07-05-2006, 23:47
Il était une fois l’estabilitad dit comme ça toute de suite, résonne comme une musique d’Ennio Morricone. Mais depuis longtemps faute d’avoir été présent à la parade, cet air souffle aussi dans les têtes, de nous autres, pauvres péons…
Mais que se pasa dans l’hacienda olympienne ? Et bien, pour parler franco, en l’espace d’une décennie, on a tout connu ou presque, des frasques dictatoriales d’un Dreyfus en espadrilles jusqu’aux fastes d’un vieux ladron nommé Rolland. N’en jetez plus, nous sommes autant gavés qu’un Mido aux tapas et autres tortillas…
Depuis une saison pourtant avec l’arrivée de Jeannot. On se remet à croire comme au cours tranquille du Rio Grande. Notre équipe malgré sa finale de coupe de France, perdue, détonne et surprend. Nos guérilleros n’ont eu aucun mal à triompher d’Auxerre…
Oui mais voila, rien n’est jamais tout beau de l’autre coté du banjo. Il y a toujours un sombre héros pour te faire porter le chapeau.
Aujourd’hui, notre Guernica à nous, c’est Joselito. Bénéficiant d’une aura digne de Zapata dans les différents groupes de supporters, il s’acharne à mettre le grain de sel qui sclérose, qui gangrène et paralyse notre locomotive lancée en direction de l’Europe. N’en déplaise donc à Jean Ferrat, ce ne sont pas des lèvres d’Eluard que s’envolent des volcans mais bel et bien de ce Pancho Villa improvisé qui s’acharne à alimenter tel Buster Keaton, la Générale, ce conflit interne larvé. De tout temps, il a cherché à imposer sa vision des choses. Aux dernières novellas, il aurait imposé au staff technique le recrutement d’un guerreiro nommé Marcinho. Au nez et à la barbe d’un Skoblar qui traquait le Kranjcar et d’un Biancheri faisant bonzette à Rio…
Ah si seulement, on pouvait le mettre au frais comme Hugues, on serait pour le moins tranquille. Mais le problème ne serait pas pour autant résolu…
En effet, à l’OM comme ailleurs, le Dieu est un fumeur de havanes et il multiplie les caprices. On serait tenté de l’oublier, d'oblitérer peu à peu ce timbré de nos pensées mais comme l’a si bien dit Gainsbarre, "Chaque fois, les saisons mortes te rappellent à notre souvenir" dans sa chanson du carré vert. Notre nabab alité consomme avec une soif insatiable, entraîneurs sur entraîneurs, échecs sur échecs, tous les hommes finissant castrat sous sa coupe. En effet, notre Bob le flambeur local est passé maître dans l’art d’assemblage plus burlesque et ubuesque, les uns que les autres, exit la paire Tapie-Dubiton, il mise désormais sur un brelan de valets, la caution Marseillaise-Diouf-Acariès. Pour l’instant, cette relative stabilité durant un an a suffit au club pour connaître de nouveaux succès. Oui mais voila, le Robert est aussi doué pour gérer son club que pour sortir une quinte flush royal face à Bruel et déjà des rumeurs de clashs et de départs se profilent à l’horizon, Beye serait en partance pour Perugia et Fernandez ne serait plus dans les petits papiers comme le chantait Régine…
Alors simple coup de bluff ou nouvelle variante en sous main, qui sait ce qui se passe dans la tête de notre stabilo boss ?
"Il suffirait de presque rien" pour que le club soit performant pourtant serait-on tenté de lui rétorquer à l’instar du regretté Reggiani. Oui mais voila, ce rien on n’a jamais su l’avoir, faute de n’avoir pas su patienter... Désormais le supporter vacille.
Affligé par la turista jardelokezmanienne, frappé par le syndrome de Göteborg, trimballé entre les turpitudes du grand Banoun et les idées farfelues du fossoyeur de France Soir, le supporter ne rêve plus d’El Chino ou de son ancien camarade Valdanito, mais de cette chimère qui répond au doux nom, d’estabilitad. Coté opiomane, nous ne sommes pas en reste car pendant ce temps là à Vera Cruz, Pixie tente quand à lui, une nouvelle imitation de Pierre Mondy…
Alors c’est sur nous n’avons jamais été aussi prêt de cette "inaccessible étoile" comme l’a surnommait le grand Jacques mais il est encore trop tôt pour chanter la cucaracha et sortir la tequila. L’OM est un vaste rodéo sans fin, rien n’est jamais assuré. Souvenons-nous de la métaphore de notre bien aimé président de la respublica, "un cycliste n'est stable sur sa bicyclette qu'en avançant". La tête dans le guidon avec la multiplication des matchs, les olympiens n’ont pas pu obtenir mieux qu’un nul face aux Alsaciens. Mais la poursuite aux lillois continue, alors bombons le torse et remportons cette étape décisive en Aquitaine…
Dav_