17-12-2004, 06:03
(Modification du message : 17-12-2004, 06:10 par Georges Profond.)
Le groupe ?
Vous l’avez eu hier…
Il y a des changements ?
Oui il y a un changement.
Un blessé ?
Un blessé dites le moi s’il y a un blessé je ne suis pas au courant. Vous m’apprenez des trucs.
Lizarazu est bon pour le service ?
A priori vous le savez mieux que moi.
Il a quitté l’entraînement… ?
Le médecin donnera l’explication.
On ne peut pas avoir un groupe de 16 ?
Je vais vous faire une promesse. Vous aurez le groupe des 16, 3h avant le match. Ça il faut que vous le compreniez bien. C’est ce que je dis aux joueurs. Je ne reviendrai pas là-dessus. Il peut arriver pleins de choses. Des blessés, des gastros, des excès de température, tout ce qui peut nous arriver. On a un groupe de 20, 18 joueurs et 2 gardiens, toujours dans la démarche constat, prise en main d’un groupe, un entraîneur qui est là depuis 10 jours, essayer de familiariser les joueurs à un état d’esprit, une nouvelle façon de voir. Je veux que ces joueurs là vivent pleinement la situation de la compétition qu’on fera demain. A l’entraînement il y a des groupes de 24, 25. J’ai eu ce matin une réunion avec l’entraîneur du centre de formation, j’ai dis on va même augmenter. Je veux des groupes de 35 joueurs, je veux aussi que ceux qui sont dans le centre de formation, aient le sentiment qu’ils peuvent aussi jouer. Ça, ça va être la méthode. On va essayer de dynamiser un maximum de joueurs qui font leur métier et qui doivent rêver d’abord de l’excellence, de la performance et de jouer. La question des 11. Oui il y en aura qui ne joueront pas et tout. Ça on n’y échappera pas. Donc la seule promesse que je vous fais, c’est que les 16, vous les aurez 3h avant le match.
Ça a fait ses preuve cette façon d’annoncer les choses à la dernière minute ?
Peut importe. Si vous posez la question aujourd’hui aux 20 joueurs, ils vont vous dire je joue. Si vous posez la question tu joues demain ? Ils répondront j’espère. C’est ça que je veux, garder ce jus, cette dynamique.
Lorsqu’on est arrivé Liza était parti et…
Parti ou ?
Parti.
Ha bon. Moi j’ai appris ce matin par le médecin qu’il y avait eu un problème cette nuit je ne peux pas vous dire quoi parce que c’est un secret médical, le médecin m’a informé. Je sais que le médecin m’a dit qu’il ne serait pas à l’entraînement et il m’a dit qu’il va essayer de venir s’il le peut, ça dépendra de son état et après la séance d’entraînement il m’a dit qu’il était complètement HS, qu’il avait mal dormi, qu’il était malade. Vous aurez dans la journée un communiqué médical parce que ça concerne la partie médicale. Sur ce forfait j’ai décidé d’amener avec moi Sylvain N’Diaye pour confirmer. Ça je voudrais que ce soit écrit et que vous ayez des informations écrites là-dessus. Sylvain remplace Bixente qui est malade mais c’est un forfait médical.
Beye ?
Je pense que c’est un mauvais souvenir. Il m’a dit qu’il avait pris un coup à l’entraînement ce matin, mais la façon dont il s’est comporté toute la semaine, déjà hier il faisait des petits trucs, je lui ait dit « tu fais le programme qu’on t’a donné », il a une douleur parce qu’une béquille vous ne l’évacuez pas en 48h mais cette douleur il faudra qu’il serre les dents mais ça ne remettra en aucun cas son intégrité physique. Il a passé des examens IRM et tout, il n’y a pas de fibres qui sont pétées.
Comment vous avez préparé ce match contre Lyon. ?
On l’a préparé en continuité de la mise en puissance de ce que je suis venu faire ici. Il y a des étapes, ça fait pas mal de temps qu’on travaille ensemble, ça fait trois semaines, il y a eu du travail de fait. Cette période de transition ne doit pas s’éterniser, vous l’avez bien compris, je ne veux pas m’appuyer là-dessus, je ne vais pas faire comme les Présidents qui ont besoin de 100 jours. J’estime que la période de transition elle se termine parce que d’abord, c’était une période de transition sur le passage de témoin. J’ai toujours dis que je ne faisais pas table rase sur le passé, que j’étais en continuité sur ce qui existait. Nous avons continué à renforcer notre communication parce que c’est l’élément clef, la communication.
Il y a eu sur le match d’Auxerre encore une fois, un engagement sur le plan collectif, c’est ce qui expliquait la note de 15 sur 20. C’était dans l’esprit de l’engagement. La volonté de s’associer à un projet collectif. Je peux même vous assurer que j’aurais pu donner 17 sur 20 tant j’ai senti cette volonté à répondre. Ça c’est le côté acquis. Il y a une relation de confiance, de vouloir s’investir sur ce pilier qui appartient à l’engagement. On s’engage individuellement dans un projet collectif. Ça je l’ai reçu. Maintenant dans le football il y a d’autres piliers. Il y a le pilier de la condition physique et comme je vous l’ai dit après le match, j’ai senti qu’on avait eu un coup de mou en deuxième mi-temps, ça c’est un constat que j’ai déjà fait contre Nantes, contre Caen, et c’est un constat que je refais contre Auxerre. Nous avons eu un bon coup de mou en seconde mi-temps ce qui ne nous a pas permis d’être aussi vigilents et c’est ce qui nous a permis de lâcher un certain nombre de choses au milieu de terrain, c’est pas la dessus qu’on perd le match, on le perd sur autre chose, mais en tout cas j’ai ressenti ça.
On continue à maintenir, vous comprenez bien que nous sommes en fin de saison et qu’aujourd’hui les matchs sont rapprochés, mais en tout cas ça sera un de mes actes de travail à la reprise c’est qu’on soit capable de jouer au moins pendant une heure un quart, une heure et demi et même plus puisque nous entrons à partir du 8 janvier dans la coupe de France. C’est une heure et demi plus une demie heure. Donc c’est deux heures… Donc les conditions, les qualités physiques devront être un pilier important. Ensuite il y a bien sur la confiance. C’est l’élément clef presque je dirais du système. Cette confiance a été égrenée plus ou moins depuis quelques temps parce qu’il y a eu un changement d‘entraîneur, des situations de crise avant que je vienne, donc j’ai le sentiment qu’il y a des joueurs qui ont été touchés, qui ne sont pas en pleine confiance, qui ont du mal à se lâcher qui manquent d ‘audace.
Et si j’avais un reproche à faire à mes joueurs contre Auxerre, c’est cette générosité individuelle, cette audace, ce souci de se révolter au service de ses propres qualités. Je pense qu’on n’a pas suffisamment osé sur le plan individuel. Il n’y a pas suffisamment eu d’individualisme. On a senti cette équipe qui respectait bien les principes qu’on avait mis en place sur le plan collectif, ce qui justifie cette note en terme de bon élève mais j’aurais voulu qu’on face preuve d’un peu plus d’individualisme. Ça c’est peut-être le point qui nous a manqué contre Auxerre qui, vous le savez déjà, a confirmé hier sa très bonne prestation puisqu’ils sont allés gagner aux Rangers et même éliminer les Rangers qui eux étaient en meilleure position qu’Auxerre. Donc c’est une équipe qui est rodée, solide, qui nous a montré ce qu’on connaissait. Nous, nous étions dans une position, admettez le, de rodage, puisque lorsqu’on est là depuis 15 jours il est clair qu’il y a beaucoup de chose qui ont été bouleversées dans les habitudes. Nous sommes en position de rodage et j’en suis conscient. Malgré ça je peux vous dire qu’il y a avait la place pour battre aussi cette équipe d’Auxerre au regard des occasions que nous avons eu, au regard d’une réussite qu’on a eu contre Caen et qu’on n’a pas eu contre Auxerre.
Les élèves appliqués dont vous parlez vont se transformer en élèves créateurs face à Lyon ?
Moi je suis convaincu que oui. Je suis convaincu que nous montons en puissance. Vous avez bien compris que c’est par le travail qu’on va réussir. Vous comprenez bien que mon projet s’inscrit dans la durée, le travail. Ce n’est pas un coup de baguette magique. Donc il y a une démarche individuelle qui doit être prise en charge, les joueurs doivent jouer sur leurs qualités, leur spécificité et c’est presque le message que j’ai envie de leur donner. Demain, le match doit se jouer sur cette envie personnelle individuelle, cette audace et j’ajouterai même un mot qui va peut être vous surprendre, une révolte individuelle c’est ce qui nous a peut être manqué dans notre orgueil. Nous sommes quelque part des compétiteurs. Une défaite ça fait mal. On souffre d’avoir perdu contre Auxerre. Donc cette défaite il faut qu’elle nous serve à réagir et demain le message c’est déjà qu’il y ait une réaction individuelle, personnelle au service d’un travail depuis 3 semaines, ou il y a je pense une montée en puissance et cette équipe de l’OM demain on doit voir mieux encore que contre Auxerre.
Vous ne les sentez pas révoltés ?
On est en montée en puissance. C’est vrai qu’actuellement il n’y a pas cette prise de conscience sur le plan individuel. Je pense que c’est lié peut être à cette confiance qui a été égrenée au fil du temps. D’ailleurs sans les citer, il y a des joueurs qui se sont exprimés à ce sujet. Ils ont dit oui en ce moment je sais que je ne suis pas à 100% que je dois donner plus. Eux même à travers les articles que vous écrivez, leurs analyses, même eux le reconnaissent. C’est vrai qu’on ne ressent pas encore suffisamment cet individualisme dans le sens caractériel que vous appelez vous le côté leader. C’est ce qui a manqué en tout cas contre Auxerre et j’espère que c’est qu’on va retrouver demain contre une bonne équipe de Lyon pour qui tout roule actuellement.
Comment demander cette réaction d’orgueil ?
Il y a deux tempos. Il y a le temps très directif de mon travail, de ma mission, de mon management directif exigeant qui génère des réactions, ce que vous appelez des tensions, moi je dis des réactions dans le sens que ce sont des hommes et qu’ils doivent réagir donc c’est en relation avec mon message d’exigence. Moi je recherche l’excellence, la performance. Nous sommes dans une dynamique de Champions League. Vous comprenez bien que les joueurs doivent être au max, qu’il doivent donner le meilleur d‘eux même. Nous sommes dans un club où l’exigence et l’excellence sont de mise. A partir de là tous les retardataires se retrouveront en difficulté en tout cas c’est l’image que je fais passer. Moi je suis entraîneur d’une équipe qui tape le top quatre à la fin de l’année pour atteindre le top trois. C’est la mission qui m’a été confiée. A partir de là il y a des acteurs au service de cette mission. Ils ont une prise de conscience une démarche personnelle, ils auront une démarche collective. Moi je suis beaucoup dans l’orchestration, dans la démarche collective où là j’exige un certain nombre d’attitudes, de comportements de réactions dans les placements, les déplacements leur communication et là ça se fait d’une façon très directive. On ne peut pas imaginer le contraire. On ne peut pas imaginer qu’après un changement d’entraîneur tout va bien, on a le sourire, il fait paisible, beau. Ça serait anormal. Je suis dans cette situation là.
Le deuxième tempo. C’est toutes les parties qui appartiennent au staff technique. Tout le staff qui est autour de moi où là je lâche, je rentre au vestiaire et les gars terminent. Vu de l’extérieur … Les mêmes qui étaient là aujourd’hui m’ont vu partir aussi une demi-heure avant l’entraînement. Maintenant vous comprenez mieux parce que vous l’avez vu. Après une période de direction très exigeante qui aura peut être lieu deux trois fois dans la semaine et où il y aura ces parties très directives et où là vous ne serez pas conviés, vous le comprenez. Là ça va chauffer, il y aura les réactions, l’exigence. C’est la partie où on construit notre mayonnaise puis il y a les parties plus relax d’échanges. Il faut que les joueurs échangent. Il faut qu’après la partie directive, lorsque je vais les libérer il faut qu’il y ait un lien d’échange, de communication. Communication entre les joueurs, les staffs qui sont chargés de mettre en lien les joueurs. Ça sera cet assemblage là qui fera un groupe. Il faut que le groupe puisse communiquer, échanger, parler. Vous-mêmes avez besoin de communiquer, de parler, de comprendre. J’ai compris qu’il va falloir que je m’explique parce que, s’il y a cette distance, il y a ces malentendus comme celui d’hier où éventuellement une mauvaise interprétation. C’est dans le dialogue, la communication qu’on va pouvoir lever tous ces obstacles internes. Voilà les deux tempos.
La pression sur vous ?
Mais il y en a moins que lorsque j’étais au Japon. Ce que j’ai vécu au Japon je ne pourrais jamais le revivre. Il y en a moins qu’au Nigeria. Vous savez la presse Africaine, vous êtes vous, très gentils à côté. La presse japonaise c’est la plus agressive parce qu’elle est paparazzité, elle va dans la vie privée etc… Vous n’êtes pas dans cette phase là. Rassurez vous. Ce que j’ai vécu dans les pays Africains et surtout au Japon, je peux vous dire que là je me sens dans le village tranquille.
Quelles sont les clefs du match ?
Si on vous pose la question, si on pose la question à 100 personnes, le match est joué d’avance. On sait qu’à 99% les gens diraient le match est joué d’avance en théorie. Par rapport à une équipe qui est invaincue, qualifiée en Champions League, qui possède une confiance. Qui n’a jamais pris plus de deux buts, ils ont pris deux buts à Saint-Étienne je crois… elle joue son dernier match à domicile et qui reçoit Marseille. Vous comprenez bien que tous les ingrédients sont réunis pour qu’elle termine et donne le cadeau de Noël à son public. Ça c’est bien sûr ce que la presse va présenter. Dans cette situation là nous on peut dire statistiquement on est déjà battu d’avance, on peut imaginer que la statistique elle demande qu’à être coupée en deux et à partir de là on n’a rien à perdre. Vous comprenez bien qu’on va aller dans une situation où on n’a rien à perdre. A ce moment là ce que je vais demander aux joueurs « c’est libérez vous, soyez audacieux, allez au bout de vous-même et individuellement prenez des risques voilà.»
Il s’agit de présenter déjà le cadre en disant de toute façon, « tout le monde vous voit battu. En tout cas tout le monde a déjà joué le match avant vous. A partir de là sentez vous libre les gars ! » Quelle est la pression ? La pression c’est qu’on va y aller pour gagner. C’est dans cet esprit là qu’on va préparer le match ensuite bien sur il y a ce fameux rapport de force qui fait que l’équipe va se mettre en place. Parce que vous comprenez bien que le rapport de force à l’extérieur, à Lyon ne va pas être le même rapport de force que d’aller jouer à Caen ou de recevoir Auxerre. Ça sera à nous de mettre en place ce rapport de force et de constituer l’équipe avec un match qui sera joué d’avance. Le match il va falloir qu’on le joue d’avance, qu’on sache dans quelle contrainte on va être mis en péril et à partir de là à quel moment on va pouvoir réagir. Donc c’est comme ça qu’on refait notre match mais bien sûr, on sait comment ils vont tirer leurs coups de pieds arrêtés, quelle est la composition de l’équipe, on sait tout ça.
Ça peut être un départ ce match ?
On vient de faire 18 matchs. Nous sommes à la mi saison et lorsqu’on regarde les objectifs à atteindre qui sont les trois premières places. Là je parle en terme atteindre une position qui nous permettrait d’atteindre la Champions League, c’est ça les objectifs affichés. Aujourd’hui on ne peut pas dire que nous soyons en retard sur ces objectifs. Donc s’il y avait un départ à prendre, peut-être le départ de notre prise de conscience parce qu’il nous manque une grosse performance. C’est vrai que si on avait battu Auxerre, si on bat Caen, est-ce que chez vous c’est considéré comme un exploit ? Non. Et je crois qu’un groupe se fait lorsqu’on a le sentiment qu’on a fait un exploit et qu’on a fait une performance. Si on va gagner à Lyon on sera la première équipe à avoir battu Lyon et je pense que même de votre côté ça sera considéré comme une véritable performance, un véritable exploit. Donc effectivement ça sera un départ qui serait bien parce que c’est ce départ qu’on va savourer. On aurait les fêtes de Noël et vous comprenez bien que ça serait un véritable départ. Je souhaite que ce soit un départ dans ce sens là sinon, on est déjà parti. L’équipe est quand même bien positionnée. Il y a beaucoup de clubs en France qui voudraient avoir notre effectif et notre position à l’heure qu’il est aujourd’hui.
S’il n’y a pas victoire ?
Si la victoire n’est pas atteinte je considèrerais que le match de Lyon sera le terme de ce constat qu me permettra d’en tirer les enseignements et analyses suffisantes pour qu’à la reprise nous puissions cadrer notre équipe pour la suite du championnat qui restera toujours dans nos objectifs. En tout cas mathématiquement quoi qu’il arrive, ce n’est pas vendredi prochain qu’on va atteindre notre objectif. Notre objectif il faudra l’intégrer sur la durée. Quel que soit le résultat, si on gagne ça ne voudra pas dire qu’on sera dans les trois premiers et si on perd ça ne voudra pas non plus dire qu’on ne sera pas dans les trois premiers. Il nous reste suffisamment de points et de matchs pour comprendre que nous sommes toujours dans une logique de résultats et d’objectifs. Simplement je pense que j’aurais eu suffisamment de temps pour me faire une idée sur le groupe et ensuite repartir sur des bases complètement différentes. Des bases qu’on a déjà essayé de mettre en place. Il y a des choses qui ont été mis en place et je peux vous assurer que je ressens moi un élan d’écoute, sur la façon dont on travaille je sens une grande réceptivité de la part des joueurs.
A quoi attribuez vous les problèmes de condition physique ?
Le fait qu’on joue une fois tous les 8 jours… Quand vous avez des matchs tous les trois jours sans pour autant parler de turnover, mais vous comprenez bien qu’en jouant tous les trois jours l’effectif ne se réduit pas à 16 joueurs mais à 18 ou 20 joueurs. Aujourd’hui qu’on le veuille ou non nous avons un effectif d’une trentaine de joueurs avec un match tous les huit jours. Si vous regardez vos statistiques vous vous apercevrez que vous avez un groupe de 16 concerné et un groupe de 16 pas concerné. Là il peut exister un certain fossé déjà en terme de dynamique et c’est même 16 se retrouvent tous ensemble donc il y a une espèce de disharmonie qu’on le veuille ou non sur l’ensemble de la saison. Je crois qu’il faudra au cours de la semaine qu’il y ait des charges de travail, en tout cas pour ceux qui ne jouent pas, il doivent se retrouver aussi, ça passe par un travail avec le préparateur physique ou les entraîneurs, ça peut éventuellement passer par un travail avec l’équipe de CFA qui bien sur n’est pas le même niveau en terme de rythme mais qui permet quand même aux joueurs de se retrouver en situation.
C’est vrai que là on a un gros effort à faire. Je suis en train de réfléchir pour savoir comment on peut créer une passerelle plus étroite entre nous et le centre de formation. On peut penser que des joueurs qui descendent en CFA peut être ne s’y retrouvent pas en terme de motivation. Je discute avec les dirigeants pour savoir si cette CFA ne pourrait pas être une petite compétition intermédiaire, non pas considéré comme une punition, qui est souvent considéré comme une punition par le professionnel qui descend mais au contraire comme une étape intermédiaire pour maintenir un niveau de compétition et surtout donner aux 4 ou 5 jeunes qui vont monter de leur dire « vous aussi vous avez un travail à faire pour passer plus rapidement chez nous. » Ça c’est pour gérer le groupe, c’est une gestion du groupe qui ne joue pas. Là aussi il y aura des choses à faire parce qu’on peut penser qu’actuellement le groupe est un peu coupé en deux par rapport à cette approche.
Vous pensez recruter ?
Je vous confirme que si demain on n’a pas la possibilité d’obtenir, des joueurs, ce fameux attaquant que vous recherchez, je peux vous dire que je me contenterai exactement de ce que j’ai en affichant toujours la même ambition les trois premières places. C’est les propos que je tiens au club. Si on me dit que personne ne vient, je me contenterai de l’effectif présent sur tous les plans. Offensif, défensif, et milieu de terrain.
Vous avez fait une demande ?
Je n’ai fais aucune demande. Pour l’instant aucun joueur ne doit venir.
Aucun ne doit partir ?
Vous lisez comme moi la presse et vous vous apercevez qu’il y a des choses qu’on dit ou qu’on fait dire. Sachez qu’en interne il y a un autre discours. De toute façon les joueurs qui vont venir, ça ne sera pas l’accord d’un entraîneur. Ca sera un accord de la direction technique du club, la direction technique sportive.
Dont vous faites partie ?
Dont je fais partie et dont M. Pape Diouf a aujourd’hui l’autorité. Autour de lui il y a un ensemble de collaborateurs et les décisions qui seront prise entre celui qui partira et celui qui arrivera, ça sera dans cette collégiale. Mais si aujourd’hui on me dit il n’y a personne qui vient, je continuerai à dire que je suis complètement satisfait de ce groupe et que ça sera à moi de travailler avec ces joueurs pour les amener collectivement ou individuellement à marquer des buts et donc à être performants. L’objectif ce n’est pas de marquer des buts, c’est de prendre des points. On peut gagner un zéro et prendre trois points et perdre 6 à 4 et prendre 0 point. Vous avez la meilleure attaque du championnat mais vous perdez 6 à 4. L’objectif c’est prendre des points. Aujourd’hui on a une équipe pour prendre des points.
Vous comprenez bien qu’on ne va pas s’affaiblir. S’il y a des pertes… Vous savez le mercato il y a le joueur qui veut partir et le joueur qui est demandé. Celui qui veut partir, c’est un problème qui se passe entre lui et le club. Si moi on me demande mon avis et que je dis j’aurais franchement gardé ce joueur, mais si on me prouve que le garder ça pose problème parce qu’il veut partir… Si moi je prouve par A plus B que j’ai besoin de ce jouer, s’il veut partir… Je préfère avoir un joueur moins bon mais qui veut rester à 100% qu’un joueur meilleur qui ne veut pas rester. C’est la direction du club qui devra trancher et de voir quel est l’intérêt du club. L’intérêt du club aujourd’hui c’est qu’on mette à ma disposition des joueurs qui veulent rester à l’OM, qui veulent s’engager à l’OM et dans un projet sportif et économique. Vous savez que les joueurs sont intéressés économiquement aux objectifs. Ce sont des joueurs qui sont là pour gagner leur vie. Tout va ensemble.
Lizarazu est toujours concerné par ce projet ?
En ce qui me concerne oui. Si vous posez la question à l’entraîneur « est-ce que vous comptez sur Lizarazu, je vous dis que Lizarazu fait partie aujourd’hui intégrante de l’effectif et que j’en fais pas un cas personnel. »
Que manque-t-il à cette équipe pour basculer au dessus ?
Vous connaissez la réponse. Des résultats, des points, de la confiance, du plaisir, du spectacle. Tout un ensemble de choses. Est-ce à moi de répondre à cela. Moi sur le terrain j’ai 25 joueurs…
Il y a un problème ?
Non je n’ai pas de problème. Vous êtes exigeants et c’est bien parce qu’en étant exigeants vous nous poussez nous à être les meilleurs. Si on avait une presse qui s’en fout, qui ne vient jamais nous voir, qui dit que tout va bien, on ne serait pas content. On a envie que vous disiez lui ne court pas assez vite, pourquoi il joue, à la limite ça m’oblige à rechercher les meilleurs joueurs. Surtout que chaque fois dans vos papiers vous parlez des joueurs qui jouent. Ca me donne envie de donner les meilleurs joueurs.
Vous êtes sur le fil du rasoir avec les joueurs?
C’est à moi de m’imposer là. J’ai des chevaux de course, j’ai même des lions dans une grande cage. La grande cage c’est le stade entouré de filets. J’ai des gros lions qui vont me bouffer si je les rencontre un soir tout seul au milieu de la forêt. Ces gros lions féroces il faut que je leur demande de lever la patte, d’ouvrir la gueule de mettre ma tête dedans parce que je vais faire un spectacle…Vous comprenez bien qu’il va falloir que je m’impose pour que ce gros lion puisse répondre au spectacle que le spectateur est venu voir. Moi mon spectacle c’est de mettre en scène des joueurs pour qu’ils soient compétitifs. Ce même lion qui va sortir de la cage, qui va aller manger sa tranche de bifteck, c’est le Président qui va lui donner cette belle tranche, c’est ce contrat que ce gros lion il a et au pire si je rentre par hasard dans la cage s’il peut me bouffer il va me bouffer.
Vous avez déjà senti qu’il voulait vous bouffer ?
Mais j’espère. Aujourd’hui il ne faut pas se tromper. J’ai une relation de performance avec les joueurs. J’ai une relation de performance et il faut que je m’impose. Si je n’ai pas ce répondant, les gars ne vont pas réagir. Aujourd’hui la réponse c’est de voir les gars réagir. Lorsqu’il fait un centre il se trompe je l’engueule la deuxième fois il fait mieux. C’est ça mon boulot. Maintenant après l’entraînement il prend sa douche et s’il n’a pas envie de prendre un café avec moi… est ce que franchement ça va être au détriment de la performance. Est ce qu’on a vraiment besoin de se dire d’abord aimons nous, buvons le café ensemble, allons en vacances ensemble, recevons nous chez nous… Vous pensez que c’est un élément qui va nous faire gagner.
Je pars du principe que nous sommes tous différents, que nous avons des personnalités différentes, des spécificités différentes, nous sommes différents sur tous les plans au niveau économique, des sentiments à tous les niveaux. Cette mosaïque de différences c’est à moi de m’assurer qu’elle ne s’agrandît pas. Qu’il y ait des écarts. Mon objectif c’est d’associer ces différences pour qu’on soit plus forts. On a toujours dit que la force de l’équipe de France ça a été justement cette association de personnes de différentes origines qui se sont mises dans la même force dans la même idée et qui ont constitué une force, quand tout le monde le décide, beaucoup plus forte que n’importe laquelle. Moi-même je suis issu de ce monde. J’ai eu la chance par mon travail, mon métier d’avoir parcouru le monde. Donc d’avoir partagé avec des hommes étrangers, beaucoup de choses. C’est dans esprit là que je viens. Je ne vais pas perdre de temps à copiner ou à essayer de connecter affectivement parce que je sais que ce n’est pas là l’objectif. Maintenant si en plus ils m’aiment, c’est mieux. Ça sera peut être un petit café de temps en temps, ou autre chose pourquoi pas. Mais moi je ne veux pas perdre de temps à lui dire, « je ne te fais pas jouer mais je t’aime. » Il va me dire « écoute ne m’aime pas mais fait moi jouer. »
Ce n’est pas dans la tête que ça se passe les problèmes ?
Vous avez bien compris que la relation entre l’esprit et le corps est quelque chose de très important. Le petit enfant qui le matin va passer son baccalauréat et qu’à son réveil sa maman lui prépare une bonne tasse de chocolat chaud avec de bonnes tartines beurrées c’est déjà mettre son esprit en relation avec son corps puisqu’il doit deux heures après faire une écriture. Bien sur que l’esprit et le corps sont liés. Il faut que les sportifs puissent se libérer sportivement et musculairement avec le sentiment qu’ils sont bien dans leur tête, qu’ils sont considérés, aimés etc… Evidemment il y a un lien. Peut être vous appelez ça la confiance mais c’est vrai que le corps et l’esprit sont des choses liées…
Une question à laquelle vous ne répondrez peut-être pas…
Si je vous promet je réponds…
A Lyon ça peut être l’occasion de relancer Péguy Luyindula ?
Je réponds ou quelqu’un répond ? Je vous promets que 3h avant le match vous le saurez…
Vous l’avez eu hier…
Il y a des changements ?
Oui il y a un changement.
Un blessé ?
Un blessé dites le moi s’il y a un blessé je ne suis pas au courant. Vous m’apprenez des trucs.
Lizarazu est bon pour le service ?
A priori vous le savez mieux que moi.
Il a quitté l’entraînement… ?
Le médecin donnera l’explication.
On ne peut pas avoir un groupe de 16 ?
Je vais vous faire une promesse. Vous aurez le groupe des 16, 3h avant le match. Ça il faut que vous le compreniez bien. C’est ce que je dis aux joueurs. Je ne reviendrai pas là-dessus. Il peut arriver pleins de choses. Des blessés, des gastros, des excès de température, tout ce qui peut nous arriver. On a un groupe de 20, 18 joueurs et 2 gardiens, toujours dans la démarche constat, prise en main d’un groupe, un entraîneur qui est là depuis 10 jours, essayer de familiariser les joueurs à un état d’esprit, une nouvelle façon de voir. Je veux que ces joueurs là vivent pleinement la situation de la compétition qu’on fera demain. A l’entraînement il y a des groupes de 24, 25. J’ai eu ce matin une réunion avec l’entraîneur du centre de formation, j’ai dis on va même augmenter. Je veux des groupes de 35 joueurs, je veux aussi que ceux qui sont dans le centre de formation, aient le sentiment qu’ils peuvent aussi jouer. Ça, ça va être la méthode. On va essayer de dynamiser un maximum de joueurs qui font leur métier et qui doivent rêver d’abord de l’excellence, de la performance et de jouer. La question des 11. Oui il y en aura qui ne joueront pas et tout. Ça on n’y échappera pas. Donc la seule promesse que je vous fais, c’est que les 16, vous les aurez 3h avant le match.
Ça a fait ses preuve cette façon d’annoncer les choses à la dernière minute ?
Peut importe. Si vous posez la question aujourd’hui aux 20 joueurs, ils vont vous dire je joue. Si vous posez la question tu joues demain ? Ils répondront j’espère. C’est ça que je veux, garder ce jus, cette dynamique.
Lorsqu’on est arrivé Liza était parti et…
Parti ou ?
Parti.
Ha bon. Moi j’ai appris ce matin par le médecin qu’il y avait eu un problème cette nuit je ne peux pas vous dire quoi parce que c’est un secret médical, le médecin m’a informé. Je sais que le médecin m’a dit qu’il ne serait pas à l’entraînement et il m’a dit qu’il va essayer de venir s’il le peut, ça dépendra de son état et après la séance d’entraînement il m’a dit qu’il était complètement HS, qu’il avait mal dormi, qu’il était malade. Vous aurez dans la journée un communiqué médical parce que ça concerne la partie médicale. Sur ce forfait j’ai décidé d’amener avec moi Sylvain N’Diaye pour confirmer. Ça je voudrais que ce soit écrit et que vous ayez des informations écrites là-dessus. Sylvain remplace Bixente qui est malade mais c’est un forfait médical.
Beye ?
Je pense que c’est un mauvais souvenir. Il m’a dit qu’il avait pris un coup à l’entraînement ce matin, mais la façon dont il s’est comporté toute la semaine, déjà hier il faisait des petits trucs, je lui ait dit « tu fais le programme qu’on t’a donné », il a une douleur parce qu’une béquille vous ne l’évacuez pas en 48h mais cette douleur il faudra qu’il serre les dents mais ça ne remettra en aucun cas son intégrité physique. Il a passé des examens IRM et tout, il n’y a pas de fibres qui sont pétées.
Comment vous avez préparé ce match contre Lyon. ?
On l’a préparé en continuité de la mise en puissance de ce que je suis venu faire ici. Il y a des étapes, ça fait pas mal de temps qu’on travaille ensemble, ça fait trois semaines, il y a eu du travail de fait. Cette période de transition ne doit pas s’éterniser, vous l’avez bien compris, je ne veux pas m’appuyer là-dessus, je ne vais pas faire comme les Présidents qui ont besoin de 100 jours. J’estime que la période de transition elle se termine parce que d’abord, c’était une période de transition sur le passage de témoin. J’ai toujours dis que je ne faisais pas table rase sur le passé, que j’étais en continuité sur ce qui existait. Nous avons continué à renforcer notre communication parce que c’est l’élément clef, la communication.
Il y a eu sur le match d’Auxerre encore une fois, un engagement sur le plan collectif, c’est ce qui expliquait la note de 15 sur 20. C’était dans l’esprit de l’engagement. La volonté de s’associer à un projet collectif. Je peux même vous assurer que j’aurais pu donner 17 sur 20 tant j’ai senti cette volonté à répondre. Ça c’est le côté acquis. Il y a une relation de confiance, de vouloir s’investir sur ce pilier qui appartient à l’engagement. On s’engage individuellement dans un projet collectif. Ça je l’ai reçu. Maintenant dans le football il y a d’autres piliers. Il y a le pilier de la condition physique et comme je vous l’ai dit après le match, j’ai senti qu’on avait eu un coup de mou en deuxième mi-temps, ça c’est un constat que j’ai déjà fait contre Nantes, contre Caen, et c’est un constat que je refais contre Auxerre. Nous avons eu un bon coup de mou en seconde mi-temps ce qui ne nous a pas permis d’être aussi vigilents et c’est ce qui nous a permis de lâcher un certain nombre de choses au milieu de terrain, c’est pas la dessus qu’on perd le match, on le perd sur autre chose, mais en tout cas j’ai ressenti ça.
On continue à maintenir, vous comprenez bien que nous sommes en fin de saison et qu’aujourd’hui les matchs sont rapprochés, mais en tout cas ça sera un de mes actes de travail à la reprise c’est qu’on soit capable de jouer au moins pendant une heure un quart, une heure et demi et même plus puisque nous entrons à partir du 8 janvier dans la coupe de France. C’est une heure et demi plus une demie heure. Donc c’est deux heures… Donc les conditions, les qualités physiques devront être un pilier important. Ensuite il y a bien sur la confiance. C’est l’élément clef presque je dirais du système. Cette confiance a été égrenée plus ou moins depuis quelques temps parce qu’il y a eu un changement d‘entraîneur, des situations de crise avant que je vienne, donc j’ai le sentiment qu’il y a des joueurs qui ont été touchés, qui ne sont pas en pleine confiance, qui ont du mal à se lâcher qui manquent d ‘audace.
Et si j’avais un reproche à faire à mes joueurs contre Auxerre, c’est cette générosité individuelle, cette audace, ce souci de se révolter au service de ses propres qualités. Je pense qu’on n’a pas suffisamment osé sur le plan individuel. Il n’y a pas suffisamment eu d’individualisme. On a senti cette équipe qui respectait bien les principes qu’on avait mis en place sur le plan collectif, ce qui justifie cette note en terme de bon élève mais j’aurais voulu qu’on face preuve d’un peu plus d’individualisme. Ça c’est peut-être le point qui nous a manqué contre Auxerre qui, vous le savez déjà, a confirmé hier sa très bonne prestation puisqu’ils sont allés gagner aux Rangers et même éliminer les Rangers qui eux étaient en meilleure position qu’Auxerre. Donc c’est une équipe qui est rodée, solide, qui nous a montré ce qu’on connaissait. Nous, nous étions dans une position, admettez le, de rodage, puisque lorsqu’on est là depuis 15 jours il est clair qu’il y a beaucoup de chose qui ont été bouleversées dans les habitudes. Nous sommes en position de rodage et j’en suis conscient. Malgré ça je peux vous dire qu’il y a avait la place pour battre aussi cette équipe d’Auxerre au regard des occasions que nous avons eu, au regard d’une réussite qu’on a eu contre Caen et qu’on n’a pas eu contre Auxerre.
Les élèves appliqués dont vous parlez vont se transformer en élèves créateurs face à Lyon ?
Moi je suis convaincu que oui. Je suis convaincu que nous montons en puissance. Vous avez bien compris que c’est par le travail qu’on va réussir. Vous comprenez bien que mon projet s’inscrit dans la durée, le travail. Ce n’est pas un coup de baguette magique. Donc il y a une démarche individuelle qui doit être prise en charge, les joueurs doivent jouer sur leurs qualités, leur spécificité et c’est presque le message que j’ai envie de leur donner. Demain, le match doit se jouer sur cette envie personnelle individuelle, cette audace et j’ajouterai même un mot qui va peut être vous surprendre, une révolte individuelle c’est ce qui nous a peut être manqué dans notre orgueil. Nous sommes quelque part des compétiteurs. Une défaite ça fait mal. On souffre d’avoir perdu contre Auxerre. Donc cette défaite il faut qu’elle nous serve à réagir et demain le message c’est déjà qu’il y ait une réaction individuelle, personnelle au service d’un travail depuis 3 semaines, ou il y a je pense une montée en puissance et cette équipe de l’OM demain on doit voir mieux encore que contre Auxerre.
Vous ne les sentez pas révoltés ?
On est en montée en puissance. C’est vrai qu’actuellement il n’y a pas cette prise de conscience sur le plan individuel. Je pense que c’est lié peut être à cette confiance qui a été égrenée au fil du temps. D’ailleurs sans les citer, il y a des joueurs qui se sont exprimés à ce sujet. Ils ont dit oui en ce moment je sais que je ne suis pas à 100% que je dois donner plus. Eux même à travers les articles que vous écrivez, leurs analyses, même eux le reconnaissent. C’est vrai qu’on ne ressent pas encore suffisamment cet individualisme dans le sens caractériel que vous appelez vous le côté leader. C’est ce qui a manqué en tout cas contre Auxerre et j’espère que c’est qu’on va retrouver demain contre une bonne équipe de Lyon pour qui tout roule actuellement.
Comment demander cette réaction d’orgueil ?
Il y a deux tempos. Il y a le temps très directif de mon travail, de ma mission, de mon management directif exigeant qui génère des réactions, ce que vous appelez des tensions, moi je dis des réactions dans le sens que ce sont des hommes et qu’ils doivent réagir donc c’est en relation avec mon message d’exigence. Moi je recherche l’excellence, la performance. Nous sommes dans une dynamique de Champions League. Vous comprenez bien que les joueurs doivent être au max, qu’il doivent donner le meilleur d‘eux même. Nous sommes dans un club où l’exigence et l’excellence sont de mise. A partir de là tous les retardataires se retrouveront en difficulté en tout cas c’est l’image que je fais passer. Moi je suis entraîneur d’une équipe qui tape le top quatre à la fin de l’année pour atteindre le top trois. C’est la mission qui m’a été confiée. A partir de là il y a des acteurs au service de cette mission. Ils ont une prise de conscience une démarche personnelle, ils auront une démarche collective. Moi je suis beaucoup dans l’orchestration, dans la démarche collective où là j’exige un certain nombre d’attitudes, de comportements de réactions dans les placements, les déplacements leur communication et là ça se fait d’une façon très directive. On ne peut pas imaginer le contraire. On ne peut pas imaginer qu’après un changement d’entraîneur tout va bien, on a le sourire, il fait paisible, beau. Ça serait anormal. Je suis dans cette situation là.
Le deuxième tempo. C’est toutes les parties qui appartiennent au staff technique. Tout le staff qui est autour de moi où là je lâche, je rentre au vestiaire et les gars terminent. Vu de l’extérieur … Les mêmes qui étaient là aujourd’hui m’ont vu partir aussi une demi-heure avant l’entraînement. Maintenant vous comprenez mieux parce que vous l’avez vu. Après une période de direction très exigeante qui aura peut être lieu deux trois fois dans la semaine et où il y aura ces parties très directives et où là vous ne serez pas conviés, vous le comprenez. Là ça va chauffer, il y aura les réactions, l’exigence. C’est la partie où on construit notre mayonnaise puis il y a les parties plus relax d’échanges. Il faut que les joueurs échangent. Il faut qu’après la partie directive, lorsque je vais les libérer il faut qu’il y ait un lien d’échange, de communication. Communication entre les joueurs, les staffs qui sont chargés de mettre en lien les joueurs. Ça sera cet assemblage là qui fera un groupe. Il faut que le groupe puisse communiquer, échanger, parler. Vous-mêmes avez besoin de communiquer, de parler, de comprendre. J’ai compris qu’il va falloir que je m’explique parce que, s’il y a cette distance, il y a ces malentendus comme celui d’hier où éventuellement une mauvaise interprétation. C’est dans le dialogue, la communication qu’on va pouvoir lever tous ces obstacles internes. Voilà les deux tempos.
La pression sur vous ?
Mais il y en a moins que lorsque j’étais au Japon. Ce que j’ai vécu au Japon je ne pourrais jamais le revivre. Il y en a moins qu’au Nigeria. Vous savez la presse Africaine, vous êtes vous, très gentils à côté. La presse japonaise c’est la plus agressive parce qu’elle est paparazzité, elle va dans la vie privée etc… Vous n’êtes pas dans cette phase là. Rassurez vous. Ce que j’ai vécu dans les pays Africains et surtout au Japon, je peux vous dire que là je me sens dans le village tranquille.
Quelles sont les clefs du match ?
Si on vous pose la question, si on pose la question à 100 personnes, le match est joué d’avance. On sait qu’à 99% les gens diraient le match est joué d’avance en théorie. Par rapport à une équipe qui est invaincue, qualifiée en Champions League, qui possède une confiance. Qui n’a jamais pris plus de deux buts, ils ont pris deux buts à Saint-Étienne je crois… elle joue son dernier match à domicile et qui reçoit Marseille. Vous comprenez bien que tous les ingrédients sont réunis pour qu’elle termine et donne le cadeau de Noël à son public. Ça c’est bien sûr ce que la presse va présenter. Dans cette situation là nous on peut dire statistiquement on est déjà battu d’avance, on peut imaginer que la statistique elle demande qu’à être coupée en deux et à partir de là on n’a rien à perdre. Vous comprenez bien qu’on va aller dans une situation où on n’a rien à perdre. A ce moment là ce que je vais demander aux joueurs « c’est libérez vous, soyez audacieux, allez au bout de vous-même et individuellement prenez des risques voilà.»
Il s’agit de présenter déjà le cadre en disant de toute façon, « tout le monde vous voit battu. En tout cas tout le monde a déjà joué le match avant vous. A partir de là sentez vous libre les gars ! » Quelle est la pression ? La pression c’est qu’on va y aller pour gagner. C’est dans cet esprit là qu’on va préparer le match ensuite bien sur il y a ce fameux rapport de force qui fait que l’équipe va se mettre en place. Parce que vous comprenez bien que le rapport de force à l’extérieur, à Lyon ne va pas être le même rapport de force que d’aller jouer à Caen ou de recevoir Auxerre. Ça sera à nous de mettre en place ce rapport de force et de constituer l’équipe avec un match qui sera joué d’avance. Le match il va falloir qu’on le joue d’avance, qu’on sache dans quelle contrainte on va être mis en péril et à partir de là à quel moment on va pouvoir réagir. Donc c’est comme ça qu’on refait notre match mais bien sûr, on sait comment ils vont tirer leurs coups de pieds arrêtés, quelle est la composition de l’équipe, on sait tout ça.
Ça peut être un départ ce match ?
On vient de faire 18 matchs. Nous sommes à la mi saison et lorsqu’on regarde les objectifs à atteindre qui sont les trois premières places. Là je parle en terme atteindre une position qui nous permettrait d’atteindre la Champions League, c’est ça les objectifs affichés. Aujourd’hui on ne peut pas dire que nous soyons en retard sur ces objectifs. Donc s’il y avait un départ à prendre, peut-être le départ de notre prise de conscience parce qu’il nous manque une grosse performance. C’est vrai que si on avait battu Auxerre, si on bat Caen, est-ce que chez vous c’est considéré comme un exploit ? Non. Et je crois qu’un groupe se fait lorsqu’on a le sentiment qu’on a fait un exploit et qu’on a fait une performance. Si on va gagner à Lyon on sera la première équipe à avoir battu Lyon et je pense que même de votre côté ça sera considéré comme une véritable performance, un véritable exploit. Donc effectivement ça sera un départ qui serait bien parce que c’est ce départ qu’on va savourer. On aurait les fêtes de Noël et vous comprenez bien que ça serait un véritable départ. Je souhaite que ce soit un départ dans ce sens là sinon, on est déjà parti. L’équipe est quand même bien positionnée. Il y a beaucoup de clubs en France qui voudraient avoir notre effectif et notre position à l’heure qu’il est aujourd’hui.
S’il n’y a pas victoire ?
Si la victoire n’est pas atteinte je considèrerais que le match de Lyon sera le terme de ce constat qu me permettra d’en tirer les enseignements et analyses suffisantes pour qu’à la reprise nous puissions cadrer notre équipe pour la suite du championnat qui restera toujours dans nos objectifs. En tout cas mathématiquement quoi qu’il arrive, ce n’est pas vendredi prochain qu’on va atteindre notre objectif. Notre objectif il faudra l’intégrer sur la durée. Quel que soit le résultat, si on gagne ça ne voudra pas dire qu’on sera dans les trois premiers et si on perd ça ne voudra pas non plus dire qu’on ne sera pas dans les trois premiers. Il nous reste suffisamment de points et de matchs pour comprendre que nous sommes toujours dans une logique de résultats et d’objectifs. Simplement je pense que j’aurais eu suffisamment de temps pour me faire une idée sur le groupe et ensuite repartir sur des bases complètement différentes. Des bases qu’on a déjà essayé de mettre en place. Il y a des choses qui ont été mis en place et je peux vous assurer que je ressens moi un élan d’écoute, sur la façon dont on travaille je sens une grande réceptivité de la part des joueurs.
A quoi attribuez vous les problèmes de condition physique ?
Le fait qu’on joue une fois tous les 8 jours… Quand vous avez des matchs tous les trois jours sans pour autant parler de turnover, mais vous comprenez bien qu’en jouant tous les trois jours l’effectif ne se réduit pas à 16 joueurs mais à 18 ou 20 joueurs. Aujourd’hui qu’on le veuille ou non nous avons un effectif d’une trentaine de joueurs avec un match tous les huit jours. Si vous regardez vos statistiques vous vous apercevrez que vous avez un groupe de 16 concerné et un groupe de 16 pas concerné. Là il peut exister un certain fossé déjà en terme de dynamique et c’est même 16 se retrouvent tous ensemble donc il y a une espèce de disharmonie qu’on le veuille ou non sur l’ensemble de la saison. Je crois qu’il faudra au cours de la semaine qu’il y ait des charges de travail, en tout cas pour ceux qui ne jouent pas, il doivent se retrouver aussi, ça passe par un travail avec le préparateur physique ou les entraîneurs, ça peut éventuellement passer par un travail avec l’équipe de CFA qui bien sur n’est pas le même niveau en terme de rythme mais qui permet quand même aux joueurs de se retrouver en situation.
C’est vrai que là on a un gros effort à faire. Je suis en train de réfléchir pour savoir comment on peut créer une passerelle plus étroite entre nous et le centre de formation. On peut penser que des joueurs qui descendent en CFA peut être ne s’y retrouvent pas en terme de motivation. Je discute avec les dirigeants pour savoir si cette CFA ne pourrait pas être une petite compétition intermédiaire, non pas considéré comme une punition, qui est souvent considéré comme une punition par le professionnel qui descend mais au contraire comme une étape intermédiaire pour maintenir un niveau de compétition et surtout donner aux 4 ou 5 jeunes qui vont monter de leur dire « vous aussi vous avez un travail à faire pour passer plus rapidement chez nous. » Ça c’est pour gérer le groupe, c’est une gestion du groupe qui ne joue pas. Là aussi il y aura des choses à faire parce qu’on peut penser qu’actuellement le groupe est un peu coupé en deux par rapport à cette approche.
Vous pensez recruter ?
Je vous confirme que si demain on n’a pas la possibilité d’obtenir, des joueurs, ce fameux attaquant que vous recherchez, je peux vous dire que je me contenterai exactement de ce que j’ai en affichant toujours la même ambition les trois premières places. C’est les propos que je tiens au club. Si on me dit que personne ne vient, je me contenterai de l’effectif présent sur tous les plans. Offensif, défensif, et milieu de terrain.
Vous avez fait une demande ?
Je n’ai fais aucune demande. Pour l’instant aucun joueur ne doit venir.
Aucun ne doit partir ?
Vous lisez comme moi la presse et vous vous apercevez qu’il y a des choses qu’on dit ou qu’on fait dire. Sachez qu’en interne il y a un autre discours. De toute façon les joueurs qui vont venir, ça ne sera pas l’accord d’un entraîneur. Ca sera un accord de la direction technique du club, la direction technique sportive.
Dont vous faites partie ?
Dont je fais partie et dont M. Pape Diouf a aujourd’hui l’autorité. Autour de lui il y a un ensemble de collaborateurs et les décisions qui seront prise entre celui qui partira et celui qui arrivera, ça sera dans cette collégiale. Mais si aujourd’hui on me dit il n’y a personne qui vient, je continuerai à dire que je suis complètement satisfait de ce groupe et que ça sera à moi de travailler avec ces joueurs pour les amener collectivement ou individuellement à marquer des buts et donc à être performants. L’objectif ce n’est pas de marquer des buts, c’est de prendre des points. On peut gagner un zéro et prendre trois points et perdre 6 à 4 et prendre 0 point. Vous avez la meilleure attaque du championnat mais vous perdez 6 à 4. L’objectif c’est prendre des points. Aujourd’hui on a une équipe pour prendre des points.
Vous comprenez bien qu’on ne va pas s’affaiblir. S’il y a des pertes… Vous savez le mercato il y a le joueur qui veut partir et le joueur qui est demandé. Celui qui veut partir, c’est un problème qui se passe entre lui et le club. Si moi on me demande mon avis et que je dis j’aurais franchement gardé ce joueur, mais si on me prouve que le garder ça pose problème parce qu’il veut partir… Si moi je prouve par A plus B que j’ai besoin de ce jouer, s’il veut partir… Je préfère avoir un joueur moins bon mais qui veut rester à 100% qu’un joueur meilleur qui ne veut pas rester. C’est la direction du club qui devra trancher et de voir quel est l’intérêt du club. L’intérêt du club aujourd’hui c’est qu’on mette à ma disposition des joueurs qui veulent rester à l’OM, qui veulent s’engager à l’OM et dans un projet sportif et économique. Vous savez que les joueurs sont intéressés économiquement aux objectifs. Ce sont des joueurs qui sont là pour gagner leur vie. Tout va ensemble.
Lizarazu est toujours concerné par ce projet ?
En ce qui me concerne oui. Si vous posez la question à l’entraîneur « est-ce que vous comptez sur Lizarazu, je vous dis que Lizarazu fait partie aujourd’hui intégrante de l’effectif et que j’en fais pas un cas personnel. »
Que manque-t-il à cette équipe pour basculer au dessus ?
Vous connaissez la réponse. Des résultats, des points, de la confiance, du plaisir, du spectacle. Tout un ensemble de choses. Est-ce à moi de répondre à cela. Moi sur le terrain j’ai 25 joueurs…
Il y a un problème ?
Non je n’ai pas de problème. Vous êtes exigeants et c’est bien parce qu’en étant exigeants vous nous poussez nous à être les meilleurs. Si on avait une presse qui s’en fout, qui ne vient jamais nous voir, qui dit que tout va bien, on ne serait pas content. On a envie que vous disiez lui ne court pas assez vite, pourquoi il joue, à la limite ça m’oblige à rechercher les meilleurs joueurs. Surtout que chaque fois dans vos papiers vous parlez des joueurs qui jouent. Ca me donne envie de donner les meilleurs joueurs.
Vous êtes sur le fil du rasoir avec les joueurs?
C’est à moi de m’imposer là. J’ai des chevaux de course, j’ai même des lions dans une grande cage. La grande cage c’est le stade entouré de filets. J’ai des gros lions qui vont me bouffer si je les rencontre un soir tout seul au milieu de la forêt. Ces gros lions féroces il faut que je leur demande de lever la patte, d’ouvrir la gueule de mettre ma tête dedans parce que je vais faire un spectacle…Vous comprenez bien qu’il va falloir que je m’impose pour que ce gros lion puisse répondre au spectacle que le spectateur est venu voir. Moi mon spectacle c’est de mettre en scène des joueurs pour qu’ils soient compétitifs. Ce même lion qui va sortir de la cage, qui va aller manger sa tranche de bifteck, c’est le Président qui va lui donner cette belle tranche, c’est ce contrat que ce gros lion il a et au pire si je rentre par hasard dans la cage s’il peut me bouffer il va me bouffer.
Vous avez déjà senti qu’il voulait vous bouffer ?
Mais j’espère. Aujourd’hui il ne faut pas se tromper. J’ai une relation de performance avec les joueurs. J’ai une relation de performance et il faut que je m’impose. Si je n’ai pas ce répondant, les gars ne vont pas réagir. Aujourd’hui la réponse c’est de voir les gars réagir. Lorsqu’il fait un centre il se trompe je l’engueule la deuxième fois il fait mieux. C’est ça mon boulot. Maintenant après l’entraînement il prend sa douche et s’il n’a pas envie de prendre un café avec moi… est ce que franchement ça va être au détriment de la performance. Est ce qu’on a vraiment besoin de se dire d’abord aimons nous, buvons le café ensemble, allons en vacances ensemble, recevons nous chez nous… Vous pensez que c’est un élément qui va nous faire gagner.
Je pars du principe que nous sommes tous différents, que nous avons des personnalités différentes, des spécificités différentes, nous sommes différents sur tous les plans au niveau économique, des sentiments à tous les niveaux. Cette mosaïque de différences c’est à moi de m’assurer qu’elle ne s’agrandît pas. Qu’il y ait des écarts. Mon objectif c’est d’associer ces différences pour qu’on soit plus forts. On a toujours dit que la force de l’équipe de France ça a été justement cette association de personnes de différentes origines qui se sont mises dans la même force dans la même idée et qui ont constitué une force, quand tout le monde le décide, beaucoup plus forte que n’importe laquelle. Moi-même je suis issu de ce monde. J’ai eu la chance par mon travail, mon métier d’avoir parcouru le monde. Donc d’avoir partagé avec des hommes étrangers, beaucoup de choses. C’est dans esprit là que je viens. Je ne vais pas perdre de temps à copiner ou à essayer de connecter affectivement parce que je sais que ce n’est pas là l’objectif. Maintenant si en plus ils m’aiment, c’est mieux. Ça sera peut être un petit café de temps en temps, ou autre chose pourquoi pas. Mais moi je ne veux pas perdre de temps à lui dire, « je ne te fais pas jouer mais je t’aime. » Il va me dire « écoute ne m’aime pas mais fait moi jouer. »
Ce n’est pas dans la tête que ça se passe les problèmes ?
Vous avez bien compris que la relation entre l’esprit et le corps est quelque chose de très important. Le petit enfant qui le matin va passer son baccalauréat et qu’à son réveil sa maman lui prépare une bonne tasse de chocolat chaud avec de bonnes tartines beurrées c’est déjà mettre son esprit en relation avec son corps puisqu’il doit deux heures après faire une écriture. Bien sur que l’esprit et le corps sont liés. Il faut que les sportifs puissent se libérer sportivement et musculairement avec le sentiment qu’ils sont bien dans leur tête, qu’ils sont considérés, aimés etc… Evidemment il y a un lien. Peut être vous appelez ça la confiance mais c’est vrai que le corps et l’esprit sont des choses liées…
Une question à laquelle vous ne répondrez peut-être pas…
Si je vous promet je réponds…
A Lyon ça peut être l’occasion de relancer Péguy Luyindula ?
Je réponds ou quelqu’un répond ? Je vous promets que 3h avant le match vous le saurez…
Le top des taupes !