Qui a pris la décision de remercier Emon ?
Je ne suis pas là pour commenter les propos d’Albert. Il a utilisé les mots qui sont les siens et qui lui convenaient. La décision concernant le départ d’Albert Emon me concerne je l’ai prise en mon âme et conscience. Je veux dire que je ne suis sous aucune tutelle. Je ne suis sous aucun tutorat. Je suis le Président de ce club et à cet égard, je prends les décisions en mon âme et conscience, sans la moindre pression de qui que ce soit. Que ces choses là soient clairement dites. Pour ce qui est du choix de faire partir Albert, évidemment j’ai pris la décision, mais j’en ai aussi discuté avec ceux qui sont avec moi au quotidien. Nous avons aussi discuté avec Albert. Il a même dit à un moment donné que si la solution était son départ, pourquoi ne pas l’envisager. Mais la saison dernière nous avions aussi connu des moments difficiles, on a tenu, cette année c’était un peu plus difficile.
Quel sera son rôle ?
Il pourra avoir plusieurs rôles. Il a ce ressenti du football que beaucoup n’ont pas. Pour avoir été un très grand joueur, il a cette capacité rare de sentir le football. Il peut tout à fait être dans une structure qui pourrait anticiper tous les matchs que l’OM jouerait; animer, avec ses qualités, une bonne partie de la vie de notre cellule de recrutement. Mais laissez-nous peaufiner le rôle que nous voulons lui proposer et on en reparlera.
Comment se sont liés les contacts avec le nouvel entraîneur ?
Je ne suis pas responsable de ce qui est dit et écrit. Après le match d’Auxerre j’ai lu quelque part : « Diouf s’est dérobé ». Je vous regarde tous dans les yeux et je vous le dis : Jamais dans ma vie je ne me suis dérobé devant qui que ce soit et pour quoi que ce soit. Je crois que c’est me faire un mauvais procès qu’à un moment donné d’avoir pensé que parce que ce jour là c’était difficile, je me suis dérobé. J’ai toujours été présent devant vous lorsque la situation l’exigeait. J’ai toujours été là. Que pour une fois je n’ai pas eu envie de parler, ça peut arriver et ça peut se comprendre. Ne pas tout de suite de tomber dans le piège et parler de la dérobade de Diouf à Auxerre. Ceux-là ne connaissent pas ma vie, s’ils la connaissaient ils sauraient de quoi je veux parler. J’ai lu des choses dans certains journaux, qui se veulent des journaux sortant de l’ordinaire avec des phrases qui n’ont pas de sens, que quand je parle c’est du langage « langagé ». Ce que je veux dire c’est que quand on est à la tête d’un club comme l’OM, les choses ne sont pas simples. C’est vrai que personne ne m’a obligé à venir ici. Je suis venu de moi-même et j’assume ma responsabilité. C’est comme quand je lis que depuis que j’ai pris un nouvel entraîneur je suis désormais en première ligne. C’est quoi être en première ligne ? Depuis que je suis dans ce club j’ai toujours été en première ligne. Je n’ai jamais cessé d’être ne première ligne, je ne me suis jamais caché et ce n’est pas aujourd’hui que je vais me cacher. Ce n’est pas parce qu’Albert Emon est parti et qu’Eric Gerets va venir que je doive à vos yeux ou dans votre entendement, être encore plus en première ligne. Quand j’ai pris la décision avec certains de mes collaborateurs, qui ont été là, courageux, de ne pas aller à Partis avec l’équipe première, vous pensez que je n’étais pas en première ligne? Vous ne pensez pas que c’était une décision beaucoup plus difficile à prendre? La presse n’a pas compris cette décision et ne l’a pas admise. Le milieu du football nous est tombé dessus, c’était une décision extrêmement compliquée, extrêmement difficile. Je l’ai prise et je pense qu’à ce moment là, j’étais en première ligne. Lorsqu’il s’est agit de ne pas laisser partir Ribéry, quand la plupart d’entre vous avez écrit et juré que Ribéry partirait, parce qu’un joueur qui veut partir on ne peut pas le retenir, alors que je prêchais dans le désert en disant qu’il ne partirait pas, je crois que c’était aussi une décision difficile. Chaque fois que le club a eu besoin d’être représenté, d’avoir quelqu’un à sa tête pour affirmer la décision à prendre, j’étais là. Comment puis-je être plus en première ligne aujourd’hui parce que Albert Emon est parti et que Gerets est arrivé ? Mais pour moi l’OM n’est pas une rente à vie. Un jour j’en partirai. Ça peut arriver plus rapidement que vous ne le pensez, je peux encore rester là un peu plus longtemps, je ne le sais pas ! Mais si être en première ligne c’est les résultats ne sont pas bons, Diouf en est le responsable, j’accepte. Je prends toutes mes responsabilités, je les assume. Je les assume toutes. Même si aujourd’hui on avait pris Mourinho puisque son nom disait encore plus à la plus part d’entre vous, j’assumerais les échecs. Aujourd’hui si Albert Emon part, il n’est pas le seul responsable de cet échec. C’est un échec collectif ou relativement collectif dans la mesure où la saison est encore loin d’être terminée. Je me souviens de ceux qui nous avaient enterrés avant la fin de la saison dernière et qui sont ensuite venus nous applaudir lorsqu’il s’est agit pour nous de fêter notre qualification en Champions League. Sur les mots il faut être simple. Oui je suis en première ligne, mais je l’ai toujours été. Trouvez moi autre chose.
La question c’était comment se sont noués les contacts avec Gerets ?
C’est depuis la saison dernière, lorsque nous avions besoin d’un entraîneur que je m’étais intéressé à lui. Je l’avais d’ailleurs rencontré avec Robert Louis Dreyfus. Nous avions discuté, l’homme nous avait séduit et sa pédagogie du métier également nous avait plu. C’était le seul entraîneur qui avait une longueur d’avance sur Albert Emon mais à l’époque il n’a pas pu se désengager du contrat qui le liait à Galatasaray. Les choses s’étaient arrêtées là mais c’est vrai qu’à l’époque déjà, s’il avait été libre, c’était le seul qui avait une petite longueur d’avance sur Albert Emon. Il n’a pas pu venir. Je l’ai rencontré plus de trois fois dont une fois avec José la caution Marseillaise, le Directeur sportif. Tous les deux nous avons été séduits par sa personnalité et rassurés par son parcours et son palmarès. Lorsque pour nous, il est apparu nécessaire de tenter quelque chose, cette chose ne pouvait se tenter qu’au niveau de la direction technique. C’est ce qu’on peut appeler une « short liste ». Nous avons essayé ensemble de définir des profils et de prendre certains contacts. Mais ces contacts là n’ont été pris que bien plus tard. Bien plus tard. Pour nous il a fallut comprendre d’où le mal venait. L’analyse que nous en avions faite, était de dire qu’aujourd’hui manifestement l’équipe manque de confiance. Le manque de confiance nous est apparu comme étant la carence majeur principale dont souffre notre équipe. Donc pour changer la donne, il nous fallait un homme d’expérience, d’envergure, capable sur le plan psychologique d’apporter ce qui aujourd’hui peut redonner un élan à l’équipe. C’est vrai que la personnalité de Philippe Gerets nous est apparue comme la personnalité la plus opportune, même si ici ou là j’ai lu que Bruno Metsu nous a dit non. Il peut le confirmer, jamais il ne nous a dit non. Je ne sais pas d’où est partie l’information, qui a pu faire croire que Bruno a été contacté et qu’il n’a pas voulu venir, ça aussi ce sont des choses qui ont été inventées. Je le dis ici tous les noms cités, j’ai même lu quelque part que des entraîneurs ont refusé de venir de crainte de cohabiter avec José, ce sont des inventions. Puisqu’il fallait pour que cela arrive au moins qu’on ait pris contact avec ces entraîneurs là. Et là je le dis clairement aussi, nous n’avons pris contact qu’avec deux entraîneurs. L’un n’a pas pu venir pour des raisons précises et le deuxième : Gerets. Le jour même de la première rencontre que nous avons eu avec lui, il est arrivé. Les autres noms que j’aurais pu lire, qui auraient refusés parce qu’à Marseille il y a je ne sais quoi qui se camoufle derrière chaque entraîneur, c’était faux. Ce n’était pas vrai. Il est bon de rétablir la vérité.
Son nom a été cité dans des affaires de matchs achetés, ça a pesé dans ta décision. Tu en as tenu compte ?
Absolument pas.
Quels sont les objectifs fixés ?
L’ambition naturelle de l’OM est toujours d’aller le plus haut possible. Toujours le plus haut possible. Nous avons raté notre début de championnat qui connaît aujourd’hui un quart d’existence dont il n’était pas facile ni logique de lui dire que l’objectif de départ était le sien. On ne pouvait pas lui dire que le club doit nécessairement arriver à la première ou à la deuxième place. Par contre il a compris lui-même qu’à Marseille on a besoin d’une équipe qui soit haute, qui a des ambitions, qui puisse aller le plus haut possible. L’objectif aujourd’hui est de, autant que cela soit possible, rattraper le temps perdu et de gagner des places au classement. Le plus rapidement possible.
Il vient tout seul ?
Oui. Cuperly reste le deuxième entraîneur.
Quels sont les objectifs en champions League ?
Je vous ferais sourire si je disais que j’ai envie de la gagner. C’est la belle cerise sur le gâteau, c’est la compétition qui doit nous permettre de nous pérenniser puisque c’est une compétition qui donne au club des forces économiques et financières importantes, des forces qui peuvent nous permettre de nous stabiliser et pouvoir donner à ce club une stature conforme aux ambitions du club et de la ville.
Il a signé un contrat de combien ?
Deux ans.
Quelles sont les qualités que tu lui reconnais ?
Je l’ai dit. D’un joueur on peut parler de ses qualités de manière quasiment mécanique et définitive. Pour un entraîneur c’est beaucoup plus difficile. En discutant avec Gerets on s’aperçoit de sa connaissance profonde du sujet.
De par son parcours, c’est un homme qui a démontré qu’il avait la possibilité de galvaniser, de donner en tout cas une force aux équipes dont il a eu la charge. Il faut simplement revoir les premiers titres qu’il a gagné en Belgique pour savoir qu’il les a gagnés avec des clubs qui étaient très moyens.
Aussi à s’adapter en dehors de son propre pays puisqu’il a démontré aussi, dans sa carrière de joueur et dans sa carrière d’entraîneur en Hollande où il a été champion en tant que joueur et aussi en tant qu’entraîneur, il a été en Allemagne au chevet d’équipes menacées de relégation, il a su les remettre sur les rails en Turquie, pays difficile, public exigeant, presse massive aussi... il a réussi quelque chose d’important puisqu'avoir gagné le titre avec Galatasaray l’année ou Fenerbahçe avait fait les investissements les plus importants pour remporter le titre....
Tout ça me parait être des éléments qui démontrent que l’homme a les capacités de tirer le maximum de ses joueurs et de son équipe. Qu’il a une capacité d’adaptation qui est nécessaire puisqu’on sait qu’à Marseille les choses ne sont pas simples.
Qui est le deuxième entraîneur ?
Je ne dis pas le nom. Pas besoin.
Tu as parlé aux joueurs ?
C’est le rôle de José la caution Marseillaise. Il l’a fait devant Albert.
Gerets va amener les joueurs au vert plus tôt ?
On n’a pas parlé de ça. Il en parlera avec la direction sportive du club. Nous n’avons pas abordé ces questions en profondeur.
Il arrive quand ?
Dès demain. Ce matin c’est Dominique Cuperly qui a dirigé l’entraînement.
La décision n’aurait pas du être prise après Nice ?
Dans certaines situations il est bien plus facile de commenter de conseiller que d’agir. Il est toujours des éléments de connaissance que les conseilleurs n’ont pas toujours. Le seul intérêt que j’ai d’être ici c’est de veiller sur les intérêts de l’OM.
J’agirai toujours en fonction de mes convictions, de mes certitudes. Jamais en fonction de ce que je lis et de ce que j’entends. On a pris la décision au moment où on pensait qu’elle devait être prise.
Qu’est ce que c’est qui vous a fait dire que c’était le moment de changer ?
J’ai évacué une situation, nous avons évalué des éléments avec ceux qui sont concernés par cette décision…
Après Nice tu as tiré le signal d’alarme ?
Je répète que le match de Nice était un match au terme duquel nous avons été tous très déçu… Ce jour là j’ai eu une réaction de supporter plus que d’un Président…
Tu as eu un contact avec RLD ?
La relation que j’ai avec RLD est faite de confiance depuis que je suis dans ce club. En tant que propriétaire du club je pense qu’au minimum je lui dois la courtoisie et la politesse de l’information. Je ne m’en prive jamais ; je sais être courtois et poli. Mais il n’a jamais discuté mes prérogatives. Il m’a toujours laissé faire ce que j’entendais faire.
Mais ce choix il a dû apprécier ,lui qui connaît bien le football Belge...
Il n’a pas toujours été forcément d’accord avec mes décisions, il m’a toujours donné son avis, je lui ai donné le mien et il m’a toujours dit "faites comme vous le pensez". Mais il est vrai qu’en l’occurrence, s’agissant de Gerets, il était avec moi quand je l’ai rencontré et il a pu en tirer la conclusion que c’était peut-être un homme pour l’OM…
Tu as évoqué des moments difficiles, avoir à écarter l’entraîneur c’est le plus difficile ?
Sur le plan humain ce n’est pas l’épisode le plus facile. Le seul élément qui tempère c’est que Albert Emon, autant que moi, connaît la règle du jeu. Il connaît l’endroit ou nous sommes. Il sait pertinemment que dans la décision de nous avons prise, à aucun moment il n’est entré de la déloyauté vis-à-vis de lui. Il le sait parfaitement.
Il fallait prendre la décision à partir du moment où on a pensé qu’il y allait de l’intérêt du club. J’ai vécu des choses pas faciles, ici il faut avaler des couleuvres mais les problèmes humains sont toujours les plus difficiles à gérer.
Cet aspect a retardé la décision ?
Pas du tout pas dans le sens ou notre devoir nous dictait de la prendre. Les choses ne sont jamais aussi simples qu’elles sont décrites. J’ai fait ce métier... prendre sa plume et écrire, je sais faire. Je peux le faire sur notre site. Si effectivement il y a quelque part une absence de décision de ce ci ou de cela il ne m’est pas difficile aussi de lever des manques dans des articles. On n’est jamais complets. On a tous des défauts.
La confiance c’est le seul problème ?
S’il y a eu des problèmes, la conséquence c’est le manque de confiance.
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