10-01-2004, 10:52
Me présenter faut voir et pourquoi l'huissier ne serait-il ;) pas content???
10-01-2004, 10:52
Me présenter faut voir et pourquoi l'huissier ne serait-il ;) pas content???
10-01-2004, 10:54
tiens regarde c'est là, mon ange ! :D http://www.opiom.net/forums/showthread.php?t=245&page=1
l'huissier c'est le monsieur avec le verre de rouge... :allvert:
10-01-2004, 12:05
j ai vu monsieur l'huissier je peux ou pas tomber amoureuse de théophile :amour:
P'tit Ange ::crazy.gi
10-01-2004, 12:35
no problemo, je crois du reste qu'il aime les koalains... :D
10-01-2004, 12:39
P'tit Ange a écrit :j ai vu monsieur l'huissier je peux ou pas tomber amoureuse de théophile :amour:Moi je dit ok aprés une p'tite présentation comme le veux la coutume sur ce site ici : http://www.opiom.net/forums/showthread.p...#post17473 voir une photo en accessoire ici (pas obligatoire mais c'est toujours sympa;)) : http://www.opiom.net/forums/showthread.p...#post12713
12-01-2004, 15:39
J'ai lu la dernière de TCBDLC en avant première, un seul mot: bouse! Le Goncourt est déja passé! :enplace:
nOMen est OMen @ nemOmen
12-01-2004, 17:05
Grand merci mais tous ces compliments risquent de me transformer en poisson rouge (de confusion). Tant qu'à faire, mieux vaudrait que ce soit en ballon de rouge (hips)
Pas à l'eau, pas à l'eau, Théophile....
"Zinédine Zidane a pour douce habitude de cultiver le merveilleux dans les jardins de l'impossible, dont il connait les chemins secrets..."
12-01-2004, 17:14
cabotdelaceze a écrit :Grand merci mais tous ces compliments risquent de me transformer en poisson rouge (de confusion). Tant qu'à faire, mieux vaudrait que ce soit en ballon de rouge (hips) Cousteau, tu as raison, n'est jamais entré parmi les lauréats du Goncourt. De plus je suis partisan du no kill, Théophile... Alors que faire, dilemne?!
nOMen est OMen @ nemOmen
12-01-2004, 17:21
au fait théophile il y a la suite de il etait une fois dans l'ouest de marseille car j'attend avec impatience
13-01-2004, 10:05
CHAPITRE II
MARIO Mario était mort ! Mario, le Beau Mario, celui qui avait personnifié lO.M. pendant plus de 40 ans, comme joueur, comme entraîneur, comme amuseur public, comme figure emblématique. " Mais cest pas possible, je lai appelé hier pour lui présenter mes vux ! Il était en pleine forme " Olivier ne mit pas longtemps pour réaliser que sa première pensée, heureusement non formulée, était particulièrement stupide et il songea aussitôt à la chanson composée par ses soldats en lhonneur de M. de la Pallice, capitaine de François 1er mort à la bataille de Pavie (1525) si sa mémoire était bonne - mais elle létait, hélas - qui avait donné lieu au mot " lapalissade " " Un quart dheure avant sa mort / Il faisait encore envie " avaient écrit les auteurs, ce qui constituait déjà une possible (et donc saugrenue) évidence. Mais la gent soldatesque, reprenant le chant en chur, avait transformé la phrase en " Un quart dheure avant sa mort / il était encore en vie " offrant ainsi, sans le savoir, limmortalité à leur chef bien-aimé. Car dans la foulée, bien sûr, les moqueries avaient fleuri sur ces enfonceurs de portes ouvertes. Jusquà cette chanson populaire, entièrement réécrite en ce sens et pleine de ces " lapalissades " désormais entrées dans le langage courant. " Messieurs vous plait-il douïr / Lair du fameux La Pallice / Il pourra vous divertir / Pourvu quil vous réjouisse. La Pallice eut peu de biens / Pour soutenir sa naissance / Mais il ne manqua de rien / Dès quil fut dans labondance " Enfant, quand il était malade, sa mère venait le distraire en lui chantant de vieux airs populaires comme celui-là, extraits dun recueil fatigué qui datait de son enfance à elle. Cet album de chansons enfantines, illustré dimages dEpinal et recouvert dun tissu provençal rouge sombre, il le possédait toujours et la voix de sa mère résonnait encore à ses oreilles... Eh voilà ! Cela recommençait Il en avait marre de ce cerveau qui ne sarrêtait jamais et lentraînait dans mille directions, marre de ces références historiques ou littéraires qui lui venaient sans cesse à lesprit et qui faisaient caguer tout le monde. Cétait usant. Si Olivier était devenu un taciturne, un " taiseux " comme disent les Belges, cétait en bonne partie par crainte de la ramener, de paraître sentencieux. Par lassitude dexpliquer aussi. Et puis, quoi : qui cela pouvait-il intéresser ? Il avait trop lu, voilà tout et sa mémoire imprimait trop bien " Boudie, il a le teston trop plein, ce petit ! " disait déjà la vieille Emilie, femme de ménage de ses parents, en le voyant dévorer, à plat ventre sur le tapis du salon, quelque bouquin de limmense bibliothèque familiale ou quelque dictionnaire dont il se délectait. Il esquissa un sourire attendri, prêt à repartir déjà vers dautres évocations instillées par ce maudit cerveau en éveil perpétuel qui, cette fois, le ramena de façon brutale à Mario. Mario, son guide, son second père ou presque puisque il navait pas assez connu le sien Mario, mort bien portant, avec toute sa tête, à 91 ans, dun arrêt cardiaque dans son sommeil ! " La baraka, ptit ! Jai toujours eu la baraka ! " lentendait-il lui dire. Son accent pied-noir, quil navait jamais perdu, résonnait à ses oreilles. Comme ce jour inoubliable de 1970 où il sétait planté devant lui au sortir dun entraînement au stade de lHuveaune. " Dis-moi, ptit, ça te plairait de venir tentraîner avec les Pros la semaine prochaine ?" lui avait-il dit avec de la malice dans le regard. Olivier en était resté tout espaloufi, comme disait la vieille Emilie, abasourdi par cette demande à laquelle il navait su répondre que par un pitoyable " Ben, oui, monsieur, bien sûr " Les Pros ! Skoblar, Magnusson, Bonnel, Novi, Loubet, Escale, Kula, Escale, Daniel Leclercq, Jules Zvunka en route vers le titre en cette saison 70-71, emmenés par un flamboyant Skoblar qui allait réussir 44 buts dans ce Championnat, enlevant le Soulier dOr du meilleur buteur européen " Je tai observé plusieurs fois, ptit. Avec léquipe réserve et à lentraînement. Tu travailles bien, tu tappliques. Alors je pense que tu mérites de venir passer une semaine avec nous " De temps à autre, Mario invitait ainsi un jeune espoir du club à partager de façon temporaire lentraînement des professionnels. Un seul à la fois et jamais de façon durable, histoire de ne pas faire enfler les citrouilles. Albert Emon, Gérard Gili, François Bracci, Rolland Courbis, Michel Chaumeton, Alain Maccagno, Yvan Piatti, équipiers dOlivier en équipe réserve, avaient eu ou allaient avoir ainsi ce même privilège. Mario avait un il infaillible pour déceler les talents en devenir. Furetant partout, guidé par la passion, il assistait à des matches parfois improbables. Souvent - presque toujours même - pour pas grand chose. Mais de temps à autre, il faisait une trouvaille. Un jour par exemple, il était allé suivre un match de cadets entre lO.M. et lUS Rouet, un autre club marseillais. Le lendemain, avisant le dirigeant olympien, il lui avait demandé ce quil pensait du grand maigre qui avait joué contre son équipe. Lautre ne lavait même pas remarqué. Alors Mario avait téléphoné à son ami Ange Persoglio, président de lUS Rouet et cest comme cela que la saison suivante, François Bracci, futur international (18 sélections) avait enfilé le maillot de lO.M. X XXX " Deux demis, sil vous plaît, monsieur Olivier " demanda le petit Pascal, un habitué qui sobstinait à lappeler ainsi, comme sil était un capo mafioso. Lorsquil était plongé dans ses pensées - mais pas toujours, parce quil parlait tout de même souvent avec sa clientèle qui, sans cela, aurait déserté le bar - Olivier arrivait à servir les consommations et à rendre la monnaie sans perdre le fil de ses méditations. Mais là, le Pascalounet lui mit sous le nez une sorte daffichette qui avait circulé au stade lors dOM Strasbourg, le soir où Barthez avait fait son festival de " pénantis ". " La honte du samedi soir " pouvait-on lire sur le tract, juste à côté dun portrait en pied de John Travolta en costume blanc moulant, dont la tête avait été remplacée par celle dAlain Perrin. - Vous trouvez pas que cest ressemblant ? demanda le jeunot. - Ouais, un petit quelque chose peut-être... Mais franchement, moi, je trouve que Perrin, il ressemble surtout à Charles Trenet jeune. Tu lui mets un chapeau à larrière du crâne, tu lui fais dresser lindex en lair, écarquiller un peu les yeux et il te chante " Y a dla joie, bonjour, bonjour les hirondelles, y a dla joie " - Cette saison, ce serait plutôt " Y a pas djoie ", dit un monsieur bien habillé accoudé au comptoir. Et tout le bar éclata de rire. - Oh, punaise, ça cest bon ! Vous me donnez une super idée ! Le Poète navait pu retenir ce cri du cur. Dégingandé, les cheveux longs et sales, le Poète passait ses journées dans le bar, ne consommant jamais dalcool, juste un café le matin et un autre laprès-midi. Il nétait pas méchant, même pas jobastre, seulement un peu ahuri, vivait toujours chez sa mère alors quil avait largement dépassé la trentaine. Sylvère, cétait son prénom, touchait une maigre pension et se disait poète, même sil navait jamais écrit que dépouvantables vers de mirliton, quil tentait dinfliger parfois à la cantonade, sous un déluge dimprécations. - Je la tiens, je la tiens ! sécria-t-il en griffonnant lamorce de sa chanson sur un bout de papier graisseux quil avait extrait dune poche de sa veste élimée. - Eh ben, ne la lâche pas ! lui fut-il répondu du tac au tac. Et dabord, cest quoi que tu tiens : la vache par les coroñes ? Une demi-heure après pourtant, le Poète revint fièrement se camper devant le comptoir. Sa chanson, recopiée sur une feuille blanche empruntée à Olivier, était prête. Il lentonna dune voix de fausset. Y pas djoie punaise de con, cest le bordel Y pas djoie On nous les brise, on se les gèle Y a pas joie Au Vélodrome cest pas Noël Y a pas djoie, punaise, y pas djoie Y a pas djoie On entend les chèvres qui bêlent Y a pas djoie Le pauvre Ohême bat de laile Y a ps djoie Les matches sont dplus en plus mortels Et on gagne une fois sur trois ! Y a pas djoie Nos joueurs jouent comme des brêles Y a pas djoie Et Perrin-Pinpin les harcèle Y a pas djoie A croire quon les ensorcèle Ou bien quils ont perdu la foi Y a pas djoie Les points senvolent à tire daile Y a pas djoie Mêm Paris nous troue la rondelle Y pas djoie punaise de con et macarel Y a pas djoie, punaise y a pas djoie Il remporta un véritable triomphe, le plus éclatant (le seul ?) de son humble carrière de poète maudit. - Eh ben, tu vois, quand tu travailles dans lhumour, tu arrives presque à être bon, lui dit Olivier en lui offrant un café. Pascal et Dédé, machiavéliques et bien peu charitables envers celui qui venait de les faire rire aux éclats, entreprirent aussitôt de lui jouer un remake du Schpountz, le persuadant quil avait du génie et quil fallait faire écouter ça aux gens de Paris. - Ecoute-moi bien, lui dit Dédé, tu proposes ça à Patrick Sébastien, il le chante à la télé déguisé en Alain Perrin et ta fortune est faite ! Rayonnant, enfin reconnu, le Poète buvait du petit lait. Il écouta avec délectation les deux traîtres chanter sans retenue ses louanges et lui expliquer le pourquoi du comment il allait devenir célèbre. Jusquà ce que Sylvère, enivré de bonheur, réalise enfin dans un sursaut de clairvoyance que sa mère ne lui donnerait jamais les sous pour prendre le TGV. Olivier lui, que cet intermède avait tiré un moment de sa morosité - il avait même ri de bon cur - était déjà reparti dans ses pensées, prêt à revivre, pour la millième fois, son tout premier entraînement avec les Pros, en 1970, au stade Vélodrome, sous la direction du grand Mario Zatelli, avec Skoblar et Magnusson (A suivre) Théophile Cabot de la Cèze
13-01-2004, 10:18
Grande grande Classe Cabot :kola:
Tiens ça merite une danse du :lpouletda
13-01-2004, 11:32
Je vais la faire moderne pour exprimer mon admiration :
:bienjoué: pour te dire, Cher Cabot de la Cèze, que définitivement, je dirais Balzac... :lprostern Parce ce que là, il n'y rien de plus à faire... :-/ Parce ce que maintenant, pour oser écrire un truc, y a du boulot. Vivement la suite !
13-01-2004, 11:35
Hum :kpassûr: je peux avoir une dedicace s'il vous plait ? :langur2:
C'est pas pour moi c'est pour mon voisin il adoooooore ce que vous faites Mr Cabot
13-01-2004, 11:39
premiers, second rôles, personnages secondaires !!! Toute une galerie de portraits ! :bienjoué:
13-01-2004, 11:49
Théophile ! Théophile !!! On va créer le fan club !!! :bienjoué:
"Chevalier, tu as dit que tu crois en un monde où les frères nés sous une mauvaise étoile peuvent vivre ensemble et que tu te battrais pour le construire. Aujourd'hui, sache que moi aussi je partage ton rêve." Bud d'Alcor
13-01-2004, 12:11
Rien lu d'aussi passionnant depuis "les mystères de Paris"(Laffrite reprint)@Les nouvelles littéraires. :enplace:
nOMen est OMen @ nemOmen
13-01-2004, 22:38
Toujours autant de classe dans l'ecriture!
Felicitations
13-01-2004, 23:10
Gloire à toi, Théophile Cabot ! :bienjoué:
Ton talent de conteur se doit de dépasser les portes hermétiques de la fumerie :chinois:
14-01-2004, 16:06
WHOUAH c'est sublime Franchement une seule chose à dire pour Théophile c'est:
OOOOOOOOOOOLLLLLLLLLLLLLLAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!!!!! :kola: A vrai dire même YADORE comme dirai chouchou A quand la suite???????? J'ai hâte de la lire c'est mille fois mieux que Nietzsche (car ça me saoul ce bouquin) Au fait ne veut me le lire???ça serait gentil de votre part P'tit Ange :angail1: |