche de venir à l’entraînement mais si on vous le permettait vous verriez ça…
Il ne tient qu’à vous !
Il ne tient qu’à moi ?
C’est pas moi la direction du club. Rassurez vous on va en parler. On y reviendra mais je réponds à la question, c’est pas facile de définir un groupe lorsqu’on a sentiment que tout le monde mérite de le faire. Ça c’est clair. C’est pour cela que je ne perds pas du temps à expliquer que je ne prends pas un joueur parce que sinon il faut un psychologue à la tête de l’OM moi je ne suis pas un psychologue je suis entraîneur de foot. Moi je sélectionne des joueurs et je mets en scène des joueurs qui vont faire des efforts pendant 1h30.
Voila. Maintenant je ne vais pas faire table rase sur ce qui c’est passé avant. Il y a Caen, il y a des choses positives, il y a la victoire, des choses se sont installées. Il y a eu de la détermination sur le plan individuel et j’ai quand même vu que sur le plan collectif on était un peu trop lâche, un peu trop bas. Il y a des coups qu’on aurait pu jouer plus fort. Il y a eu quelques petits déplacements qui faisaient qu’on était obligé de faire 50 mètres pour se replier. Je ne dis pas que demain on va régler tout ça. Mais j’ai insisté sur ces aspects-là pour que l’équipe soit mieux organisée dans sa phase offensive, qui nécessite des efforts, et dans sa phase défensive, qui nécessite des efforts de façon à conserver de l’énergie au service des offensives. Il y aura bien sûr des choses qu’on a déjà vu.
Apporter un plus et c’est quoi le plus aujourd’hui ? C’est la confiance. C’est le fait qu’on va jouer chez nous. Moi je suis entraîneur d’un club étranger ou extérieur à l’OM? Venir à l’OM…
Nous, on est chez nous, on est dans notre jardin. C’est là qu’on se trouve, c’est là qu’on fait des efforts. En plus on va gagner et en plus on est troisième. Je pense qu’il y a suffisamment de raisons pour que demain, dans le couloir, mes joueurs vont avoir un esprit conquérant et bien montrer à l’équipe d’Auxerre, qui sera peut-être une belle équipe, mais qu’il va falloir qu’ils doublent leurs efforts pour gagner à Marseille.
C’est la façon dont je souhaite qu’on aborde ce match. Après il y a les scénarii, les situations handicap. On peut très bien mener au score ou être menés au score, ça c’est l’ensemble des situations qui vont se dérouler au cours du match et nous on sait que le match sera sifflé à la 93ème minute.
Nous, on menait 3 à 1 à Caen il restait 20 minutes. Si vous preniez une photo à ce moment-là, on était même plus près du 4 à 1 que du 3 à 3 qu’on aurait pu prendre. Donc vous avez vu qu’en 20 minutes l’équipe qui mène 3-1 à l’extérieur, qui assoie son jeu, qui est près du 4-1 se trouve complètement ballottée... Et finalement on ne sait pas comment ça peut se terminer.
Donc vous comprenez bien qu’il existe quand même une certaine fragilité. Pas liée à la valeur des joueurs, mais liée beaucoup plus à l’organisation qui fait que, finalement, on donne le bâton pour se faire frapper alors qu’il suffisait de plus se parler ou de faire des efforts pour être plus compacts. Ca c’est mon travail. L’objectif de cette semaine ça a été ça.
On revient à la relation que nous devons avoir entre l’OM et vous. Parce que vous comprenez bien que vous vous êtes une continuité de notre travail. Ensemble nous allons informer, nous avons une mission complémentaire pour notre public et nos supporters. On est bien d’accord que vous faites partie de l’appareil, la famille du football. Mais en même temps, il ne peut pas y avoir non plus de liberté excessive. Toute liberté nécessite des règles. Même dans mon équipe il y a des libertés mais il y a des règles. Vous devez comprendre que pour la confiance je puisse travailler, former mon équipe. Il est clair que ces actions là se feront en dehors de yeux et des oreilles de ceux qui ont l’objectif de donner de l’information.
Donc ce sont des règles que je souhaite et je sais que vous avez complètement compris. Vous avez vu que je suis le premier à faire des efforts pour qu’on puisse travailler. Moi je suis très heureux qu’on travaille comme des professionnels. Je regrette mon retard. J’arrive, j’ai aussi d‘autres choses à faire. Vous êtes là dans de bonnes conditions. Un certain nombre de joueurs sont venus, ce qui n’était peut-être pas systématiquement le cas avant. Donc ces règles que j’essaye d’instaurer, ça doit être compensé aussi par une meilleure communication. Je souhaite qu’il y ait de plus en plus de joueurs, dans le cadre de leurs relations avec vous, qui puissent intervenir. Aujourd’hui il y en avait 5, et on me disait avant, il n’y en avait qu’un seul. Et le gars il fallait lui mettre un pistolet dans le dos pour qu’il vienne. Je ne parle pas des communications privées que vous avez avec les joueurs. Faites la différence entre les aspects collectifs. Là je serais très strict, et le relationnel individuel. Un service informe sur les sollicitations nous on répond si on peut.
Il explique ses rendez vous de l’après midi avec la presse
Comprenez bien qu’il n’est pas question que je réponde à des questions sur un parking.
Nous ne retournerons jamais à la Commanderie ?
Pourquoi utiliser le mot jamais. Laissez moi le temps. Vous irez à la Commanderie mais on va rationaliser nos rapports. Je préfère ce mot que le mot interdit. On va rationaliser intelligemment nos rapports parce que vous faites partie de l’appareil football.
Ce genre discutions on peut les avoir ailleurs ?
On limite mon temps ? Je vous donne deux minutes…
Comprenez que nous avons aussi des limites dans le temps !
Pédretti Luyndula Lizarazu dans le groupe de jeu ?
J’ai répondu à cette question. Je veux faire rêver tout le monde. Ils sont dans le cadre de préparer leur match. Je pars du principe que demain tout le monde peut être aligné sur la feuille de match. Demain 4 vont être momentanément exclu de la feuille de match conformément au règlement. Si j’avais une remarque à la Ligue, je demanderais 18 joueurs. Le problème du joueur qui ne joue pas c’est inhérent à ma profession. Toutes les semaines vous allez me la poser cette question.
Lizarazu serait poussé hors de l’OM ?
Ma réponse, regardez. Bixente Lizarazu fait partie de la liste des joueurs qui se sont préparés toute la semaine et qui ont démontré leur détermination, leur ambition pour appartenir à ce premier groupe. Reste maintenant la question de savoir quelle sera la liste des 16 qui vont être présentés. Voilà ma réponse tout ce que se rode autour moi je ne réponds pas ; Je réponds sur ce que je vois au réel, la performance de mes joueurs au quotidien et la dernière réalité c’est il y a une heure les joueurs étaient tous présents dans un esprit qui correspond parfaitement à ce que j’attends des joueurs.
A moyen terme ou à long terme vous comptez sur Lizarazu ?
Oui parce que c’est un joueur d’expérience, un gaucher on n’en a qu’ un ou deux. Il peut jouer à plusieurs postes à gauche. Je suis convaincu aussi qu’il peut occuper d’autres postes. C’est à moi de lui démontrer. C’est un joueur qui physiquement est actuellement en parfaite santé, qui traverse une crise de confiance liée à un soit disant fameux but qu’il aurait donné à une certaine équipe…
PSG
Je ne sais pas je ne me souviens plus et que soit disant ça aurait entraîné une crise de confiance. Ca ça lui appartient en tout cas sur ce que je vois le joueur est présent et réceptif. Pour le moment il correspond aux attentes. Pour moi Bixente est un joueur qu’on a recruté qui a suffisamment d’expérience. Il a en plus une expérience, un statut d’un homme mûr et on a besoin de ce genre de joueur. Il fait partie des joueurs sur lesquels je compte. A l’image de ce groupe que l’OM a recruté et qui sont des techniciens du football et qui sont de bons techniciens. Moi je les ai tous les jours devant et j’ai suffisamment de garanties pour dire que ce groupe me plait bien.
C’est pas dangereux d’écarter des joueurs comme ça ?
Dangereux pour quoi ? A ce moment là, je leur ai expliqué, il faudrait qu’on leur envoie une note en disant tu es joueur professionnel, c’est pas du patinage artistique, t’es pas tout seul. Il y a un entraîneur qui fait l’équipe et de temps en temps tu es dans l’équipe, des fois sur le banc, des fois tu ne joues pas. Si les joueurs ont déjà vécu ça en pupille, minime, cadet, junior, senior, ouf, j’ai de la chance. Il sait où il va.
Mais s’il arrive en parachute et qu’il croyait à lui tout seul qu’il allait jouer et que le sortir ça serait lui arracher le c½ur, alors là effectivement il va falloir que je le prenne à part en lui disant: "Tu sais si tu ne veux pas sortir tu fais de l’athlétisme et là t’es sur que c’est toi". Aujourd’hui un joueur professionnel.
Si vous allez au Barça, ceux qui sont sur le banc et sur la touche il y a à manger. Pareil à la Juve à Arsenal, Manchester, le Real, la Roma, il y a des joueurs de qualité. A Marseille il y a 25 joueurs. Si le joueur en lui-même n’a pas compris que la sanction de la semaine c’est se retrouver sur le banc en réserve parce qu’on oublié ceux qui sont à la disposition de la CFA et ceux qui sont à la disposition des préparateurs physiques pour parfaire leur condition et ceux qui sont dans la tribune. Cette situation là je ne l’ai pas inventée. Maintenant, que ça fasse du mal à celui qui vit ça sur le plan interne, ou que ça vous fasse du mal à vous parce que vous avez une sympathie personnelle pour quelqu’un à la limite je vous l’accorde. Mais moi que voulez-vous que j’y fasse?
Expliquez moi quelle est ma recette ? Moi je vais me concentrer sur ceux qui vont jouer, c’est le scénario, tout le monde a bossé, ce sont eux qui jouent. Moi je vais me pencher sur ceux qui jouent. Vous, vous penchez sur ceux qui ne jouent pas. C’est un choix.
Moi je vais réfléchir sur ceux qui ont une mission. C’est quoi la concurrence ? C’est d’avoir une dualité de comportement pour emmener l’un à faire des efforts, l’autre à faire des efforts et cette dynamique d’effort fait que les gars vont se bouger et qu’à l’arrivée lui va jouer et lui va être hyper déçu. Mais imaginez que lui est tout seul et on lui dit "allez fais des efforts!"… Au bout de trois semaines lorsqu’il sait qu’il est sûr d’être titulaire, peut-être qu’il va se dire, moi j’ai un peu mal ici. Peut-être il sera bien le vendredi… Alors que là le gars qui a un peu mal lorsque arrive le vendredi on lui dit: "Soigne-toi…" "Oui mais j’ai plus mal." "Non soigne toi…" Le gars qui pleurait avant et qui est là à tout moment il dit si l’entraîneur me montre que s’il y en a un qui a un peu mal là à tout moment tac il part.
C’est ça le groupe. Le travail du lundi au vendredi. Mais du vendredi au samedi c’est un autre boulot. C’est la feuille de match, c’est la sélection. Ce sont ceux qui sont contents, ceux qui ne sont pas contents. "Pourquoi je ne joue pas?" Et bien sûr vous, en fonction de l’information, vous allez insister sur celui qui ne joue pas. Donc vous avez le sentiment que ça va briser le vestiaire. Si notre groupe est faible, si les murs de la Commanderie sont faibles, si notre environnement est faible, c’est vrai que peut-être un petit coup de poignard ici va nous déstabiliser. Et justement moi je veux rendre ça plus fort. La cuirasse plus forte. Je ne veux pas que ça nous touche. Parce qu’on sait que c’est ça la loi.
Vous êtes fatigué ?
Oui je suis fatigué, j’ai mal au genou, j’ai une arthrose au genou, ma petite fille est loin de moi, je me couche tard, je ne mange pas à heure régulière, je suis dans un grand club, j’ai beaucoup de responsabilités, j’anticipe tout, oui je suis fatigué. Excusez moi mais ma maquilleuse n’est pas venue ce matin. Mais rassurez vous je suis encore debout. J’espère qu’un jour vous serez l’entraîneur de l’OM vous comprendrez que c’est une entreprise tonique, grosse et il n’y a pas de honte à dire que c’est une grosse machine, que j’ai de grosses responsabilités j’en suis très fier. J’ai le sentiment d’avoir acquis par mon passé un certain nombre de techniques pour résoudre ce que je rencontre aujourd’hui. L’Afrique, l’Asie m’ont donné une vraie carapace. Vous avez peut-être le sentiment que je suis fatigué, je suis sûrement fatigué mais je suis encore lucide fort.
Comment avez-vous vécu cette semaine ?
Je suis arrivé mercredi. Dimanche lundi mardi il y a eu décrassage remise en question de staff. Je suis arrivé tranquillement mardi, j’ai mangé un petit saumon un peu cuit pour moi, j’ai rencontré les joueurs, j’ai serré les mains aux kinés, j’ai rencontré la presse, fais une conférence de presse, je trouvais que ça marchait bien, je suis bien, je suis heureux, il fait beau j’ai de supers installations pour travailler. Ma famille me manque mais ça fait 25 ans que je vie comme ça je suis bien. Je vous l’assure.
Sur le terrain votre message passe comme vous l’entendiez ?
Il faut que vous compreniez que le message ce n’est pas des verbes et des mots. C’est un comportement qui suscite des attitudes. Moi je mets en place un certain nombre d’exercices. Je possède ou je mets en place une position sur le terrain où je dois contrôler ma relation avec les joueurs et j’ai un staff technique qui est autour et qui anime.
Si je parle à Olembé à 80 mètres de là, il va me dire oui alors qu’il n’a rien compris. Lorsqu’il y a 80 000 personnes vous ne comprenez rien. Donc la communication, c’est une communication qui n’est pas le jour du match. Tous les exercices qu’on fait à l’entraînement, la façon que je veux dont les joueurs communiquent, la communication de mes joueurs, leur attitude, leur comportement c’est la réponse.
Quand vous me dites le message passe ? Regardez il presse, il se bat, il court, il centre, il tire il s’accroche il ne baisse pas les bras c’est ça la réponse. Peut-être qu’après lorsqu’il rentre aux vestiaires il va dire l’entraîneur nous emmerde… Il est trop dur.
Moi ce qui m’intéresse, c’est pas qu’ils vous disent qu’ils m’aiment bien. Je ne suis pas venu là pour les aimer, ils ne sont pas là pour m’aimer. Mon travail ce n’est pas de les séduire, c’est de trouver un code de relation pour qu’ils puissent faire leur métier et que moi je puisse mettre en place une équipe performante et que j’ai à mon service un groupe de joueurs avec des personnalités différentes, des spécificités différentes, des émotions différentes... C’est une véritable mosaïque de personnalités et mon objectif, c’est de les mettre dans la même idée, dans le même sens.
La réponse que je dois faire c’est sur le terrain. C’est exactement comme ça que je veux qu’on joue. C’est pas qu’ils me disent je t’ai compris. C’est que eux agissent dans des situations où, justement, c’est ça que je veux. Maintenant en dehors de ça, ils m’aiment ou ils ne m’aiment pas. S’ils ne m’aiment pas, ça ne remet rien en cause dans la façon dont je conçois mon travail. S’ils m’aiment, ça sera peut-être un petit plus, serrer une main plus fort, faire un clin d’½il, une tape dans le dos. C’est pas important. S’ils ne me souhaitent pas l’anniversaire, rassurez vous… Si ça joue sur le terrain, je suis l’entraîneur le plus heureux. Je suis dans le travail, la performance, l’efficacité et la rentabilité. C’est ça mon travail.
On ne fait pas l’unanimité d’autant qu’à la fin de la semaine il y a une feuille de match. Si vous posez la question au gars qui depuis trois semaines est dans la tribune, il ne peut pas vous dire qu’il ira passer des vacances avec moi. Celui qui joue tous les matchs si vous lui demandez s’il aime l’entraîneur, il va dire oui j’aime bien, je joue tout le temps… On est au moins d’accord là-dessus ?
Ce sont les joueurs qui ont un pouvoir. Moi quel pouvoir j’ai ? Le pouvoir du tableau d’affichage. J’ai gagné, j’ai le pouvoir, j’ai perdu j’ai plus le pouvoir. Le pouvoir est au tableau d’affichage. Si un joueur rate dix fois un penalty et qu’on perd un à zéro. Vous allez retenir quoi ? Qu’il a tiré dix fois le penalty ou qu’on a perdu ? Qu’on a perdu et à la limite vous direz c’est la faute à l’entraîneur il aurait pu choisir un autre joueur. Donc moi j’ai le pouvoir du résultat. J’entends des joueurs dire ce sont les joueurs qui font l’entraîneur. Je réponds bien sûr puisque c’est l’entraîneur qui les choisit. Si je prends dix ânes, les dix ânes vont faire que je suis un âne. J’ai le pouvoir de faire la meilleure équipe, la sélection, de choisir les joueurs et ces mêmes joueur ont le pouvoir de dire que je suis un bon entraîneur.
Donc effectivement les joueurs font l’entraîneur. Mais avant ça, il faut qu’ils attendent que je donne la liste ce que vous attendez tous vous. Les joueurs que je vais vous donner demain vont démontrer qu’ils vont faire un bon entraîneur.
Guy Roux va faire un coup ?
Le fait de dire qu’il est rusé. Un renard a toujours des pièges. Je ne vais pas jouer contre Guy Roux, c’est Marseille-Auxerre avec une équipe qui reste sur trois résultats mitigés concernant Auxerre et une équipe de Marseille qui reste sur deux résultats très positifs et qui est dans une dynamique de relance. Nous jouons à domicile donc il va y avoir un rapport de force. Je sais bien que mon ami Guy Roux, ce rapport de force, il va nous le donner, il va dire: "Moi je ne veux pas le ballon."
A Caen j’avais dit: "On part avec 50-50". Là ça va être 60-40. Je sais qu’ avoir le ballon n’est pas différent. Je fais la différence entre la gestion du ballon et la gestion du jeu. On peut ne pas avoir le ballon et gérer le jeu. On peut avoir le ballon dans les pieds et chercher des failles qu’on ne trouve pas et on perd le jeu. Il va falloir un équilibre où, effectivement, on va avoir plus souvent le ballon, confrontés à un bloc défensif, costaud, solide, une masse, un bloc qui va nous attendre jouer le ballon. On va être confrontés à la man½uvre, aux efforts au mouvement et aux déplacements.
Quand eux auront le ballon, ils seront dans le rapport 40% et là on sait que ça va aller à 200 à l’heure, se passer entre deux trois ou quatre joueurs, vite en 8 secondes et qu’on devra intégrer ces situations là dans notre préparation de match.
Il va falloir mettre une équipe pour répondre à ce rapport de force mettre une équipe sur le banc pour éventuellement corriger cette situation en cours de match, il va falloir peut être de la chance, de la réussite des situation favorables etc etc…
Je ne sais pas ce qui va se passer, sinon j’arrêterais ce métier et je jouerais au Loto mais je n’ai jamais gagné au Loto.
Voila ce que je peux dire de Guy Roux. Je suis très content de lui serrer la main, je suis son petit frère. J’ai un grand respect pour lui, son travail, sa longévité, mais demain nous avons un gros match et toutes les conditions sont réunies pour que nous, nous fassions un grand match.
Votre longue liste est aussi une façon de rendre difficile la solution pour l’entraîneur d’en face ?
J’arrive moi. Dans trois mois il dira met la liste que tu veux mais pour l’instant quel que soit le groupe il ne sait pas comment on va jouer on peut profiter aussi de cet élément.
Le ballon d’or ?
Thierry Henry. Parc qu’il a fait depuis 4 ans ; Il aurait mérité d’être primé l’année dernière. C’est un joueur de très haut niveau sur tous les plans même s’il souffre un peu en équipe de France il reste une valeur forte et sur l’ensemble de sa carrière qui est encore très jeune, il a une certaine continuité dans son statut je mise sur Thierry Henry.
Avant cela je voudrais revenir sur le match de Caen pour vous expliquer que sur ce que j’ai pu voir à Caen et rappelez vous mardi lors de la conférence de presse lorsque j’avais dit que j’avais donné 10 sur 20 à mon équipe c’était une façon de montrer que nous avions beaucoup de choses à faire sur le plan collectif dans les phases offensives et défensives. Je n’avais pas encore bien vu tous les aspects de compacité de communication qui peuvent nous sécuriser dans notre jeu offensif et évidement défensif. C’est pour vous dire tout simplement que cette semaine mon travail a été axè déjà sur le renfort de la communication qui avait déjà débuté il y a une semaine à Granville et que j’ai insisté sur l’organisation, le rôle des joueurs dans leur spécificités leurs mouvement, leurs déplacements et leurs replacements.
Ca a été l’essentiel de mon travail cette semaine même si vous comprenez qu’à l’intérieur de ce travail il y a toute l’intégration du travail physique. J’ai une réponse encore qui est très positive, les joueurs sont dans une logique d’écoute d’adaptation dans leur détermination, leur volonté de rester concentrés de faire bien leur travail. Même si au cours de cette semaine il y a deux joueurs qui ont été mis à l’écart pour des raisons de santé. Ca concernait le joueur Ferreira et le joueur Fiorese qui souffraient d’un excès de température et donc ça a nécessité pour un trois jours de repos et il n’est toujours pas rétabli, c’est le cas de Fabrice Fiorese, par contre en ce qui concerne Ferreira qui lui a joué tout le match à Caen, qui a fait un entraînement normal mardi il a été arrêté simplement mercredi et bien sur les deux étaient en traitement, ce matin il a donné de grands signes de guérison sur le plan de sa santé.
Ce qui m’amène à vous donner un groupe de 20 joueurs. Au départ on est une trentaine de joueurs qui ont travaillé avec moi toute la semaine donc il y a déjà eu un premier groupe qui a été fait. Les exclus de ce groupe je n’ai pas les noms en tête, si j’avais pu les prendre tous, ils seraient venus tous pour vous montrer cette homogénéité qui existe actuellement chez tous les joueurs. D’abord parce qu’ils ont le sentiment qu’il y a un nouvel élan de dynamisme qui est installé. Que ceux qui pour différentes raisons ont été mis à l’écart se sentent repositivés, se sentent pousser des ailes et me le montrent et la façon dont moi je conçois mon travail, c’est à dire mettre tout le monde sur la même ligne cette fameuse remise à zéro, permet à chacun d’être en éveil.
Ce qui veut dire que le groupe est bon. Là je parle des 35. Pas 50… J’ai entendu quelqu’un dire qu’il y avait 50 noms sur la feuille… Ensuite il y a mise au vert ce soir et je suis toujours moi, dans la mise en place de mon travail. Il n’y a que 8 jours que je suis là. C’est mon deuxième entraînement à la Commanderie aujourd’hui. Mon travail n’est pas axès uniquement sur l’équipe. Il est axès sur cet ensemble. Je ne parle pas des gens qui sont autour des joueurs
C'est-à-dire les staffs, pas simplement les staffs techniques, les staffs administratifs, médicaux, para médicaux, équipements, sécurités etc…donc c’est tout cet ensemble qui est actuellement en mouvement. Nous discutons beaucoup et nous essayons de mettre en place d’autres équipes. Lorsque je disais que les habitudes rassurent et que les changement bouleversent, perturbent, j’en suis conscient.
Mais en même temps il est nécessaire d’apporter des changements pour que ça s’inscrive dans une dynamique de relance. Ces changements vont devenir de nouvelles habitudes demain. Donc souhaiter qu’il y ait un groupe assez important premièrement pour la raison de me conforter, de familiariser un maximum de joueurs dans la façon dont je conçois ma relation, ma technique de management, ensuite pour palier à toute absence ou forfait qui peut se produire entre aujourd’hui et demain.
En 24 ou 48 heures, on l’a vu cette semaine, on est capables de passer d’un état à un autre état. Et en même temps faire comprendre à tous ces joueurs qu’ils doivent rêver à la possibilité d’appartenir à la feuille de match qui sera demain déclarée 3h avant le match. Les 16 joueurs qui vont être responsabilisés demain parmi les 20 seront donnés 3h avant le match. Encore une fois pour reconfirmer de faire croire à tout le monde qu’ils ont une chance. C’est un élément important et nécessaire en tout cas que je conçois dans ma façon de manager mon groupe.
Nous allons jouer un match contre Auxerre. Une équipe qui se situe à notre niveau au classement, une équipe de tête, solide à l’extérieure composée de joueurs chevronnés qui restent sur trois résultats moyens et qui viennent à Marseille contre une équipe complètement en confiance lié aux résultats que nous venons de faire contre Nantes et contre Caen. Nous allons aussi retrouver l’ensemble de nos supporters, ça c’est un élément clef et tous les élément sont réunis véritablement pour qu’on puisse confirmer et conforter les bonnes choses que nous avons vu depuis deux semaines.
Nous nous sommes préparés dans ces conditions et les joueurs seront armés demain pour répondre aux exigences de cette compétition, en sachant que c’est un match qui va s’écrire en direct, que le scénario nous allons le découvrir en direct et que nous devrons agir ou réagir devant telle ou telle situation. Voilà ce que je voulais dire en introduction et ensuite répondre à vos questions si vous le voulez bien. Maintenant si vous ne le voulez pas, on met un terme à cette conférence et je m’en vais.
En tête vous avez une base de votre équipe ?
Si je vous dis non, vous n’allez pas me croire. Sur ce groupe là je peux sortir 5 équipes différentes qui seront aussi fortes. Bien évidement j’ai une idée de base comment l’équipe va s’asseoir sur ce bloc parce que je sais qu’on va être bons dans certains secteurs lorsqu’on ne sera pas bons dans certains secteurs, je sais que c’est peut-être là que se fera la différence. Donc il y a des secteurs qui doivent être rassurés mais en même temps je ne veux pas paniquer si demain il y a un joueur blessé ou malade. Je veux avoir le sentiment qu’on peut palier à cette absence. Donc j’ai effectivement une idée deux ou trois idées, parce que ça se joue à un ou deux joueurs près, pour le moment j’ai ma petite idée en tête à 80% bien sur mais j’aime bien aussi vivre dans le fait que ces 20% je veux me les garder en réserve.
Vous avez un choix agréable ?
Non désagréable. Je pars du principe que, en tout cas sur le contenu du travail, je vous assure je demande exactement le même contenu. C’est dommage qu’on vous empêche de venir à l’entraînement mais si on vous le permettait vous verriez ça…
Il ne tient qu’à vous !
Il ne tient qu’à moi ?
C’est pas moi la direction du club. Rassurez vous on va en parler. On y reviendra mais je réponds à la question, c’est pas facile de définir un groupe lorsqu’on a sentiment que tout le monde mérite de le faire. Ça c’est clair. C’est pour cela que je ne perds pas du temps à expliquer que je ne prends pas un joueur parce que sinon il faut un psychologue à la tête de l’OM moi je ne suis pas un psychologue je suis entraîneur de foot. Moi je sélectionne des joueurs et je mets en scène des joueurs qui vont faire des efforts pendant 1h30.
Voila. Maintenant je ne vais pas faire table rase sur ce qui c’est passé avant. Il y a Caen, il y a des choses positives, il y a la victoire, des choses se sont installées. Il y a eu de la détermination sur le plan individuel et j’ai quand même vu que sur le plan collectif on était un peu trop lâche, un peu trop bas. Il y a des coups qu’on aurait pu jouer plus fort. Il y a eu quelques petits déplacements qui faisaient qu’on était obligé de faire 50 mètres pour se replier. Je ne dis pas que demain on va régler tout ça. Mais j’ai insisté sur ces aspects-là pour que l’équipe soit mieux organisée dans sa phase offensive, qui nécessite des efforts, et dans sa phase défensive, qui nécessite des efforts de façon à conserver de l’énergie au service des offensives. Il y aura bien sûr des choses qu’on a déjà vu.
Apporter un plus et c’est quoi le plus aujourd’hui ? C’est la confiance. C’est le fait qu’on va jouer chez nous. Moi je suis entraîneur d’un club étranger ou extérieur à l’OM? Venir à l’OM…
Nous, on est chez nous, on est dans notre jardin. C’est là qu’on se trouve, c’est là qu’on fait des efforts. En plus on va gagner et en plus on est troisième. Je pense qu’il y a suffisamment de raisons pour que demain, dans le couloir, mes joueurs vont avoir un esprit conquérant et bien montrer à l’équipe d’Auxerre, qui sera peut-être une belle équipe, mais qu’il va falloir qu’ils doublent leurs efforts pour gagner à Marseille.
C’est la façon dont je souhaite qu’on aborde ce match. Après il y a les scénarii, les situations handicap. On peut très bien mener au score ou être menés au score, ça c’est l’ensemble des situations qui vont se dérouler au cours du match et nous on sait que le match sera sifflé à la 93ème minute.
Nous, on menait 3 à 1 à Caen il restait 20 minutes. Si vous preniez une photo à ce moment-là, on était même plus près du 4 à 1 que du 3 à 3 qu’on aurait pu prendre. Donc vous avez vu qu’en 20 minutes l’équipe qui mène 3-1 à l’extérieur, qui assoie son jeu, qui est près du 4-1 se trouve complètement ballottée... Et finalement on ne sait pas comment ça peut se terminer.
Donc vous comprenez bien qu’il existe quand même une certaine fragilité. Pas liée à la valeur des joueurs, mais liée beaucoup plus à l’organisation qui fait que, finalement, on donne le bâton pour se faire frapper alors qu’il suffisait de plus se parler ou de faire des efforts pour être plus compacts. Ca c’est mon travail. L’objectif de cette semaine ça a été ça.
On revient à la relation que nous devons avoir entre l’OM et vous. Parce que vous comprenez bien que vous vous êtes une continuité de notre travail. Ensemble nous allons informer, nous avons une mission complémentaire pour notre public et nos supporters. On est bien d’accord que vous faites partie de l’appareil, la famille du football. Mais en même temps, il ne peut pas y avoir non plus de liberté excessive. Toute liberté nécessite des règles. Même dans mon équipe il y a des libertés mais il y a des règles. Vous devez comprendre que pour la confiance je puisse travailler, former mon équipe. Il est clair que ces actions là se feront en dehors de yeux et des oreilles de ceux qui ont l’objectif de donner de l’information.
Donc ce sont des règles que je souhaite et je sais que vous avez complètement compris. Vous avez vu que je suis le premier à faire des efforts pour qu’on puisse travailler. Moi je suis très heureux qu’on travaille comme des professionnels. Je regrette mon retard. J’arrive, j’ai aussi d‘autres choses à faire. Vous êtes là dans de bonnes conditions. Un certain nombre de joueurs sont venus, ce qui n’était peut-être pas systématiquement le cas avant. Donc ces règles que j’essaye d’instaurer, ça doit être compensé aussi par une meilleure communication. Je souhaite qu’il y ait de plus en plus de joueurs, dans le cadre de leurs relations avec vous, qui puissent intervenir. Aujourd’hui il y en avait 5, et on me disait avant, il n’y en avait qu’un seul. Et le gars il fallait lui mettre un pistolet dans le dos pour qu’il vienne. Je ne parle pas des communications privées que vous avez avec les joueurs. Faites la différence entre les aspects collectifs. Là je serais très strict, et le relationnel individuel. Un service informe sur les sollicitations nous on répond si on peut.
Il explique ses rendez vous de l’après midi avec la presse
Comprenez bien qu’il n’est pas question que je réponde à des questions sur un parking.
Nous ne retournerons jamais à la Commanderie ?
Pourquoi utiliser le mot jamais. Laissez moi le temps. Vous irez à la Commanderie mais on va rationaliser nos rapports. Je préfère ce mot que le mot interdit. On va rationaliser intelligemment nos rapports parce que vous faites partie de l’appareil football.
Ce genre discutions on peut les avoir ailleurs ?
On limite mon temps ? Je vous donne deux minutes…
Comprenez que nous avons aussi des limites dans le temps !
Pédretti Luyndula Lizarazu dans le groupe de jeu ?
J’ai répondu à cette question. Je veux faire rêver tout le monde. Ils sont dans le cadre de préparer leur match. Je pars du principe que demain tout le monde peut être aligné sur la feuille de match. Demain 4 vont être momentanément exclu de la feuille de match conformément au règlement. Si j’avais une remarque à la Ligue, je demanderais 18 joueurs. Le problème du joueur qui ne joue pas c’est inhérent à ma profession. Toutes les semaines vous allez me la poser cette question.
Lizarazu serait poussé hors de l’OM ?
Ma réponse, regardez. Bixente Lizarazu fait partie de la liste des joueurs qui se sont préparés toute la semaine et qui ont démontré leur détermination, leur ambition pour appartenir à ce premier groupe. Reste maintenant la question de savoir quelle sera la liste des 16 qui vont être présentés. Voilà ma réponse tout ce que se rode autour moi je ne réponds pas ; Je réponds sur ce que je vois au réel, la performance de mes joueurs au quotidien et la dernière réalité c’est il y a une heure les joueurs étaient tous présents dans un esprit qui correspond parfaitement à ce que j’attends des joueurs.
A moyen terme ou à long terme vous comptez sur Lizarazu ?
Oui parce que c’est un joueur d’expérience, un gaucher on n’en a qu’ un ou deux. Il peut jouer à plusieurs postes à gauche. Je suis convaincu aussi qu’il peut occuper d’autres postes. C’est à moi de lui démontrer. C’est un joueur qui physiquement est actuellement en parfaite santé, qui traverse une crise de confiance liée à un soit disant fameux but qu’il aurait donné à une certaine équipe…
PSG
Je ne sais pas je ne me souviens plus et que soit disant ça aurait entraîné une crise de confiance. Ca ça lui appartient en tout cas sur ce que je vois le joueur est présent et réceptif. Pour le moment il correspond aux attentes. Pour moi Bixente est un joueur qu’on a recruté qui a suffisamment d’expérience. Il a en plus une expérience, un statut d’un homme mûr et on a besoin de ce genre de joueur. Il fait partie des joueurs sur lesquels je compte. A l’image de ce groupe que l’OM a recruté et qui sont des techniciens du football et qui sont de bons techniciens. Moi je les ai tous les jours devant et j’ai suffisamment de garanties pour dire que ce groupe me plait bien.
C’est pas dangereux d’écarter des joueurs comme ça ?
Dangereux pour quoi ? A ce moment là, je leur ai expliqué, il faudrait qu’on leur envoie une note en disant tu es joueur professionnel, c’est pas du patinage artistique, t’es pas tout seul. Il y a un entraîneur qui fait l’équipe et de temps en temps tu es dans l’équipe, des fois sur le banc, des fois tu ne joues pas. Si les joueurs ont déjà vécu ça en pupille, minime, cadet, junior, senior, ouf, j’ai de la chance. Il sait où il va.
Mais s’il arrive en parachute et qu’il croyait à lui tout seul qu’il allait jouer et que le sortir ça serait lui arracher le c½ur, alors là effectivement il va falloir que je le prenne à part en lui disant: "Tu sais si tu ne veux pas sortir tu fais de l’athlétisme et là t’es sur que c’est toi". Aujourd’hui un joueur professionnel.
Si vous allez au Barça, ceux qui sont sur le banc et sur la touche il y a à manger. Pareil à la Juve à Arsenal, Manchester, le Real, la Roma, il y a des joueurs de qualité. A Marseille il y a 25 joueurs. Si le joueur en lui-même n’a pas compris que la sanction de la semaine c’est se retrouver sur le banc en réserve parce qu’on oublié ceux qui sont à la disposition de la CFA et ceux qui sont à la disposition des préparateurs physiques pour parfaire leur condition et ceux qui sont dans la tribune. Cette situation là je ne l’ai pas inventée. Maintenant, que ça fasse du mal à celui qui vit ça sur le plan interne, ou que ça vous fasse du mal à vous parce que vous avez une sympathie personnelle pour quelqu’un à la limite je vous l’accorde. Mais moi que voulez-vous que j’y fasse?
Expliquez moi quelle est ma recette ? Moi je vais me concentrer sur ceux qui vont jouer, c’est le scénario, tout le monde a bossé, ce sont eux qui jouent. Moi je vais me pencher sur ceux qui jouent. Vous, vous penchez sur ceux qui ne jouent pas. C’est un choix.
Moi je vais réfléchir sur ceux qui ont une mission. C’est quoi la concurrence ? C’est d’avoir une dualité de comportement pour emmener l’un à faire des efforts, l’autre à faire des efforts et cette dynamique d’effort fait que les gars vont se bouger et qu’à l’arrivée lui va jouer et lui va être hyper déçu. Mais imaginez que lui est tout seul et on lui dit "allez fais des efforts!"… Au bout de trois semaines lorsqu’il sait qu’il est sûr d’être titulaire, peut-être qu’il va se dire, moi j’ai un peu mal ici. Peut-être il sera bien le vendredi… Alors que là le gars qui a un peu mal lorsque arrive le vendredi on lui dit: "Soigne-toi…" "Oui mais j’ai plus mal." "Non soigne toi…" Le gars qui pleurait avant et qui est là à tout moment il dit si l’entraîneur me montre que s’il y en a un qui a un peu mal là à tout moment tac il part.
C’est ça le groupe. Le travail du lundi au vendredi. Mais du vendredi au samedi c’est un autre boulot. C’est la feuille de match, c’est la sélection. Ce sont ceux qui sont contents, ceux qui ne sont pas contents. "Pourquoi je ne joue pas?" Et bien sûr vous, en fonction de l’information, vous allez insister sur celui qui ne joue pas. Donc vous avez le sentiment que ça va briser le vestiaire. Si notre groupe est faible, si les murs de la Commanderie sont faibles, si notre environnement est faible, c’est vrai que peut-être un petit coup de poignard ici va nous déstabiliser. Et justement moi je veux rendre ça plus fort. La cuirasse plus forte. Je ne veux pas que ça nous touche. Parce qu’on sait que c’est ça la loi.
Vous êtes fatigué ?
Oui je suis fatigué, j’ai mal au genou, j’ai une arthrose au genou, ma petite fille est loin de moi, je me couche tard, je ne mange pas à heure régulière, je suis dans un grand club, j’ai beaucoup de responsabilités, j’anticipe tout, oui je suis fatigué. Excusez moi mais ma maquilleuse n’est pas venue ce matin. Mais rassurez vous je suis encore debout. J’espère qu’un jour vous serez l’entraîneur de l’OM vous comprendrez que c’est une entreprise tonique, grosse et il n’y a pas de honte à dire que c’est une grosse machine, que j’ai de grosses responsabilités j’en suis très fier. J’ai le sentiment d’avoir acquis par mon passé un certain nombre de techniques pour résoudre ce que je rencontre aujourd’hui. L’Afrique, l’Asie m’ont donné une vraie carapace. Vous avez peut-être le sentiment que je suis fatigué, je suis sûrement fatigué mais je suis encore lucide fort.
Comment avez-vous vécu cette semaine ?
Je suis arrivé mercredi. Dimanche lundi mardi il y a eu décrassage remise en question de staff. Je suis arrivé tranquillement mardi, j’ai mangé un petit saumon un peu cuit pour moi, j’ai rencontré les joueurs, j’ai serré les mains aux kinés, j’ai rencontré la presse, fais une conférence de presse, je trouvais que ça marchait bien, je suis bien, je suis heureux, il fait beau j’ai de supers installations pour travailler. Ma famille me manque mais ça fait 25 ans que je vie comme ça je suis bien. Je vous l’assure.
Sur le terrain votre message passe comme vous l’entendiez ?
Il faut que vous compreniez que le message ce n’est pas des verbes et des mots. C’est un comportement qui suscite des attitudes. Moi je mets en place un certain nombre d’exercices. Je possède ou je mets en place une position sur le terrain où je dois contrôler ma relation avec les joueurs et j’ai un staff technique qui est autour et qui anime.
Si je parle à Olembé à 80 mètres de là, il va me dire oui alors qu’il n’a rien compris. Lorsqu’il y a 80 000 personnes vous ne comprenez rien. Donc la communication, c’est une communication qui n’est pas le jour du match. Tous les exercices qu’on fait à l’entraînement, la façon que je veux dont les joueurs communiquent, la communication de mes joueurs, leur attitude, leur comportement c’est la réponse.
Quand vous me dites le message passe ? Regardez il presse, il se bat, il court, il centre, il tire il s’accroche il ne baisse pas les bras c’est ça la réponse. Peut-être qu’après lorsqu’il rentre aux vestiaires il va dire l’entraîneur nous emmerde… Il est trop dur.
Moi ce qui m’intéresse, c’est pas qu’ils vous disent qu’ils m’aiment bien. Je ne suis pas venu là pour les aimer, ils ne sont pas là pour m’aimer. Mon travail ce n’est pas de les séduire, c’est de trouver un code de relation pour qu’ils puissent faire leur métier et que moi je puisse mettre en place une équipe performante et que j’ai à mon service un groupe de joueurs avec des personnalités différentes, des spécificités différentes, des émotions différentes... C’est une véritable mosaïque de personnalités et mon objectif, c’est de les mettre dans la même idée, dans le même sens.
La réponse que je dois faire c’est sur le terrain. C’est exactement comme ça que je veux qu’on joue. C’est pas qu’ils me disent je t’ai compris. C’est que eux agissent dans des situations où, justement, c’est ça que je veux. Maintenant en dehors de ça, ils m’aiment ou ils ne m’aiment pas. S’ils ne m’aiment pas, ça ne remet rien en cause dans la façon dont je conçois mon travail. S’ils m’aiment, ça sera peut-être un petit plus, serrer une main plus fort, faire un clin d’½il, une tape dans le dos. C’est pas important. S’ils ne me souhaitent pas l’anniversaire, rassurez vous… Si ça joue sur le terrain, je suis l’entraîneur le plus heureux. Je suis dans le travail, la performance, l’efficacité et la rentabilité. C’est ça mon travail.
On ne fait pas l’unanimité d’autant qu’à la fin de la semaine il y a une feuille de match. Si vous posez la question au gars qui depuis trois semaines est dans la tribune, il ne peut pas vous dire qu’il ira passer des vacances avec moi. Celui qui joue tous les matchs si vous lui demandez s’il aime l’entraîneur, il va dire oui j’aime bien, je joue tout le temps… On est au moins d’accord là-dessus ?
Ce sont les joueurs qui ont un pouvoir. Moi quel pouvoir j’ai ? Le pouvoir du tableau d’affichage. J’ai gagné, j’ai le pouvoir, j’ai perdu j’ai plus le pouvoir. Le pouvoir est au tableau d’affichage. Si un joueur rate dix fois un penalty et qu’on perd un à zéro. Vous allez retenir quoi ? Qu’il a tiré dix fois le penalty ou qu’on a perdu ? Qu’on a perdu et à la limite vous direz c’est la faute à l’entraîneur il aurait pu choisir un autre joueur. Donc moi j’ai le pouvoir du résultat. J’entends des joueurs dire ce sont les joueurs qui font l’entraîneur. Je réponds bien sûr puisque c’est l’entraîneur qui les choisit. Si je prends dix ânes, les dix ânes vont faire que je suis un âne. J’ai le pouvoir de faire la meilleure équipe, la sélection, de choisir les joueurs et ces mêmes joueur ont le pouvoir de dire que je suis un bon entraîneur.
Donc effectivement les joueurs font l’entraîneur. Mais avant ça, il faut qu’ils attendent que je donne la liste ce que vous attendez tous vous. Les joueurs que je vais vous donner demain vont démontrer qu’ils vont faire un bon entraîneur.
Guy Roux va faire un coup ?
Le fait de dire qu’il est rusé. Un renard a toujours des pièges. Je ne vais pas jouer contre Guy Roux, c’est Marseille-Auxerre avec une équipe qui reste sur trois résultats mitigés concernant Auxerre et une équipe de Marseille qui reste sur deux résultats très positifs et qui est dans une dynamique de relance. Nous jouons à domicile donc il va y avoir un rapport de force. Je sais bien que mon ami Guy Roux, ce rapport de force, il va nous le donner, il va dire: "Moi je ne veux pas le ballon."
A Caen j’avais dit: "On part avec 50-50". Là ça va être 60-40. Je sais qu’ avoir le ballon n’est pas différent. Je fais la différence entre la gestion du ballon et la gestion du jeu. On peut ne pas avoir le ballon et gérer le jeu. On peut avoir le ballon dans les pieds et chercher des failles qu’on ne trouve pas et on perd le jeu. Il va falloir un équilibre où, effectivement, on va avoir plus souvent le ballon, confrontés à un bloc défensif, costaud, solide, une masse, un bloc qui va nous attendre jouer le ballon. On va être confrontés à la man½uvre, aux efforts au mouvement et aux déplacements.
Quand eux auront le ballon, ils seront dans le rapport 40% et là on sait que ça va aller à 200 à l’heure, se passer entre deux trois ou quatre joueurs, vite en 8 secondes et qu’on devra intégrer ces situations là dans notre préparation de match.
Il va falloir mettre une équipe pour répondre à ce rapport de force mettre une équipe sur le banc pour éventuellement corriger cette situation en cours de match, il va falloir peut être de la chance, de la réussite des situation favorables etc etc…
Je ne sais pas ce qui va se passer, sinon j’arrêterais ce métier et je jouerais au Loto mais je n’ai jamais gagné au Loto.
Voila ce que je peux dire de Guy Roux. Je suis très content de lui serrer la main, je suis son petit frère. J’ai un grand respect pour lui, son travail, sa longévité, mais demain nous avons un gros match et toutes les conditions sont réunies pour que nous, nous fassions un grand match.
Votre longue liste est aussi une façon de rendre difficile la solution pour l’entraîneur d’en face ?
J’arrive moi. Dans trois mois il dira met la liste que tu veux mais pour l’instant quel que soit le groupe il ne sait pas comment on va jouer on peut profiter aussi de cet élément.
Le ballon d’or ?
Thierry Henry. Parc qu’il a fait depuis 4 ans ; Il aurait mérité d’être primé l’année dernière. C’est un joueur de très haut niveau sur tous les plans même s’il souffre un peu en équipe de France il reste une valeur forte et sur l’ensemble de sa carrière qui est encore très jeune, il a une certaine continuité dans son statut je mise sur Thierry Henry.