17-04-2010, 03:34
Comme je voulais me la péter un peu. Je me suis dit que ce serait classe une citation en exergue, comme dans les vrais romans quoi
Et je suis tombé là-dessus. Ça collait au poil pour la suite et pour le match. Pas à dire la LFP, cest Gustave qui en parle le mieux.
« Nous dansons non pas sur un volcan,
mais sur la planche d'une latrine qui m'a l'air passablement pourrie » Flaubert
Cest aux latrines que je débusquai la bougresse. Son rire tonitruant mavait guidé jusquaux Toilettes pour Homme, où ma plantureuse James Bond Girl surplombait un attroupement de Tony Montana déjà bien entamés aux Tequila Rapido et qui avaient visiblement décidé de passer à la vitesse supérieure.
Elle fut ravie de sa coupe de Champania et minvita avec fougue à rejoindre le cercle du gangster disparu près de la porte des chiottes du fond. Lun des Montana dans un état débriété avancé était agenouillé au-dessus de la cuvette rabattue et avait étalé un petit tas de poudre que lon aurait pu prendre pour de la farine si on confond Scarface avec La femme du Boulanger. Ou du sucre glace si on confond Maïté avec Michelle Pfeiffer. Bref si on prend son cul pour sa chemise.
Scientifiquement parlant, on était en présence dun analcoïde extrait de la coca et puissant stimulant du système nerveux central. Sous nos latitudes, cette substance est classée comme stupéfiant. Bref de la coke pour ceux qui auraient encore des doutes.
Un des Montana préoccupé à confectionner une paille me reluqua dun air supérieur et avisa avec goguenardise ma tenue. A savoir une chemise blanche, pas de première fraîcheur, une cravate noire nouée de travers, et mon vieux par-dessus râpé.
-Tes qui toi ?
-Vous voulez ma carte ?, souris-je, tout en plongeant ma main dans mon imper beige à la doublure élimée.
-Oh punaise de bouse !, dirent de conserve les Montana stupéfaits.
Le Montana accroupi releva la cuvette et précipita la marchandise à la vitesse de léclair sous le déluge dune chasse deau. La chaînette fut tirée si brutalement que la poignée en céramique lui resta dans les mains. Le Montana goguenard avala sa paille dans un mouvement de pomme dAdam digne dune autruche senfilant une clé anglaise. Les autres relevèrent les mains avec dextravagants tremblements de doigts et autres rotations occipitales voulant sans doute signifier quils navaient rien fait.
-Lieutenant Columbo, brigade criminelle de L.A., finis-je en repliant un porte-carte simili cuir noir à 2 volets.
Pour tout dire, je nimaginai pas provoquer une telle panique en exhibant ce truc. Un accessoire prélevé sur le coffret Los Angeles Patrol, comportant en plus du porte-carte de police avec son insigne bidon en faux métal siglé LAPD, des menottes en plastoque et un P38 à fléchettes. Le tout acheté 3 euros 50 au bazar à jouet Made in China au coin de ma rue et originellement destiné à mon petit neveu.
Les Tony Montana sen trouvèrent comme deux ronds de flan et se prirent la tête à deux mains. Leur désespoir était aussi palpable que les gros seins de Samantha, lun deux précipita même son bras tout entier dans la cuvette un peu à la manière dun joueur de baby-foot voulant récupérer une balle marquée des demis. Cest trempé jusquau col par une eau douteuse que le siphonné finit par renoncer à son improbable tentative. Leurs tronches de cake déconfit pivotèrent vers moi comme un seul Montana. il noir, mâchoire serrée, et tics nerveux décollant spasmodiquement leur factice balafre. Jallais me faire déboulonner. La grande bistre choisit bien son moment pour se fendre dun éclat de rire dont elle avait le secret, une bordée hilarante et contagieuse qui calma un brin la situation. Contraints et forcés, les têtes de noeud se la jouèrent détendus des glandes, genre cool attitude, réajustant la veste et sortant le col pelle à tarte, à défaut de la boîte à gifles. Mais cest indubitablement minés, le sourire forcé, le maxillaire frémissant et la cicatrice ballotante quils prirent congé et vidèrent les lieux ...
Un « punaise, mais cest qui ce con on va le tuer », se fit entendre au passage du corridor, mais Samantha avait déjà claqué la porte des latrines pour menserrer de ses bras tentaculaires dans un tête-à-sein à couper le souffle. Ses bras étrangement puissants me plaquèrent à la paroi carrelée qui sentait lurine et elle me fixa avec ses yeux globuleux et ses faux cils clignotants tout en frottant sa cuisse musclée jusquà hauteur de mes hanches. Ses lèvres pulpeuses sagrandirent dans des proportions inimaginables. Son ventre arc-bouté invitait au tir debout. Je mhasardai à une main baladeuse et là
Là, il y eût comme une couille.
Ny voyez aucun effet de style polysémique par allégorie ou métaphore. Je suis au degré zéro de la figure de rhétorique par transfert du concret sur labstrait. Figurez vous le sens propre si on peut dire.
Je venais concrètement de palper une burne.
Oui, une boule, une roupette, une valseuse, un rouston, une glande génitale, un testicule si vous aimez mieux. Bref la chose qui distingue le mieux lhomme de la femme depuis que le monde est monde si lon excepte la vaisselle empilée et la règle du hors-jeu.
Je me faisais tripoter de partout et sa bouche démesurée, ceinte de bulbes pileux que javais pris pour de brunes éphélides, se rapprochait dangereusement. Elle allait mavaler tout cru tel un anaconda goberait un marcassin.
Alarme rouge.
Je me dégageai de son étreinte par glissade dorsale contre la paroi poisseuse et me carapatai par une feinte de corps valbuenesque, cest-à-dire par un double axel, suivi dun coup dépaule qui fit sauter le loquet de la porte et menvoya hors de portée. Je venais de dribbler un Brésilien dans un cabinet de toilette, mais je nen tirai aucune gloire. Je fus sans conteste le plus feinté des deux. Je repris ma respiration à langle du corridor qui distribuait les toilettes pour homme et femme. Jy vis le signe du premier fourvoiement. Je regardai ma main preneuse de burne avec horreur. Je me mis à la frotter frénétiquement contre mon imper beige comme pour me débarrasser dune ignominie incrustée. Laccablant de tous les maux. Transférant sur elle tout mon dégoût et mon ressentiment, comme si soudain elle ne mavait jamais appartenu, comme si on me lavait greffée de force. Je sentais lurine et le canard WC, des perles de sueurs me poussaient au front. Samantha affalée et débraillée sur la cuvette, tous ses membres écartés, me guettait tel un poulpe lubrique dans sa grotte à luxure.
Pas avoir paor meu chou me lança Samantha qui était Sam. Cette fois jen aurais mis sa nouille à couper.
Je me fendis dun sourire mal aimable en guise de répartie tout en poursuivant mon frottement palmaire à limage dune lavandière exaltée.
Samantha forma de sa bouche lippue un O doù jaillit une langue frétillante et la pointa vers moi. Un bébé alien perforant un boyau humain. Voilà limage qui me traversa lesprit.
-Pas Paor meu chou, Plaizir, Plaizir.
Mais si, javais peur. Une peur bleue, jaune, verte si tu aimes mieux. Ma largeur desprit est inversement proportionnelle à ta cavité buccale. Et comme te dirait mon psy, je suis sous le joug dune éducation judéo-chrétienne coercitive qui depuis des générations a bétonné une orientation sexuelle monomaniaque et définitivement hétéro-centrée..., justifiai-je... à moi même.
Certes les ouvertures de Lucho peuvent aussi me verticaliser lorgane. Mais toi comment expliquer, tes plus dans le style Brandao et bouse!, me dis-je.
Elle, enfin lui, ne comprendrait pas et sen tamponnait le coquillard pailleté de mes préceptes familiaux, mes inhibitions séculaires et de mes érections footbalistiques. Il était question de baiser. Point barre. Je tentai tant bien que mal de reprendre un peu le fil de ma pensée tourneboulée et arrêtai ce geste pour le moins vexant de me frotter la main sur mon imper de Columbo. Cela me donna une idée.
-Comme me disait ma femme , commençai-je tout en me grattant la tête dun air navré à la manière du légendaire inspecteur.
Pendant ce temps, Sam fixait gaiement un horizon situé au niveau de ma braguette. Je tentais de poursuivre.
-Bon...donc je disais oui, ma femme est très à cheval sur la fidélité conjugale., dis-je avec le regard tombant et droopyesque de Peter Falk.
Son rire partit comme une rafale de mitrailleuse et son impact sur les murs carrelés renvoya un écho démoniaque tout à fait insupportable. Ça virait salement au cauchemar.
Jai détalé.
Je me suis mis à courir tel le dératé. Sans me retourner. Jai traversé la fête à lallure du mistral, jai slalomé, embronché les invités, soufflant la torche humaine et faisant valdinguer le Surfer dargent sur lécume des choux à la crème dun plateau de serveur transformé lui en homme toupie. Je laissai dans mon sillage dévastateur Mary Poppins dans les bras de Rambo, et un Spiderman collé au rideau, sans parler de Ben Hur sur son skate qui emboutit le professeur Xavier dont la chaise roulante fila tout droit dans le carrousel des fromages.
Après un virage sur semelle glissante qui a balancé une Mutante Léopard dans le ficus du hall... Je reprenais une allure quasi normale pour passer la porte du Club dans le dos dun videur déguisé en Chubaka (qui avait remplacé maître Yoda à lentrée) et je dévalais le perron donnant sur la rue.
Cest arrivé sur le trottoir que jai poussé un grand ouf. Soulagé. Fourbu. Suant. Malodorant, mais loin de la folle furieuse.
Alors que je reprenais gentiment mon souffle, un autre Inspecteur Columbo, maborda.
Quelquun dautre y avait pensé. Jétais presque vexé. Mieux, lui avait le mégot de cigare pendu au bec. Le détail qui tue.
-Tas pas cent balles ?, mâchonna-t- til.
-????
Celui que javais pris pour un convive dans le même costume que moi nétait autre quun clochard du quartier. On avait exactement le même look. Et la même odeur sans nul doute. Par solidarité, je fouraillais mon imper crade à la recherche de quelques monnaies à donner. Ce soir plus que jamais, je me sentais proche de la misère humaine.
Non, pas ça !
Jy croyais pas. Mon portefeuille avait disparu. Javais beau retourner mes poches. Rien. Jimaginai facilement durant notre fougueuse étreinte et le pelotage en règle, la Drag Queen me faire les poches. Cétait le pompon. La cerise sur le cake que jétais. Tout à fait désolé. Jexposai au pauvre hère lintérieur de la doublure vide.
-sodomite mondain , grommela-t-il en séloignant alors que je remontai dare-dare le perron pour entrer de nouveau dans le Club privé.
Je vous passe mon échange verbal avec Chubaka. Un vrai dialogue de sourd. Le tampon sur ma main ayant été effacé à force de la frotter sur mon imper, le videur au masque de Chubaka, une armoire à glace dont la pilosité naturelle et la syntaxe navait rien à envier à loriginal, na jamais voulu me laisser passer et assura ne pas mavoir vu sortir non plus. Un abruti sidérant loin du faux con Millénium. Alors que je négociai à grand renfort de borborygmes, jeus un pincement au cur. Par-dessus son épaule velue, japerçus Pénélope. Ma Pénélope était à lintérieur. Je la voyais. Elle était comme je lavais imaginée, des boucles tombantes sur sa gorge à demi dénudée. Son épaule semblait un mont ivoire où senroulait une toge nacrée de déesse antique suggérant ses courbes impeccables et la turgescence automatique de mon entrejambe. Jessayai dattirer son attention. Jinsistai et tentai de forcer le passage pour retrouver ma belle vestale. Peine perdue. Pénélope ne me calcula pas et le gros Chubaka me repoussa violement dans les marches du perron.
Je moulinai des bras et des jambes sur lescalier tel un pantin désarticulé, je perdis léquilibre et vis arriver le coté obscur de la culbute. Jallai me péter les côtes, ou le bassin, ou la clavicule, ou la totale, jallais me fracasser le squelette au moment précis où des poignes providentielles amortirent ma chute.
Je me retrouvai face contre la bouche dégout, à peu près intact, louant par avance mes anges gardiens. Je relevai la tête pour les remercier. Les Chérubins avaient tous une balafre décollée, le cheveu gominé et un col pelle à tarte.
Les Montana se tenaient bras croisés en cercle autour de moi et me dévisageaient.
Après je me rappelle plus.
Épilogue
Tout en changeant mon pansement nasal linfirmière massura en riant que javais réclamé dans mon délire post-traumatique le score du match dhier soir. On ne se refait pas. Linfirmière blonde comme les blés sentait bon la Bétadine et le gel hydro-alcoolique. Je réitérai ma demande à propos du match. Tandis quelle se penchait vers moi pour me susurrer le résultat à loreille, un sourire illumina ma face tuméfiée. Mon il beurré de noir reluqua la naissance de ses seins blancs. On ne se refait pas. Elle mavait aussi donné son numéro de portable.
Alors, on est champion, ou pas !
Fly
« Nous dansons non pas sur un volcan,
mais sur la planche d'une latrine qui m'a l'air passablement pourrie » Flaubert
Boulogne- OM Vivre et Laisser Mourir (la LFP) / Part 2
Ou comment par le vice on peut se faire déboulonner
Cest aux latrines que je débusquai la bougresse. Son rire tonitruant mavait guidé jusquaux Toilettes pour Homme, où ma plantureuse James Bond Girl surplombait un attroupement de Tony Montana déjà bien entamés aux Tequila Rapido et qui avaient visiblement décidé de passer à la vitesse supérieure.
Elle fut ravie de sa coupe de Champania et minvita avec fougue à rejoindre le cercle du gangster disparu près de la porte des chiottes du fond. Lun des Montana dans un état débriété avancé était agenouillé au-dessus de la cuvette rabattue et avait étalé un petit tas de poudre que lon aurait pu prendre pour de la farine si on confond Scarface avec La femme du Boulanger. Ou du sucre glace si on confond Maïté avec Michelle Pfeiffer. Bref si on prend son cul pour sa chemise.
Scientifiquement parlant, on était en présence dun analcoïde extrait de la coca et puissant stimulant du système nerveux central. Sous nos latitudes, cette substance est classée comme stupéfiant. Bref de la coke pour ceux qui auraient encore des doutes.
Un des Montana préoccupé à confectionner une paille me reluqua dun air supérieur et avisa avec goguenardise ma tenue. A savoir une chemise blanche, pas de première fraîcheur, une cravate noire nouée de travers, et mon vieux par-dessus râpé.
-Tes qui toi ?
-Vous voulez ma carte ?, souris-je, tout en plongeant ma main dans mon imper beige à la doublure élimée.
-Oh punaise de bouse !, dirent de conserve les Montana stupéfaits.
Le Montana accroupi releva la cuvette et précipita la marchandise à la vitesse de léclair sous le déluge dune chasse deau. La chaînette fut tirée si brutalement que la poignée en céramique lui resta dans les mains. Le Montana goguenard avala sa paille dans un mouvement de pomme dAdam digne dune autruche senfilant une clé anglaise. Les autres relevèrent les mains avec dextravagants tremblements de doigts et autres rotations occipitales voulant sans doute signifier quils navaient rien fait.
-Lieutenant Columbo, brigade criminelle de L.A., finis-je en repliant un porte-carte simili cuir noir à 2 volets.
Pour tout dire, je nimaginai pas provoquer une telle panique en exhibant ce truc. Un accessoire prélevé sur le coffret Los Angeles Patrol, comportant en plus du porte-carte de police avec son insigne bidon en faux métal siglé LAPD, des menottes en plastoque et un P38 à fléchettes. Le tout acheté 3 euros 50 au bazar à jouet Made in China au coin de ma rue et originellement destiné à mon petit neveu.
Les Tony Montana sen trouvèrent comme deux ronds de flan et se prirent la tête à deux mains. Leur désespoir était aussi palpable que les gros seins de Samantha, lun deux précipita même son bras tout entier dans la cuvette un peu à la manière dun joueur de baby-foot voulant récupérer une balle marquée des demis. Cest trempé jusquau col par une eau douteuse que le siphonné finit par renoncer à son improbable tentative. Leurs tronches de cake déconfit pivotèrent vers moi comme un seul Montana. il noir, mâchoire serrée, et tics nerveux décollant spasmodiquement leur factice balafre. Jallais me faire déboulonner. La grande bistre choisit bien son moment pour se fendre dun éclat de rire dont elle avait le secret, une bordée hilarante et contagieuse qui calma un brin la situation. Contraints et forcés, les têtes de noeud se la jouèrent détendus des glandes, genre cool attitude, réajustant la veste et sortant le col pelle à tarte, à défaut de la boîte à gifles. Mais cest indubitablement minés, le sourire forcé, le maxillaire frémissant et la cicatrice ballotante quils prirent congé et vidèrent les lieux ...
Un « punaise, mais cest qui ce con on va le tuer », se fit entendre au passage du corridor, mais Samantha avait déjà claqué la porte des latrines pour menserrer de ses bras tentaculaires dans un tête-à-sein à couper le souffle. Ses bras étrangement puissants me plaquèrent à la paroi carrelée qui sentait lurine et elle me fixa avec ses yeux globuleux et ses faux cils clignotants tout en frottant sa cuisse musclée jusquà hauteur de mes hanches. Ses lèvres pulpeuses sagrandirent dans des proportions inimaginables. Son ventre arc-bouté invitait au tir debout. Je mhasardai à une main baladeuse et là
Là, il y eût comme une couille.
Ny voyez aucun effet de style polysémique par allégorie ou métaphore. Je suis au degré zéro de la figure de rhétorique par transfert du concret sur labstrait. Figurez vous le sens propre si on peut dire.
Je venais concrètement de palper une burne.
Oui, une boule, une roupette, une valseuse, un rouston, une glande génitale, un testicule si vous aimez mieux. Bref la chose qui distingue le mieux lhomme de la femme depuis que le monde est monde si lon excepte la vaisselle empilée et la règle du hors-jeu.
Je me faisais tripoter de partout et sa bouche démesurée, ceinte de bulbes pileux que javais pris pour de brunes éphélides, se rapprochait dangereusement. Elle allait mavaler tout cru tel un anaconda goberait un marcassin.
Alarme rouge.
Je me dégageai de son étreinte par glissade dorsale contre la paroi poisseuse et me carapatai par une feinte de corps valbuenesque, cest-à-dire par un double axel, suivi dun coup dépaule qui fit sauter le loquet de la porte et menvoya hors de portée. Je venais de dribbler un Brésilien dans un cabinet de toilette, mais je nen tirai aucune gloire. Je fus sans conteste le plus feinté des deux. Je repris ma respiration à langle du corridor qui distribuait les toilettes pour homme et femme. Jy vis le signe du premier fourvoiement. Je regardai ma main preneuse de burne avec horreur. Je me mis à la frotter frénétiquement contre mon imper beige comme pour me débarrasser dune ignominie incrustée. Laccablant de tous les maux. Transférant sur elle tout mon dégoût et mon ressentiment, comme si soudain elle ne mavait jamais appartenu, comme si on me lavait greffée de force. Je sentais lurine et le canard WC, des perles de sueurs me poussaient au front. Samantha affalée et débraillée sur la cuvette, tous ses membres écartés, me guettait tel un poulpe lubrique dans sa grotte à luxure.
Pas avoir paor meu chou me lança Samantha qui était Sam. Cette fois jen aurais mis sa nouille à couper.
Je me fendis dun sourire mal aimable en guise de répartie tout en poursuivant mon frottement palmaire à limage dune lavandière exaltée.
Samantha forma de sa bouche lippue un O doù jaillit une langue frétillante et la pointa vers moi. Un bébé alien perforant un boyau humain. Voilà limage qui me traversa lesprit.
-Pas Paor meu chou, Plaizir, Plaizir.
Mais si, javais peur. Une peur bleue, jaune, verte si tu aimes mieux. Ma largeur desprit est inversement proportionnelle à ta cavité buccale. Et comme te dirait mon psy, je suis sous le joug dune éducation judéo-chrétienne coercitive qui depuis des générations a bétonné une orientation sexuelle monomaniaque et définitivement hétéro-centrée..., justifiai-je... à moi même.
Certes les ouvertures de Lucho peuvent aussi me verticaliser lorgane. Mais toi comment expliquer, tes plus dans le style Brandao et bouse!, me dis-je.
Elle, enfin lui, ne comprendrait pas et sen tamponnait le coquillard pailleté de mes préceptes familiaux, mes inhibitions séculaires et de mes érections footbalistiques. Il était question de baiser. Point barre. Je tentai tant bien que mal de reprendre un peu le fil de ma pensée tourneboulée et arrêtai ce geste pour le moins vexant de me frotter la main sur mon imper de Columbo. Cela me donna une idée.
-Comme me disait ma femme , commençai-je tout en me grattant la tête dun air navré à la manière du légendaire inspecteur.
Pendant ce temps, Sam fixait gaiement un horizon situé au niveau de ma braguette. Je tentais de poursuivre.
-Bon...donc je disais oui, ma femme est très à cheval sur la fidélité conjugale., dis-je avec le regard tombant et droopyesque de Peter Falk.
Son rire partit comme une rafale de mitrailleuse et son impact sur les murs carrelés renvoya un écho démoniaque tout à fait insupportable. Ça virait salement au cauchemar.
Jai détalé.
Je me suis mis à courir tel le dératé. Sans me retourner. Jai traversé la fête à lallure du mistral, jai slalomé, embronché les invités, soufflant la torche humaine et faisant valdinguer le Surfer dargent sur lécume des choux à la crème dun plateau de serveur transformé lui en homme toupie. Je laissai dans mon sillage dévastateur Mary Poppins dans les bras de Rambo, et un Spiderman collé au rideau, sans parler de Ben Hur sur son skate qui emboutit le professeur Xavier dont la chaise roulante fila tout droit dans le carrousel des fromages.
Après un virage sur semelle glissante qui a balancé une Mutante Léopard dans le ficus du hall... Je reprenais une allure quasi normale pour passer la porte du Club dans le dos dun videur déguisé en Chubaka (qui avait remplacé maître Yoda à lentrée) et je dévalais le perron donnant sur la rue.
Cest arrivé sur le trottoir que jai poussé un grand ouf. Soulagé. Fourbu. Suant. Malodorant, mais loin de la folle furieuse.
Alors que je reprenais gentiment mon souffle, un autre Inspecteur Columbo, maborda.
Quelquun dautre y avait pensé. Jétais presque vexé. Mieux, lui avait le mégot de cigare pendu au bec. Le détail qui tue.
-Tas pas cent balles ?, mâchonna-t- til.
-????
Celui que javais pris pour un convive dans le même costume que moi nétait autre quun clochard du quartier. On avait exactement le même look. Et la même odeur sans nul doute. Par solidarité, je fouraillais mon imper crade à la recherche de quelques monnaies à donner. Ce soir plus que jamais, je me sentais proche de la misère humaine.
Non, pas ça !
Jy croyais pas. Mon portefeuille avait disparu. Javais beau retourner mes poches. Rien. Jimaginai facilement durant notre fougueuse étreinte et le pelotage en règle, la Drag Queen me faire les poches. Cétait le pompon. La cerise sur le cake que jétais. Tout à fait désolé. Jexposai au pauvre hère lintérieur de la doublure vide.
-sodomite mondain , grommela-t-il en séloignant alors que je remontai dare-dare le perron pour entrer de nouveau dans le Club privé.
Je vous passe mon échange verbal avec Chubaka. Un vrai dialogue de sourd. Le tampon sur ma main ayant été effacé à force de la frotter sur mon imper, le videur au masque de Chubaka, une armoire à glace dont la pilosité naturelle et la syntaxe navait rien à envier à loriginal, na jamais voulu me laisser passer et assura ne pas mavoir vu sortir non plus. Un abruti sidérant loin du faux con Millénium. Alors que je négociai à grand renfort de borborygmes, jeus un pincement au cur. Par-dessus son épaule velue, japerçus Pénélope. Ma Pénélope était à lintérieur. Je la voyais. Elle était comme je lavais imaginée, des boucles tombantes sur sa gorge à demi dénudée. Son épaule semblait un mont ivoire où senroulait une toge nacrée de déesse antique suggérant ses courbes impeccables et la turgescence automatique de mon entrejambe. Jessayai dattirer son attention. Jinsistai et tentai de forcer le passage pour retrouver ma belle vestale. Peine perdue. Pénélope ne me calcula pas et le gros Chubaka me repoussa violement dans les marches du perron.
Je moulinai des bras et des jambes sur lescalier tel un pantin désarticulé, je perdis léquilibre et vis arriver le coté obscur de la culbute. Jallai me péter les côtes, ou le bassin, ou la clavicule, ou la totale, jallais me fracasser le squelette au moment précis où des poignes providentielles amortirent ma chute.
Je me retrouvai face contre la bouche dégout, à peu près intact, louant par avance mes anges gardiens. Je relevai la tête pour les remercier. Les Chérubins avaient tous une balafre décollée, le cheveu gominé et un col pelle à tarte.
Les Montana se tenaient bras croisés en cercle autour de moi et me dévisageaient.
Après je me rappelle plus.
Épilogue
Tout en changeant mon pansement nasal linfirmière massura en riant que javais réclamé dans mon délire post-traumatique le score du match dhier soir. On ne se refait pas. Linfirmière blonde comme les blés sentait bon la Bétadine et le gel hydro-alcoolique. Je réitérai ma demande à propos du match. Tandis quelle se penchait vers moi pour me susurrer le résultat à loreille, un sourire illumina ma face tuméfiée. Mon il beurré de noir reluqua la naissance de ses seins blancs. On ne se refait pas. Elle mavait aussi donné son numéro de portable.
Alors, on est champion, ou pas !
Fly
En cas de morsure de vipère, sucez-vous le genou, ça fait marrer les écureuils