31-01-2023, 14:31
Le tir était parti violemment de l’extérieur de la surface. Alban avait pourtant été prévenu par le staff du FC Nantes et ils avaient décortiqué certaines phases de jeu de l’OM durant des heures afin de le préparer à cette éventualité. Au-delà de ce missile qui lui arrivait dessus, il se rendait compte que les marseillais, quatre jours après une rencontre fort disputée face à l’AS Monaco, étaient revenus à un niveau injouable. Pour cette 21ème journée de Ligue 1, les joueurs nantais avaient pourtant tout tenté et respecté scrupuleusement les consignes d’Antoine Kombouaré. Ils avaient installé un gros pressing dès les premières minutes du match, ils avaient mis une agressivité de tous les instants dans leurs duels et resserré les espaces au milieu de terrain. Rien n’y avait fait. Les visiteurs étaient supérieurs. Certains adversaires leur avaient donné une véritable leçon de football ; ceux-là mêmes, pour certains, qui étaient passés totalement à côté de leur prestation face aux asémistes.
Le ballon continuait de s’approcher de son but, tel une comète fendant l’immensité infinie de l’espace. Les supporters des canaris se turent. Le stade paré de ses belles couleurs jaunes et vertes avait poussé derrière eux jusqu’à cette 76ème minute de jeu fatale. Malgré l’ouverture du score d’un Alexis Sanchez en feu sur une transition fulgurante de l’escouade marseillaise en fin de première mi-temps, le public nantais y avait toujours cru. Allait-il les décevoir de nouveau dans cette partie ? Il se devait de tout tenter sur ce plongeon pour sauver sa cage et conserver une chance de partage des points. Il avait déjà vu cette qualité de frappe quelque part, mais où ? Etait-ce un remake du coup-franc de Roberto Carlos face à l’équipe de France en 1997 ? Ou peut-être un de ces pétards de Frank Sauzée dans les années 90 ? Dans sa jeunesse, il avait pu voir quelques belles tentatives de Batistuta ou même du roi Pelé ! En pensant purement Ligue 1, tous ces noms faisaient sourire. Comment imaginer pareille comparaison avec un joueur évoluant à l’Olympique de Marseille ? Sur un instant, gravé dans l’éternité, cela pouvait pourtant exister. Nantes l’avait d’ailleurs expérimenté un soir d’automne 2008 avec son défenseur Maréval qui avait allumé une mèche de 35 mètres pour tromper un Mandanda mystifié. Il n’oubliait pas non plus Benjamin Pavard en 2018 contre l’Argentine ! Quelle reprise de volée ! Etait-ce tout simplement la magie du football qui opérait devant nos yeux ?
Alban entama son geste de gardien en plaçant ses deux premiers appuis pour pousser sur ses jambes avant de plonger. L’ogive arrivait vite et il doutait de sa capacité à stopper l’occasion olympienne. Comment l’équipe avait-elle pu laisser l’ukrainien en si bonne position ? Jean-Charles et Chiri n’avaient pas serré le marquage sur Under qui avait combiné avec Malinovskyi très aisément aux abords de la surface de réparation. Au départ de l’action, Ludo Blas n’avait pas réussi à trouver Mostafa dans la profondeur alors que les nantais cherchaient à se créer une opportunité côté droit dans le camp phocéen. Le ballon récupéré par Balerdi fut tout de suite transmis à Gigot. Le central avignonnais leva la tête. Pour éviter de revenir en retrait sur Blanco (peu sûr balle au pied), il donna sur la droite à Mbemba qui porta le cuir jusqu’à Clauss en feintant Simon au passage. L’ancien lensois s’appuya sur Rongier en « une-deux » pour se débarrasser de Moutoussamy. Il remarqua par expérience qu’un appel de Vérétout dans l’axe serait anticipé illico par Sissoko. Quant à Tavares, sur l’autre aile, il était bien pris par Centonze. Arrivé à vingt mètres de la ligne de sortie de but et gêné par Jaouen, Jonathan Clauss se servit de l’appel d’Alexis, embarquant Andrei Girotto dans son sillage, pour trouver Under. La suite, c’était cette combinaison parfaite entre le turc et Malinovskyi oublié plein axe par la défense des canaris à un peu moins de vingt-cinq mètres des buts de Lafont.
Le gardien nantais revit soudain ce coup franc magistral du joueur ukrainien lors de sa titularisation face à Lorient au Vélodrome. Il avait failli fracasser la barre transversale de Mannone. Il aurait dû se méfier et enjoindre ses défenseurs à une vigilance accrue pour ôter toute opportunité de tir à Malinovskyi. Il sentait une pression indescriptible monter en lui. Alban se savait pressenti pour être dans les trois ou quatre portiers susceptibles de garder la cage de l’équipe de Didier Deschamps dans quelques semaines. Mike et Brice l’auraient-ils intercepté ? Hugo et Steve ? Il se détendit de tout son long et de toute sa hargne. En vain. Le ballon puissant ne lui frôla même pas le gant avant d’aller se loger dans sa lucarne gauche dans un barouf faisant craindre pour le filet. Lafont ne put que constater les dégâts ! Le stade sombra, mais seulement en partie puisque comme d’habitude des centaines de supporters marseillais présents exultèrent de joie. 0-2. Alban se releva et alla chercher le ballon au fond de ses buts. Il ne put s’empêcher de remuer la tête en signe de désapprobation. Il venait d’échouer et d’être trompé de loin par un tir surpuissant. Cela ne lui arrivait pas souvent, mais il n’avait rien pu faire sur ce but. L’Olympique de Marseille avait une nouvelle arme en son sein, et quelle arme !!!
Le jeu reprit sans temps mort. Dans la foulée, l’OM continua d’exercer son emprise et sa maîtrise technique sur la rencontre. Désappointé, Alban contempla le gouffre de niveaux existant entre les deux équipes durant ces longues dernières minutes de souffrance et d’impuissance à la nantaise. « Ils sont prétendants au titre si Paris et Lens lâchent trop de points en cours de route ! ». Il était bon perdant, en dépit des circonstances. Un jour, il jouerait dans un club similaire histoire de se frotter au gratin du football. Il attendit le coup de sifflet final sans avoir à intervenir sur une ultime occasion de l’attaque olympienne. Le match terminé, Alban Lafont se pencha au fond des filets une dernière fois pour récupérer sa gourde aux couleurs des canaris. Il fit signe aux supporters déçus puis prit le temps de réconforter ses coéquipiers les plus proches. Il se dirigea ensuite vers les adversaires du soir pour leur serrer la pince sportivement. Au moment de saluer l’ukrainien qui lui avait marqué ce but magnifique de l’extérieur de sa surface, il réfréna une dernière pensée en son for intérieur : « Toi, tu as une sacrée frappe de bâtard sérieux ! »…
Le ballon continuait de s’approcher de son but, tel une comète fendant l’immensité infinie de l’espace. Les supporters des canaris se turent. Le stade paré de ses belles couleurs jaunes et vertes avait poussé derrière eux jusqu’à cette 76ème minute de jeu fatale. Malgré l’ouverture du score d’un Alexis Sanchez en feu sur une transition fulgurante de l’escouade marseillaise en fin de première mi-temps, le public nantais y avait toujours cru. Allait-il les décevoir de nouveau dans cette partie ? Il se devait de tout tenter sur ce plongeon pour sauver sa cage et conserver une chance de partage des points. Il avait déjà vu cette qualité de frappe quelque part, mais où ? Etait-ce un remake du coup-franc de Roberto Carlos face à l’équipe de France en 1997 ? Ou peut-être un de ces pétards de Frank Sauzée dans les années 90 ? Dans sa jeunesse, il avait pu voir quelques belles tentatives de Batistuta ou même du roi Pelé ! En pensant purement Ligue 1, tous ces noms faisaient sourire. Comment imaginer pareille comparaison avec un joueur évoluant à l’Olympique de Marseille ? Sur un instant, gravé dans l’éternité, cela pouvait pourtant exister. Nantes l’avait d’ailleurs expérimenté un soir d’automne 2008 avec son défenseur Maréval qui avait allumé une mèche de 35 mètres pour tromper un Mandanda mystifié. Il n’oubliait pas non plus Benjamin Pavard en 2018 contre l’Argentine ! Quelle reprise de volée ! Etait-ce tout simplement la magie du football qui opérait devant nos yeux ?
Alban entama son geste de gardien en plaçant ses deux premiers appuis pour pousser sur ses jambes avant de plonger. L’ogive arrivait vite et il doutait de sa capacité à stopper l’occasion olympienne. Comment l’équipe avait-elle pu laisser l’ukrainien en si bonne position ? Jean-Charles et Chiri n’avaient pas serré le marquage sur Under qui avait combiné avec Malinovskyi très aisément aux abords de la surface de réparation. Au départ de l’action, Ludo Blas n’avait pas réussi à trouver Mostafa dans la profondeur alors que les nantais cherchaient à se créer une opportunité côté droit dans le camp phocéen. Le ballon récupéré par Balerdi fut tout de suite transmis à Gigot. Le central avignonnais leva la tête. Pour éviter de revenir en retrait sur Blanco (peu sûr balle au pied), il donna sur la droite à Mbemba qui porta le cuir jusqu’à Clauss en feintant Simon au passage. L’ancien lensois s’appuya sur Rongier en « une-deux » pour se débarrasser de Moutoussamy. Il remarqua par expérience qu’un appel de Vérétout dans l’axe serait anticipé illico par Sissoko. Quant à Tavares, sur l’autre aile, il était bien pris par Centonze. Arrivé à vingt mètres de la ligne de sortie de but et gêné par Jaouen, Jonathan Clauss se servit de l’appel d’Alexis, embarquant Andrei Girotto dans son sillage, pour trouver Under. La suite, c’était cette combinaison parfaite entre le turc et Malinovskyi oublié plein axe par la défense des canaris à un peu moins de vingt-cinq mètres des buts de Lafont.
Le gardien nantais revit soudain ce coup franc magistral du joueur ukrainien lors de sa titularisation face à Lorient au Vélodrome. Il avait failli fracasser la barre transversale de Mannone. Il aurait dû se méfier et enjoindre ses défenseurs à une vigilance accrue pour ôter toute opportunité de tir à Malinovskyi. Il sentait une pression indescriptible monter en lui. Alban se savait pressenti pour être dans les trois ou quatre portiers susceptibles de garder la cage de l’équipe de Didier Deschamps dans quelques semaines. Mike et Brice l’auraient-ils intercepté ? Hugo et Steve ? Il se détendit de tout son long et de toute sa hargne. En vain. Le ballon puissant ne lui frôla même pas le gant avant d’aller se loger dans sa lucarne gauche dans un barouf faisant craindre pour le filet. Lafont ne put que constater les dégâts ! Le stade sombra, mais seulement en partie puisque comme d’habitude des centaines de supporters marseillais présents exultèrent de joie. 0-2. Alban se releva et alla chercher le ballon au fond de ses buts. Il ne put s’empêcher de remuer la tête en signe de désapprobation. Il venait d’échouer et d’être trompé de loin par un tir surpuissant. Cela ne lui arrivait pas souvent, mais il n’avait rien pu faire sur ce but. L’Olympique de Marseille avait une nouvelle arme en son sein, et quelle arme !!!
Le jeu reprit sans temps mort. Dans la foulée, l’OM continua d’exercer son emprise et sa maîtrise technique sur la rencontre. Désappointé, Alban contempla le gouffre de niveaux existant entre les deux équipes durant ces longues dernières minutes de souffrance et d’impuissance à la nantaise. « Ils sont prétendants au titre si Paris et Lens lâchent trop de points en cours de route ! ». Il était bon perdant, en dépit des circonstances. Un jour, il jouerait dans un club similaire histoire de se frotter au gratin du football. Il attendit le coup de sifflet final sans avoir à intervenir sur une ultime occasion de l’attaque olympienne. Le match terminé, Alban Lafont se pencha au fond des filets une dernière fois pour récupérer sa gourde aux couleurs des canaris. Il fit signe aux supporters déçus puis prit le temps de réconforter ses coéquipiers les plus proches. Il se dirigea ensuite vers les adversaires du soir pour leur serrer la pince sportivement. Au moment de saluer l’ukrainien qui lui avait marqué ce but magnifique de l’extérieur de sa surface, il réfréna une dernière pensée en son for intérieur : « Toi, tu as une sacrée frappe de bâtard sérieux ! »…
"Chevalier, tu as dit que tu crois en un monde où les frères nés sous une mauvaise étoile peuvent vivre ensemble et que tu te battrais pour le construire. Aujourd'hui, sache que moi aussi je partage ton rêve." Bud d'Alcor