15-04-2005, 19:57
(Modification du message : 15-04-2005, 20:01 par Georges Profond.)
Troussier : «J’estime qu’aujourd’hui je peux me permettre, en famille, de dire ce que j’ai envie de dire».
On parle de l’affaire Hemdani ? Pape Diouf vient de s’exprimer non ? Mais ça vous concerne ?
Oui, ça me concerne ! Je mets ça sur le compte du quotidien, des péripéties quotidiennes, de la relation d’un entraîneur avec ses joueurs ou de la relation de ses joueurs avec l’entraîneur. Ces moments appartiennent au quotidien. Selon des degrés, ils sont reliés aux personnalités, aux sensibilités. Moi je n’en ai pas fait une affaire. Il y a en a déjà eu des cas comme ça ici, mais ils n’ont pas été rehaussés par la presse. Il y en aura d’autres.
Aujourd’hui, il a été écouté par Pape Diouf en tant que responsable du secteur sportif parce qu’on a estimé que Brahim a dépassé les limites de sa conduite pour le respect qu’il doit avoir vis-à-vis de l’encadrement technique. Ça s’arrête là. En ce qui me concerne, c’est une affaire qui, pour moi, était dépassée après l’entraînement. C’est quelque chose qui s’est passé pendant l’entraînement et il y a eu la fin de l’entraînement qui s’est passé tout à fait correctement. Pour moi l’affaire est complètement dépassée.
Le joueur reprend l’entraînement demain matin avec le préparateur physique et lundi matin il sera avec nous. On repart. Il y aura d’autres situations parce que c’est la vie de l’exigence, de la rigueur. On veut le beau geste, on est exigeant. On veut le bon comportement. Ça nécessite des tensions bien sûr positives et c’est dans cet esprit qu’une équipe de haut niveau s’inscrit. C’est comme ça que je m’inscris. Des étincelles c’est ni plus ni moins que de l’exigence.
Ces étincelles risque de mettre le feu à toute l’équipe ?
Non, c’est de l’électricité. C’est de l’électricité qu’on avait au mois de janvier et que j’ai souhaitée volontairement remettre dans le groupe. Cette électricité c’est l’exigence, la rigueur. Volontairement, j’ai souhaité en famille, bousculer certaines individualités parce que j’ai envie d’activer la prise de conscience, voir l’accélérer pour certains. Le jeu me permet de le faire d’autant plus que moi je fais confiance à ce groupe.
De puis que je suis là, j’ai fait confiance à ce groupe. Je l’ai matérialisé par un mercato, je les ai fait bosser. Personne ne peut me prendre en défaut et dire que je les ai lâchés. Personne. J’ai toujours protégé mon groupe et je lui ai toujours fait confiance. Alors j’estime qu’aujourd’hui je peux me permettre, en famille, de dire ce que j’ai envie de dire parce que j’ai toujours fait confiance à ce groupe. Je lui ferai toujours confiance. C’est ma démarche. Les étincelles, c’est ni plus ni moins que de l’électricité. De l’électricité, j’espère qu’on en aura demain soir. De l’électricité c’est, en termes techniques, de la rigueur, de l’exigence, de la prise de conscience.
Aller plus dans l’individualité. Aller plus dans l’investissement. Un investissement individuel au service du collectif, le collectif sera plus fort. Un collectif qui gagne, ce sont des individualités qui ont pris conscience et qui ont été plus loin dans leur investissement. Oui, cette semaine, il y a eu de l’électricité dans l’air parce qu’on a un match important. L’horizon c’est l’Europe pour nous ! l’horizon c’est l’EU RO PE !
La provocation fait partie de votre travail…
Oui parce que je crois aux réactions des hommes
Je termine ma question, là, il y a une sanction prise parce que le joueur n’a pas compris votre message ?
Non. D’abord il n’y a pas de sanction. On lui a demandé d’aller au vert pour se remettre les idées en place. Il n’y a pas de sanction. Ce terme est trop autoritaire. En plus, c’est un joueur que je considère beaucoup. Je l’ai prouvé, je pense, par mon expression, mon attitude. C’est quelqu’un qui était le capitaine l’olympique de Marseille l’année dernière. Il est là depuis cinq ou six ans. Il arrive en fin de contrat et il peut effectivement se retrouver dans une situation un peu ambiguë ou confuse qui fait que le gars est peut-être plus sensible que d’autres.
Moi, l’estime que j’ai envers Brahim, est toujours la même. C’est en interne, en famille. On peut se bousculer, s’engueuler. L’idée c’est de faire corps. Aujourd’hui on fait corps. Brahim reprendra entraînement lundi avec le groupe comme si rien ne s’était passé. Ce sont des péripéties. J’en ai eu 267 dans ma carrière. (Sourires) Non 268. Rires) Et il y en aura d’autres. J’espère qu’il y en aura d’autres. C’est un groupe qui vit. Il a du caractère. Vous ne croyez pas que c’est cette énergie là qu’il nous faut aujourd’hui ? Ces étincelles là, vous ne croyez pas que ces tout simplement de l’électricité ? Vous ne pensez pas que l’électricité c’est de l’énergie ? Cette énergie est au service de la prise de conscience.
Mais c’est ça ! Si on dormait, si on était dans un confort de dire on ne prend pas de points mais on est tranquille ! Vous voyez ou on est, vous vous amusez a l’entraînement. Non, on s’amuse mais l’horizon c’est l’Europe. C’est pour ça que les temps de passages n’existent plus. Les temps de passage finalement c’est le championnat. Ouais, vous êtes deuxième. Ouais, vous êtes troisième et demi. Et là deuxième trois-quarts. Laissez tomber ! Les temps de passage c’est le championnat. Il n’y a plus de temps de passage, il n’y a plus le championnat. Aujourd’hui c’est horizon Europe.
C’est cette démarche européenne que je veux qu’on ait parce que c’est nos objectifs. Ça fait six matchs qu’on tourne en rond. Il n’y a plus de temps de passage, plus de confort. Coup par coup, l’Europe c’est match aller, match retour. C’est le match. Lyon va à Eindhoven, il n’y a pas de temps de passage. Il faut gagner. C’est ça Europe. Et c’est dans cette vision là qu’on s’inscrit. C’est ça qu’on veut.
On veut l’Europe, donc ça nécessite une prise de conscience et mon boulot c’est de la réactiver, ou, de l’activer, ou de l’accélérer et que chacun ensuite puisse s’investir. Le collectif ? Qu’est-ce que j’ai à leur reprocher ? Ils sont bien, ils sont là. Mais peut-être que ça ne nécessite pas seulement 60% d’investissement. Peut-être qu’il nous faut aujourd’hui 100 %. Ça veut dire que un collectif fort, ce sont des investissements individuels plus forts. Il faudra aller plus les gars parce que nous sommes sur la marche de l’Europe.
Vous aviez tenu ce discours contre Paris mais ce match contre Ajaccio c’est le match de tous les dangers ?
Mais non ce n’est pas le match de tous les dangers ! Je veux revenir sur le match contre Paris. Je l’ai revu. Je vous invite à le revoir. On est mené un à zéro et on revient. On revient à un à un, dans un cadre, avec un esprit offensif, avec un esprit où le match était plombé. On pouvait le perdre. On marque un beau but. Pas un but de raccroc. On va à Strasbourg. Le bloc et consciencieux. Si Steve Marlet marque son but, on est dans la configuration du match de Metz. Aujourd’hui il y a des choses positives. Il y a des choses positives je l’ai dit mardi. Il y a ce bloc. À la limite rappelez-vous ce match de Bastia.
Quelle catastrophe ce match de Bastia ! Bien sûr on gagne ! On dit oui on s’en fout, vous avez gagné. On a marqué, on a gagné, mais alors quel match ! On n’y était pas. Je ne veux pas non plus que ce soit l’arbre qui masque la forêt ce fameux but. Aujourd’hui, il y a les entames de matchs qui font que, si on avait marqué contre Strasbourg, on se serait retrouvé dans la peau du match de Metz et on aurait pu serrer les dents. Nous avons des choses positives, c’est ce bloc défensif, on ne prend pas beaucoup de but, on est bien en place. Aujourd’hui notre problème, c’est que nous avons des difficultés à se projeter vers l’avant, à être beaucoup plus dangereux massivement.
Ça nécessite des investissements beaucoup plus importants de certains, à certains postes, pour pouvoir être à la retombée du ballon. C’est des choses qu’on a revues. Dont on a rediscuté cette semaine. Je dis, notre solution se trouve dans le jeu. Dans le jeu. On change de méthode pour dire : notre horizon c’est l’Europe et ça nécessite une démarche de dire que samedi nous avons un match de coupe Europe. Il faut être au rendez-vous. Il faut se mobiliser.
suite sur l'acte II... :happy2:
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