23-03-2005, 21:19
Le classico... Voici comment l'on nomme de nos jours la rencontre qui se profile en ce début de mois d'avril, en analogie avec les Barça-Réal espagnols entre autres. Mais ce match au sommet du football hexagonal mérite t'il réellement cette comparaison ou bien ce parallèle est-il exagéré ?
Le Vélodrome est bel et bien prêt à s’enflammer à l’occasion de la venue des habitants de la lointaine capitale afin de mater ce semblant de malédiction qui semble peser sur l’OM contre son jeune rival de l’ère Tapie. En effet, voilà un bail maintenant que le Boulevard Michelet semble être le terrain favori des joueurs parisiens, qui n’ont de cesse de s’imposer en terre marseillaise. Et depuis quelques années maintenant tout le monde à Marseille est excédé et se demande quand est-ce que cette série se terminera positivement pour les olympiens.
Mais d’où provient cette passion exacerbée autour de cette rencontre, pourquoi ce rendez-vous a t’il pris tant d’importance ? Les plus anciens se souviendront que les rencontres qui furent les plus médiatisées pendant plusieurs décennies étaient celles opposant les verts foréziens aux blancs olympiens, les premiers cités ayant d’ailleurs le plus souvent le dessus... On peut certainement à ce propos parler de rivalité historique au sens propre du terme, du fait de son ancienneté. Mais celle-ci n’a hélas pas été entretenue du fait de l’irrégularité des résultats sportifs des deux clubs dans la durée et de l’instabilité financière liée à la trop grande difficulté de se mesurer économiquement aux ténors de la scène européenne, plus protégés fiscalement.
Du jour où l’OM à réellement tutoyé les plus hautes cimes footballistiques, certains ont saisi le train en marche afin de créer artificiellement un pendant à l’équipe marseillaise, et ce dans le but de récupérer une partie de l’énergie et de l’engouement ainsi créés, Marseille glanant jusqu’alors les seuls et uniques lauriers hexagonaux ainsi que la quasi-totalité de la ferveur nationale. Cette hégémonie n’avait que trop duré et gênait pas mal de monde pour des raisons que beaucoup connaissent mais que je tairai ici. Fallait-il bâtir sur de l’ancien en relançant une ancienne gloire, de type Saint-Etienne ou Bordeaux, ou bien tenter de construire sur du neuf en se focalisant sur une opposition plus culturelle que sportive, et puisque la France était un des rares pays européens majeurs dont la capitale ne possédait pas de club à stature internationale, les dirigeants de notre chère chaîne cryptée prirent la décision de relancer un club jusqu’ici quelconque, sachant pertinemment qu’ils seraient parmi les premiers à bénéficier de la manne financière associée à cette rivalité nouvelle et inventée de toutes pièces alors.
Et l’argument « culturel » de cette opposition fût exploité au maximum, puisque même avec l’apparition de ce nouveau rival, l’hégémonie marseillaise ne fût pas remise en cause, les confrontations directes tournant le plus souvent à l’avantage des olympiens, et ceux-ci se permettant même le luxe d’être les premiers français à ramener au bercail cette chère coupe aux grandes oreilles. Ce sont donc les tribunes qui prirent le relais du terrain, dans une opposition de style qui atteignit son paroxysme un soir de mai 1993, avec de fameux tirs d’artillerie pyrotechnique. Les résultantes de ces échanges et de ces oppositions sont d’ailleurs encore visibles de nos jours, comme par exemple certains emplacements du Vélodrome arborant des couleurs étonnantes, en réaction à des événements de ce type.
Depuis une dizaine d’années maintenant, aucun de ces deux clubs n’a réussi à remporter le titre suprême du football français, voici un fait des plus surprenants. Pendant que beaucoup s’escrimaient à savoir qui des deux était le plus populaire, d’autres ont profité de ce tintamarre médiatique pour s’infiltrer dans le vide laissé par les deux pseudo-ténors et s’installer dans la régularité des résultats, au détriment d'une certaine ferveur, les deux semblant cohabiter difficilement du côté de la Canebière et de la Porte d’Auteuil.
Il est évident que cette rivalité est désespérément artificielle, et prend ses racines sur des bases trop malsaines pour que l’on assiste à une vraie opposition de style, un vrai beau match de football, avec un espoir de titre en jeu, chose qui n’est pas survenue depuis bien longtemps. Il n’empêche que certains considéreraient une victoire dans cette rencontre comme un motif de satisfaction suffisant pour occulter les réels enjeux du championnat. Il est certain que, médiatiquement parlant, les effets d’une victoire dans une telle rencontre sont importants, que beaucoup en font une affaire d’honneur populaire, victoire qui permettrait de souder durablement un public à son équipe, créant l’osmose indispensable à la réussite de notre Ohème.
Surtout il ne faudra pas que l’affiche occulte les enjeux les plus importants de cette rencontre. Il faudra qu’un éventuel succès ne soit pas une fin en soi, mais la continuité du travail déjà accompli, l’objectif de la saison n’étant pas de finir devant le rival, mais bel et bien devant tout le monde, en se mettant en tête que la seule place qui échoît à l’OM, c’est la première. Ainsi les vrais rivaux ne seront pas forcément ceux que l’on pense.
Wiss
Le Vélodrome est bel et bien prêt à s’enflammer à l’occasion de la venue des habitants de la lointaine capitale afin de mater ce semblant de malédiction qui semble peser sur l’OM contre son jeune rival de l’ère Tapie. En effet, voilà un bail maintenant que le Boulevard Michelet semble être le terrain favori des joueurs parisiens, qui n’ont de cesse de s’imposer en terre marseillaise. Et depuis quelques années maintenant tout le monde à Marseille est excédé et se demande quand est-ce que cette série se terminera positivement pour les olympiens.
Mais d’où provient cette passion exacerbée autour de cette rencontre, pourquoi ce rendez-vous a t’il pris tant d’importance ? Les plus anciens se souviendront que les rencontres qui furent les plus médiatisées pendant plusieurs décennies étaient celles opposant les verts foréziens aux blancs olympiens, les premiers cités ayant d’ailleurs le plus souvent le dessus... On peut certainement à ce propos parler de rivalité historique au sens propre du terme, du fait de son ancienneté. Mais celle-ci n’a hélas pas été entretenue du fait de l’irrégularité des résultats sportifs des deux clubs dans la durée et de l’instabilité financière liée à la trop grande difficulté de se mesurer économiquement aux ténors de la scène européenne, plus protégés fiscalement.
Du jour où l’OM à réellement tutoyé les plus hautes cimes footballistiques, certains ont saisi le train en marche afin de créer artificiellement un pendant à l’équipe marseillaise, et ce dans le but de récupérer une partie de l’énergie et de l’engouement ainsi créés, Marseille glanant jusqu’alors les seuls et uniques lauriers hexagonaux ainsi que la quasi-totalité de la ferveur nationale. Cette hégémonie n’avait que trop duré et gênait pas mal de monde pour des raisons que beaucoup connaissent mais que je tairai ici. Fallait-il bâtir sur de l’ancien en relançant une ancienne gloire, de type Saint-Etienne ou Bordeaux, ou bien tenter de construire sur du neuf en se focalisant sur une opposition plus culturelle que sportive, et puisque la France était un des rares pays européens majeurs dont la capitale ne possédait pas de club à stature internationale, les dirigeants de notre chère chaîne cryptée prirent la décision de relancer un club jusqu’ici quelconque, sachant pertinemment qu’ils seraient parmi les premiers à bénéficier de la manne financière associée à cette rivalité nouvelle et inventée de toutes pièces alors.
Et l’argument « culturel » de cette opposition fût exploité au maximum, puisque même avec l’apparition de ce nouveau rival, l’hégémonie marseillaise ne fût pas remise en cause, les confrontations directes tournant le plus souvent à l’avantage des olympiens, et ceux-ci se permettant même le luxe d’être les premiers français à ramener au bercail cette chère coupe aux grandes oreilles. Ce sont donc les tribunes qui prirent le relais du terrain, dans une opposition de style qui atteignit son paroxysme un soir de mai 1993, avec de fameux tirs d’artillerie pyrotechnique. Les résultantes de ces échanges et de ces oppositions sont d’ailleurs encore visibles de nos jours, comme par exemple certains emplacements du Vélodrome arborant des couleurs étonnantes, en réaction à des événements de ce type.
Depuis une dizaine d’années maintenant, aucun de ces deux clubs n’a réussi à remporter le titre suprême du football français, voici un fait des plus surprenants. Pendant que beaucoup s’escrimaient à savoir qui des deux était le plus populaire, d’autres ont profité de ce tintamarre médiatique pour s’infiltrer dans le vide laissé par les deux pseudo-ténors et s’installer dans la régularité des résultats, au détriment d'une certaine ferveur, les deux semblant cohabiter difficilement du côté de la Canebière et de la Porte d’Auteuil.
Il est évident que cette rivalité est désespérément artificielle, et prend ses racines sur des bases trop malsaines pour que l’on assiste à une vraie opposition de style, un vrai beau match de football, avec un espoir de titre en jeu, chose qui n’est pas survenue depuis bien longtemps. Il n’empêche que certains considéreraient une victoire dans cette rencontre comme un motif de satisfaction suffisant pour occulter les réels enjeux du championnat. Il est certain que, médiatiquement parlant, les effets d’une victoire dans une telle rencontre sont importants, que beaucoup en font une affaire d’honneur populaire, victoire qui permettrait de souder durablement un public à son équipe, créant l’osmose indispensable à la réussite de notre Ohème.
Surtout il ne faudra pas que l’affiche occulte les enjeux les plus importants de cette rencontre. Il faudra qu’un éventuel succès ne soit pas une fin en soi, mais la continuité du travail déjà accompli, l’objectif de la saison n’étant pas de finir devant le rival, mais bel et bien devant tout le monde, en se mettant en tête que la seule place qui échoît à l’OM, c’est la première. Ainsi les vrais rivaux ne seront pas forcément ceux que l’on pense.
Wiss