16-12-2006, 23:29
Comptes&LégendeS
... RLDiens:rld
performed by Robert-LouReed-Dreyfus & the Helvète Underground... RLDiens:rld
Les kiosques ne frémissent plus. On n'entend plus les klaxons déchirer l'air de nos nuits victorieuses.
L'Europe rime toujours avec saleté , mais on n'en touche plus une.
Dix années d'un règne à la triste royauté. Robert-Louis Premier a rendu les Marseillias tristes comme l'est Pierre. Mais a fait des contents suisses. Sans doute plus pour longtemps. L'homme qui voulait créer le Bayern du Sud semble être gagné par une lassitude qui tombe à point nommé. La machine judiciaire devrait se remettre en route d'ici le mois de mars. Petite chronique sur l'état de l'OM et de Marseille, après plus d'une décénnie d'un indigence rare.
SYNDRÔME DE STOCKHOLM DETECTED
Les extases offerts jadis à Marseille pour nourrir son peuple de pain et jeu balancent comme des oripeaux sur un vieux cintre. Il ne lui reste que le pain. Noir de préférence.Comme la victime s'attache à son ravisseur à travers des mécanismes psychologiques dénués de toute logique, on finit par s'attacher à Robert.
La ville pauvre, entre affliction et réalité, s'est surpris à ressentir une sympathie empreinte de pitié pour ce mystérieux milliardaire. La foule aux oeuf dort.
Elle ne cherche plus à comprendre. Si l'image de l'OM est ternie, si les clichés victorieux ont jauni, c'est de sa faute. Par refus de gérer le club, dilletantisme ou son folie pure. On ne sait toujours pas, même si la lumière des Tribunaux a éclairé les esprits.
Mon OM est moche, mais c'est mon OM. On s'attache à notre misère. Car elle constitue à ce jour notre seule richesse pérenne. La preuve, le clan des Marseillais aura été notre plus stable attelage..
Mais il fait toujours parler de lui, pas toujours à la rubrique sportive.
RLD ne souhaitait pas non-plus devenir le loser le plus célèbre de France. Mais c'est ainsi qu'il est devenu populaire. L'OM et son peuple voulaient des titres sportifs.
Ils n'ont eu que des titres de presse. Le club n'est-il pas, finalement, conforme à l'image de son actionnaire décénal ? Comme à l'image d'une ville, victime pas excellence ?
DIX ANS POUR UNE INTERTOTO...
Au Vel' pour le fun. La foule aux oeuf d'or ne vient plus au stade voir gagner son équipe. La notion amenant les maux, le grand corps malade s'est adapté. Son métabolisme a épousé ce régime au pain sec et à l'eau. Le pain et le jeu sont distribués entre supporteurs professionnels et amateurs d'un spectacle au caractère sportif devenu annexe.. La coupe d'Europe, il la regarde comme son ex qu'il aime encore.Il la voit tous les mardis à la télé. Elle se fait tringler dans sa télé réalité. Elle crie moins fort qu'avant mais elle le fait plus souvent. Finir champion de Ligue1 n'est même plus un objectif. La foule aux oeuf dort et elle ne suit plus le championnat de France avec le même intérêt. Huit années de présence lyonnaise ont rasé tous les vestiges d'un destin européen qui nous attendait bras ouverts il y a peu de temps encore. On s'abonne au cas où le miracle se produise ou par habitude. On ne perd pas sa place pour l'an prochain. Car après tout, il n'y a toujours rien d'autre à foutre à Marseille un samedi soir.
On l'aura vu danser, l'Helvète underground. Sur la pelouse du Vélodrome, un soir où l'OM zébrait nos cieux d'éclairs de génie, avec des cojones face à La Corogne. La lumière haute du décénat RLDien, LA perf' qui aura fait mentir l'espace de 90 minutes les plus fatalistes qui voient en l'OM, non-plus une usine à titres, mais une machine éternellement enrouée, vouée à perdre toutes ses finales. Un loser sympathique, un Jean-Claude Dusse sulfureux du football. Un destin tragique auquel on finit par s'attacher.
On aura quand même commencé en ayant l'eau à la bouche : l'époque Courbis, qui nous aura coûté si cher en définitive, reste comme la seule période où l'OM aura renoué avec le haut niveau, tutoyé les performances de haut niveau tout en vouvoyant les résultats.
RLD voulait un titre avant de se retirer. Il l'a fêté en tongs pour honorer de biens plats pieds, en polo manches courtes pour ne point dissimuler la longueur de son bras, avec de la bière pour relativiser la portée de l'ivresse.
FRUITS D'INTERSAISON...
Qu'on aime la comédie ou l'art dramatique, on en aura toujours pour son argent. Ou pour son agent, c'est selon.
C'est bien là le seul spectacle vivant que nous offre le transi intestinal qu'est RLD. Il a l'air un peu paumé, lost in transition pourrait-on dire...
Les clans se font et se défont. Certains naissent même pour simplement en défaire d'autres. Les baronnies se succèdent. C'est l'alternance dans la régence. Si ça se trouve, José est l'homme de la situation.
On peut même finir par s'en convaincre, tant le club peine à proposer autre chose que des solutions internes qui à la longue, ne sont plus des choix par défaut, mais bel et bien des stratégies planifiées. Aussi tordues soient-elles. Tout ce qui marche est promis à ne jamais durer. La seule forme de stabilité, c'est celle qui consiste à durer dans l'instabilité. Autant d'emplâtres ne seront jamais venus à bout de la gangue reine qui pourrit cette même jambe malade.Le peuple ne dit plus rien, accroché à cette infinité des possibles. Tous ces maux qu'on ne crie plus sont l'engrais pour les fleurs d'un silence assourdissant.
UN JOUR TOUS LES TRIBUNAUX PARLERONT MARSEILLAIS !
Quand RLD arrive à l'OM en 1996, c'était pour créer le Bayern du Sud. Il aura créé l'Inter de Marseille. L'Helvète underground aura dévoilé bien malgré lui sa stratégie sous-terraine ou celle à laquelle il a été contraint, on se saura jamais, lors du dernier procès des comptes de l'OM. Il voulait posséder un grand club français et devenir son équipementier afin de développer encore la marque Adidas.
Alors pourquoi avoir choisi ce coup de billard à trois bandes plutôt qu'un investissement en son nom propre ?
Car le Real et le Bayern auraient eux aussi réclamé un investissement de la part du content suisse. Et cela, il ne le voulait pas, Robert.
L'argent qu'il a été tenu d'investir à l'OM pour compenser le prix modique du rachat, ces fameux 140 millions : confiés à Rolland Courbis à qui il porte un amour aveugle.
Le procès de mars dernier lui aura rendu la vue. Dilapidés entre les mains d'intermédiaires agents plus ou moins troubles issus du canal hystérique, ces millions auraient presque pu être un jackpot d'entrée tant la saison 1998-99 a été loupée de peu. Courbis viré, RLD coupe le robinet d'eau chaude.
Il calcule. Bouche depuis les trous d'une gestion de déficits à la cavité abyssale.
Le passif cumulé est aussi monstrueux qu'inquiétant ? Pas de problème, Bob l'éponge. Un minimum d'investissement pour un maximum d'exposition nationale.
On aura tout eu : du controversé Khalifa Airways à l'auto-reversé 9Téloukoum. Du parachuté d'Adidas au fou furieux de l'OAS en passant par les plumitifs reconvertis au football.
Si le maintien Pape Diouf peut être perçu comme une volonté d'afficher une stabilité et un moyen de contourner le canal historique des agents de joueurs qui rôdent autour du club, elle pourrait aussi se retourner contre RLD : tout simplement en cessant d'exister. Car RLD, après s'être fait pilonner lors des audiences, devrait subir quelques nouveaux coups de boutoir. Et si l'on démontre le pourquoi du comment du système RLD, même sans chercher partout la grosse bête, l'accumulation des griefs à son encontre devrait suffire à le convaincre qu'à ce jeu-là, il ne gagnera jamais la partie.
Il mourra populaire, capo technique.
Solide comme un wok !