08-10-2004, 18:29
(Modification du message : 08-10-2004, 19:03 par deepbluebdr.)
Alors voilà ! C'est arrivé un jour au vélodrome. La passion engendre des excès qui la soumette a sanction et la passion devient alors sanction.
Il a plu sur Marseille la veille de ce dimanche 20 janvier 1980, le temps est nuageux, il fait doux, en fait c’est un temps de janvier Marseillais.
Les spectateurs se rendent au stade comme d’habitude avec ferveur. Il faut dire que l’OM joue encore gros, car notre OM est encore dans les bas fonds du classement de D 1.
Les fêtes de fins d’années sont passées. Beaucoup de supporters Marseillais après avoir espéré un titre de champion ont fait un v½ux secret pour cette année 1981 « pourvu que l’OM ne descende pas en D2 ».
En effet 16ème classement dans un championnat, qui compte 20 équipes, après deux premiers matches prometteurs, l’OM a perdu au vélodrome contre le St Etienne de Michel Platini et Johnny Rep. 3-5 dans un match certes spectaculaire, mais…perdu. Des défaites à la maison contre Laval, Paris et d’autres équipes de secondes catégories, un parcours vraiment chaotique qui a discrédité aux yeux des supporters cet OM, qui avait pourtant un effectif pour être autre chose que 16 ème…la preuve : Migeon – Bacconnier – Trésor – Buigues - Zambelli – Linderoth – Berdoll – Six – Témime – Piette. Etc…
Donc en ce Dimanche 15 000 spectateurs se rendent au stade vélodrome en répondant à l’appel du nouveau comité directeur dont le président est Mr Carlini, ce qui est peu, mais pour l’époque…un succès. Des tensions sont apparues pendant la trêve hivernale au sein de l’effectif….Témime s’est battu avec Trésor et, est reparti pour sa Tunisie natale, il était pourtant fort Témime sur son aile droite, il avait fait une coupe du Monde de qualité en Argentine avec son équipe nationale. Didier Six, était celui qui frustrait de matches en matches les supporters Marseillais…bourré de talent il ne le distribuait qu’au compte goutte, de plus la saison précédente il nous avait privé d’une ½ finale de coupe de France en ratant un but tout fait contre Nantes au stade vélodrome, match perdu 1-3 a l’aller l’OM mène 4-2 au retour à 1 ¼ d’heure de la fin après avoir été mené 0-2, il a la balle du 5ème but au bout du pieds, il shoote inexplicablement à coté des buts. Il avait fait pareil en coupe du Monde contre l’Argentine en 78. Bref tout ne va pas pour le mieux en ce dimanche 20 Janvier, dans le ciel olympien.
L’OM reçoit le Nancy de l’après Platini (mal classé lui aussi) avec : Moutier – Antic – Curbello – Rubio – Rouyer - Umpierrez , etc…Et ça démarre mal… encore une fois, sur une pelouse rendue grasse par les pluies de la veille , à la 10 ème minute, l’OM concède un coup-franc, pour une faute de Buigues. Des 30 mètres sur la gauche… Rouyer tape une balle lobée qui vient mourir entre les six mètres et la ligne de but. Trésor étrangement passif, n’a pas esquissé le moindre geste. Migeon figé sur sa ligne non plus et Neubert de la tête comme à la parade ouvre le score pour Nancy. Nous ne sommes pas au bout de nos peines. 25ème minute, une belle action collective des Nancéens. Après plusieurs relais, la balle arrive à Antic à une vingtaine de mètres des buts Olympiens. Le Yougoslave à largement le temps d’armer son tir…frappe du droit et trouve la lucarne des buts de Migeon, archi-battu.
Dés lors le ton monte dans les tribunes à 0-2 à la mi-temps y a de quoi avoir les boules, mais bon il reste 45 minutes….
La deuxième période est tout autre chose. Faisant suite aux défections bizarres, suspensions, blessures diverses, l’OM est obligé de faire appel à ses minots comme N’Gom, Caminiti. En 2 ème période, Garcia et Lopez rentrent pour apporter leur jeunesse et leur volonté. Eux qui sont des juniors du centre de formation et vainqueurs de la Gambardella.
Mr Girard qui arbitre là, son premier match en D1 est dépassé par les évènements. Durant prés d’une heure il siffle a contre sens et semble faciliter la tâche des Nancéens, se laissant souvent prendre aux trucages des attaquants lorrains. Cette fin de partie n’est que fautes sifflées contre l’OM. Dans une ambiance survoltée les supporters Marseillais poussent néanmoins leurs joueurs chez lesquels ils notent une révolte et, qui d’ailleurs réussissent a réduire le scores à la 70ème minute. L’arbitre continue de faire son….non arbitrage. Quelques spectateurs descendent du haut des gradins pour se rapprocher du terrain protégé par des hautes barrières surmontées de pointes, pour dire à l’arbitre leurs façons de penser.
Vient la 75ème minute, Berdoll se voit refuser l’égalisation, pour un hors jeu. Les spectateurs se mettent a hurler, siffler, dans une ambiance de corrida. Un de ces spectateurs enjambe (que dis je ?…escalade) alors les hautes barrières sans se rendre compte qu’il aurait pu s’empaler sur les pointes. Il traverse la pelouse, pour dire de plus prés encore à l’arbitre qu’il s’est lourdement planté, alors qu’en fait l’arbitre de touche lui… avait accordé ce but. Ce supporter irrité s’approche au pas de course de Mr Girard. A une dizaine de mètres de lui, l’arbitre et tous les joueurs se tournent et se dirigent vers l’arbitre assistant, ce qui ne leur permet pas de voir arrivé ce spectateur particulièrement excité. Ils sont à des lustres de penser qu’un individu mal intentionné se trouve dans leur dos. A hauteur du point de penalty, ce supporter veut attrapé Mr Girard par il ne sait quel bout, il le manque, l’arbitre ne se doute de rien, car il s’en va en courant vers son assistant, le supporter tente un tacle aux chevilles,…manqué encore une fois… de peu. Mr Girard qui a entendu et senti son souffle, toujours en courant se retourne et voit le supporter au sol, mais il continue sa course vers son assistant. Tout se déroule en une fraction de seconde. Le temps à Robert Buigues en bon capitaine de l’OM qu’il est, de relever l’énergumène et lui dire : « sort, déconne pas, sort » le supporter veut s’en aller, c’est alors qu’arrive un joueur Nancéen, (l’histoire ne dit pas de qui il s’agit) il attrape par le coup le supporter en lui disant, « non mais ça va pas, t’es dingue ? »…tout en le secouant,
comme un prunier, le supporter voit alors rouge, il est livide, il entend la foule qui hurle, il est dans le néant, tout bourdonne autour de lui, et à cet instant, le geste est presque mécanique, il assène un coup de boule pleine face au joueur Nancéen qui s’écroule le nez en sang.
Les CRS interviennent alors et propulsant manu militari ce supporter plus qu’excité en dehors du terrain en lui arrachant ses vêtements et son médaillon qu’il porte autour du coup.
Toujours est il qu’à la 84ème minute Mr Girard siffle un penalty pas évident, en faveur de l’OM, transformé par Michel N’Gom. L’OM s’en sort avec le nul.
Ce supporter avec le pantalon maculé de boue, irrité, mais conscient de sa folie ponctuelle rentre chez lui, explique à son épouse son geste inconsidéré, et la perte du médaillon, elle lui fait remarquer que l’OM, décidément lui fait perdre la tête. Il le reconnaît tout penaud.
Tellement honteux, ce supporter va le lendemain chez le marchand de journaux de son quartier, acheter tous les « Provençal » pour les détruire, car sa photo y est en bonne place.
Le boucher du quartier supporter de l’OM devant l’éternel lui dit « oh punaise oh je t’ai vu au stade hier, c’est grâce a toi si on a obtenu le pénalty ». Rouge comme un gratte-cul, tronche basse et queue basse, il ne discute même pas.
Il se rend également au stade vélodrome, pour présenter ses excuses au président Carlini qu’il ne rencontre malheureusement pas. Il en profite pour chercher sur la pelouse le médaillon que son épouse lui avait offert… en vain. Il rencontre par contre les joueurs et notamment Buigues, avec lequel il discute et présente ses excuses.
Les amis de ce supporter ironisent en lui disant que ce penalty sifflé, est le fruit de la peur de Mr Girard. Ils croient tous quelques temps que ce point obtenu grâce (du moins le pensent t’ils) à son intervention en ce 20 janvier 1980, va sauver l’OM. En fait jusqu'à la dernière journée du championnat et une défaite à Brest 3-6 avec des olympiens plus démotivés que jamais. Et c’est la D2.
Longtemps ce supporter a regretté son geste indigne d’un vrai supporter.
Il le regrette toujours aujourd’hui…je le regrette encore aujourd’hui. Vous l’aurez donc compris ce gaga c’était moi. Aujourd’hui une folie comme celle-là, coûterait des années de prison, des interdictions de stade.
Certains forumistes devenus amis ont connaissance de ce fait divers depuis longtemps. Le fait d’en avoir un jour parlé a exorcisé ce vieux démon et avec le recul, il fait plutôt rire et c’est tant mieux. Connaissant cette passion qui m'anime toujours, il ne se passe pas une semaine sans que parmi ma famille, mes amis, au boulot ou ailleurs on évoque cette anecdote.
Sachez, pour terminer que je n’en ai jamais tiré aucune fierté ou gloriole. Et je n’invite quiconque à faire ce genre de gestes inconsidérés.
Il a plu sur Marseille la veille de ce dimanche 20 janvier 1980, le temps est nuageux, il fait doux, en fait c’est un temps de janvier Marseillais.
Les spectateurs se rendent au stade comme d’habitude avec ferveur. Il faut dire que l’OM joue encore gros, car notre OM est encore dans les bas fonds du classement de D 1.
Les fêtes de fins d’années sont passées. Beaucoup de supporters Marseillais après avoir espéré un titre de champion ont fait un v½ux secret pour cette année 1981 « pourvu que l’OM ne descende pas en D2 ».
En effet 16ème classement dans un championnat, qui compte 20 équipes, après deux premiers matches prometteurs, l’OM a perdu au vélodrome contre le St Etienne de Michel Platini et Johnny Rep. 3-5 dans un match certes spectaculaire, mais…perdu. Des défaites à la maison contre Laval, Paris et d’autres équipes de secondes catégories, un parcours vraiment chaotique qui a discrédité aux yeux des supporters cet OM, qui avait pourtant un effectif pour être autre chose que 16 ème…la preuve : Migeon – Bacconnier – Trésor – Buigues - Zambelli – Linderoth – Berdoll – Six – Témime – Piette. Etc…
Donc en ce Dimanche 15 000 spectateurs se rendent au stade vélodrome en répondant à l’appel du nouveau comité directeur dont le président est Mr Carlini, ce qui est peu, mais pour l’époque…un succès. Des tensions sont apparues pendant la trêve hivernale au sein de l’effectif….Témime s’est battu avec Trésor et, est reparti pour sa Tunisie natale, il était pourtant fort Témime sur son aile droite, il avait fait une coupe du Monde de qualité en Argentine avec son équipe nationale. Didier Six, était celui qui frustrait de matches en matches les supporters Marseillais…bourré de talent il ne le distribuait qu’au compte goutte, de plus la saison précédente il nous avait privé d’une ½ finale de coupe de France en ratant un but tout fait contre Nantes au stade vélodrome, match perdu 1-3 a l’aller l’OM mène 4-2 au retour à 1 ¼ d’heure de la fin après avoir été mené 0-2, il a la balle du 5ème but au bout du pieds, il shoote inexplicablement à coté des buts. Il avait fait pareil en coupe du Monde contre l’Argentine en 78. Bref tout ne va pas pour le mieux en ce dimanche 20 Janvier, dans le ciel olympien.
L’OM reçoit le Nancy de l’après Platini (mal classé lui aussi) avec : Moutier – Antic – Curbello – Rubio – Rouyer - Umpierrez , etc…Et ça démarre mal… encore une fois, sur une pelouse rendue grasse par les pluies de la veille , à la 10 ème minute, l’OM concède un coup-franc, pour une faute de Buigues. Des 30 mètres sur la gauche… Rouyer tape une balle lobée qui vient mourir entre les six mètres et la ligne de but. Trésor étrangement passif, n’a pas esquissé le moindre geste. Migeon figé sur sa ligne non plus et Neubert de la tête comme à la parade ouvre le score pour Nancy. Nous ne sommes pas au bout de nos peines. 25ème minute, une belle action collective des Nancéens. Après plusieurs relais, la balle arrive à Antic à une vingtaine de mètres des buts Olympiens. Le Yougoslave à largement le temps d’armer son tir…frappe du droit et trouve la lucarne des buts de Migeon, archi-battu.
Dés lors le ton monte dans les tribunes à 0-2 à la mi-temps y a de quoi avoir les boules, mais bon il reste 45 minutes….
La deuxième période est tout autre chose. Faisant suite aux défections bizarres, suspensions, blessures diverses, l’OM est obligé de faire appel à ses minots comme N’Gom, Caminiti. En 2 ème période, Garcia et Lopez rentrent pour apporter leur jeunesse et leur volonté. Eux qui sont des juniors du centre de formation et vainqueurs de la Gambardella.
Mr Girard qui arbitre là, son premier match en D1 est dépassé par les évènements. Durant prés d’une heure il siffle a contre sens et semble faciliter la tâche des Nancéens, se laissant souvent prendre aux trucages des attaquants lorrains. Cette fin de partie n’est que fautes sifflées contre l’OM. Dans une ambiance survoltée les supporters Marseillais poussent néanmoins leurs joueurs chez lesquels ils notent une révolte et, qui d’ailleurs réussissent a réduire le scores à la 70ème minute. L’arbitre continue de faire son….non arbitrage. Quelques spectateurs descendent du haut des gradins pour se rapprocher du terrain protégé par des hautes barrières surmontées de pointes, pour dire à l’arbitre leurs façons de penser.
Vient la 75ème minute, Berdoll se voit refuser l’égalisation, pour un hors jeu. Les spectateurs se mettent a hurler, siffler, dans une ambiance de corrida. Un de ces spectateurs enjambe (que dis je ?…escalade) alors les hautes barrières sans se rendre compte qu’il aurait pu s’empaler sur les pointes. Il traverse la pelouse, pour dire de plus prés encore à l’arbitre qu’il s’est lourdement planté, alors qu’en fait l’arbitre de touche lui… avait accordé ce but. Ce supporter irrité s’approche au pas de course de Mr Girard. A une dizaine de mètres de lui, l’arbitre et tous les joueurs se tournent et se dirigent vers l’arbitre assistant, ce qui ne leur permet pas de voir arrivé ce spectateur particulièrement excité. Ils sont à des lustres de penser qu’un individu mal intentionné se trouve dans leur dos. A hauteur du point de penalty, ce supporter veut attrapé Mr Girard par il ne sait quel bout, il le manque, l’arbitre ne se doute de rien, car il s’en va en courant vers son assistant, le supporter tente un tacle aux chevilles,…manqué encore une fois… de peu. Mr Girard qui a entendu et senti son souffle, toujours en courant se retourne et voit le supporter au sol, mais il continue sa course vers son assistant. Tout se déroule en une fraction de seconde. Le temps à Robert Buigues en bon capitaine de l’OM qu’il est, de relever l’énergumène et lui dire : « sort, déconne pas, sort » le supporter veut s’en aller, c’est alors qu’arrive un joueur Nancéen, (l’histoire ne dit pas de qui il s’agit) il attrape par le coup le supporter en lui disant, « non mais ça va pas, t’es dingue ? »…tout en le secouant,
comme un prunier, le supporter voit alors rouge, il est livide, il entend la foule qui hurle, il est dans le néant, tout bourdonne autour de lui, et à cet instant, le geste est presque mécanique, il assène un coup de boule pleine face au joueur Nancéen qui s’écroule le nez en sang.
Les CRS interviennent alors et propulsant manu militari ce supporter plus qu’excité en dehors du terrain en lui arrachant ses vêtements et son médaillon qu’il porte autour du coup.
Toujours est il qu’à la 84ème minute Mr Girard siffle un penalty pas évident, en faveur de l’OM, transformé par Michel N’Gom. L’OM s’en sort avec le nul.
Ce supporter avec le pantalon maculé de boue, irrité, mais conscient de sa folie ponctuelle rentre chez lui, explique à son épouse son geste inconsidéré, et la perte du médaillon, elle lui fait remarquer que l’OM, décidément lui fait perdre la tête. Il le reconnaît tout penaud.
Tellement honteux, ce supporter va le lendemain chez le marchand de journaux de son quartier, acheter tous les « Provençal » pour les détruire, car sa photo y est en bonne place.
Le boucher du quartier supporter de l’OM devant l’éternel lui dit « oh punaise oh je t’ai vu au stade hier, c’est grâce a toi si on a obtenu le pénalty ». Rouge comme un gratte-cul, tronche basse et queue basse, il ne discute même pas.
Il se rend également au stade vélodrome, pour présenter ses excuses au président Carlini qu’il ne rencontre malheureusement pas. Il en profite pour chercher sur la pelouse le médaillon que son épouse lui avait offert… en vain. Il rencontre par contre les joueurs et notamment Buigues, avec lequel il discute et présente ses excuses.
Les amis de ce supporter ironisent en lui disant que ce penalty sifflé, est le fruit de la peur de Mr Girard. Ils croient tous quelques temps que ce point obtenu grâce (du moins le pensent t’ils) à son intervention en ce 20 janvier 1980, va sauver l’OM. En fait jusqu'à la dernière journée du championnat et une défaite à Brest 3-6 avec des olympiens plus démotivés que jamais. Et c’est la D2.
Longtemps ce supporter a regretté son geste indigne d’un vrai supporter.
Il le regrette toujours aujourd’hui…je le regrette encore aujourd’hui. Vous l’aurez donc compris ce gaga c’était moi. Aujourd’hui une folie comme celle-là, coûterait des années de prison, des interdictions de stade.
Certains forumistes devenus amis ont connaissance de ce fait divers depuis longtemps. Le fait d’en avoir un jour parlé a exorcisé ce vieux démon et avec le recul, il fait plutôt rire et c’est tant mieux. Connaissant cette passion qui m'anime toujours, il ne se passe pas une semaine sans que parmi ma famille, mes amis, au boulot ou ailleurs on évoque cette anecdote.
Sachez, pour terminer que je n’en ai jamais tiré aucune fierté ou gloriole. Et je n’invite quiconque à faire ce genre de gestes inconsidérés.