18-06-2005, 11:26
C’est dés potron-minet là devant la boutique
Qu’on voit se radiner un groupe mosaïque !
Il y a des Lyonnais, des gus d’Outre-Atlantique
Des survitaminés, des complètement étiques
La queue comme au ciné après une bonne critique
Ils observent fascinés l’étal de la boutique.
C’est qu’il y a du choix dans cette pâtisserie
Et l’on reste pantois devant ces sucreries.
La vitrine éclairée d’un éclat médiatique
Fait dans les rangs serrés un effet de panique
Là, le St Honoré, on trouve cela très chic !
Ici c’est trop beurré, on pointe aux Assedic.
N’est-ce point trop fourré, s’inquiète un famélique ?
C’est bon de savourer s’écrie un éclectique !
C’est le temps du marché, ce bel instant chéri
Où l’on peut s’épancher jusqu’à l’étourderie !
Parmi la basse-cour qui jacasse en tremblant
Certains sont à la bourre, loin du mirobolant
Tarte au topinambour, vulgaire rond de flan
Seule issue de secours, bouffer des féculents !
D’autres un peu moins courts au niveau du bilan
Se jettent comme des vautours sur un pauvre ortolan !
Enfin c’est l’ouverture, c’est la ruée vers Laure
Souriante et nature au bout du corridor.
Elle sert avec passion un à un le chaland
Qui dans l’émulation est bien peu vigilant
Manquant d’information et un brin somnolent
Emmène sa ration, son gâteau succulent
Comme une extrême-onction le regard jubilant
La magique portion n’est qu’un p’tit nom ronflant !
Et toute la journée on vient faire ses emplettes
On est sûr de son nez, il faut que l’on achète !
Le calme est revenu, la boutique est déserte
L’apprentie ingénue au doux prénom de Berthe
S’agite trotte-menu nettoie de main experte
Ce bocal inconnu trouvé sur la desserte.
L’endroit est saugrenu et de sa langue offerte
En goûte le contenu et pousse un cri : Alerte !
A quoi peut bien tenir un achat réussi !
Peut-on vraiment prédire une telle péripétie ?
Berthe reprend ses esprits, on crie vite les sels !
Non, non, je vous en prie supplie la jouvencelle
Mon cri vous a surpris mais si mon c½ur chancelle
C’est bien qu’un malappris a usé de ce sel
Hélas ! il s’est méprit, un gâteau en recèle !
Quelqu’un en a repris, cette pensée m’harcèle !
Ah ! Ce n’est pas facile avec ces aléas
Un battement de cil et on reste béat.
A qui l’a t’on vendu ce répugnant gâteau ?
Un sudiste glandu, un nordiste pataud
Un président tondu, un commandant costaud
Un futur suspendu, viré ipso facto
Un triste individu, un docteur, un veto ?
Mais ce compte rendu nous le lirons bientôt !
C’est ainsi deux fois l’an que monte un lamento
On l’espère excellent, c’ n’est qu’un amer gâteau !
Cetace