15-10-2004, 12:48
Bouchet : "Une loi pour être plus compétitifs" 14/10/2004Jeudi, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi sur le système de rémunération des joueurs et l’actionnariat. Si elle devient effective, elle permettra notamment un allègement des charges grâce aux droits d’image collectifs, et la prise de participations dans d’autres clubs. Les explications de Christophe Bouchet.
Quelle est la mesure phare de la proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale ?
Christophe Bouchet : «La mise en place d’un nouveau système de rémunération des joueurs. Si elle devient effective (*), cette loi permettra aux clubs de payer une part des salaires (à hauteur de 30% de leur salaire brut, ndlr) en droits d’image, lesquels sont exonérés en grande partie de charges sociales. Au bout du compte, les clubs réaliseraient une économie sur les charges, et les joueurs une économie fiscale. Ainsi, on rattraperait un peu de notre retard face à nos concurrents européens. Nous serions plus compétitifs».
Sommes-nous entrés dans un processus où les sportifs seront désormais considérés comme des artistes, avec toutes les conséquences que cela comporte ?
Ch. B. : «Pas réellement. Car en l’état, on ne parle pas des droits d’image des joueurs mais des droits d’image collectifs, c’est à dire des clubs. Pour faire clair, on reconnaît que les joueurs évoluent au sein d’entités qui ont une véritable image. En l’occurrence, le cas de l’OM est indéniable».
A combien chiffrez-vous l’économie qui serait ainsi réalisée par l’OM ?
Ch. B. : «En année pleine, cela représenterait à peine 5 ou 6% de notre masse salariale. Et pour un club dit «petit» cela reviendrait à 2-3 voire 4%. Ce n’est pas gigantesque, mais c’est déjà bien. Il faut voir ça comme une avancée. Il y a une prise de conscience collective. Elle est lente mais réelle. Il faut la faire fructifier. C’est le nouveau métier de certains dirigeants de club. Peu s’y consacrent encore. C’est dommage. Soit ils n’en mesurent pas l’intérêt, soit ils ne sont pas confrontés à ces enjeux-là».
La proposition de loi ne se limite pas au problème de la rémunération des joueurs. Quels autres sujets aborde-t-elle ?
Ch. B. : «Il y a la suppression d’un impôt, le «1% CDD». Cette taxe revenait en fait à payer deux fois la formation d’un joueur. C’est un allègement de plus.
Il y a aussi une position sur la multipropriété qui apparaît aujourd’hui anecdotique mais qui aura de grands effets demain. Il sera alors possible d’être actionnaire majoritaire dans un club, et minoritaire dans d’autres».
Où se situe l’intérêt d’un club comme l’OM ?
Ch. B. : «C’est une décision que je réclame car elle peut permettre de «filialiser». J’utilise volontairement des guillemets».
Vous pensez à Istres quand vous parlez ainsi ?
Ch. B. : «Non, pas forcément».
Quel avantage pourrait tirer l’Olympique de Marseille de cette nouvelle possibilité ?
Ch. B. : «Nous avons un problème qui est la post-formation. Hormis exception de type Flamini, l’écart est trop important entre le niveau de la réserve qui évolue en CFA et celui de l’équipe première. La possibilité d’avoir un ou plusieurs clubs proches de nous dans lesquels nous pourrions mettre à l’essai nos jeunes, les aider à franchir le palier, ce serait très intéressant».
Cette «présence» dans plusieurs clubs ne risque-t-elle pas de poser un problème d’équité ?
Ch. B. : «Il y a en Ligue 2, dix équipes qui visent la montée, et dix autres qui aspirent simplement à y rester, à prendre part à la compétition. Idem en National. Evidemment un problème se poserait si nous prenions des participations dans… Nice, par exemple. Là, oui, ce serait compliqué moralement, juridiquement… Non, nous au contraire, ce qui nous intéresse c'est de bâtir des choses intelligentes».
* Soumise à présent au vote du Sénat, la loi pourrait entrer en application au début de l’année prochaine
Propos recueillis par Laurent Oreggia
Alors heureuses, les opiOMastres ? :happy2:
Quelle est la mesure phare de la proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale ?
Christophe Bouchet : «La mise en place d’un nouveau système de rémunération des joueurs. Si elle devient effective (*), cette loi permettra aux clubs de payer une part des salaires (à hauteur de 30% de leur salaire brut, ndlr) en droits d’image, lesquels sont exonérés en grande partie de charges sociales. Au bout du compte, les clubs réaliseraient une économie sur les charges, et les joueurs une économie fiscale. Ainsi, on rattraperait un peu de notre retard face à nos concurrents européens. Nous serions plus compétitifs».
Sommes-nous entrés dans un processus où les sportifs seront désormais considérés comme des artistes, avec toutes les conséquences que cela comporte ?
Ch. B. : «Pas réellement. Car en l’état, on ne parle pas des droits d’image des joueurs mais des droits d’image collectifs, c’est à dire des clubs. Pour faire clair, on reconnaît que les joueurs évoluent au sein d’entités qui ont une véritable image. En l’occurrence, le cas de l’OM est indéniable».
A combien chiffrez-vous l’économie qui serait ainsi réalisée par l’OM ?
Ch. B. : «En année pleine, cela représenterait à peine 5 ou 6% de notre masse salariale. Et pour un club dit «petit» cela reviendrait à 2-3 voire 4%. Ce n’est pas gigantesque, mais c’est déjà bien. Il faut voir ça comme une avancée. Il y a une prise de conscience collective. Elle est lente mais réelle. Il faut la faire fructifier. C’est le nouveau métier de certains dirigeants de club. Peu s’y consacrent encore. C’est dommage. Soit ils n’en mesurent pas l’intérêt, soit ils ne sont pas confrontés à ces enjeux-là».
La proposition de loi ne se limite pas au problème de la rémunération des joueurs. Quels autres sujets aborde-t-elle ?
Ch. B. : «Il y a la suppression d’un impôt, le «1% CDD». Cette taxe revenait en fait à payer deux fois la formation d’un joueur. C’est un allègement de plus.
Il y a aussi une position sur la multipropriété qui apparaît aujourd’hui anecdotique mais qui aura de grands effets demain. Il sera alors possible d’être actionnaire majoritaire dans un club, et minoritaire dans d’autres».
Où se situe l’intérêt d’un club comme l’OM ?
Ch. B. : «C’est une décision que je réclame car elle peut permettre de «filialiser». J’utilise volontairement des guillemets».
Vous pensez à Istres quand vous parlez ainsi ?
Ch. B. : «Non, pas forcément».
Quel avantage pourrait tirer l’Olympique de Marseille de cette nouvelle possibilité ?
Ch. B. : «Nous avons un problème qui est la post-formation. Hormis exception de type Flamini, l’écart est trop important entre le niveau de la réserve qui évolue en CFA et celui de l’équipe première. La possibilité d’avoir un ou plusieurs clubs proches de nous dans lesquels nous pourrions mettre à l’essai nos jeunes, les aider à franchir le palier, ce serait très intéressant».
Cette «présence» dans plusieurs clubs ne risque-t-elle pas de poser un problème d’équité ?
Ch. B. : «Il y a en Ligue 2, dix équipes qui visent la montée, et dix autres qui aspirent simplement à y rester, à prendre part à la compétition. Idem en National. Evidemment un problème se poserait si nous prenions des participations dans… Nice, par exemple. Là, oui, ce serait compliqué moralement, juridiquement… Non, nous au contraire, ce qui nous intéresse c'est de bâtir des choses intelligentes».
* Soumise à présent au vote du Sénat, la loi pourrait entrer en application au début de l’année prochaine
Propos recueillis par Laurent Oreggia
Alors heureuses, les opiOMastres ? :happy2:
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