11-02-2005, 13:54
Et du bon hein parce que dans la famille c'est comme le vin
http://www.lequipe.fr/Football/20050211_113028_01.html
Foot - FFF : Simonet s'en va, onze ans après
Cinq mois après avoir annoncé qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat de président de la FFF, Claude Simonet s'apprête à rendre, samedi 11 février, le pouvoir qu'il détient depuis le 14 février 1994. L'assemblée générale de la Fédération française de football procèdera, à Paris, à l'élection de son successeur, qui devrait être Jean-Pierre Escalettes. Nul ne sait jusqu'à quel point Claude Simonet a envisagé, à 76 ans, de rempiler pour quatre années supplémentaires. Sans des problèmes intimes, liés à la santé de son épouse, la tentation aurait été plus forte, même si l'ancien dirigeant du FC Nantes avait vu son aura pâlir au cours des trois dernières années, à partir d'une année 2002 très difficile.
Les années Simonet (1994-2005) resteront quoi qu'il arrive comme les plus denses en termes de palmarès dans l'histoire du football français. «L'équipe de France a été le petit plus qui m'a aidé à gouverner et à acquérir un peu de notoriété. La chance m'a abandonné ensuite» relève-t-il au moment de s'en aller. Au-delà des deux triomphes des Bleus en 1998 et 2000 (plus les Coupes des confédérations 2001 et 2003), la chance de Claude Simonet fut d'accompagner l'arrivée à maturité du "modèle" de formation à la française, marqué par plusieurs titres chez les jeunes (champions d'Europe 17 ans en 2004, champions du monde 17 ans en 2001, champions d'Europe 18 ans en 2000, champions d'Europe 18 ans en 1996 et 1997). Dans la lignée de ces réussites, Claude Simonet a soutenu le développement du football féminin. Qualifiée pour l'Euro 2001, la Coupe du monde 2003, sa toute première, puis l'Euro 2005, l'équipe de France d'Elisabeth Loisel s'appuie sur un titre de championne d'Europe des moins de 19 ans en 2003, le premier jamais remporté par des footballeuses françaises.
SIMONET, UN STYLE : RASSEMBLEUR
Plus qu'une politique ou un bilan chiffré, Claude Simonet laissera un style à son image, tout en rondeur, en équilibres et en diplomatie. Il a pu être soupçonné de faire le jeu du foot-business ? Il restera comme le créateur du Conseil national du football amateur, comme par ailleurs celui de la Direction technique nationale de l'arbitrage. Claude Simonet le dit franchement : il s'est vu en «facteur de rassemblement» durant ses années de mandat, sa réélection à 90% des voix en 2000 n'étant pas étrangère à cet avis. Il n'est pas peu fier d'avoir été fait officier de l'ordre de la Légion d'honneur en 1998. Depuis 2002 cependant, plusieurs éléments ont contribué à saper son autorité et à miner le terrain d'une possible réélection.
Revenu sur les écrans en vociférant au micro du Stade de France, en finale de la Coupe, pour faire taire les sifflets qui avaient fait fuir le président de la République, Claude Simonet a pris de plein fouet le fiasco de la Coupe du monde 2002, moins en raison de son résultat qu'en raison d'une gestion désastreuse de la crise. La rupture du contrat de Roger Lemerre a coûté plus de 500 000 euros en raison d'une prolongation de contrat sans condition effectuée juste avant le tournoi. L'affaire de la bouteille de Romanée-Conti, bien qu'anecdotique, a aussi brouillé son image. Facturé 4800 euros à la FFF pendant la Coupe du monde, ce vin, que Simonet n'a pas personnellement commandé, avait été dégusté par vingt convives à Séoul. C'est dans ce contexte que le monde amateur avait placé le «rassembleur» Simonet en difficulté, lors de l'assemblée générale du 6 juillet, sur un différend financier réglé in extremis trois mois plus tard.
ESCALETTES VEUT PLUS DE TRANSPARENCE
Egratigné par Jacques Santini dans les mois précédant l'Euro 2004, Claude Simonet est toujours membre de la commission des associations nationales de la FIFA jusqu'en 2006. Il laisse à son successeur quelques dossiers brûlants : l'arbitrage, les agents, une situation financière déficitaire, des rapports amateurs-pros encore loin d'être idéaux et l'équipe de France, qui court après sa qualification pour la Coupe du monde 2006. En regagnant Nantes samedi après l'assemblée fédérale, Claude Simonet mesurera son oeuvre à la lumière de son début de mandat, lorsque tout le monde voyait en lui un aimable président de transition. «Quand je suis arrivé au pouvoir, j'étais dans ma soixante-quatrième année. Je suis devenu président un peu par défaut, reconnaît-il. D'emblée, je me suis trouvé devant un certain nombre de problèmes : VA-OM, la catastrophe de Furiani. Il y avait aussi un mouvement de grogne entre mondes amateur et professionnel. C'est peut-être parce que je les ai résolus que j'ai duré.»
Sauf énorme surprise, Claude Simonet sera remplacé par Jean-Pierre Escalettes. Agé de 69 ans, ancien professeur d'anglais, celui-ci a franchi un à un tous les échelons dans les institutions du football français. M. Escalettes a été membre du district de la Dordogne en 1967, son président en 1972, président de la Ligue d'Aquitaine en 1984, élu au conseil fédéral en 1985, président du Conseil national du football amateur en 1995 puis de la Ligue fédérale amateur en décembre 2000. Il est le seul candidat déclaré, Noël Le Graët ayant finalement décidé de ne pas se présenter et de travailler avec lui sur les questions économiques. «Jean-Pierre Escalettes a le soutien du monde amateur et l'amitié du monde professionnel», résume l'ancien président de la Ligue. Lui élu, Jean-Pierre Escalettes a promis de promouvoir «davantage de rigueur, de transparence et de pédagogie, notamment dans la communication».
http://www.lequipe.fr/Football/20050211_113028_01.html
Foot - FFF : Simonet s'en va, onze ans après
Cinq mois après avoir annoncé qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat de président de la FFF, Claude Simonet s'apprête à rendre, samedi 11 février, le pouvoir qu'il détient depuis le 14 février 1994. L'assemblée générale de la Fédération française de football procèdera, à Paris, à l'élection de son successeur, qui devrait être Jean-Pierre Escalettes. Nul ne sait jusqu'à quel point Claude Simonet a envisagé, à 76 ans, de rempiler pour quatre années supplémentaires. Sans des problèmes intimes, liés à la santé de son épouse, la tentation aurait été plus forte, même si l'ancien dirigeant du FC Nantes avait vu son aura pâlir au cours des trois dernières années, à partir d'une année 2002 très difficile.
Les années Simonet (1994-2005) resteront quoi qu'il arrive comme les plus denses en termes de palmarès dans l'histoire du football français. «L'équipe de France a été le petit plus qui m'a aidé à gouverner et à acquérir un peu de notoriété. La chance m'a abandonné ensuite» relève-t-il au moment de s'en aller. Au-delà des deux triomphes des Bleus en 1998 et 2000 (plus les Coupes des confédérations 2001 et 2003), la chance de Claude Simonet fut d'accompagner l'arrivée à maturité du "modèle" de formation à la française, marqué par plusieurs titres chez les jeunes (champions d'Europe 17 ans en 2004, champions du monde 17 ans en 2001, champions d'Europe 18 ans en 2000, champions d'Europe 18 ans en 1996 et 1997). Dans la lignée de ces réussites, Claude Simonet a soutenu le développement du football féminin. Qualifiée pour l'Euro 2001, la Coupe du monde 2003, sa toute première, puis l'Euro 2005, l'équipe de France d'Elisabeth Loisel s'appuie sur un titre de championne d'Europe des moins de 19 ans en 2003, le premier jamais remporté par des footballeuses françaises.
SIMONET, UN STYLE : RASSEMBLEUR
Plus qu'une politique ou un bilan chiffré, Claude Simonet laissera un style à son image, tout en rondeur, en équilibres et en diplomatie. Il a pu être soupçonné de faire le jeu du foot-business ? Il restera comme le créateur du Conseil national du football amateur, comme par ailleurs celui de la Direction technique nationale de l'arbitrage. Claude Simonet le dit franchement : il s'est vu en «facteur de rassemblement» durant ses années de mandat, sa réélection à 90% des voix en 2000 n'étant pas étrangère à cet avis. Il n'est pas peu fier d'avoir été fait officier de l'ordre de la Légion d'honneur en 1998. Depuis 2002 cependant, plusieurs éléments ont contribué à saper son autorité et à miner le terrain d'une possible réélection.
Revenu sur les écrans en vociférant au micro du Stade de France, en finale de la Coupe, pour faire taire les sifflets qui avaient fait fuir le président de la République, Claude Simonet a pris de plein fouet le fiasco de la Coupe du monde 2002, moins en raison de son résultat qu'en raison d'une gestion désastreuse de la crise. La rupture du contrat de Roger Lemerre a coûté plus de 500 000 euros en raison d'une prolongation de contrat sans condition effectuée juste avant le tournoi. L'affaire de la bouteille de Romanée-Conti, bien qu'anecdotique, a aussi brouillé son image. Facturé 4800 euros à la FFF pendant la Coupe du monde, ce vin, que Simonet n'a pas personnellement commandé, avait été dégusté par vingt convives à Séoul. C'est dans ce contexte que le monde amateur avait placé le «rassembleur» Simonet en difficulté, lors de l'assemblée générale du 6 juillet, sur un différend financier réglé in extremis trois mois plus tard.
ESCALETTES VEUT PLUS DE TRANSPARENCE
Egratigné par Jacques Santini dans les mois précédant l'Euro 2004, Claude Simonet est toujours membre de la commission des associations nationales de la FIFA jusqu'en 2006. Il laisse à son successeur quelques dossiers brûlants : l'arbitrage, les agents, une situation financière déficitaire, des rapports amateurs-pros encore loin d'être idéaux et l'équipe de France, qui court après sa qualification pour la Coupe du monde 2006. En regagnant Nantes samedi après l'assemblée fédérale, Claude Simonet mesurera son oeuvre à la lumière de son début de mandat, lorsque tout le monde voyait en lui un aimable président de transition. «Quand je suis arrivé au pouvoir, j'étais dans ma soixante-quatrième année. Je suis devenu président un peu par défaut, reconnaît-il. D'emblée, je me suis trouvé devant un certain nombre de problèmes : VA-OM, la catastrophe de Furiani. Il y avait aussi un mouvement de grogne entre mondes amateur et professionnel. C'est peut-être parce que je les ai résolus que j'ai duré.»
Sauf énorme surprise, Claude Simonet sera remplacé par Jean-Pierre Escalettes. Agé de 69 ans, ancien professeur d'anglais, celui-ci a franchi un à un tous les échelons dans les institutions du football français. M. Escalettes a été membre du district de la Dordogne en 1967, son président en 1972, président de la Ligue d'Aquitaine en 1984, élu au conseil fédéral en 1985, président du Conseil national du football amateur en 1995 puis de la Ligue fédérale amateur en décembre 2000. Il est le seul candidat déclaré, Noël Le Graët ayant finalement décidé de ne pas se présenter et de travailler avec lui sur les questions économiques. «Jean-Pierre Escalettes a le soutien du monde amateur et l'amitié du monde professionnel», résume l'ancien président de la Ligue. Lui élu, Jean-Pierre Escalettes a promis de promouvoir «davantage de rigueur, de transparence et de pédagogie, notamment dans la communication».