22-11-2005, 20:29
Une odeur de bruit te saute dessus quand tu as l'âme encore tout endormie, et elle t'y fait germer une image, une odeur, un son qu'ensuite tu ne peux plus ôter. Le bonheur, c'était donc ça. Tu le découvres après, quand il est trop tard. Quand tu es déjà, pour toujours, un étranger : à des milliers de kilomètres de cette image, de ce son, de cette odeur. À la dérive, perdu dans tes souvenirs.
Rien n'est plus vrai ni plus durable que la fragilité des moments, l'éphémère des émotions et les sensations fugitives. Un déboulé rageur de Chris, une parade réflexe de Fabien, une "papinade"de Jean-Pierre, un missile de Franck, un coup de tête victorieux de Basile
On tombe en odoration!
Parfum européen, cette relation particulière du Marseillais avec l'Europe intimement liée à ce besoin identitaire d'exister, de défendre son particularisme.
On l'a souvent relevé, mais le fait demeure troublant : aucune civilisation, aucune autre culture - historique ou exotique - n'a jamais disposé d'autant d'instruments d'identification et, par conséquent, d'homogénéisation de la société. Or, aucune n'a connu pareille crise d'identité note avec pertinence
Roland Jaccard dans La tentation nihiliste. Mais à Marseille on laisse brûler!
Adidas a longtemps parié sur cette autosatisfaction avec son slogan "Un jour l'Europe parlera marseillais "qui fleurissait sur les torses bombés des jeunes supporters. Depuis, d'autres slogans prétentieux prétendant qu'on craignait dégun, n'ont pas redoré notre image...mais qu'importe!
Ce besoin de reconnaissance existe aussi à l'intérieur de nos frontières mais dilué par des années de camouflets où le chant narquois des supporters adverses s'inquiétant de notre situation géographique nous a rendu contraint et forcé à une humilité de bon aloi.
En Europe on change de registre et le problème n'est pas récurrent, même au pays du grand Ajax
L'image de l'Olympique est encore forte et inspire le respect.
Le supporter se retrouve sous la même bannière identitaire, celle qui gomme les différences et unit dans une joyeuse convivialité un peuple vers un but .celui de l'adversaire.
Jeudi soir l'adversaire sera redoutable mais il ne faut pas pour autant en faire tout un faux mage, même de Hollande, notre pataphysicien maison digne émule de notre Raymond national nous a suffisamment régalé avec son trip à la mode décan!
L'odeur des joutes européennes va de nouveau embaumer l'arène. Embaumer la reine, rite funéraire dont le sens était de conserver la mémoire du défunt, le parfum est bien cet objet de mémoire dont la persistance évoque le souvenir.
On pourrait ainsi confier à un nez la création de concentré: Lazio arôme, Ajax ammoniaqué pour l'exophtalmique, l'Aqua Rogne, Senteurs milanaises Que des extraits pour OM !
Le bonheur, n'est-ce point le souvenir d'un parfum dans un flacon vide!
La seule odeur insupportable au Vélodrome c'est bien celle des pissotières à l'heure du repos, la puanteur qui envahit les narines rendrait malade un congrès de proctologues! Évocation de l'odeur et pisser ?
Alors place aux pots-pourris de chants qui encensent les idoles afin de les mettre au parfum pour qu'ils règlent enfin la myrrhe.
Il importera de ne point manquer d'essence et on tolèrera même que Fabien dégage fort!
Pape de nouveau en odeur de sainteté nous gratifiera de son langage fleuri et Jeannot, idole des océaniens, alléché par l'odeur des merguez, ému, écrasera une larme!
Et Heerenveen dans tout ça ?
Son gardien titulaire étant absent notre très sainte scribe ne pourra relater les aventures de Waterman contre les pointes biques! Il faudra se satisfaire des mines de Taïwo et prendre garde de ne pas trop s'emmêler les crayons !
Ce match je le sens bien!
On dit:l'air est vain en Hollande, abracadabrance au pays des Van ?
Nan!
Vacuité, comme souffle son mauvais génie à l'oreille d'Éléphant Bird !
Cetace