14-01-2012, 13:45
Ayew 1 n'est pas ici. Ayew 2 n'est pas là. André-Pierre entre deux gares. L'OM est sur le point de perdre son triple A. Voilà ma première pensée du jour, maugréant alors que j'observe mon uitabix se disloquer au fond de mon bol. C'est toujours pareil, quand je m'endors devant la télévision. Réveil en sursaut à 3h51 sur le générique vintage d'Histoires Naturelles après que la énième coupûre pub ait décuplé le volume. Dehors, c'est le froid qui mord. Un temps à se radasser et rester à péter sous la couette. Rien de plus et voilà. En janvier, tous les jours sont nuls. Marseille est laide et la mer ne sert à rien. C'est d'ailleurs vrai jusqu'à l'été, quand la Marseillaise devient jolie. Sauf à la Belle de Mai, où elle est toujours aussi môche en juin. Bref. Je divague, je rabiboche le puzzle de ma nuit et celui de mon réveil matin. Tout cela n'apporte guère d'eau à mon moulin et l'oeil vaseux, sous l'effet du lait, je grimpe sur le trône. Je « dépose un ami à la piscine » en lisant péniblement des articles de presse écrits en tout petit. Mais la crotte me sèche au derche et il va falloir faire fissa. Plus de café pour me speeder. Et comme je le dis tous les jours au Broussailleux, le thé, c'est de l'eau sale. Pas moyen de me rabattre dessus. Il va falloir aller au PMU pour faire mes pronos du weekend. Car je suis un petit vieux emprisonné dans un corps de vieux. J'ai mes habitudes, mes petits rictus. Par exemple, plus je prends de l'âge, moins je supporte de ne pas savoir qui descend les escaliers devant ma porte. J'épie religieusement tous les passants de mon palier. Le judas est mon messie. Je sais comment mes voisins se sapent le matin et son lendemain. Tel un vieillard casanier, je commente toutes leurs activités. Je les reconnais même à leur façon d'écraser les tomettes. Un immeuble, un oeilleton et une bonne oreille... ma foi, voilà un outil qui n'a rien à envier à Facebook. Bref. Ma grille de pronos m'attend au café, avec toutes ses brocasses et ses vrais vieux moins en chair qu'en os. Là, c'est du lourd. Ça joue au turf, ça fûme le cigarillo les jambes écartées, les taxis comptent leur blé et les soiffards dodelinent sur leurs tabourets hauts. Bref. Je vais mettre 20 sacs sur l'OM histoire de voir si 2012 commence bien. Mais je ne suis jamais aussi inquiet de ma réussite que lorsque, justement, je le sens bien. Allez comprendre. C'est une fois le ticket validé qu'on se laisse envahir par le doute. Quel con. J'aurais dû lire la composition des équipes avant de faire mon petit chemin de croix dans les cases. Mais non. Il faut assumer ses choix et ne pas remettre en cause son instinct. À 2,20 la cote, l'affaire est belle. Du coup, après un petit noir serré qui fait ronronner les boyaux, je vais de rechef prendre un autre pari : l'OM battra Lille 3 buts à 1. Dix euros multipliés par quinze, voilà qui promet des lendemains qui chantent, des gigots généreux et des poulardes qui suintent. Simplement... serait-ce bien raisonnable ? Par ces temps de crise, mieux vaut acheter de l'or plutôt que de la viande. Ou miser sur le PSG d'Ancelotti, son argent et son arrogance. punaise de triple A.
Solide comme un wok !