Maitre_Zakk a écrit :Alors que les mathématiques sont des considérations sans objet comme tu dis, moi je dirais avec des objets abstraits (car objet il y a en maths)...Donc les maths ne sauraient avoir de témoin de leur limites (à part peut-être la recherche en physique fondamentale). C'est cette absence de révélateur qui te fait penser que les maths sont plus certaines que la physique.Ouais c'est à peu près ce que j'expliquais dans mon premier post...les mathématiques génèrent leurs propres objets, abstraits au sens où ils n'ont a priori pas de "consistance réelle" puisqu'il sont obtenus par déduction logique, par démonstration. Mais les vérités mathématiques ne sont pas pour autant incontestables car même si elles s'affranchissent par essence du réel, elles restent profondément liées à l'axiomatique adoptée. J'entends par axiomatique, un système formel constitué d'un ensemble d'énoncés admis sans démonstration (axiomes ou postulats) suivi d'un nombre fini de règles de déduction (axiome du choix, lemme de Zorn, axiome d'Euclide pour la géométrie, ou axiomes de la logique...). Les axiomes et règles de déduction doivent être dépouillés de tout contenu réel et de toute signification particulière...et ceci est aussi valable pour la logique, considéré par beaucoup comme la racine des maths. La géométrie peut se faire «avec des tables, des chaises et des verres à bière», disait Hilbert. Seules comptent les relations que les objets entretiennent entre eux: c'est sur ces relations que portent les axiomes. Elles son donc intuitives mais n'en reste pas moins admises. Ainsi, bien que fondamentalement non empirique, c'est à dire non issue de l’expérience, mais de l’esprit de l’homme, et pour cette raison, a priori, à l’abri de toute réfutation empirique, l'édifice mathématique n'en repose pas moins sur des hypothèses, sans rapport avec le réel, mais finalement pas si éloignés des hypothèses expérimentales sur lesquelles se base la physique. In fine les maths, comme la physique ou d'autres sciences, ne génèrent aucun objet, aucun théorème, ou aucune théorie incontestable. Il suffit de mettre en doute la base pour que l'édifice s'effondre.
Mais s'il fallait hiérarchiser les sciences, la logique et en particulier la logique mathématique et les maths viendrait certainement en haut de l'échelle. Je ne sais pas si c'est ce qu'a voulu insinuer Caligula, mais il n'aurait pas tout à fait tord...Faisons un simple constat : les mathématiques se retrouvent dans toute connaissance physique. Elles nous parlent du monde, tout en étant à l’abri, a priori, de toute contestation empirique. Comment peuvent-elles aussi bien s'appliquer à la connaissance du monde qui nous entourre tout en s'affranchissant de celui-ci ? Un miracle ?
Peut-être faut-il croire comme le pensait Galilée que la réalité est de nature mathématique...pourquoi pas mais c'est un long débat qui necessiterait un topic à lui tout seul.:smoke1:
La principale différence entre un chat et un mensonge, c'est que le chat n'a que neuf vies. @Mark Twain