30-09-2006, 05:52
OM-TFC : Journal des zinc formations
«Qu'il est loin mon pays, qu'il est loin». Parfois, au fond de moi, se ranime l'eau verte du canal de l'Huveaune. Sa violence résonne jusque dans nos buvettes, pourrait-on dire pour parodier feu-Claude Nous-Garrot, décédé dans un suicide collectif par strangulation.
Alors que je maîtrise convenablement la station assis au Bar des Amis de la Pointe-Rouge, les discussions vont bon train. Pendant que les pêcheurs voguent au large, les femmes parlent de l'OM de leur vie à qui elle doivent cette fidélité ingrate. J'écoute ces échanges forts en gueule, cramponné à cette tournette à cahuètes encore inscrite en francs, qui avait déjà dû nourrir nombre de rumeurs, grandissant ainsi le mythe des terrifiantes analyses des clapets de distributeurs. La même légende que la sauce blanche des kébabs, mais en libre service.
C'est donc assis sur l'un de ces merveilleux tas bourrés que je prête une oreille curieuse à ces tomes de savoir populaire, digne des progrès de la civilisation zinca.
Les lumières de la ville ont perdu de leur sens. Ses promesses sont vaines. Un peu de rosé pour prolonger l'été, mais le frais gagne les corps. Cissou mitraille une rangée de verres à gros tessons, alignée pour servir des razades de cette humeur en bouteille qu'est le staga. Cissou, un exemplaire mâché de La Provence posée sous les yeux, éructe devant la multitude le fond de sa pansée : «Frinchemin, y a pas de ballon à l'OM. Y sont bidons, y mouillent pas le maillot». Une analyse dont le bon sens populaire ferait mourir d' "infractus" n'importe quel Philippe Doucet en herbe.
Mais elle semble partagée. Le «blond» du bout du zinc, chauve au demeurant et enlisé entre deux tournées de muscat, confirme par des sémaphores. Nabila va même plus loin : « Ribéry, il a qu'à se faire transférer en Tchéquieslovaquie ».
Même que le départ de sa Majesté Lamouche y serait pour quelque chose.
Pour d'autres, c'est le ramadan qui affaiblit les joueurs, car « si le mec y mange pas, au bout de trois jours, comment tu veux qu'y courre ? ». Et puis de toutes façons, «Nous la Ligue, elle veut pas nous filer les bons dopants et on court derrière Lyon». Esprit de synthèse, quand tu nous tiens !
Il y a deux semaines, on s'emportait volontier dans ce plaisir qu'on savait fugace. On causait d'esprit de la gagne haut-hisse inculquée et de sit-ins sur les toits de l'Europe. D'Adidas qui ferait la nike à Mondy et toute l'histoire... Trois matches plus tard, le doute qui habille les débats prend à la gorge. Après l'euphorie, la déprime ; cette partition, le supporteur marseillais la connaît tellement sur le bout de ses doigts qu'il se la sert en point d'orgue lors des barbaries du diagnostic public. Mais on s'emmerdait ferme. La défaite, ça rend un bar marrant. La virulence du verbe bouillonne au fond des bolées tristes.
C'est comme si le juste milieu n'avait jamais existé en ces terres. Le Sud ne peut gagner sans perdre le Nord. Comme la Méditérranée est imprévisible, Gérard annonce que la houle y est. Pour de bon, ils nous le font - salut lei jovents!-.
L'invulnérabilité de l'OM peinte comme illusoire, confinait pourtant à tendre une joie gauche. Il suffirait de dire que le ciel est seulement bleu quand il fait beau, seulement gris lorsqu'il pleut. Comme du temps de Benoît Pédretti, l'avènement du juste milieu se fait alors attendre. Dix jours avant, il y avait le ciel bleu, les oiseaux... mais l'amer qui monte au loin. Et les météorologues sont ceux qui prédisent l'orage.
Un OM-Montpellier au paradoxe improbable avec un vainqueur qui balbutie ses premiers doutes et un vaincu qui tient là son match référence.
Un message cardiaque appliqué sur le corps d'un canari, mourant qu'on le dizet ! Une volée slave de bois vert en Tchéquie, une fessée consentante en raie publique cul nu à la télé.
Il ne s'en fallait pas moins pour ramener mouettes rieuses et sôles pleureuses à l'arraison. On se retrouve, au fil de l'eau. On fait l'inventaire et on se dit que finalement, cette élimination a le mérite de sous concentrer sur notre seul véritable objectif : le championnat, afin de bander pour de bon à l'issue de cet exercice au ventre mou mais à la forte tête.
Toulouse, équipe en mome du froment, puisqu'il faut en parler à un moment ou l'autre, me fait caguer au plus haut point. Oh, pas leur équipe de football, mais juste pour le rugby qui va avec : dans ce sport, il n'y a que des victoires à domicile et c'est super chiant. Voilà je l'ai dit. Je ne savais pas comment conclure cet édito, alors j'ai décidé d'aller dire des gros mots à des gens très costauds.
Supplément radio
Mathildien : "La bandaison Mama, ça ne se commente pas"
L'homme au long sexe vahiné prend le micro pour le plus grand bonheur des malvoyants qui n'ont pas eu la bonne idée de faire traduire leur télécommande. Mathildien, ça change l'Avy.
En vrai, il craint tellement que même à la buvette du Vél', on le sert en dernier. Même que chez lui il a des DVD de la Nature des Champions, l'émission animalière présentée par Bixente Lizarazu.
Vs
OM - Toulouse
Dimanche 1 octobre 18h
«Qu'il est loin mon pays, qu'il est loin». Parfois, au fond de moi, se ranime l'eau verte du canal de l'Huveaune. Sa violence résonne jusque dans nos buvettes, pourrait-on dire pour parodier feu-Claude Nous-Garrot, décédé dans un suicide collectif par strangulation.
Alors que je maîtrise convenablement la station assis au Bar des Amis de la Pointe-Rouge, les discussions vont bon train. Pendant que les pêcheurs voguent au large, les femmes parlent de l'OM de leur vie à qui elle doivent cette fidélité ingrate. J'écoute ces échanges forts en gueule, cramponné à cette tournette à cahuètes encore inscrite en francs, qui avait déjà dû nourrir nombre de rumeurs, grandissant ainsi le mythe des terrifiantes analyses des clapets de distributeurs. La même légende que la sauce blanche des kébabs, mais en libre service.
C'est donc assis sur l'un de ces merveilleux tas bourrés que je prête une oreille curieuse à ces tomes de savoir populaire, digne des progrès de la civilisation zinca.
Les lumières de la ville ont perdu de leur sens. Ses promesses sont vaines. Un peu de rosé pour prolonger l'été, mais le frais gagne les corps. Cissou mitraille une rangée de verres à gros tessons, alignée pour servir des razades de cette humeur en bouteille qu'est le staga. Cissou, un exemplaire mâché de La Provence posée sous les yeux, éructe devant la multitude le fond de sa pansée : «Frinchemin, y a pas de ballon à l'OM. Y sont bidons, y mouillent pas le maillot». Une analyse dont le bon sens populaire ferait mourir d' "infractus" n'importe quel Philippe Doucet en herbe.
Mais elle semble partagée. Le «blond» du bout du zinc, chauve au demeurant et enlisé entre deux tournées de muscat, confirme par des sémaphores. Nabila va même plus loin : « Ribéry, il a qu'à se faire transférer en Tchéquieslovaquie ».
Même que le départ de sa Majesté Lamouche y serait pour quelque chose.
Pour d'autres, c'est le ramadan qui affaiblit les joueurs, car « si le mec y mange pas, au bout de trois jours, comment tu veux qu'y courre ? ». Et puis de toutes façons, «Nous la Ligue, elle veut pas nous filer les bons dopants et on court derrière Lyon». Esprit de synthèse, quand tu nous tiens !
Il y a deux semaines, on s'emportait volontier dans ce plaisir qu'on savait fugace. On causait d'esprit de la gagne haut-hisse inculquée et de sit-ins sur les toits de l'Europe. D'Adidas qui ferait la nike à Mondy et toute l'histoire... Trois matches plus tard, le doute qui habille les débats prend à la gorge. Après l'euphorie, la déprime ; cette partition, le supporteur marseillais la connaît tellement sur le bout de ses doigts qu'il se la sert en point d'orgue lors des barbaries du diagnostic public. Mais on s'emmerdait ferme. La défaite, ça rend un bar marrant. La virulence du verbe bouillonne au fond des bolées tristes.
C'est comme si le juste milieu n'avait jamais existé en ces terres. Le Sud ne peut gagner sans perdre le Nord. Comme la Méditérranée est imprévisible, Gérard annonce que la houle y est. Pour de bon, ils nous le font - salut lei jovents!-.
L'invulnérabilité de l'OM peinte comme illusoire, confinait pourtant à tendre une joie gauche. Il suffirait de dire que le ciel est seulement bleu quand il fait beau, seulement gris lorsqu'il pleut. Comme du temps de Benoît Pédretti, l'avènement du juste milieu se fait alors attendre. Dix jours avant, il y avait le ciel bleu, les oiseaux... mais l'amer qui monte au loin. Et les météorologues sont ceux qui prédisent l'orage.
Un OM-Montpellier au paradoxe improbable avec un vainqueur qui balbutie ses premiers doutes et un vaincu qui tient là son match référence.
Un message cardiaque appliqué sur le corps d'un canari, mourant qu'on le dizet ! Une volée slave de bois vert en Tchéquie, une fessée consentante en raie publique cul nu à la télé.
Il ne s'en fallait pas moins pour ramener mouettes rieuses et sôles pleureuses à l'arraison. On se retrouve, au fil de l'eau. On fait l'inventaire et on se dit que finalement, cette élimination a le mérite de sous concentrer sur notre seul véritable objectif : le championnat, afin de bander pour de bon à l'issue de cet exercice au ventre mou mais à la forte tête.
Toulouse, équipe en mome du froment, puisqu'il faut en parler à un moment ou l'autre, me fait caguer au plus haut point. Oh, pas leur équipe de football, mais juste pour le rugby qui va avec : dans ce sport, il n'y a que des victoires à domicile et c'est super chiant. Voilà je l'ai dit. Je ne savais pas comment conclure cet édito, alors j'ai décidé d'aller dire des gros mots à des gens très costauds.
Supplément radio
Mathildien : "La bandaison Mama, ça ne se commente pas"
L'homme au long sexe vahiné prend le micro pour le plus grand bonheur des malvoyants qui n'ont pas eu la bonne idée de faire traduire leur télécommande. Mathildien, ça change l'Avy.
En vrai, il craint tellement que même à la buvette du Vél', on le sert en dernier. Même que chez lui il a des DVD de la Nature des Champions, l'émission animalière présentée par Bixente Lizarazu.
Vs
OM - Toulouse
Dimanche 1 octobre 18h
Solide comme un wok !