02-10-2012, 20:40
J'aime bien comparer. Depuis la maternité aussi loin que je m'en souvienne. Un jour, alors que je m'ennuyais dans le TGV, je me suis lancé dans une comparaison entre le football et les filles. Oui, quand je m'ennuie, mes instincts les plus élégants refont surface.
Je faisais le point sur mon palmarès et constatait que depuis un certain temps, je ne faisais qu'aligner les Coupe de la Ligue. Suis-je le Brandao de l'amour? En tout cas, qu'on se le dise, je n'ai jamais fait de mal à une fille sur le capot d'une Cayenne. Je suis trop pauvre. Je roule en 106. Pas assez large. Sauf au nord d'Amiens.
J'aligne les Coupe de la Ligue donc. Non pas que j'enchaine les rencontres avec des moustachus. Bien qu'une fois j'ai fréquenté une Arménienne, peut-être une cousine d'Haydjan. Sûrement même puisqu'elle riait spontanément à mes blagues. Sans que je n'ai eu à utiliser la mallette du Filtre. Une Coupe de la Ligue, c'est une coupe par défaut. Tu te rabats sur elle quand la fin de la soirée approche et que tu t'es planté sur tes objectifs prioritaires. Alors, ce samedi soir de mars, tu as garni ton palmarès, mais tu fais profil bas. Y'a que les dalleux comme Andrade pour en faire des caisses. Parfois, parler de Coupe de la Ligue est même présomptueux. Car en réalité, c'est comme « remporter » l'équivalent du Défi celte TV Breizh ou de la Peace Cup.
Quoiqu'on en dise, notre objectif, c'est la Ligue des Champions. La petite musique qui trotte dans nos têtes quand le coup d'envoi de la soirée est donné, qu'on est tout propre, tout beau, qu'on a préparé le match dans les moindres détails, parfois à l'aide de la vidéo. La plupart d'entre nous avons accès aux phases de poules. Quelques matches pour faire nos preuves et passer au tour suivant. On se doit de rester concentré, ne rien laisser au hasard. Le stress des premières rencontres, notre capacité ou non à imposer notre style. Les plus faibles ne supportent pas la pression, craquent, et sont contraints d'enchainer durant des années ces phases de poules et finissent parfois par être déclassés en Europa League. Le manque d'expérience, de talent, un budget trop faible, des arguments physiques insuffisants, des mains qui trainent et sont aussitôt sanctionnées - on n'a pas tous la chance de jouer en Italie. Autant de raisons qui peuvent expliquer l'échec. Ceux-là peuvent décider de se rabattre sur les terrains de jeu de seconde catégorie. C'est comme ça que l'on se retrouve à faire du tourisme en Moldavie en plein mois d'août. Fréquenter des speed-dating ou chercher l'amour sur Meetic, c'est comme se retrouver dans un club chypriote avant ses 28 ans. C'est entretenir l'illusion d'un rêve d'ado. Entourés de laissés pour compte pour la plupart. Voilà, en fait, c'est être le Selim Benachour de l'amour.
Si j'en viens à écrire ces lignes de n'importe quoi, c'est parce qu'une nouvelle fois, je pensais pouvoir viser plus haut que la Coupe de la Ligue. Encore une fois, j'étais dans la fameuse phase de poules de la ChampionsLeague et je sentais venu le moment de finir au-delà de la troisième place. Je me retrouvais donc au coup d'envoi de ce que nous pourrions comparer à la sixième journée. Soirée décisive. Le Barça prépare ses matches en matant Gladiator, moi c'est en me refaisant la filmo de Hugh Grant. Coupe à la cire, caleçon propre, chaussures qui brillent. On salue l'adversaire. Celui-ci, tu lui souries. Le match est lancé. En première mi-temps, je livre une prestation terne, sans magie. Je fais le service minimum. Vis ma vie d'Alou Diarra. Je suis désarmé. Certains pseudo finissant par 47 le sont par une nuisette, moi, je le suis pour une raison que j'ignore. Je profite du passage au vestiaire pour m'insuffler un discours aniguesque. Cela produit son effet. Alors que l'adversaire se pensait installé, serein, je parviens à mettre mon jeu en place. Ça y est, l'opposition se montre moins sûre de son fait. Elle perd le contrôle, son jeu laisse apparaître des failles. Je m'engouffre. Je n'hésite pas à aller au contact. J'espère qu'elle ne me fait pas une Busquets, qu'elle ne simule pas. Ce qui ne l'empêche pas de prendre son carton. La fin de la rencontre sifflée, je repars satisfait de ma prestation après une bonne douche. Je passe au second tour. Le lendemain, le décrassage se fait dans la bonne humeur. La vidéo de mes exploits tarde à figurer sur le net. Foutu Iphone diraient EFC et Olorin. Deux jours plus tard, courrier de la fédération. Irrégularité. L'adversaire a fait appel et finalement, on est recalé à cette maudite troisième place. Aucune explication valable. Au final, il n' y a eu aucun gagnant après ce match. Mais je suis le seul perdant.
Le souvenir vous hante. Vous ruminez. Vous rejouez le match pour tenter de comprendre où vous avez pu vous planter. Vous vous sentez comme après le festival de Ronaldinho au Vélodrome. Vous êtes Zubar face à Arshavin. Vous êtes comme Boban, le baltringue. Avec votre expérience qui commence à être consistante, vous aviez réussi à dérouler votre jeu. Mais il est des faits de match qui vous échappent. Vous pouvez réduire cette part d'incertitude, mais jamais à néant. Alors vous tentez d'oublier cette déconvenue en assurant le service minimum en Ligue 1. Mais vous ne pouvez vous empêcher de surveiller fébrilement votre portable, tel Xavier Gravelaine un 31 août. Vous rêvez d'un prêt. Même d'une seule nuit. Mais là, vous n'aurez pas la chance de Pascal Nouma. Bien que comme lui, vous finirez le pénis à la main.
Tout ça pour dire: la Ligue des Champions, on y goutera de nouveau. En attendant, il faut en passer par l'Europa League. L'OM est revenu au célibat. Mais profitons-en pour voir ce que certaines contrées encore inconnues ont à offrir. On pourrait même parfaire notre jeu, se découvrir des talents dans de nouvelles positions. Mais attention, il va falloir se battre pour se faire une place, alors que l'on part avec l'équivalent d'un Kangoo, du charisme de Dupont-Aignan et d'une calvitie précoce. Vous êtes un commercial d'Amora qui rêve d'un threesome lors d'une soirée Victoria's Secret. Mais nul doute qu'un jour, l'Europe reparlera Marseillais. Car le vrai OM se doit de viser le top.
Je faisais le point sur mon palmarès et constatait que depuis un certain temps, je ne faisais qu'aligner les Coupe de la Ligue. Suis-je le Brandao de l'amour? En tout cas, qu'on se le dise, je n'ai jamais fait de mal à une fille sur le capot d'une Cayenne. Je suis trop pauvre. Je roule en 106. Pas assez large. Sauf au nord d'Amiens.
J'aligne les Coupe de la Ligue donc. Non pas que j'enchaine les rencontres avec des moustachus. Bien qu'une fois j'ai fréquenté une Arménienne, peut-être une cousine d'Haydjan. Sûrement même puisqu'elle riait spontanément à mes blagues. Sans que je n'ai eu à utiliser la mallette du Filtre. Une Coupe de la Ligue, c'est une coupe par défaut. Tu te rabats sur elle quand la fin de la soirée approche et que tu t'es planté sur tes objectifs prioritaires. Alors, ce samedi soir de mars, tu as garni ton palmarès, mais tu fais profil bas. Y'a que les dalleux comme Andrade pour en faire des caisses. Parfois, parler de Coupe de la Ligue est même présomptueux. Car en réalité, c'est comme « remporter » l'équivalent du Défi celte TV Breizh ou de la Peace Cup.
Quoiqu'on en dise, notre objectif, c'est la Ligue des Champions. La petite musique qui trotte dans nos têtes quand le coup d'envoi de la soirée est donné, qu'on est tout propre, tout beau, qu'on a préparé le match dans les moindres détails, parfois à l'aide de la vidéo. La plupart d'entre nous avons accès aux phases de poules. Quelques matches pour faire nos preuves et passer au tour suivant. On se doit de rester concentré, ne rien laisser au hasard. Le stress des premières rencontres, notre capacité ou non à imposer notre style. Les plus faibles ne supportent pas la pression, craquent, et sont contraints d'enchainer durant des années ces phases de poules et finissent parfois par être déclassés en Europa League. Le manque d'expérience, de talent, un budget trop faible, des arguments physiques insuffisants, des mains qui trainent et sont aussitôt sanctionnées - on n'a pas tous la chance de jouer en Italie. Autant de raisons qui peuvent expliquer l'échec. Ceux-là peuvent décider de se rabattre sur les terrains de jeu de seconde catégorie. C'est comme ça que l'on se retrouve à faire du tourisme en Moldavie en plein mois d'août. Fréquenter des speed-dating ou chercher l'amour sur Meetic, c'est comme se retrouver dans un club chypriote avant ses 28 ans. C'est entretenir l'illusion d'un rêve d'ado. Entourés de laissés pour compte pour la plupart. Voilà, en fait, c'est être le Selim Benachour de l'amour.
Si j'en viens à écrire ces lignes de n'importe quoi, c'est parce qu'une nouvelle fois, je pensais pouvoir viser plus haut que la Coupe de la Ligue. Encore une fois, j'étais dans la fameuse phase de poules de la ChampionsLeague et je sentais venu le moment de finir au-delà de la troisième place. Je me retrouvais donc au coup d'envoi de ce que nous pourrions comparer à la sixième journée. Soirée décisive. Le Barça prépare ses matches en matant Gladiator, moi c'est en me refaisant la filmo de Hugh Grant. Coupe à la cire, caleçon propre, chaussures qui brillent. On salue l'adversaire. Celui-ci, tu lui souries. Le match est lancé. En première mi-temps, je livre une prestation terne, sans magie. Je fais le service minimum. Vis ma vie d'Alou Diarra. Je suis désarmé. Certains pseudo finissant par 47 le sont par une nuisette, moi, je le suis pour une raison que j'ignore. Je profite du passage au vestiaire pour m'insuffler un discours aniguesque. Cela produit son effet. Alors que l'adversaire se pensait installé, serein, je parviens à mettre mon jeu en place. Ça y est, l'opposition se montre moins sûre de son fait. Elle perd le contrôle, son jeu laisse apparaître des failles. Je m'engouffre. Je n'hésite pas à aller au contact. J'espère qu'elle ne me fait pas une Busquets, qu'elle ne simule pas. Ce qui ne l'empêche pas de prendre son carton. La fin de la rencontre sifflée, je repars satisfait de ma prestation après une bonne douche. Je passe au second tour. Le lendemain, le décrassage se fait dans la bonne humeur. La vidéo de mes exploits tarde à figurer sur le net. Foutu Iphone diraient EFC et Olorin. Deux jours plus tard, courrier de la fédération. Irrégularité. L'adversaire a fait appel et finalement, on est recalé à cette maudite troisième place. Aucune explication valable. Au final, il n' y a eu aucun gagnant après ce match. Mais je suis le seul perdant.
Le souvenir vous hante. Vous ruminez. Vous rejouez le match pour tenter de comprendre où vous avez pu vous planter. Vous vous sentez comme après le festival de Ronaldinho au Vélodrome. Vous êtes Zubar face à Arshavin. Vous êtes comme Boban, le baltringue. Avec votre expérience qui commence à être consistante, vous aviez réussi à dérouler votre jeu. Mais il est des faits de match qui vous échappent. Vous pouvez réduire cette part d'incertitude, mais jamais à néant. Alors vous tentez d'oublier cette déconvenue en assurant le service minimum en Ligue 1. Mais vous ne pouvez vous empêcher de surveiller fébrilement votre portable, tel Xavier Gravelaine un 31 août. Vous rêvez d'un prêt. Même d'une seule nuit. Mais là, vous n'aurez pas la chance de Pascal Nouma. Bien que comme lui, vous finirez le pénis à la main.
Tout ça pour dire: la Ligue des Champions, on y goutera de nouveau. En attendant, il faut en passer par l'Europa League. L'OM est revenu au célibat. Mais profitons-en pour voir ce que certaines contrées encore inconnues ont à offrir. On pourrait même parfaire notre jeu, se découvrir des talents dans de nouvelles positions. Mais attention, il va falloir se battre pour se faire une place, alors que l'on part avec l'équivalent d'un Kangoo, du charisme de Dupont-Aignan et d'une calvitie précoce. Vous êtes un commercial d'Amora qui rêve d'un threesome lors d'une soirée Victoria's Secret. Mais nul doute qu'un jour, l'Europe reparlera Marseillais. Car le vrai OM se doit de viser le top.