21-08-2005, 17:39
Vous êtes mieux physiquement?
Oui j’ai envie de dire logiquement puisqu’en ayant repris plus tard et en ayant une préparation très accélérée par rapport à celles qui se font habituellement, pour l’instant j’ai assimilé une charge de travail de manière assez correcte. Même si c’est vrai que les matchs se suivent et ne se ressemblent pas sur un plan personnel dans la mesure où je termine moins fatigué. La montée en puissance se fait logiquement. Il y a aussi la répétition des matchs mais quand on va avoir un match hebdomadaire, ça va me permettre de travailler plus sur l’explosivité, la puissance, la vitesse chose qui me manque un peu maintenant.
Vous avez marqué vous êtes satisfait ?
J’ai été très contant de marquer. Pour moi marquer était un réel plaisir surtout que c’était le but du 2 à 1 qui nous permettait de reprendre l’avantage et nous permettait de croire qu’on était encore costaud et bien en place dans le match. Or, ça n’a pas été le cas.
Votre problème c’est que vous marquez mais vous prenez des buts.
Notre problème ce n’est pas qu’on marque et qu’on en prend beaucoup trop, c’est qu’hier, on a marqué des buts et on en a pris plus. Je crois que c’était la première fois qu’on marquait deux buts excepté contre la Lazio mais c’était dans un contexte différent. Mais quand on a la chance de débuter un match comme on l’a fait hier soir, où on nous fait, je ne vais pas dire un cadeau mais presque, ce match on ne pouvait pas mieux le commencer. Dans ces conditions là, c’est vrai que c’est très rageant, frustrant, d’en prendre un de plus et de perdre le match surtout de cette manière là. Quand on a le sentiment qu’en première mi-temps ils étaient dans le doute, qu’on avait la possibilité de tuer le match mais on ne l’a pas fait. Malheureusement en deuxième mi-temps ça a été une tout autre mi-temps. A Deux partout, tout était à refaire pour eux, mais pour nous également. Ils sont rentrés plus costauds, plus solidaires, nous on était plus espacé, beaucoup plus large, loin les un des autres, désorganisé, et on a fini le match très fatigué parce qu’on a couru beaucoup plus qu’en première mi-temps. En première mi-temps le match aurait dû être plié.
Pourquoi vous n’arrivez pas à gagner ?
Pour moi, on peut parler tactique, de jouer à cinq, on peut parler d’équilibre, d’attaquant, de la défense, mon avis personnel là-dessus c’est que quand je vois les joueurs qui sont les nôtres, quand je vois l’équipe qui était en place hier à Rennes, avec tout le respect que j’ai pour le respect que j’ai pour Rennes, on n’a rien à envier à cette équipe, individuellement et collectivement. La seule différence c’est l’état d’esprit. Certes, Rennes était dans le doute en première mi-temps et nous on n’a pas su en profiter, par contre en deuxième mi-temps c’est nous qui avions la tête dans le sac et eux qui sortaient le grand jeu. Ils ont fini très fort le match. On leur a permis de se réveiller, de se relancer. Ca, nous n’avons pas le droit de le faire. Nous les 8 buts que nous avons pris, c’est 8 buts que nous avons offert. A ce niveau là on paye cash. Même les matchs amicaux, une erreur commise, c’est un but derrière, la sanction est immédiate. Le match d’hier est un état d’esprit. Il faut enlever cet habit de lumière, être beaucoup plus humble, ne pas croire qu’aller jouer à Rennes c’est facile, ne pas croire que jouer Ajaccio à domicile c’est facile. Ce sera beaucoup plus difficile pour nous, parce que ce sont de véritables équipes, ils sont beaucoup mieux en place que nous. Individuellement ils sont peut-être moins fort, mais le collectif est beaucoup plus fort. Nous, ce qu’on rechercher aujourd’hui c’est justement de ressembler à une équipe et on en est loin. Il ne faut pas dramatiser, mais il faut quand même se poser les bonnes questions, se remettre en question. Il est important qu’on le fasse et qu’on arrête de regarder que les autres font leur match de leur vie contre nous parce que ce n'est pas vrai! Rennes n’a pas fait le match de sa vie samedi. Ils ont joué la dernière demi-heure parce qu’ils étaient en confiance. Mais c'est de notre faute. C’est nous qui avons mis en confiance cette équipe. C’est nous qui devions tuer le match en première mi-temps et malheureusement on ne l’a pas fait. A ce niveau là, même si c’était un match qui était d’une intensité moyen, un bon match mais sans plus, ça se paye. Quand les occasions sont là et qu’on ne les met pas au fond; quand on ne tue pas le match et que défensivement on ne répond pas. Pour moi ce n’est pas un problème défensif. Que ce soit Méïté, Dehu, Taiwo ou Nakata ce sont tous de bons joueurs, mais il ne faut pas focaliser sur eux. Il y a Delfim, Lamouchi et tous les autres. Hier ce n’est pas la défense qui a perdu, c’est l’Olympique de Marseille. Si nous avions un état d’esprit complètement différent, beaucoup plus conquérant et beaucoup plus responsable, on arrivera à faire quelque chose.
Sabri cette lucidité vous honore mais…
Mais je ne veux pas être honoré…
Mais c’est inquiétant ?
Mais je suis inquiet.
Il faut mettre le bleu de chauffe à tous les matchs ?
Oui mais vous êtes d’accord avec moi pour dire que quand un athlète pense être arrivée, il est terminé.
Certains se voient trop beaux dans le groupe ?
Je ne dis pas que certains se voient trop beaux dans le groupe. Je dis que ce groupe doit vivre plus simplement, plus humblement et doit travailler. Tous. On doit prendre nos responsabilités. Il faut arrêter de se cacher derrière des alibis. C’est vrai que la coupe intertoto ne nous fait pas du bien; c’est vrai que jouer tous les trois jours ne nous fait pas de bien, mais on y est. Alors faisons bloc ensemble, soyons plus solidaires, apprenons à souffrir ensemble. Parce qu'avoir la chance de débuter un match comme hier, j’aimerais le revoir plus souvent. Mais je doute que ce soit le cas...
C’est la semaine de vérité ?
On ne va pas se cacher derrière des arguments. Le match d’Ajaccio est déjà capital dans le sens où au niveau comptable, il nous faut les trois points. Moi je dis très simplement je me fiche royalement de la manière dont on va jouer contre Ajaccio. Ce qui m’intéresse c'est de prendre les trois points. C’est surtout l’état d’esprit qui sera appliqué. Mais on arrivera à ressembler et à faire quelque chose seulement si l'on fait un bon match contre la Corogne. Dans l’hypothèse qu’une qualification ce serait super, mais dans l’hypothèse d’une élimination il faudrait quand même qu’on sorte avec les honneurs, avec une bonne prestation, une victoire à la clef; de manière à ce qu’on n’enfonce pas le clou et que le doute s’enfonce encore un peu plus. Ce qui est évident c’est qu’on a du mal. On a vu comment Rennes a débuté le match, il est évident que nous psychologiquement, personnellement et collectivement on est tous conscient qu’hier on a loupé quelque chose. On avait la possibilité de ramener les trois points. C’est pas fanfaronner que de le dire. Vu le déroulement du match, les trois points étaient pliés à la mi-temps, si on avait un état d’esprit beaucoup plus conquérant, agressif, déterminé. Alors il est indispensable de mettre le bleu de chauffe .C’est pas parce qu’on a le maillot de l’OM qu’on est meilleur que les autres. Si on pense ça, on a tout faux et si on pense ça on va souffrir.
C’est ce que vous avez dit à vos partenaires ce matin ?
J’ai dit ça déjà hier soir. Mais ce n’est pas tout de le dire. Je pense que chacun est conscient de ça. Celui qui pense autrement s’éloigne tout doucement de la ligne de vérité et des performances qui devront être les siennes. Ce qui est important aujourd’hui c’est le collectif. Ce n’est pas les individualités. Aujourd’hui les individualités n’existent pas. A Marseille il n’y a pas de star. Il n’y a pas d’individualité capable de faire la différence et de gagner le match à lui tout seul. C’est pas possible. Par contre si on arrive avec un collectif solide, sérieux, les individualités vont ressortir. Il y en a qui s’exprimeront plus que d’autres, il y en a qui travailleront dans l’ombre, certainement mais ça fait partie d’un collectif. Mais au jour d’aujourd’hui, il n’y a pas un seul joueur capable de faire la différence à lui tout seul. Je prends l’équipe et ce soir c’est moi qui vous fais gagner. Il n’y en a pas.
Il y a de la fragilité morale ?
Je dis simplement que le doute s’installe et que les résultats ne sont pas là. Il y a 4 matchs de championnat, on a pris un point et encaissé 8 buts. La fragilité vient par les chiffres, la prestation, les résultats tout simplement. J’ai le sentiment qu’on travaille très bien, que le groupe aime vivre ensemble mais il va falloir se révolter un peu, se faire violence, se faire mal pour justement arrêter de se voir trop beau, de se croire trop beau, et démontrer qu’on est fier de porter ce maillot. Il faut montrer ça sur le terrain pas seulement en prenant la photo avec le maillot.
Vous avez fait preuve d’agressivité pour marquer le but, pourquoi les arrières n’ont pas la même agressivité pour empêcher l’adversaire de marquer. Ils ont marqué comme à l’entraînement ?
Je n’ai pas dit ça mais je le pense. On prend les buts parce qu’on les donne. On a pris 8 buts. Sur ces buts je ne crois pas que Bordeaux nous a mis en difficulté, ils auraient mérité de marquer sur d’autres occasions où ils nous ont mis en difficulté, ça n’a pas été le cas parce que Carrasso a fait un exploit, parce qu’on a eu un peu de réussite, mais les buts qu’on a encaissé ce sont des buts qu’on a offerts. Pareil contre Lyon. A Lens, sur des coups de pieds arrêtés et hier c’est la même chose. L’agressivité c’est avoir envie de marquer pour faire la différence mais surtout avoir envie de défendre son but pour ne pas en prendre. Il faut faire la dernière intervention comme si c’était le ballon qui va te faire gagner le match. Et c’est tout… Il faut avoir cet état d’esprit. On revient toujours au même truc. On pointe du doigt selon moi, le point qui est le plus important. Ce n’est pas l’entraîneur, le staff, la tactique, l’intertoto, ce n’est pas tout ça. C’est l’état d’esprit. Si on a un état d’esprit, tous conscients qu’on va souffrir ensemble pour avoir des résultats et qu’on admette qu’il faille souffrir ensemble tous ensembles, alors on souffrira mais on arrivera à quelque chose ; si on travaille tous dans la même direction, on arrivera à quelque chose ; le problème c’est qu’aujourd’hui on est tous sur le même bateau et le chemin est très long. C’est parti pour être mouvementé. Essayons de faire en sorte de redresser la barre, pour vivre une saison plus tranquille et la vivre comme on devrait. On a un effectif certes de quantité réduite mais avec de la qualité. Cette qualité s’exprimera par ce collectif. Ce collectif sera plus fort si on a un état d’esprit plus conquérants, agressif, plus déterminé.
Physiquement il y a un déficit ?
Mais je l’ai dit qu’on avait du mal à terminer les matchs. Moi personnellement mais pas seulement moi. Physiquement on a du mal à terminer les matchs. Il manque cette fraîcheur. Il est certain qu’avec un match hebdomadaire, si on avait ce manque de fraîcheur, il y aurait des grosses questions à se poser. Maintenant on s’aperçoit qu’à partir du moment où on est compact, que le groupe est solidaire et regroupé, on souffre beaucoup moins parce qu’on couvre beaucoup moins d’espaces. Mais à partir du moment où on est désorganisé, loin les uns des autres, on court plus dans le vide et on se fatigue beaucoup plus ; Les matchs de l’intertoto ne nous arrangent pas c’est certains.
Mais Lens ?
Si on regarde Lens l’effectif de Lens il est plus riche. Puis en coupe intertoto, sans vouloir manquer de respect aux adversaires de Lens, nous on avait déjà l’impression d’être en coupe d’Europe. Berne ça n’a pas été facile, la Lazio et la Corogne c’est des équipes européennes. A la Corogne on tient une heure, on prend deux buts et on perd deux à zéro. C’est dur. Je veux simplement dire que quand on prend des buts à répétition et souvent les mêmes, par faute collective ou individuelle. Individuelle c’est moi, un autre, un autre, peu importe, les buts on les prend et les points on les perd. Les matchs également C’est inquiétant ça. Si on se cache chaque fois derrière les choses, les tactiques, ceci, cela, non. Il vaut mieux le dire tout de suite que nous, joueurs, on prend nos responsabilités. Hier sur le match, les seuls responsables se sont les joueurs. Ce match était pour nous. Les trois points étaient pour nous et on n’a pas su les gérer. Alors arrêtons de nous cacher derrière la coupe intertoto et tout le reste parce que ce n’est pas vrai. Il y a certainement une vérité là-dessus, mais il n’y a pas que ça. Si on a un état d’esprit complètement différent, hier on souffre, on fini le match fatigué, épuisé, mais on gagne et on rentre à Marseille heureux d’avoir pris les trois points à Rennes.
A combien vous estimez les chances de qualification ?
Je les vois très minimes ; pour la simple et bonne raison qu’il faudrait un match de folie de la part de l’OM pour passer ce tour. Nous, on doit rechercher d'abord à ne pas prendre de but, puis à ressembler à une vraie équipe parce que là ça ne pardonnera pas. Les espagnols sont beaucoup plus expérimentés, beaucoup plus techniques. Ils ont une conservation du ballon qui ressemble à celle de Lyon et qui est supérieure à celle de Rennes. Si on fait le taureau au milieu ça risque d’être difficile. Avant de penser à la qualification il faut penser à faire un match sérieux, un match qui nous permette de croire en nos chances, pour croire en nos chances il ne faut pas prendre de but, après il peut se passer ce qui peut se passer dans un match de football. Il y aura une part de folie, peut-être que ça jouera pour nous, mais ce qui est important c’est de ne pas prendre de but. Pour moi le match le plus important c’est le match contre Ajaccio. Je préfère bien jouer contre la Corogne et être éliminé et mal jouer contre Ajaccio et prendre les trois points que l’inverse.
La rumeur du changement de l’entraîneur ?
Ca serait une grave erreur. En tant que joueur je dis que ça serait une grave erreur. Au terme de cet effectif, on peut prendre les meilleurs entraîneurs du monde, quand je vois cet effectif, je l’ai dit en arrivant, je dis ce que je pense et je pense que l’entraîneur idéal pour l’OM avec cet effectif là, c’est Jean Fernandez. Il faut lui laisser du temps. On ne lui a pas permis de recruter ce qu’il voulait, on ne lui a pas permis de travailler comme il le voulait, on avait dit qu’il fallait passer le mois d’août avec le moins de casse possible. Pire ce n’est pas possible. Donc on y est. Après le match d’Ajaccio les matchs vont être hebdomadaires, il va y avoir la coupure des équipes nationales, on aura le temps de travailler. Mais qu’on ne commence pas au bout du 4ème match de parler du changement d’entraîneur. Alors certes pendant 10 jours encore il y a la possibilité de recruter des joueurs. L’entraîneur et le staff travaillent dans ce sens là. Ils savent exactement ce dont on a besoin et on a certainement besoin de quelque chose puisqu’on n’est pas au mieux. Mais laissons ce groupe travailler avec ce staff qui a mis une certaine rigueur en place et qui va nous permettre certainement de progresser. Si on ne laisse pas à ce groupe le temps de progresser, les résultats ne seront pas là. J’ose à peine imaginer, si un nouvel entraîneur arrive et que les résultats ne sont pas là, dans quel état vous allez retrouver le groupe. Il peut y avoir 10 entraîneurs à Marseille. Si nous, joueurs, nous ne prenons pas nos responsabilités. Si à un moment donné on ne s’arrête pas en disant OK on est ici, on est quand même coupable d’avoir perdu les trois points. Hier je prenais un point à rennes j’aurais été déçu. Imaginez dans quel était je suis aujourd’hui.
Oui j’ai envie de dire logiquement puisqu’en ayant repris plus tard et en ayant une préparation très accélérée par rapport à celles qui se font habituellement, pour l’instant j’ai assimilé une charge de travail de manière assez correcte. Même si c’est vrai que les matchs se suivent et ne se ressemblent pas sur un plan personnel dans la mesure où je termine moins fatigué. La montée en puissance se fait logiquement. Il y a aussi la répétition des matchs mais quand on va avoir un match hebdomadaire, ça va me permettre de travailler plus sur l’explosivité, la puissance, la vitesse chose qui me manque un peu maintenant.
Vous avez marqué vous êtes satisfait ?
J’ai été très contant de marquer. Pour moi marquer était un réel plaisir surtout que c’était le but du 2 à 1 qui nous permettait de reprendre l’avantage et nous permettait de croire qu’on était encore costaud et bien en place dans le match. Or, ça n’a pas été le cas.
Votre problème c’est que vous marquez mais vous prenez des buts.
Notre problème ce n’est pas qu’on marque et qu’on en prend beaucoup trop, c’est qu’hier, on a marqué des buts et on en a pris plus. Je crois que c’était la première fois qu’on marquait deux buts excepté contre la Lazio mais c’était dans un contexte différent. Mais quand on a la chance de débuter un match comme on l’a fait hier soir, où on nous fait, je ne vais pas dire un cadeau mais presque, ce match on ne pouvait pas mieux le commencer. Dans ces conditions là, c’est vrai que c’est très rageant, frustrant, d’en prendre un de plus et de perdre le match surtout de cette manière là. Quand on a le sentiment qu’en première mi-temps ils étaient dans le doute, qu’on avait la possibilité de tuer le match mais on ne l’a pas fait. Malheureusement en deuxième mi-temps ça a été une tout autre mi-temps. A Deux partout, tout était à refaire pour eux, mais pour nous également. Ils sont rentrés plus costauds, plus solidaires, nous on était plus espacé, beaucoup plus large, loin les un des autres, désorganisé, et on a fini le match très fatigué parce qu’on a couru beaucoup plus qu’en première mi-temps. En première mi-temps le match aurait dû être plié.
Pourquoi vous n’arrivez pas à gagner ?
Pour moi, on peut parler tactique, de jouer à cinq, on peut parler d’équilibre, d’attaquant, de la défense, mon avis personnel là-dessus c’est que quand je vois les joueurs qui sont les nôtres, quand je vois l’équipe qui était en place hier à Rennes, avec tout le respect que j’ai pour le respect que j’ai pour Rennes, on n’a rien à envier à cette équipe, individuellement et collectivement. La seule différence c’est l’état d’esprit. Certes, Rennes était dans le doute en première mi-temps et nous on n’a pas su en profiter, par contre en deuxième mi-temps c’est nous qui avions la tête dans le sac et eux qui sortaient le grand jeu. Ils ont fini très fort le match. On leur a permis de se réveiller, de se relancer. Ca, nous n’avons pas le droit de le faire. Nous les 8 buts que nous avons pris, c’est 8 buts que nous avons offert. A ce niveau là on paye cash. Même les matchs amicaux, une erreur commise, c’est un but derrière, la sanction est immédiate. Le match d’hier est un état d’esprit. Il faut enlever cet habit de lumière, être beaucoup plus humble, ne pas croire qu’aller jouer à Rennes c’est facile, ne pas croire que jouer Ajaccio à domicile c’est facile. Ce sera beaucoup plus difficile pour nous, parce que ce sont de véritables équipes, ils sont beaucoup mieux en place que nous. Individuellement ils sont peut-être moins fort, mais le collectif est beaucoup plus fort. Nous, ce qu’on rechercher aujourd’hui c’est justement de ressembler à une équipe et on en est loin. Il ne faut pas dramatiser, mais il faut quand même se poser les bonnes questions, se remettre en question. Il est important qu’on le fasse et qu’on arrête de regarder que les autres font leur match de leur vie contre nous parce que ce n'est pas vrai! Rennes n’a pas fait le match de sa vie samedi. Ils ont joué la dernière demi-heure parce qu’ils étaient en confiance. Mais c'est de notre faute. C’est nous qui avons mis en confiance cette équipe. C’est nous qui devions tuer le match en première mi-temps et malheureusement on ne l’a pas fait. A ce niveau là, même si c’était un match qui était d’une intensité moyen, un bon match mais sans plus, ça se paye. Quand les occasions sont là et qu’on ne les met pas au fond; quand on ne tue pas le match et que défensivement on ne répond pas. Pour moi ce n’est pas un problème défensif. Que ce soit Méïté, Dehu, Taiwo ou Nakata ce sont tous de bons joueurs, mais il ne faut pas focaliser sur eux. Il y a Delfim, Lamouchi et tous les autres. Hier ce n’est pas la défense qui a perdu, c’est l’Olympique de Marseille. Si nous avions un état d’esprit complètement différent, beaucoup plus conquérant et beaucoup plus responsable, on arrivera à faire quelque chose.
Sabri cette lucidité vous honore mais…
Mais je ne veux pas être honoré…
Mais c’est inquiétant ?
Mais je suis inquiet.
Il faut mettre le bleu de chauffe à tous les matchs ?
Oui mais vous êtes d’accord avec moi pour dire que quand un athlète pense être arrivée, il est terminé.
Certains se voient trop beaux dans le groupe ?
Je ne dis pas que certains se voient trop beaux dans le groupe. Je dis que ce groupe doit vivre plus simplement, plus humblement et doit travailler. Tous. On doit prendre nos responsabilités. Il faut arrêter de se cacher derrière des alibis. C’est vrai que la coupe intertoto ne nous fait pas du bien; c’est vrai que jouer tous les trois jours ne nous fait pas de bien, mais on y est. Alors faisons bloc ensemble, soyons plus solidaires, apprenons à souffrir ensemble. Parce qu'avoir la chance de débuter un match comme hier, j’aimerais le revoir plus souvent. Mais je doute que ce soit le cas...
C’est la semaine de vérité ?
On ne va pas se cacher derrière des arguments. Le match d’Ajaccio est déjà capital dans le sens où au niveau comptable, il nous faut les trois points. Moi je dis très simplement je me fiche royalement de la manière dont on va jouer contre Ajaccio. Ce qui m’intéresse c'est de prendre les trois points. C’est surtout l’état d’esprit qui sera appliqué. Mais on arrivera à ressembler et à faire quelque chose seulement si l'on fait un bon match contre la Corogne. Dans l’hypothèse qu’une qualification ce serait super, mais dans l’hypothèse d’une élimination il faudrait quand même qu’on sorte avec les honneurs, avec une bonne prestation, une victoire à la clef; de manière à ce qu’on n’enfonce pas le clou et que le doute s’enfonce encore un peu plus. Ce qui est évident c’est qu’on a du mal. On a vu comment Rennes a débuté le match, il est évident que nous psychologiquement, personnellement et collectivement on est tous conscient qu’hier on a loupé quelque chose. On avait la possibilité de ramener les trois points. C’est pas fanfaronner que de le dire. Vu le déroulement du match, les trois points étaient pliés à la mi-temps, si on avait un état d’esprit beaucoup plus conquérant, agressif, déterminé. Alors il est indispensable de mettre le bleu de chauffe .C’est pas parce qu’on a le maillot de l’OM qu’on est meilleur que les autres. Si on pense ça, on a tout faux et si on pense ça on va souffrir.
C’est ce que vous avez dit à vos partenaires ce matin ?
J’ai dit ça déjà hier soir. Mais ce n’est pas tout de le dire. Je pense que chacun est conscient de ça. Celui qui pense autrement s’éloigne tout doucement de la ligne de vérité et des performances qui devront être les siennes. Ce qui est important aujourd’hui c’est le collectif. Ce n’est pas les individualités. Aujourd’hui les individualités n’existent pas. A Marseille il n’y a pas de star. Il n’y a pas d’individualité capable de faire la différence et de gagner le match à lui tout seul. C’est pas possible. Par contre si on arrive avec un collectif solide, sérieux, les individualités vont ressortir. Il y en a qui s’exprimeront plus que d’autres, il y en a qui travailleront dans l’ombre, certainement mais ça fait partie d’un collectif. Mais au jour d’aujourd’hui, il n’y a pas un seul joueur capable de faire la différence à lui tout seul. Je prends l’équipe et ce soir c’est moi qui vous fais gagner. Il n’y en a pas.
Il y a de la fragilité morale ?
Je dis simplement que le doute s’installe et que les résultats ne sont pas là. Il y a 4 matchs de championnat, on a pris un point et encaissé 8 buts. La fragilité vient par les chiffres, la prestation, les résultats tout simplement. J’ai le sentiment qu’on travaille très bien, que le groupe aime vivre ensemble mais il va falloir se révolter un peu, se faire violence, se faire mal pour justement arrêter de se voir trop beau, de se croire trop beau, et démontrer qu’on est fier de porter ce maillot. Il faut montrer ça sur le terrain pas seulement en prenant la photo avec le maillot.
Vous avez fait preuve d’agressivité pour marquer le but, pourquoi les arrières n’ont pas la même agressivité pour empêcher l’adversaire de marquer. Ils ont marqué comme à l’entraînement ?
Je n’ai pas dit ça mais je le pense. On prend les buts parce qu’on les donne. On a pris 8 buts. Sur ces buts je ne crois pas que Bordeaux nous a mis en difficulté, ils auraient mérité de marquer sur d’autres occasions où ils nous ont mis en difficulté, ça n’a pas été le cas parce que Carrasso a fait un exploit, parce qu’on a eu un peu de réussite, mais les buts qu’on a encaissé ce sont des buts qu’on a offerts. Pareil contre Lyon. A Lens, sur des coups de pieds arrêtés et hier c’est la même chose. L’agressivité c’est avoir envie de marquer pour faire la différence mais surtout avoir envie de défendre son but pour ne pas en prendre. Il faut faire la dernière intervention comme si c’était le ballon qui va te faire gagner le match. Et c’est tout… Il faut avoir cet état d’esprit. On revient toujours au même truc. On pointe du doigt selon moi, le point qui est le plus important. Ce n’est pas l’entraîneur, le staff, la tactique, l’intertoto, ce n’est pas tout ça. C’est l’état d’esprit. Si on a un état d’esprit, tous conscients qu’on va souffrir ensemble pour avoir des résultats et qu’on admette qu’il faille souffrir ensemble tous ensembles, alors on souffrira mais on arrivera à quelque chose ; si on travaille tous dans la même direction, on arrivera à quelque chose ; le problème c’est qu’aujourd’hui on est tous sur le même bateau et le chemin est très long. C’est parti pour être mouvementé. Essayons de faire en sorte de redresser la barre, pour vivre une saison plus tranquille et la vivre comme on devrait. On a un effectif certes de quantité réduite mais avec de la qualité. Cette qualité s’exprimera par ce collectif. Ce collectif sera plus fort si on a un état d’esprit plus conquérants, agressif, plus déterminé.
Physiquement il y a un déficit ?
Mais je l’ai dit qu’on avait du mal à terminer les matchs. Moi personnellement mais pas seulement moi. Physiquement on a du mal à terminer les matchs. Il manque cette fraîcheur. Il est certain qu’avec un match hebdomadaire, si on avait ce manque de fraîcheur, il y aurait des grosses questions à se poser. Maintenant on s’aperçoit qu’à partir du moment où on est compact, que le groupe est solidaire et regroupé, on souffre beaucoup moins parce qu’on couvre beaucoup moins d’espaces. Mais à partir du moment où on est désorganisé, loin les uns des autres, on court plus dans le vide et on se fatigue beaucoup plus ; Les matchs de l’intertoto ne nous arrangent pas c’est certains.
Mais Lens ?
Si on regarde Lens l’effectif de Lens il est plus riche. Puis en coupe intertoto, sans vouloir manquer de respect aux adversaires de Lens, nous on avait déjà l’impression d’être en coupe d’Europe. Berne ça n’a pas été facile, la Lazio et la Corogne c’est des équipes européennes. A la Corogne on tient une heure, on prend deux buts et on perd deux à zéro. C’est dur. Je veux simplement dire que quand on prend des buts à répétition et souvent les mêmes, par faute collective ou individuelle. Individuelle c’est moi, un autre, un autre, peu importe, les buts on les prend et les points on les perd. Les matchs également C’est inquiétant ça. Si on se cache chaque fois derrière les choses, les tactiques, ceci, cela, non. Il vaut mieux le dire tout de suite que nous, joueurs, on prend nos responsabilités. Hier sur le match, les seuls responsables se sont les joueurs. Ce match était pour nous. Les trois points étaient pour nous et on n’a pas su les gérer. Alors arrêtons de nous cacher derrière la coupe intertoto et tout le reste parce que ce n’est pas vrai. Il y a certainement une vérité là-dessus, mais il n’y a pas que ça. Si on a un état d’esprit complètement différent, hier on souffre, on fini le match fatigué, épuisé, mais on gagne et on rentre à Marseille heureux d’avoir pris les trois points à Rennes.
A combien vous estimez les chances de qualification ?
Je les vois très minimes ; pour la simple et bonne raison qu’il faudrait un match de folie de la part de l’OM pour passer ce tour. Nous, on doit rechercher d'abord à ne pas prendre de but, puis à ressembler à une vraie équipe parce que là ça ne pardonnera pas. Les espagnols sont beaucoup plus expérimentés, beaucoup plus techniques. Ils ont une conservation du ballon qui ressemble à celle de Lyon et qui est supérieure à celle de Rennes. Si on fait le taureau au milieu ça risque d’être difficile. Avant de penser à la qualification il faut penser à faire un match sérieux, un match qui nous permette de croire en nos chances, pour croire en nos chances il ne faut pas prendre de but, après il peut se passer ce qui peut se passer dans un match de football. Il y aura une part de folie, peut-être que ça jouera pour nous, mais ce qui est important c’est de ne pas prendre de but. Pour moi le match le plus important c’est le match contre Ajaccio. Je préfère bien jouer contre la Corogne et être éliminé et mal jouer contre Ajaccio et prendre les trois points que l’inverse.
La rumeur du changement de l’entraîneur ?
Ca serait une grave erreur. En tant que joueur je dis que ça serait une grave erreur. Au terme de cet effectif, on peut prendre les meilleurs entraîneurs du monde, quand je vois cet effectif, je l’ai dit en arrivant, je dis ce que je pense et je pense que l’entraîneur idéal pour l’OM avec cet effectif là, c’est Jean Fernandez. Il faut lui laisser du temps. On ne lui a pas permis de recruter ce qu’il voulait, on ne lui a pas permis de travailler comme il le voulait, on avait dit qu’il fallait passer le mois d’août avec le moins de casse possible. Pire ce n’est pas possible. Donc on y est. Après le match d’Ajaccio les matchs vont être hebdomadaires, il va y avoir la coupure des équipes nationales, on aura le temps de travailler. Mais qu’on ne commence pas au bout du 4ème match de parler du changement d’entraîneur. Alors certes pendant 10 jours encore il y a la possibilité de recruter des joueurs. L’entraîneur et le staff travaillent dans ce sens là. Ils savent exactement ce dont on a besoin et on a certainement besoin de quelque chose puisqu’on n’est pas au mieux. Mais laissons ce groupe travailler avec ce staff qui a mis une certaine rigueur en place et qui va nous permettre certainement de progresser. Si on ne laisse pas à ce groupe le temps de progresser, les résultats ne seront pas là. J’ose à peine imaginer, si un nouvel entraîneur arrive et que les résultats ne sont pas là, dans quel état vous allez retrouver le groupe. Il peut y avoir 10 entraîneurs à Marseille. Si nous, joueurs, nous ne prenons pas nos responsabilités. Si à un moment donné on ne s’arrête pas en disant OK on est ici, on est quand même coupable d’avoir perdu les trois points. Hier je prenais un point à rennes j’aurais été déçu. Imaginez dans quel était je suis aujourd’hui.
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