21-02-2006, 19:44
« Pleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau : La moitié de ma vie a mis l'autre au tombeau » s’écriait Pierrot Corneille dans un constat lucide après avoir lu Cid.
Jeannot Racine quant à lui écrivait amer : « Heureux si j'avais pu ravir à la mémoire cette indigne moitié d'une si belle histoire. »
Mais faut-il que l’on souffre pour jouir de nos joies? Condense dans un cri le supporter lambda!
Les Jean-Pierre Corcine et les Pierre-Jean Raneille qui, depuis le début de saison, endurent en silence le parcours en dent de scie de leur équipe favorite ne puisent pas dans cette situation des émois poétiques.
Non, ils sont résignés, abattus, meurtris.
L’incompréhension les envahit, comment une équipe peut à la fois briller de mille feux et s’éteindre aussi sec au match suivant !
Inconstance et inconsistance !
Nous sommes passés de la prometteuse saison de la cerise à une, plus indigeste, mi-figue, mi-raisin !
Cet ouvrage inachevé se circonscrit parfois au cœur même d’un match, une mi-temps enlevée, une autre insipide, Oruma en étant le parfait exemple: mi-ange, mi-démon, capable de fabuleuses percées et de courses plus laborieuses !
« On est dans le pétrin jusqu’au mitron » s’exclame le supporter la gueule enfarinée.
Il dépense du blé pour une mi-graine et quelques mémorables avoinées!
Nos joueurs manquent singulièrement de vernis, de laque, de constance…
Au jeu du mi-cadeau, nos défenseurs, même sans l’apport de Nakata, sont particulièrement performants, pourtant ce n’est pas faute de les brider...
Sans cesse Jeannot leur jappe au nez! Mais en vain.
Ces dernières heures le coach s’est occupé des affaires courantes. Il a des problèmes Jean : rénaux ! Et ce n’est pas du cinéma. Faut dire qu’il y a de quoi se faire de la bile.
Ça manque de percussion, rangez les violons sortez la grosse caisse, a-t-on envie de susurrer aux oreilles des dirigeants, assez de demi-mesure, les supporters sont à moitié orphelins, des enfants demi-DASS qui rêvent de Midas!
Ça va barder avec les mi-cautions de RLD et comme le dit l’Eddy de Constantine, cousin par alliance d’Espigoulien ça roumègue aux quatre coins de l’hexagone .
Le pizzaïolo de Gémenos en guise de représailles fait brûler sa moitié-moitié!
Le barman de l’Olympe fait la grève des demi pressions! Yankee refuse de tenter des demi-volées, Kr1Deg1, notre cinéaste engagé, se prend pour un demi Moore, on peut dire que le supporter est entier devant ces demi-portions!
Ses joueurs hybrides mi-chèvres mi-chouchous l’exaspèrent.
Même les jeunes pousses posent problèmes : Samir, un beur demi-sel au jeu bien fade alors qu’on rêve d’un benjamin constant, Taye Taïwo et sa mi-mine de minime, son air de mine de rien.
Hormis Cana et Cesar nos joueurs sont mi-gnons tout plein.
Une équipe sans âme alors que les supporters sont morts de faim et les mi-âmes, mi-âmes ne sont guères appétissants.
Alors on chante à mi-voix! Mi-lents, mi-lents on t’en....!
Et à la mi-temps on regrette Méïté qui aurait sa place dans cette équipe à moitié prix.
Le supporter est divisé et amoindri, il se miminise!
Doit-on pour autant affirmer qu’un demi entraîneur est un futur entraîneur démis !
On fait avec nos faibles atouts et malgré la présence de Loulou Acariès spécialiste des mi-moyens l’issue du combat est incertaine.
Bolton et ses vagabonds se profilent à l’horizon, les matchs retours au Vélodrome nous ont souvent offert par le passé un bien beau spectacle, faut-il y croire ?
Acceptons-en l’augure si nous ne voulons pas être identifié au cocu d’Alphonse Allais:« Un entier qui partage sa moitié avec un tiers! »
Verra-t-on la partie ombragée de la colline ou sa partie ensoleillée?
Le Yin ou le Yang ?
Atteindrons-nous les demi-finales ?
Un pronostic mitigé !
Ce sera fifty-fifty.
Cetace