Icaunais la défaite
Les gens qui ne tiennent jamais leurs promesses sont les seuls à qui on puisse faire entièrement confiance faisait fort justement remarquer Yvan Audouard ! De ce point de vue là, notre bienfaiteur helvète est à la hauteur de nos sentiments. Treize années d’insuccès et toujours les cons quêtent les conquêtes ! On fait des sacrifices financiers, on multiplie les déplacements, on s’investit corps et âmes en pure perte. Pourtant l’espoir est toujours chevillé au corps et ce rendez-vous au SDF a réveillé des sentiments trop longtemps enfouis...
Hélas la sale défaite a fait taire les flonflons et le muguet porte-bonheur empeste le mauvais sort. Mercredi soir nous sommes encore de cérémonies et à cette occasion nous serons rapidement fixé sur l’état du ressort : cassé ou simplement détendu ?
Car c’est véritablement lors de ce match en terres bourguignonnes, que notre saison se jouera. A défaut d’un trophée, peut-on espérer jouer l’Europa ? Atrophiée, notre équipe peut-elle éviter le trépas ?
Stigmatisée notre équipe le sera bien sur, suite à une intervention peu orthodoxe de Mendy sur notre messianique numéro 9. Dans le cénacle olympien ça s’agite en coups lisses, le bedeau de Mostaganem à du pain sur la planche si il espère nous resservir, l’équipe chatoyante qui avait défait Rennes et Nancy. A Marseille plus qu’ailleurs, on passe vite de la canonisation à l’hérésie, sans passer par le confessionnal. C’est donc là que tout vacille ou part en vrille…
On espérait un parcours idyllique, voir évangélique estampillé "Evangile selon Saint Mathieu", mais on s’est fait prendre le petit façon remake de "Salo ou les 120 journées de Sodome". Comme le disait le regretté Pasolini, Pêcher n'est pas faire le mal. Le vrai pêché, c'est de ne pas faire le bien.
Et là, on ne va pas faire dans l’angélisme, cette défaite face aux panaméens, a vraiment fait sombrer le navire marseillais dans une tourmente que l’on croyait avoir semée. Ribery atteint de lycanthropie était prêt à bouffer un supporter à son retour sur Marseille et notre Fabulous décidément de plus en plus amorphe, ne s’est même pas donner la peine d’aller chercher la médaille des naufragés. Avec un optimiste Ferrat, on imaginait notre cuirassé phocéen surmonter l’obstacle parisien, c’est peine perdue. A l’instar du film d’Eisenstein, le bateau s’est brisé de l’intérieur, l’équipe a déjoué...
Bien sur tel Lazare, l’équipe peut se relever, sans pour autant faire appel aux sermons péremptoires de notre Papou national. Mais méfiance toute de même, les disciples de Jacquot l’autiste ont du ballon, ils l’ont démontré cette saison.
Dans le genre scénario apocalyptique, pas besoin d’avoir l’imagination d’un Dürer pour songer bien évidement au retour du fils prodigue, avec un Luyindula retrouvé et revanchard. C’est que notre petit Lu s’est refait une santé dans le club icaunais, il a retrouvé du temps de jeu et le chemin des filets. Avec dans le rôle du passeur, un danois massif et sa tignasse de loyola, la rencontre peut tourner au déluge…
Avec 53 points au compteur, ils espèrent eux aussi, atteindre le saint crème, le must have du footballeur moderne, à savoir la sacro sainte ligue des champions. A nous de contrarier le dessein divin, de nous sortir les tripes pour qu’à la fin de cette rencontre , nous n’ayons pas un goût d’amertume sur le palais. A fortiori, en affrontant par la suite des strasbourgeois déjà damnés et des Bordelais quasiment auréolés de leur titre dauphin, il y a des raisons d’avoir la foi, pour pourquoi pas goûter, nous aussi à la béatitude d'une saison réussie...
Cetace et Dav_