15-08-2005, 21:42
(Modification du message : 15-08-2005, 22:00 par Ladykillers.)
Matez ma tactique
Pour nos jeunes footballeurs, c'est bientôt la rentrée. Bientôt de retour devant les tableaux noirs et sur les terrains verts. Et là, pas de bol, on ouvre la saison sur des "Maths et Tactique". Ils pensaient en avoir fini, eux qui avaient planché une bonne partie de leur été sur Matema Kejman.
Le nouveau prof de maths, Jeannot Bazon, semble de prime abord maître de son sujet, et il communique sa passion aux élèves, ce qui est en général bon signe.
« Leçon du jour, pour commencer l'année en douceur, le triangle. Une figure très intéressante, qui laisse entrevoir de nombreuses possibilités. Il me semble que vous n'avez pas trop travaillé ce sujet l'an passé, me trompe-je ? Vous verrez, c'est un sujet facile à aborder, je parle par expérience, j'ai même vu que les jeunes des cités, et surtout leurs pits, l'adorent. »
S'ensuit un cours magistral, d'abord facile d'accès avec l'ami Thalès et le théorème de la (ligne) médiane, puis des exercices beaucoup plus délicats, sur les Barry centres. Et en fin de ce premier cours, un exercice imagé toujours sur le thème du triangle, le fameux pivot de Gauss, exercice réservé aux attaquants. Et avec Habib, ce pivot porte bien son nom, surtout pour les autres ! Cerise sur le gâteau pour nos gardiens, exercice expliqué par une ancienne gloire du lycée, maintenant plus terre-à-terre, Olmeta lui-même ! L'exercice, le triangle de Pascal. Très facile : considérer le poteau et la ligne de but, tracer la diagonale. Déterminer l'angle initial du ballon par rapport au sol, en fonction de la position d'arrivée sur la diagonale tracée précédemment. Position initiale, le point de pénalty.
Mais là, Monsieur Bazon, l'oeil vicelard, puisqu'il connait la difficulté, annonce aux gardiens : rassurez-vous, avec cet exercice, vous êtes déjà en avance sur les autres ; c'est très important pour vous, la géométrie dans l'espace. Fin du cours, tous les élèves sont fatigués, certains ont mal aux sinus, tous prennent la tangente.
Après quelques cours, pour entrer en douceur dans le programme tout en acquérant des bases solides pour le reste de l'année, vint le premier devoir sur stade. Pas évident, ce premier devoir à l'extérieur, puisque surveillé du fond de la classe par une ex gloire locale, membre du bureau des brevets local, un certain Albert E. Finalement, cette escapade en Suisse à base de calcul emmental a été bien négociée par toute la classe, et Jeannot est satisfait.
Retour en cours la semaine suivante. Les élèves se disent que finalement, les exercices à base de "Toto" sont bien plus faciles que ceux sur les Tours de Hanoï que leur ont raconté leur petits camarades du cours d'Espagnol. Du coup, après le premier test, vint le moment d'aborder l'analyse. Prof Bazon leur fait son grand numéro, à base de Théorème des Milieux, de limites des fonctions Nil-potentes, de continuité dans les trajectoires, de belles paraboles. Bref, il dérive, mais il leur fait l'intégrale !
« Les suites, ce sera au prochain cours, elles vous serviront pour les cours d'informatiques, un peu plus tard. »
Le deuxième test, assez facile, comporte une révision sur les chiffres romains et un exercice sur Lazio-ssiativité. Il y avait également une partie sur la Méthode d'Euler, mais beaucoup sont passés à côté, certains l'ayant bien foiré, surtout les défenseurs et le gardien. Egalement raté, un exercice d'automatique ayant pour sujet le dimensionnement des filtres passe-haut sonores dans les enceintes sportives. Mais là, le sujet était délicat, les conditions initiales difficiles, et les basses fréquences beaucoup trop polluées...
Après l'étude des suites au retour, et une belle progression constatée, le cours d'informatique peut débuter. Tout d'abord, en toute logique, les bases : l'Algèbre de Boole. Application pratique des tables de vérité : le classement en championnat. Puis quelques exercices de frappe au but avec le Crible d'Eratosthène. Certains cours eurent lieu au vert, par exemple la modélisation des courbes, à Béziers. Mais beucoup furent largués, et firent les choses D'Alembert.
Jeannot revint alors à du basique, sur le tableau noir : modélisation du terrain sous forme matricielle, puis diagonalisation selon divers scenarii. Permutations, inversions, changements de base, tout y passe. Les bases théoriques, tels les anneaux, groupes et autres corps (même passés par les mains du kiné), on a du mal à suivre. Alors heureusement pour nos amis informaticiens, il reste la douche en fin de séance. L'ambiance est gay, et c'est souvent là que se démarquent les plus pratiques, ceux qui finiront touilleurs de bits...
Exercice suivant : rattrapage pour ceux qui s'étaient ratés la fois précédente : bonheur pour le professeur, les leçons ont été bien retenues, les bêtes fautes de calcul laissées au vestiaire, et voici la meilleure moyenne depuis la rentrée, avec tout le monde au-dessus de la moyenne, avec un écart-type faible qui permet de dégager une équipe-type. On dira que le sujet était tout de même plus facile que prévu...
Et derrière, comme si tout le monde se reposait sur ses lauriers, sans compter les absences inexcusables ("Passerez faire un tour chez le surgé, vous le dis, moi !"), le test suivant, informatique, tout sur Linux, a foiré lamentablement : le pingouin a eu raison de la promo !
Après un difficile retour aux affaires courantes (ou pas, d'ailleurs ?), et de nouvelles difficultés, on peut enfin noter une bonne maîtrise du dernier exo, celui sur les polis gones : on a assuré la moyenne dans la classe. Le rythme semble trouvé par le gros des troupes, même si les meilleurs semblent déjà s'ennuyer quelque peu, pendant que d'autres feraient mieux de bachoter un peu plus ...
Et voilà l'année bien lancée, Monsieur Bazon trouve son groupe réceptif, assez homogène, et il se dit qu'il va pouvoir tenter des choses inédites à ce niveau, à base de topologie et un travail intéressant sur la bijectivité, avec injection de sang frais.
Mais comme toujours, les sanctions tomberont en fin d'année, malgré ce contrôle continu :
« Alors, pas de calcul, et pas de coup Fourier. Je veux Fermat tactique, pour gagner Laplace dans le coeur des supporters ! »
Le Gewuerztraminer, L'OMinérale d'Alsace