02-09-2022, 23:18
Jean-Marc F. explora un petit moment la ville méditerranéenne avant de trouver un endroit discret où laisser son véhicule. Plus de six cents kilomètres pour parvenir au point de contact. La confrérie devenait-elle folle ? Il devait préparer une rencontre importante contre un gros du championnat après tout ! Après avoir pris soin de brouiller sa piste à travers les ruelles adjacentes, il entra dans le petit restaurant rue de l’Académie. L’odeur de friture et de viande quasi avariée lui retourna d’emblée l’estomac. Il se dirigea illico vers le gérant qu’il reconnut instantanément. Un ancien ailier à la Christophe Cocard pensa-t-il en son for intérieur. Il avait toujours eu le flair pour les repérer. Ce dernier, teint halé et face patibulaire, le fixait depuis qu’il avait franchi la porte d’entrée. Il n’était pas venu pour le dernier kebab à la mode. Jean-Marc s’approcha lentement de son interlocuteur et lui glissa le mot de passe à l’oreille :
- « L’Yonne n’est pas républicaine ».
Le gérant hocha la tête, se baissa vers le bas du comptoir et en remonta une petite boîte métallique. Il répondit : « Microfilm ! » sans sourciller une seconde, puis enchaîna :
- « Vous trouverez cible Esplanade MUCEM ! ». Jean-Marc saisit la boîte, l’ouvrit et retira le microfilm nouvelle génération, compatible avec l’ensemble des smartphones fabriqués sur la planète. Il salua l’intermédiaire d’un signe de tête approbateur avant de tourner les talons.
Igor était là depuis quelques minutes mais ne se sentait pas du tout à son aise. L’esplanade J4 grouillait de monde aux alentours et le message mystérieux reçu la veille ne lui plaisait pas du tout. Le numéro inconnu avait laissé pour seule consigne de se pointer à cet endroit précis en plein après-midi, le lendemain, à une heure de grand passage. Sa curiosité avait été trop forte. Il avait voulu en savoir plus sur cette fameuse clé de la victoire à Auxerre. Comment ce corbeau avait-il pu un seul instant croire qu’il avait le secret pour prendre les trois points en Bourgogne ? Il avait étudié son sujet depuis deux semaines, avait tout revu de cette équipe à la vidéo et avait menacé Payet de le priver de dessert s’il recommençait à tuer des gabians autour d’un stade plutôt que de marquer ses rares occasions. Il avait été le plus clair possible avec l’ensemble de l’effectif sur l’investissement à montrer en terme de pressing et en terme de motivation. Quelle était donc cette clé du match qui manquait à son raisonnement ?
Il avait voulu fuir un temps. S’était posé la question plus d’une fois. Partir ? Rester ? Qui pouvait bien vouloir l’aider ? N’était-ce pas un piège ? Bourguignon de surcroît. L’heure fixée approchait à grands pas. Il revoyait ses plans pour la rencontre défiler devant lui. L’arrivée d’Amine Harit en toute fin du mercato lui donnait une solution de plus derrière l’attaquant. Alexis ne pourrait pas faire toute la saison seul en pointe en enchaînant les matches, il devrait tôt ou tard faire tourner. Bakambu ou Suarez ? Suarez ou Bakambu ?
Sur les ailes et au milieu de terrain, il avait ses certitudes. Il était fier du travail accompli et de la faible rotation pour le moment. Les résultats lui donnaient raison et faisaient taire les sifflets hostiles.
Il n’eut pas le temps de se repencher sur sa défense. Un petit homme arriva vers lui casquette bleue à l’envers vissée sur le haut du crâne. Ces yeux perçants derrière de petits verres de lunettes !!! Il les avait déjà vus ! Mais où ? Plus l’homme s’approchait de lui, plus il se faisait son intime conviction. C’était bien lui qui fonçait tout droit vers ce point de rendez-vous. Jean-Marc ne le lâcha pas du regard jusqu’à parvenir à sa portée. Igor balbutia dans un français approximatif :
- « Vous être… » l’autre le coupa sèchement :
- « Regardez et vous comprendrez ce qu’est la clé de la victoire contre mon équipe ! ». Il tendit le microfilm à Igor. Pourquoi lui ? Pourquoi saboterait-il le résultat ? Une sombre histoire de paris truqués ? Il ne souhaitait aucunement tremper dans ce genre de manœuvre illicite.
Jean-Marc tourna les talons et repartit d’où il était arrivé. Igor resta incrédule, l’observant disparaître à travers la foule. Il ouvrit la main sur la puce à insérer dans son smartphone. Il ne tarda pas à l’introduire, trop angoissé par ce qu’il allait y trouver. Une vidéo tenta immédiatement de débuter sur son écran 5,7 pouces. Il la lança fébrilement. Sur un fond noir, on pouvait lire en lettres majuscules blanches :
« LA CONFRERIE DU BEAU JEU EN LIGUE 1 présente…»
« LA COMPILATION DES BOURDES TECHNIQUES ET DEFENSIVES DE LEONARDO BALERDI !!! »
Igor se réveilla en sursaut ! La forte chaleur du début de nuit s’en était allée, mais il était pourtant en sueur, assis sur son lit, buste nu aux pectoraux saillants. « Un mauvais rêve ». Il se leva, secouant la tête de gauche à droite. Il prit lentement la direction de sa salle de bain, se pencha sur le lavabo et se mouilla frénétiquement le visage. Il releva la tête vers le miroir qui lui renvoyait une image de lui qu’il n’avait jamais aimée. Il s’essuya la peau puis se dirigea vers le salon. Sur l’immense table en mahogany, un carnet était ouvert à la page « COMPOSITION 6e JOURNÉE ».
Igor saisit le stylo noir posé juste à côté, il barra la mention « BALERDI » axe gauche de sa défense centrale et écrivit « TOURE». Alors qu’un léger sourire se dessinait à peine sur ses lèvres, son attention fut attirée par un nom au-dessous du onze titulaire : « KOLASINAC ». Il secoua de nouveau la tête de gauche à droite en y ajoutant une moue dépitée et reprit son stylo noir, sans vraiment savoir ce qu’il allait en faire…
Bon match à tous !
- « L’Yonne n’est pas républicaine ».
Le gérant hocha la tête, se baissa vers le bas du comptoir et en remonta une petite boîte métallique. Il répondit : « Microfilm ! » sans sourciller une seconde, puis enchaîna :
- « Vous trouverez cible Esplanade MUCEM ! ». Jean-Marc saisit la boîte, l’ouvrit et retira le microfilm nouvelle génération, compatible avec l’ensemble des smartphones fabriqués sur la planète. Il salua l’intermédiaire d’un signe de tête approbateur avant de tourner les talons.
Igor était là depuis quelques minutes mais ne se sentait pas du tout à son aise. L’esplanade J4 grouillait de monde aux alentours et le message mystérieux reçu la veille ne lui plaisait pas du tout. Le numéro inconnu avait laissé pour seule consigne de se pointer à cet endroit précis en plein après-midi, le lendemain, à une heure de grand passage. Sa curiosité avait été trop forte. Il avait voulu en savoir plus sur cette fameuse clé de la victoire à Auxerre. Comment ce corbeau avait-il pu un seul instant croire qu’il avait le secret pour prendre les trois points en Bourgogne ? Il avait étudié son sujet depuis deux semaines, avait tout revu de cette équipe à la vidéo et avait menacé Payet de le priver de dessert s’il recommençait à tuer des gabians autour d’un stade plutôt que de marquer ses rares occasions. Il avait été le plus clair possible avec l’ensemble de l’effectif sur l’investissement à montrer en terme de pressing et en terme de motivation. Quelle était donc cette clé du match qui manquait à son raisonnement ?
Il avait voulu fuir un temps. S’était posé la question plus d’une fois. Partir ? Rester ? Qui pouvait bien vouloir l’aider ? N’était-ce pas un piège ? Bourguignon de surcroît. L’heure fixée approchait à grands pas. Il revoyait ses plans pour la rencontre défiler devant lui. L’arrivée d’Amine Harit en toute fin du mercato lui donnait une solution de plus derrière l’attaquant. Alexis ne pourrait pas faire toute la saison seul en pointe en enchaînant les matches, il devrait tôt ou tard faire tourner. Bakambu ou Suarez ? Suarez ou Bakambu ?
Sur les ailes et au milieu de terrain, il avait ses certitudes. Il était fier du travail accompli et de la faible rotation pour le moment. Les résultats lui donnaient raison et faisaient taire les sifflets hostiles.
Il n’eut pas le temps de se repencher sur sa défense. Un petit homme arriva vers lui casquette bleue à l’envers vissée sur le haut du crâne. Ces yeux perçants derrière de petits verres de lunettes !!! Il les avait déjà vus ! Mais où ? Plus l’homme s’approchait de lui, plus il se faisait son intime conviction. C’était bien lui qui fonçait tout droit vers ce point de rendez-vous. Jean-Marc ne le lâcha pas du regard jusqu’à parvenir à sa portée. Igor balbutia dans un français approximatif :
- « Vous être… » l’autre le coupa sèchement :
- « Regardez et vous comprendrez ce qu’est la clé de la victoire contre mon équipe ! ». Il tendit le microfilm à Igor. Pourquoi lui ? Pourquoi saboterait-il le résultat ? Une sombre histoire de paris truqués ? Il ne souhaitait aucunement tremper dans ce genre de manœuvre illicite.
Jean-Marc tourna les talons et repartit d’où il était arrivé. Igor resta incrédule, l’observant disparaître à travers la foule. Il ouvrit la main sur la puce à insérer dans son smartphone. Il ne tarda pas à l’introduire, trop angoissé par ce qu’il allait y trouver. Une vidéo tenta immédiatement de débuter sur son écran 5,7 pouces. Il la lança fébrilement. Sur un fond noir, on pouvait lire en lettres majuscules blanches :
« LA CONFRERIE DU BEAU JEU EN LIGUE 1 présente…»
« LA COMPILATION DES BOURDES TECHNIQUES ET DEFENSIVES DE LEONARDO BALERDI !!! »
Igor se réveilla en sursaut ! La forte chaleur du début de nuit s’en était allée, mais il était pourtant en sueur, assis sur son lit, buste nu aux pectoraux saillants. « Un mauvais rêve ». Il se leva, secouant la tête de gauche à droite. Il prit lentement la direction de sa salle de bain, se pencha sur le lavabo et se mouilla frénétiquement le visage. Il releva la tête vers le miroir qui lui renvoyait une image de lui qu’il n’avait jamais aimée. Il s’essuya la peau puis se dirigea vers le salon. Sur l’immense table en mahogany, un carnet était ouvert à la page « COMPOSITION 6e JOURNÉE ».
Igor saisit le stylo noir posé juste à côté, il barra la mention « BALERDI » axe gauche de sa défense centrale et écrivit « TOURE». Alors qu’un léger sourire se dessinait à peine sur ses lèvres, son attention fut attirée par un nom au-dessous du onze titulaire : « KOLASINAC ». Il secoua de nouveau la tête de gauche à droite en y ajoutant une moue dépitée et reprit son stylo noir, sans vraiment savoir ce qu’il allait en faire…
Bon match à tous !
"Chevalier, tu as dit que tu crois en un monde où les frères nés sous une mauvaise étoile peuvent vivre ensemble et que tu te battrais pour le construire. Aujourd'hui, sache que moi aussi je partage ton rêve." Bud d'Alcor