15-04-2005, 21:03
Il faut bien jouer ou mal jouer mais gagner ?
Mais attendez, laissez nous faire le match. Déjà, on est dans cette phase de préparer le match. La démarche elle est celle-ci.
Comment être sûr aujourd’hui qu'ils vous ont bien compris ?
Après le match. C’est le test de dire nous avons d’un côté l’équipe de l’Olympique de Marseille dont l’horizon et l’Europe, qui s’est battu pour ça depuis le début. La motivation, la mobilisation, la prise de conscience, c’est en regard avec cet horizon européen contre une autre équipe pour qui l’horizon, c’est de rester en L1. Il y a deux électricités qui vont être comparée. On verra si l’électricité de l’équipe qui se bat pour l’Europe est supérieure à l’électricité d’une équipe qui veut se battre pour la L1. On aura la réponse samedi à 22 h 30 après le match. Notre démarche c’est de s’être remis en cause, de s’être remis en alerte, de s’être remis sur le pont parce que nous sommes à six journées de la fin et que le match qui se projette à nous, est un match qui s’inscrit dans la chasse aux points pour obtenir cette Europe.
Courbis va venir avec un plan, ça c’est sûr ?
Oui, mais nous aussi on a notre plan. Ajaccio est une équipe en phase très positive puisqu’elle vient de prendre six points contre des concurrents directs à l’Europe. C’est Monaco et Auxerre. Qui plus est, Ajaccio a marqué sept buts. Elle est effectivement entraînée par quelqu’un qui connaît bien la Commanderie, le Stade Vélodrome, Marseille puisqu’il a été entraîneur et qu’il détient à l’heure actuelle le record de longévité. Il y a des avenants à faire valoir. Il va venir ici, avec cinq points d’avance sur le premier relégable. Automatiquement il va venir pour faire un coup ! Mais nous ont le sait. On sait que le contexte de ce match est pimenté. Mais ça va bien avec l’esprit qu’on se fait des matchs de foot. Est-ce que ce n’est pas ça l’odeur d’un match de Coupe d’Europe ? L’Europe c’est un parfum quelque part. Je pense que les données de ce match d’Ajaccio, même si elles s’inscrivent dans le cadre d’un match de championnat de France, je trouve qu’il y a un peu une connotation Européenne, parce qu’il y a du piment. On est dans notre jardin. Aujourd’hui c’est dans cet esprit que l’on va s’inscrire. C’est un match où l’enjeu est très important. Comme pourrait l’être un match retour de Coupe d’Europe. Dans l’esprit qu’on parcourt. Ce n’est pas Nantes, c’est Ajaccio, match important, match européen etc.
Quant il faut gagner, l’OM est plombé par la pression. Vous n’êtes pas inquiet sur ce match ?
Non ! De toute façon il y a toujours une pression, un doute. On est devant la copie, on attend la question. On a toujours cette angoisse de dire ce que c’est une question qui va tomber dans la partie que j’ai révisée hier ? Il y a toujours une part d’angoisse. C’est ça qui met la pression. Si j’avais une équipe qui n’était pas sous pression, je pourrais m’inquiéter. Cette pression de dire qu’on a envie d’être sur le terrain, de toucher son premier ballon, de gagner ce match etc. C’est une énergie qui appartient à celui qui prépare ce match. J’espère qu’on aura la pression de l’enjeu, qu’on va bien se préparer, qu’on va bien s’échauffer, penser que ça va durer une heure et demie. Que le scénario va s’inscrire en direct. Qu’aujourd’hui on est capable de réagir… C’est des situations qui viennent s’ajouter à ce qu’on sait déjà faire. On a quand même des arguments à faire valoir. Le fait déjà de jouer à domicile, le fait de dire qu’au bout de ce match il y a l’Europe qui se dessine ou qui se parfume. Ce sont des critères qui sont à notre avantage quel que soient l’adversaire qui va venir nous rencontrer. Aujourd’hui notre motivation c’est L’EUUUROOOPE. Ça passe par une victoire contre Ajaccio quelle que soit la qualité du plan qui sera mis en place, la qualité de l’équipe qui vient nous rendre visite. Bien sûr qu’il y aura un plan, mais nous aussi nous aurons un plan. Il faudra que l’adversaire tienne compte de nous aussi.
On peut s’attendre à ce que l’équipe soit modifiée ?
Ca, je ne pourrai pas vous donner la réponse aujourd’hui concernant la composition de l’équipe. C’est la partie jardin secret qu’on a besoin de tenir, ne serait-ce que par rapport aux joueurs. Il y a 17 joueurs, il y en un qui ne sera pas dans l’effectif final et quatre qui se retrouvent dans la position de finir le match. En sachant que dans le groupe que je vous ai donné, il y a le petit Koke qui s’est blessé au dos. Il est sorti. Il a été remis en place par François Castelonèse. Je profite pour dire qu’il y a un staff caché autour de nous qui fait un boulot pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions. C’est un joueur qui est sorti sur blessure, c’est une petite irritation au niveau de sa colonne vertébrale. Pour l’instant il est partant dans le groupe mais on sait qu’on peut voir éventuellement un forfait de ce côté-là.
Barry peut le remplacer ?
La question reste posée. On a des solutions de remplacement. Ça c’est la parti jardin secret. Même si vous avez votre idée, quelque part il y a des choses que je ne peux pas vous dire. Vous pourrez le comprendre. Ça fait partie des plans par rapport à notre adversaire.
La présence de Dehu vous rassure ?
Regardez mon visage (il est tout sourire) Oui, ça me rassure. Je vous rappelle que vous, le doute, vous l’exprimez bien parce que vous dites : il faut gagner ce match. J’aimerais qu’on soit tous pareils. Habités de la même chose. Donc on est bien dans la même phase. Vous, vous avez envie qu’on gagne et nous on a envie de gagner. Mais, on sait très bien que si on jouait au loto ce soir, on ne serait pas sûr de gagner. Donc, quelque part, il y a une donnée qu’on n’arrive pas à maîtriser.
L’adversaire ne veut pas que vous gagnez ?
Voilà ! C’est la contrariété que nous trouverons en direct. L’adversaire part comme nous. Il veut gagner aussi. Donc ça va se jouer sur un détail. On y revient.
Que pouvez-vous faire pour remédier à ce problème d’inefficacité offensive ?
J’ai dit que le foot était une histoire de con. Vous vous souvenez ? Vous êtes capables de dominer, dominer, dominer, vous prenez un but con à la 90ème et vous perdez un match ! C’est ça le foot. C’est ce qui fait sa popularité, c’est ce qui fait qu’aujourd’hui on ne sait pas qui va gagner demain. Même en coupe de France. On va voir Nîmes contre Sochaux. Personne ne va miser un Kopeck parce que ça se joue sur des histoires de con. Le foot c’est aussi ça. Même si nous les entraîneurs on essaye de le conceptualiser, il ne faut pas oublier que le foot c’est aussi cette part d’injustice, d’inconnues.
C’est les cons qui gagnent alors ?
Quand je dis un jeu de cons, vous avez bien compris c’est un jeu de hasard. Il y a des éléments d’incertitudes qui font que ce n’est pas parce que vous avez tout mis en place pour gagner, parce que vous avez l’équipe la plus forte, que vous allez le gagner. Il y a une part de hasard qui est lié aussi à la chance. Même si on a tendance à dire que la chance appartient au plus audacieux, quelque part la chance fait partie de ces aspects là. Pour répondre à la question comment être plus efficace ? D’abord par le travail, par un ordonnement, tout un ensemble de codes qui pourraient nous amener à plus centrer, être plus massif, plus présent devant le but, à travers tout un travail que nous avons fait cette semaine. Une volonté de chacun de faire un sprint de 25 m qui fait que, automatiquement, on sera plus près du ballon que si on ne fait pas. Donc un investissement individuel au service d’un cadre collectif pour être sur que lorsque le gardien va la relâcher, on va être présent. Le message de l’entraîneur c’est de rappeler tous les jours, rappeler c’est communication, communications c’est réaction et en réaction il y a l’étincelle est étincelle c’est positif. C’est ni plus ni moins de l’exigence, de la conscience professionnelle, du détail. Forcément lorsqu’il y a de l’exigence, il y a de l’étincelle. Regardez le petit jeu des joueurs, s’il y a un qui fait une mauvaise passe, les autres ne sont pas contents et ça se passe sur le terrain. Dans ce match on aura 60 % de possession de balle. Je vous l’annonce. Donc on va man½uvrer. Ils savent qu’ils auront moins le ballon que nous, mais lorsqu’ils l'auront, l’utilisation du ballon sera différente de la nôtre. Eux, ils auront 40 m derrière notre défense alors que nous on n’aura rien. Man½uvrer c’est rencontrer un mur. Lorsqu’ils vont man½uvrer, ils auront des espaces derrière. Donc c’est en terme d’utilisation du ballon qu’il faudra être intelligent. Il faut d’abord intégrer que, lorsqu’ils vont avoir le ballon, ça va aller vite. Vous, de la tribune vous allez croire que c’est une situation de but, mais nous on sait que c’est une situation qu’on a intégrée. Le défaut de notre qualité c’est justement qu’on doit jouer pour attaquer ce match. Attaquer c’est désorganiser, mettre des joueurs supplémentaires, il est clair qu’on ne peut pas avoir que des qualités dans le jeu offensif et des qualités dans le jeu défensif. C’est au détriment d’un aspect défensif mais, être au détriment de l’aspect défensif, c’est qu’on est capable d’intégrer des situation défensive par des comportements de frappe qui fait que ça nous oblige à reculer de 40 m. Vous, vous allez écrire qu’ils peuvent marquer là, mais nous on sait très bien qu’ils ne peuvent pas marquer. On ne peut pas non plus qu' attaquer, organiser et marquer sur un coup de pied arrêté. On voudrait que ce soit comme ça !
Nous on dira qu’il y a situation de but, s’il réussit à passer qu’il centre ?
Je vais tenir compte de votre réflexion.
Mais vu la personnalité de l’entraîneur d’Ajaccio…
Vous doutez de la personnalité de l’entraîneur de Marseille ?
Non mais Courbis qui a besoin de gagner des points ne vient pas pour grappiller un point ?
Oui !
Un autre journaliste pose une autre question avant la fin de sa réponse. Le premier s’emporte…
A qui je réponds ? Ce qui se passe n’est pas de ma faute ! Ce sont des étincelles positives… Bon. Oui on intègre que Rolland est une figure du football français, à l’image de Guy Roux, ce sont des gens qui ont prouvé par le passé, que ce sont des gens atypiques par leur démarche, mais en même temps ce n’est pas Rolland qui va jouer sur le terrain.
A un moment il y a toujours un rapport concret qui correspond aux vidéos, à leurs qualités, à leur envie etc. Il y a un rapport qui va s’installer, on le sait, il y a des contraintes. Nous aussi lorsqu’on aura le ballon on va leur imposer des contraintes. On ne va pas dans le brouillard.
On sait contre qui ont va jouer. C’est une équipe qui reste sur deux victoires et qui n’a peut-être pas besoin d’une performance à Marseille pour pouvoir se sauver. Donc elle va venir libérée. C’est dans cette démarche-là qu’ils vont être dangereux. Ils vont être plus conquérants, plus insolents. Parce qu’ils n’ont rien à perdre et nous on a tout à gagner.
Rappelez-vous de ce navire, il y a récif, si on n’est pas sur le pont, on va l’écorner. On est sur le pont parce que la terre de l’Europe est derrière ce récif. On s’est battu pour ça. On ne va pas se planter là-dessus ! La prise de conscience individuelle est celle-ci. On met les petits problèmes personnels dans les mouchoirs et on se mobilise sur ce match important parce que c’est après ça qu’on va commencer à dire terre. Pour nous la terre s’est l’Europe.
On revient sur ce qui s’est passé…
Mais attendez ce qui s’est passé ce sont des faits de match, d’entraînement, c’est deux équipes qui se rencontrent, il y a joueur qui a mis un accro, deux joueurs sont arrivés, ils ont mis des coups de poings et à la fin c’est terminé. On échange les maillots. Ce sont des faits de terrain entre des hommes. C’est des gens qui sont sur le terrain et il faut être sur le terrain pour comprendre qu’il y a de la vie. À partir de là, en fonction des états d’âme des uns, de la personnalité, des caractères, des sensibilités, de l’enjeu, de tout un contexte. Il vous est peut-être arrivé de vous disputer avec votre femme, mais ce sont des petites scènes qui appartiennent au quotidien. Pour moi c’est un épiphénomène qui s’intègre dans le quotidien d’une relation d’exigence entre un entraîneur et ses joueurs. De l’exigence cette semaine il en faut. De l’électricité il en faudra au service de cette énergie. Pas pour embraser le vestiaire, pour embraser le public.
L’avenir ?
L’avenir de l’OM ?
Mais non, le votre !
Ce n’est pas d’actualité. L’avenir c’est celui de l’Olympique de Marseille et passe par ce match d’Ajaccio. L’avenir de Marseille c’est l’Europe. Vous vous rendez compte que l’année dernière on a battu Liverpool et ils seront en demi-finale de la Champions League. L’année dernière on a battu Newcastle et ils sont en demi-finales de la Coupe de l’UEFA. On a battu l’Inter de Milan et ils étaient en quart de finale. Et nous on joue en amical la semaine prochaine contre Montpellier… c’est ça la réalité. Il faut qu’on capitalise tout ce passé. L’avenir c’est pas l’entraîneur. L’avenir c’est l’Olympique de Marseille. Même votre avenir est lié à l’olympique de Marseille... pour la Paella…
C’est gentil pour Montpellier !
Ne dites pas ça parce que mon ami Nicolin
Mais attendez, laissez nous faire le match. Déjà, on est dans cette phase de préparer le match. La démarche elle est celle-ci.
Comment être sûr aujourd’hui qu'ils vous ont bien compris ?
Après le match. C’est le test de dire nous avons d’un côté l’équipe de l’Olympique de Marseille dont l’horizon et l’Europe, qui s’est battu pour ça depuis le début. La motivation, la mobilisation, la prise de conscience, c’est en regard avec cet horizon européen contre une autre équipe pour qui l’horizon, c’est de rester en L1. Il y a deux électricités qui vont être comparée. On verra si l’électricité de l’équipe qui se bat pour l’Europe est supérieure à l’électricité d’une équipe qui veut se battre pour la L1. On aura la réponse samedi à 22 h 30 après le match. Notre démarche c’est de s’être remis en cause, de s’être remis en alerte, de s’être remis sur le pont parce que nous sommes à six journées de la fin et que le match qui se projette à nous, est un match qui s’inscrit dans la chasse aux points pour obtenir cette Europe.
Courbis va venir avec un plan, ça c’est sûr ?
Oui, mais nous aussi on a notre plan. Ajaccio est une équipe en phase très positive puisqu’elle vient de prendre six points contre des concurrents directs à l’Europe. C’est Monaco et Auxerre. Qui plus est, Ajaccio a marqué sept buts. Elle est effectivement entraînée par quelqu’un qui connaît bien la Commanderie, le Stade Vélodrome, Marseille puisqu’il a été entraîneur et qu’il détient à l’heure actuelle le record de longévité. Il y a des avenants à faire valoir. Il va venir ici, avec cinq points d’avance sur le premier relégable. Automatiquement il va venir pour faire un coup ! Mais nous ont le sait. On sait que le contexte de ce match est pimenté. Mais ça va bien avec l’esprit qu’on se fait des matchs de foot. Est-ce que ce n’est pas ça l’odeur d’un match de Coupe d’Europe ? L’Europe c’est un parfum quelque part. Je pense que les données de ce match d’Ajaccio, même si elles s’inscrivent dans le cadre d’un match de championnat de France, je trouve qu’il y a un peu une connotation Européenne, parce qu’il y a du piment. On est dans notre jardin. Aujourd’hui c’est dans cet esprit que l’on va s’inscrire. C’est un match où l’enjeu est très important. Comme pourrait l’être un match retour de Coupe d’Europe. Dans l’esprit qu’on parcourt. Ce n’est pas Nantes, c’est Ajaccio, match important, match européen etc.
Quant il faut gagner, l’OM est plombé par la pression. Vous n’êtes pas inquiet sur ce match ?
Non ! De toute façon il y a toujours une pression, un doute. On est devant la copie, on attend la question. On a toujours cette angoisse de dire ce que c’est une question qui va tomber dans la partie que j’ai révisée hier ? Il y a toujours une part d’angoisse. C’est ça qui met la pression. Si j’avais une équipe qui n’était pas sous pression, je pourrais m’inquiéter. Cette pression de dire qu’on a envie d’être sur le terrain, de toucher son premier ballon, de gagner ce match etc. C’est une énergie qui appartient à celui qui prépare ce match. J’espère qu’on aura la pression de l’enjeu, qu’on va bien se préparer, qu’on va bien s’échauffer, penser que ça va durer une heure et demie. Que le scénario va s’inscrire en direct. Qu’aujourd’hui on est capable de réagir… C’est des situations qui viennent s’ajouter à ce qu’on sait déjà faire. On a quand même des arguments à faire valoir. Le fait déjà de jouer à domicile, le fait de dire qu’au bout de ce match il y a l’Europe qui se dessine ou qui se parfume. Ce sont des critères qui sont à notre avantage quel que soient l’adversaire qui va venir nous rencontrer. Aujourd’hui notre motivation c’est L’EUUUROOOPE. Ça passe par une victoire contre Ajaccio quelle que soit la qualité du plan qui sera mis en place, la qualité de l’équipe qui vient nous rendre visite. Bien sûr qu’il y aura un plan, mais nous aussi nous aurons un plan. Il faudra que l’adversaire tienne compte de nous aussi.
On peut s’attendre à ce que l’équipe soit modifiée ?
Ca, je ne pourrai pas vous donner la réponse aujourd’hui concernant la composition de l’équipe. C’est la partie jardin secret qu’on a besoin de tenir, ne serait-ce que par rapport aux joueurs. Il y a 17 joueurs, il y en un qui ne sera pas dans l’effectif final et quatre qui se retrouvent dans la position de finir le match. En sachant que dans le groupe que je vous ai donné, il y a le petit Koke qui s’est blessé au dos. Il est sorti. Il a été remis en place par François Castelonèse. Je profite pour dire qu’il y a un staff caché autour de nous qui fait un boulot pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions. C’est un joueur qui est sorti sur blessure, c’est une petite irritation au niveau de sa colonne vertébrale. Pour l’instant il est partant dans le groupe mais on sait qu’on peut voir éventuellement un forfait de ce côté-là.
Barry peut le remplacer ?
La question reste posée. On a des solutions de remplacement. Ça c’est la parti jardin secret. Même si vous avez votre idée, quelque part il y a des choses que je ne peux pas vous dire. Vous pourrez le comprendre. Ça fait partie des plans par rapport à notre adversaire.
La présence de Dehu vous rassure ?
Regardez mon visage (il est tout sourire) Oui, ça me rassure. Je vous rappelle que vous, le doute, vous l’exprimez bien parce que vous dites : il faut gagner ce match. J’aimerais qu’on soit tous pareils. Habités de la même chose. Donc on est bien dans la même phase. Vous, vous avez envie qu’on gagne et nous on a envie de gagner. Mais, on sait très bien que si on jouait au loto ce soir, on ne serait pas sûr de gagner. Donc, quelque part, il y a une donnée qu’on n’arrive pas à maîtriser.
L’adversaire ne veut pas que vous gagnez ?
Voilà ! C’est la contrariété que nous trouverons en direct. L’adversaire part comme nous. Il veut gagner aussi. Donc ça va se jouer sur un détail. On y revient.
Que pouvez-vous faire pour remédier à ce problème d’inefficacité offensive ?
J’ai dit que le foot était une histoire de con. Vous vous souvenez ? Vous êtes capables de dominer, dominer, dominer, vous prenez un but con à la 90ème et vous perdez un match ! C’est ça le foot. C’est ce qui fait sa popularité, c’est ce qui fait qu’aujourd’hui on ne sait pas qui va gagner demain. Même en coupe de France. On va voir Nîmes contre Sochaux. Personne ne va miser un Kopeck parce que ça se joue sur des histoires de con. Le foot c’est aussi ça. Même si nous les entraîneurs on essaye de le conceptualiser, il ne faut pas oublier que le foot c’est aussi cette part d’injustice, d’inconnues.
C’est les cons qui gagnent alors ?
Quand je dis un jeu de cons, vous avez bien compris c’est un jeu de hasard. Il y a des éléments d’incertitudes qui font que ce n’est pas parce que vous avez tout mis en place pour gagner, parce que vous avez l’équipe la plus forte, que vous allez le gagner. Il y a une part de hasard qui est lié aussi à la chance. Même si on a tendance à dire que la chance appartient au plus audacieux, quelque part la chance fait partie de ces aspects là. Pour répondre à la question comment être plus efficace ? D’abord par le travail, par un ordonnement, tout un ensemble de codes qui pourraient nous amener à plus centrer, être plus massif, plus présent devant le but, à travers tout un travail que nous avons fait cette semaine. Une volonté de chacun de faire un sprint de 25 m qui fait que, automatiquement, on sera plus près du ballon que si on ne fait pas. Donc un investissement individuel au service d’un cadre collectif pour être sur que lorsque le gardien va la relâcher, on va être présent. Le message de l’entraîneur c’est de rappeler tous les jours, rappeler c’est communication, communications c’est réaction et en réaction il y a l’étincelle est étincelle c’est positif. C’est ni plus ni moins de l’exigence, de la conscience professionnelle, du détail. Forcément lorsqu’il y a de l’exigence, il y a de l’étincelle. Regardez le petit jeu des joueurs, s’il y a un qui fait une mauvaise passe, les autres ne sont pas contents et ça se passe sur le terrain. Dans ce match on aura 60 % de possession de balle. Je vous l’annonce. Donc on va man½uvrer. Ils savent qu’ils auront moins le ballon que nous, mais lorsqu’ils l'auront, l’utilisation du ballon sera différente de la nôtre. Eux, ils auront 40 m derrière notre défense alors que nous on n’aura rien. Man½uvrer c’est rencontrer un mur. Lorsqu’ils vont man½uvrer, ils auront des espaces derrière. Donc c’est en terme d’utilisation du ballon qu’il faudra être intelligent. Il faut d’abord intégrer que, lorsqu’ils vont avoir le ballon, ça va aller vite. Vous, de la tribune vous allez croire que c’est une situation de but, mais nous on sait que c’est une situation qu’on a intégrée. Le défaut de notre qualité c’est justement qu’on doit jouer pour attaquer ce match. Attaquer c’est désorganiser, mettre des joueurs supplémentaires, il est clair qu’on ne peut pas avoir que des qualités dans le jeu offensif et des qualités dans le jeu défensif. C’est au détriment d’un aspect défensif mais, être au détriment de l’aspect défensif, c’est qu’on est capable d’intégrer des situation défensive par des comportements de frappe qui fait que ça nous oblige à reculer de 40 m. Vous, vous allez écrire qu’ils peuvent marquer là, mais nous on sait très bien qu’ils ne peuvent pas marquer. On ne peut pas non plus qu' attaquer, organiser et marquer sur un coup de pied arrêté. On voudrait que ce soit comme ça !
Nous on dira qu’il y a situation de but, s’il réussit à passer qu’il centre ?
Je vais tenir compte de votre réflexion.
Mais vu la personnalité de l’entraîneur d’Ajaccio…
Vous doutez de la personnalité de l’entraîneur de Marseille ?
Non mais Courbis qui a besoin de gagner des points ne vient pas pour grappiller un point ?
Oui !
Un autre journaliste pose une autre question avant la fin de sa réponse. Le premier s’emporte…
A qui je réponds ? Ce qui se passe n’est pas de ma faute ! Ce sont des étincelles positives… Bon. Oui on intègre que Rolland est une figure du football français, à l’image de Guy Roux, ce sont des gens qui ont prouvé par le passé, que ce sont des gens atypiques par leur démarche, mais en même temps ce n’est pas Rolland qui va jouer sur le terrain.
A un moment il y a toujours un rapport concret qui correspond aux vidéos, à leurs qualités, à leur envie etc. Il y a un rapport qui va s’installer, on le sait, il y a des contraintes. Nous aussi lorsqu’on aura le ballon on va leur imposer des contraintes. On ne va pas dans le brouillard.
On sait contre qui ont va jouer. C’est une équipe qui reste sur deux victoires et qui n’a peut-être pas besoin d’une performance à Marseille pour pouvoir se sauver. Donc elle va venir libérée. C’est dans cette démarche-là qu’ils vont être dangereux. Ils vont être plus conquérants, plus insolents. Parce qu’ils n’ont rien à perdre et nous on a tout à gagner.
Rappelez-vous de ce navire, il y a récif, si on n’est pas sur le pont, on va l’écorner. On est sur le pont parce que la terre de l’Europe est derrière ce récif. On s’est battu pour ça. On ne va pas se planter là-dessus ! La prise de conscience individuelle est celle-ci. On met les petits problèmes personnels dans les mouchoirs et on se mobilise sur ce match important parce que c’est après ça qu’on va commencer à dire terre. Pour nous la terre s’est l’Europe.
On revient sur ce qui s’est passé…
Mais attendez ce qui s’est passé ce sont des faits de match, d’entraînement, c’est deux équipes qui se rencontrent, il y a joueur qui a mis un accro, deux joueurs sont arrivés, ils ont mis des coups de poings et à la fin c’est terminé. On échange les maillots. Ce sont des faits de terrain entre des hommes. C’est des gens qui sont sur le terrain et il faut être sur le terrain pour comprendre qu’il y a de la vie. À partir de là, en fonction des états d’âme des uns, de la personnalité, des caractères, des sensibilités, de l’enjeu, de tout un contexte. Il vous est peut-être arrivé de vous disputer avec votre femme, mais ce sont des petites scènes qui appartiennent au quotidien. Pour moi c’est un épiphénomène qui s’intègre dans le quotidien d’une relation d’exigence entre un entraîneur et ses joueurs. De l’exigence cette semaine il en faut. De l’électricité il en faudra au service de cette énergie. Pas pour embraser le vestiaire, pour embraser le public.
L’avenir ?
L’avenir de l’OM ?
Mais non, le votre !
Ce n’est pas d’actualité. L’avenir c’est celui de l’Olympique de Marseille et passe par ce match d’Ajaccio. L’avenir de Marseille c’est l’Europe. Vous vous rendez compte que l’année dernière on a battu Liverpool et ils seront en demi-finale de la Champions League. L’année dernière on a battu Newcastle et ils sont en demi-finales de la Coupe de l’UEFA. On a battu l’Inter de Milan et ils étaient en quart de finale. Et nous on joue en amical la semaine prochaine contre Montpellier… c’est ça la réalité. Il faut qu’on capitalise tout ce passé. L’avenir c’est pas l’entraîneur. L’avenir c’est l’Olympique de Marseille. Même votre avenir est lié à l’olympique de Marseille... pour la Paella…
C’est gentil pour Montpellier !
Ne dites pas ça parce que mon ami Nicolin
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