12-09-2007, 13:12
Villes surs jumelles, capitales du Sud où la déraison anime les actes, transcende les passions, repousse les interdits.
Ces fières et combattantes villes du Midi ont chacune choisi leur camp.
Le foot sera marseillais, le rugby toulousain .et la passion dévale dans les travées du Vélodrome avec la même intensité quau Stade des Sept Deniers. Avec en sourdine les chants conjugués à lunisson des Fabulous Trobadors et des Massilia Sound System.
Le foot, sport dopposition, contre le rugby, sport de confrontation.
Cette différence fondamentale dattribut semble moins perceptible dans le microcosme marseillais où le rituel côtoie souvent le mythique. Ici on vénère les héros totémiques.
Comme chez le peuple dOvalie on est nouée par un sentiment dappartenance lié à une même cause et on séchappe aisément par le biais de la passion olympienne dune société individualiste, anonyme, morose et pacifiste, pour simmiscer dans une autre, communautaire, populaire, conviviale et vindicative.
Le football à Marseille, et le rugby à Toulouse, se nourrissent de rites de passage, rites successifs et concomitants qui marquent pour les supporters, comme pour les pratiquants rugbymen un changement dappartenance dun milieu social à une communauté secrète et restrictive.
Les changements corporels du rugbyman : vaseline, élastoplast, genouillères, coudières, épaulières, casques et protège-dents, vont de pairs avec les écharpes, maillots, peinturlurages, drapeaux et autres attributs de reconnaissance du supporter olympien.
Le quidam paisible part au combat et se prépare en tant que tel, avec ces changements liés au sacré et à la symbolique pour se transcender, côtoyer la folie, avec cette inhérente tendance à la martyrisation et au sacrificiel.
Cest la coupure irréversible avec le monde profane dans ce rituel commun.
La temporalité est brève et effrénée, mais très intense émotionnellement, au point dailleurs que les dérapages peuvent être fréquents et dramatiques ! Malheureusement certains confondent la sacralisation de sentiments collectifs, avec une intoxication psychologique, un bourrage de crâne, lesquels conduisent à de graves débordements, ( sans cadrages ), au pétage de plombs.
Ce rituel de passage du citoyen au guerrier possède bien des effets pernicieux.
" On aime d'abord l'ovale...pour sa rondeur" imageait joliment Antoine Blondin, saisissons la balle au bond pour souligner la dimension théâtrale du football marseillais.
La distribution est prestigieuse
Robert-Louis Dreyfus, un ancien adepte de lalternance dans la direction du jeu olympien, dont les coups de pieds finissant trop souvent en ballon mort. Bob léponge magic ne fait pas de miracle !
Pape Diouf, président deuxième ligne, qui est un grand spécialiste des annonces incompréhensibles même pour les oreilles averties, un directeur sportif, victime dune mauvaise passe qui commit lEn-avant .de Guingamp.
Jadis, Christophe Galtier, comme Fabien son homonyme, eu une façon bien à lui de faire respecter le couloir, ouvrant la fameuse boîte à gifle.
Pour compléter le casting on citera certains administratifs marseillais qui furent naguère de fervents adeptes du passage avide où, paradoxalement ils se remplirent les poches.
Dans les travées, les renvois sont fréquents devant lindigeste spectacle offert, (je sais, le mot est impropre ) et on remet le couvert depuis quatorze ans, la discipline privant ses supporters de fourchette et de cuillère, on rêve vainement de râteau On souhaite un déblayage efficace pour des chevauchées grand côté, mais impossible avec des petits cotés
En guise de décalage on se contente de ceux dOpiOM où on déquille avec verdeur ces prétentieux et insipides appareillages qui finissent en mets laids écroulés On nomettra pas un fort contingent de bras cassés qui nous pénalisa longtemps
Alors, désabusés, mais liés par cette folle passion, on sétreint joug contre joug, compagnons de devoir et dinfortune.
Le stress anesthésie nos poulains ? Faut libérer Chabal souffle lolympien fouchtra Parfois le supporter marseillais est plus actif ne se contentant pas que de la parole et nest pas en reste pour pratiquer le raffut Il sautorise ainsi quelques groupés pénétrants vite réfrénés par les cerbères protecteurs Même pas maul !
Tout compte fait, rugby et foot marseillais sont agités par la même passion.
A propos de passion
Comme me le suggérait tantôt un célibataire de Ganay, un sport où il est question de phase de conquête, de cocotte, darrêt-buffet, de cravate, de champagne, de combinaison et de liaison ne peut quêtre appréciable On imagine quil finira plaqué !
Et si pour se sublimer on aller puiser dans le rugby les vertus ignorées, ce « jeu qui interdit le je » selon le mot dun célèbre fin landais Pierre Albaladejo.
Courage, vaillance, abnégation sont les maîtres mots de ce sport où il sagit toujours de se sacrifier pour permettre au jeu de se poursuivre
La solution passerait-elle par la création dun chant guerrier?
Un Haka marseillais ?
On le transformerait à la sauce méridionale en le renommant le Baka !
Quel vibrant hommage envers une légendaire figure tutélaire, symbolique totem protecteur, notre unique old black
Mais vivre sur ses souvenirs na jamais été un signe de prospérité Surtout dans ce cas bien précis !
Amis olympiens faites-nous rêver, osez et usez du panache des voisins gascons, ne jouez pas petit bras, la quinzaine qui sannonce doit être celle du blanc, soldez les vieux comptes, lessivez les adversaires si vous ne voulez pas vous frotter au savon de Marseille.